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N°1182 - décembre 2015
Vie Politique
La conférence donnée en novem-
bre à Melle par Jean Jouzel à
l’invitation de Delphine Batho,
députée des Deux Sèvres, était
d’un grand intérêt puisqu’elle a
permis à chacun des auditeurs
- et nous étions nombreux - de
mieux comprendre les enjeux du
changement climatique et de la
conférence de Paris sur le climat
(COP 21).
A la question : et maintenant,
on fait quoi ? La réponse appor-
tée par la députée comme par
le chercheur m’a laissé sur ma
faim. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’au-
delà de la négociation qui aura
lieu ces prochains jours à Paris, il
y a ce que chacun peut faire pour
la planète. Je voudrais rappeler
ce qui a été fait, depuis 2004,
par les citoyens, les entreprises
et les collectivités grâce à l’action
de Ségolène Royal, présidente
de la région Poitou-Charentes.
Nous avons développé les éner-
gies renouvelables (biocarburant,
chauffe-eau solaire, photovol-
taïque, éolien - petit et grand -,
méthanisation, hydrolien, etc.)
en terme, à la fois d’installations
productrices directes comme de
recherche et développement de
procédés ou produits nouveaux.
Tout n’a pas été forcément cou-
ronné de succès, mais reconnais-
sons que globalement la région
Poitou-Charentes a agi pour le
climat. Globalement le résultat
est plutôt positif et tout ce qui a
été engagé sur ces dix ans n’a
pas encore produit tous ses effets.
Dans le domaine des transports,
Ségolène Royal a remis le Train
Express Régional sur les « rails »
du développement, alors que la
SNCF l’avait condamné. En 10 ans,
l’offre de transport a augmenté
de 50 % et la fréquentation a
doublé. Elle serait encore allée
plus loin si la SNCF avait fait les
efforts nécessaires pour amélio-
rer sa productivité, ne serait-ce
qu’en matière de maintenance.
Elle a essayé, dès 2008, de lan-
cer le véhicule électrique à bas
coût, convaincue qu’en matière
de transports, comme en Poitou-
Charentes où la voiture est indis-
pensable, la voiture électrique
pouvait être une solution. Elle
avait certainement raison trop
tôt, la voiture électrique n’a pas
trouvé ses clients, et pourtant,
désormais, les grandes marques
de l’automobile s’engagent sur
ce marché.
Une action résolue
Dans le domaine de la réduction
des déchets, elle avait compris
très tôt que les déchets des uns
sont la matière première des
autres et donc que l’économie
circulaire devait prendre le pas sur
l’économie linéaire. Ainsi le pôle
des éco-industries a-t-il été créé
et encouragé. Il fédère désormais
près de 1 000 entreprises, labo-
ratoires et structures intervenant
dans ce domaine. Il vient de tenir
son salon annuel à Angoulême.
Souhaitons que très bientôt nos
vieux papiers alimentent l’indus-
trie papetière régionale au lieu de
partir par bateau vers la Chine.
Sans en faire la liste exhaustive,
on pourrait rajouter les planta-
tions d’arbres et de haies,
l’encouragement aux produits ali-
mentaires de qualité (biologiques
et fermiers), les circuits courts, la
chimie verte avec la SEM Valagro,
la reconquête de la qualité de
l’eau, etc.
Ségolène Royal, déjà ministre de
l’environnement avait participé
à la Conférence de Rio sur le
climat en 1992. Elle y avait puisé
la conviction qu’il fallait agir loca-
lement pour l’avenir de notre
planète. C’est pourquoi, dès son
arrivée à la tête de la région, elle a
mis en œuvre tout un programme
convergeant pour la préservation
de la terre.
Une préoccupation constante
Depuis le 2 avril 2014, à nouveau
ministre en charge de ces ques-
tions, elle n’a cessé sans relâche
de mettre en place les outils
législatifs et réglementaires pour
amplifi er ce qu’elle avait fait ici en
Poitou-Charentes. Sa loi promul-
guée le 17 août dernier pour la
transition énergétique et la crois-
sance verte fi xe les objectifs clairs
en matière de mix énergétique et
de réduction des gaz à effet de
serre. Elle a placé la France sur
la trajectoire du XXIème siècle en
matière de préservation du
climat. Elle a aussi défi ni tout
un arsenal de moyens pour
encourager les particuliers, les
entreprises et les collectivités à
changer leur impact climatique :
en supprimant les passoires à
énergie par l’isolation des habi-
tations, en changeant les appa-
reils de chauffage par de plus
performants en matière de ren-
dement et d’émission de gaz à
effet de serre, etc. Elle a incité les
collectivités locales à s’engager
en conventionnant avec les terri-
toires à énergie positive pour la
croissance verte : le Niortais et le
Mellois, notamment, sont conven-
tionnés « territoires à énergie
positive pour la croissance verte ».
Ségolène Royal qui a quitté la
présidence de la région depuis
maintenant 18 mois nous a mis
sur la route, à nous de poursuivre
l’action et de l’amplifi er. La réus-
site de la conférence de Paris
se mesurera plus tard quand nos
petits enfants auront pris notre
place. Daniel BARILLOT
AGISSONS POUR LE CLIMAT
Il n’est pas de ministère,
d’institution, de collectivité,
d’entreprise ou d’association
qui ne s’engage à son niveau
à changer notre quotidien dans
son champ de compétences.