Le Travail Journal de la fédération des Deux-Sèvres du parti socialiste - N° 1182 - DÉCEMBRE 2015 COP 21 : un accord universel 2 N°1182 - décembre 2015 SOMMAIRE BANDE DESSINÉE Par Atom Ludik p2 ÉDITORIAL p3 VIE POLITIQUE p 4-5 COP 21 : un accord universel VIE FÉDÉRALE Élections régionales : une victoire sans euphorie p 6-7 ÉCHOS On m’a dit, j’ai répondu Jeanne Aranda p8 I.S.S.N. 0242-942 - 5 euros le numéro abonnement annuel : 17 euros Trimestriel - décembre 2015 www.ps79.fr Le Travail Administration Rédaction : 25 ter, rue de la Boule d’Or 79000 Niort - Tél. 05 49 24 13 50 Fax 09 70 06 40 95 - E-mail : [email protected] - N° de C.P.P.A.P. : 0317P10827 Directeur de la Publication : Pascal Duforestel Rédacteur en chef : Louis Pradère Comité de rédaction : Sébastien Billaud, Luis Condé, Stéphanie Dupont, Jacques Garandeau, Bruno Louvet, Ludovic Malécot, Sylvie Mercier, MarieFrançoise Pronost, Elodie Truong, Lionel Vinour. Imprimerie Nouvelle : 12 rue de Bellune - Niort. Oui, à l’occasion des élections régionales qui viennent de se dérouler, nous avons relevé la tête en Deux-Sèvres. Oui, en obtenant le meilleur score de l’ex région PoitouCharentes pour la liste d’Alain Rousset, nous pouvons être fiers du travail accompli. Oui, en faisant diminuer de manière importante l’abstention entre les deux tours, nous avons modestement mais sûrement contribué à la vie démocratique de notre République. Oui, en obtenant des scores majoritaires et conséquents à Melle, Niort, Thouars, Cerizay, Aiffres ou Parthenay nous mettons fin aux défaites successives des municipales et des départementales pour ouvrir une potentielle nouvelle séquence. Oui, en envoyant 6 élus dont deux-tiers de socialistes au Conseil Régional de la nouvelle grande région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes, nous n’avons pas à rougir du parcours accompli. Mais, en rester là, ce serait passer un peu vite sur l’ancrage désormais tenace du Front national dans notre département, sur les presque 44% de nos concitoyens deux-sévriens qui ne se sont pas rendus aux urnes. Continuer comme si de rien n’était, ce serait préparer un nouveau tsunami, irrémédiable, dans les mois à venir. Faire l’autruche, cela nous condamnerait à une défaite résignée et durable, prochainement. En tant que socialiste, nous ne pouvons nous satisfaire d’un tel horizon. Il nous faut vite appréhender la situation dans sa gravité, avec le sens des responsabilités dans l’action. Nos élus doivent être en capacité d’inventer et de conduire des politiques publiques qui (re)créent du vivre ensemble, qui tissent du lien social tout en essayant de générer de l’activité et de l’emploi. Nos militants et nos sympathisants doivent ensemble trouver des formes d’actions adaptés aux doutes ou aux questionnements du Peuple de Gauche pour renouer avec des destins collectifs et des lendemains qui chantent. Il en va à la fois de notre crédibilité et de notre survie car, c’est certain, il n’y aura plus de séance de rattrapage. Pascal DUFORESTEL Editorial TOUT RESTE À FAIRE Premier secrétaire fédéral [email protected] N°1182 - décembre 2015 3 Un succès prometteur ! On nous avait annoncé le pire. Mais, grâce à la pugnacité et la diplomatie de François Hollande et de Laurent Fabius, et grâce à l’organisation de la sécurité, la COP 21 est un succès. Et pourtant, parvenir à un accord universel et contraignant pour limiter le réchauffement climatique était un immense défi, d’autant que la conférence précédente avait été un échec. C’est la preuve que les peuples et les dirigeants des États de la planète ont pris conscience du danger du réchauffement climatique. Nous resterons vigilants pour que les engagements pris soient respectés. Dans ces deux pages, nous livrons les réflexions que cet événement a inspirées à deux militants. photo : Gérard Paillier Vie Politique COP 21 : UN ACCORD UNIVERSEL LA COP 21 : ENJEU CLIMATIQUE, ENJEU ÉDUCATIF ! Tout ou presque a été dit et écrit sur les enjeux de la COP 21. Plus des 3/4 des chefs d’Etat et de gouvernement de la planète ont fait le déplacement à Paris. Besoin de solidarité, certes, mais prise de conscience salutaire pour un sommet qui doit nous permettre de changer d’ère… Reste à traduire les engagements en actions, maintenant et pour les générations futures. Sur ce sujet, comme sur l’ensemble des sujets sociétaux, l’éducation est la clé de la réussite. La loi de transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015 a fixé l’ambition de la feuille de route française. Les initiatives se multiplient : circulaire du premier ministre sur l’Etat exemplaire ; charte pour l’efficacité énergétique des bâtiments tertiaires publics et privés ; charte pour le logement locatif, appels à projets pour les territoires à énergie positive, pour les territoires « zéro déchet, zéro gaspillage », pour des villes respirables en 5 ans ; plan vert des établissements d’enseignement supérieur ; transition vers des éco-campus ; agenda 21 rénovés des collectivités … Il n’est pas de ministère, d’institution, de collectivité, d’entreprise ou d’association qui ne s’engage à son niveau à changer notre quotidien dans son champ de compétences. Faisant écho aux 12 jours de négociation de la COP 21, les départements de France ont pris 12 engagements pour relever le défi climatique et notamment « zéro carbone, zéro précarité énergétique en 2050 » ! Mais les ratés des Grenelles I, II et III appellent à la vigilance citoyenne. Les discours ne suffiront pas. Le développement durable n’est pas un concept creux sur lequel il faudrait communiquer, souvent de façon inversement proportionnelle aux actions réalisées ; ce n’est pas une posture intellectuelle faite de bons sentiments et de leçons assénées à grands coups de certitude ; ce n’est pas plus une philosophie politique… Cela doit être un changement vers une société responsable et durable dans le temps (les générations futures) et l’espace (solidarité planétaire). Le développement durable est un processus d’amélioration continue qui ne se conçoit que dans la co-construction avec l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquels les citoyens que nous sommes. Éduquer au développement durable Cela passe par l’éducation tout au long de la vie. L’UNESCO, chef de file de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable indique : « L’éducation au développement durable permet à chacun d’acquérir les connaissances, les compétences, les attitudes et les valeurs nécessaires pour bâtir un avenir durable. L’Éducation au développement durable consiste à intégrer dans l’enseignement et l’apprentissage les thèmes clés du développement durable, comme le changement climatique, la prévention des catastrophes, la biodiversité, la réduction de la pauvreté ou la consommation durable… …L’Éducation au développement durable implique un changement en profondeur de l’enseignement tel qu’il est généralement pratiqué aujourd’hui. » En France, l’ambition de l’éducation au développement durable est de permettre l’implication concrète de chaque élève et/ou étudiant en lui donnant les clés de compréhension pour agir en citoyen responsable. Voilà l’enjeu ! Alors, la COP 21 sera une réussite, non pas seulement parce que les Etats s’engagent à Paris, mais parce que surtout, nous, citoyens, militants, nous engageons et évitons, comme l’a dit Laurent Fabius, en ouverture de la COP 21, de léguer à nos enfants comme seul avenir un arbre desséché ! Lionel VINOUR, délégué fédéral à l’éducation 4 N°1182 - décembre 2015 AGISSONS POUR LE CLIMAT La conférence donnée en novembre à Melle par Jean Jouzel à l’invitation de Delphine Batho, députée des Deux Sèvres, était d’un grand intérêt puisqu’elle a permis à chacun des auditeurs - et nous étions nombreux - de mieux comprendre les enjeux du changement climatique et de la conférence de Paris sur le climat (COP 21). A la question : et maintenant, on fait quoi ? La réponse apportée par la députée comme par le chercheur m’a laissé sur ma faim. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’audelà de la négociation qui aura lieu ces prochains jours à Paris, il y a ce que chacun peut faire pour la planète. Je voudrais rappeler ce qui a été fait, depuis 2004, par les citoyens, les entreprises et les collectivités grâce à l’action de Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes. Nous avons développé les énergies renouvelables (biocarburant, chauffe-eau solaire, photovoltaïque, éolien - petit et grand -, méthanisation, hydrolien, etc.) en terme, à la fois d’installations productrices directes comme de recherche et développement de procédés ou produits nouveaux. Tout n’a pas été forcément couronné de succès, mais reconnaissons que globalement la région Poitou-Charentes a agi pour le climat. Globalement le résultat est plutôt positif et tout ce qui a été engagé sur ces dix ans n’a pas encore produit tous ses effets. Dans le domaine des transports, Ségolène Royal a remis le Train Express Régional sur les « rails » du développement, alors que la SNCF l’avait condamné. En 10 ans, l’offre de transport a augmenté de 50 % et la fréquentation a doublé. Elle serait encore allée plus loin si la SNCF avait fait les efforts nécessaires pour améliorer sa productivité, ne serait-ce qu’en matière de maintenance. Elle a essayé, dès 2008, de lancer le véhicule électrique à bas coût, convaincue qu’en matière de transports, comme en PoitouCharentes où la voiture est indispensable, la voiture électrique pouvait être une solution. Elle avait certainement raison trop tôt, la voiture électrique n’a pas trouvé ses clients, et pourtant, désormais, les grandes marques de l’automobile s’engagent sur ce marché. Une action résolue Dans le domaine de la réduction des déchets, elle avait compris très tôt que les déchets des uns sont la matière première des autres et donc que l’économie circulaire devait prendre le pas sur l’économie linéaire. Ainsi le pôle des éco-industries a-t-il été créé et encouragé. Il fédère désormais près de 1 000 entreprises, laboratoires et structures intervenant dans ce domaine. Il vient de tenir son salon annuel à Angoulême. Souhaitons que très bientôt nos vieux papiers alimentent l’industrie papetière régionale au lieu de partir par bateau vers la Chine. Vie Politique Il n’est pas de ministère, d’institution, de collectivité, d’entreprise ou d’association qui ne s’engage à son niveau à changer notre quotidien dans son champ de compétences. Sans en faire la liste exhaustive, on pourrait rajouter les plantations d’arbres et de haies, l’encouragement aux produits alimentaires de qualité (biologiques et fermiers), les circuits courts, la chimie verte avec la SEM Valagro, la reconquête de la qualité de l’eau, etc. Ségolène Royal, déjà ministre de l’environnement avait participé à la Conférence de Rio sur le climat en 1992. Elle y avait puisé la conviction qu’il fallait agir localement pour l’avenir de notre planète. C’est pourquoi, dès son arrivée à la tête de la région, elle a mis en œuvre tout un programme convergeant pour la préservation de la terre. Une préoccupation constante Depuis le 2 avril 2014, à nouveau ministre en charge de ces questions, elle n’a cessé sans relâche de mettre en place les outils législatifs et réglementaires pour amplifier ce qu’elle avait fait ici en Poitou-Charentes. Sa loi promulguée le 17 août dernier pour la transition énergétique et la croissance verte fixe les objectifs clairs en matière de mix énergétique et de réduction des gaz à effet de serre. Elle a placé la France sur la trajectoire du XXIème siècle en matière de préser vation du climat. Elle a aussi défini tout un arsenal de moyens pour encourager les particuliers, les entreprises et les collectivités à changer leur impact climatique : en supprimant les passoires à énergie par l’isolation des habitations, en changeant les appareils de chauffage par de plus performants en matière de rendement et d’émission de gaz à effet de serre, etc. Elle a incité les collectivités locales à s’engager en conventionnant avec les territoires à énergie positive pour la croissance verte : le Niortais et le Mellois, notamment, sont conventionnés « territoires à énergie positive pour la croissance verte ». Ségolène Royal qui a quitté la présidence de la région depuis maintenant 18 mois nous a mis sur la route, à nous de poursuivre l’action et de l’amplifier. La réussite de la conférence de Paris se mesurera plus tard quand nos petits enfants auront pris notre place. Daniel BARILLOT N°1182 - décembre 2015 5 ´ ´ Vie Federale ÉLECTIONS RÉGIONALES UNE VICTOIRE SANS EUPHORIE Alain Rousset a présenté un projet pour une région innovante, attractive et durable. Les électeurs ont adhéré à sa vision de l’avenir. Ils l’ont placé en tête dans les douze départements de la région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes. La victoire de celui qui a dirigé la région Aquitaine pendant dix-huit ans est sans appel avec 42,50% dans les Deux-Sèvres, le meilleur score départemental en Poitou-Charentes ! Le soutien – bruyant et inquiétant – de Nicolas Sarkozy en meeting à Rochefort, s’est révélé inefficace.La candidate de droite Virginie Calmels qui, en communicante professionnelle, ne se départit jamais de son sourire est sèchement battue (36,82%). Pour Alain Rousset et Nathalie Lanzi, c’est une victoire sans euphorie. Nous n’oublions pas que le Front national dépasse les 20% aux deux tours de scrutin. Alain Rousset aura pour première tâche la nouvelle structuration des pouvoirs publics. Il devra continuer et amplifier son travail pour la défense du territoire de la plus grande région de France, en particulier en faveur de la ruralité dont on a bien vu qu’elle est inquiète et qu’elle souffre. Regards sur le scrutin : Un coup de chapeau pour la petite commune de Puy Hardy qui est la seule du département à n’avoir accordé aucun suffrage au Front national. Plusieurs communes qui avaient placé le Front national en tête au premier tour se sont ressaisies et l’ont relégué à la troisième place au second tour, c’est le cas d’Azay-le-Brûlé et de Saint-Hilairela-Palud. Anecdotique : la stricte égalité entre la droite et la gauche à la Chapelle-Bertrand, Lorigné, Vernoux-sur-Boutonne et Bougon. Des motifs de satisfaction La participation électorale a fait un bond de 7,61% entre les deux tours. Cette mobilisation des électeurs constitue un véritable sursaut républicain qui est manifestement dû à la volonté de faire échec à la montée de l’extrême droite. Objectif réalisé : le Front national voit sa progression stoppée, il passe d’un tour à l’autre de 21,74% à 20,68%. Cet afflux d’électeurs profite aussi un peu à la droite qui passe de 29,21% 6 N°1182 - décembre 2015 à 36,82%, mais cela permet surtout à la gauche, devancée au premier tour et unie au second tour , de renverser la tendance en passant de 27,68% à 42,50%. La gauche arrive en tête dans plusieurs villes. C’est le cas de Thouars (44,44%), Melle (58,58%), Cerizay (43,07%), Vouillé (52,61%), Echiré (50,62%)… certaines qui avaient choisi des municipalités de droite l’année dernière ont renoué avec la gauche, le cas le plus spectaculaire est celui de Parthenay (43,42% contre 40,05%), mais il y a aussi La Crèche (52,81% contre 31,01%), Aiffres (51,45% contre 32,16%), Chauray (46,85% contre 36,78), autant de motifs d’espoir. Une mention particulière doit être accordée à la ville de Niort où la liste d’Alain Rousset avec 53,04%, l’emporte dans l’ensemble des 42 bureaux de vote de la ville qui confirme ainsi son ancrage historique à gauche. C’est un camouflet pour Jérôme Baloge qui avait confié la tête de la liste de droite à son adjointe à la culture ! Un motif d’inquiétude Dans les Deux- Sèvres, en 2010, le Front national obtenait 5,48% des suffrages. Il atteint, en 2015, 21,74% au premier tour. Il arrive maintenant en tête au premier tour dans plus de 70 communes et il reste en tête au deuxième dans plus d’une dizaine ! Il s’installe dans la durée. Pour combattre cette évolution inquiétante, il faut d’abord l’analyser, et constater que de plus en plus de gens se reconnaissent dans ses thèmes d’autorité, de repliement, d’ordre, de xénophobie… Le Front national est présent dans toutes les régions, il domine chez les jeunes, les ouvriers, les employés. Les circonstances de l’actualité favorisent sa montée, en illustrant tragiquement ses thèmes : les attentats meurtriers, la poussée migratoire venue du Moyen-Orient. La persistance des difficultés économiques avec chômage, précarité, déclassement, sentiment d’abandon et d’isolement, accentue les inquiétudes. Ces événements sont tellement anxiogènes que certains candidats n’ont même pas eu besoin de faire campagne. Notons aussi que le Front national n’est pas une spécificité française, tous les pays européens connaissent des poussées nationalistes et xénophobes. Face à une telle complexité, une telle variété de causes, la solution n’est pas simple. Il faut parler aux gens, les écouter, leur montrer que le Front national n’a ni projet, ni méthode, ni idées neuves. On peut avoir la nostalgie d’une France où monsieur l‘instituteur avec sa blouse grise, monsieur le curé avec sa soutane, monsieur le gendarme avec son uniforme étaient des autorités respectées. Cette France-là n’était prospère, sereine et réconfortante que dans le souvenir ou l’imaginaire. Elle n’existe plus ! Les nouveaux élus de gauche à la grande région sont devant une tâche lourde mais exaltante. Ils devront, selon la formule d’Alain Rousset, « réinventer l’action politique ». Jacques GARANDEAU Alain Rousset en campagne Nathalie LANZI PS professeure d’histoire géographie, conseillère régionale sortante, vice-présidente de la commission Vivre ensemble, élue référente sur la CAN et le pays de Gâtine ´ ´ Vie Federale Les élu(e)s de gauche à la nouvelle région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes « Les Deux-Sèvres ont eu le sens du devoir républicain. Notre volonté de rassembler à gauche a bien pris dans le département... » « Ce que je souhaite, c’est travailler sur le territoire. Nous saurons défendre tout le territoire en travaillant par thématiques… » « J’entends consacrer la première année de ce nouveau mandat à expliquer la région aux concitoyens. » Guy MOREAU agriculteur éleveur - PS trésorier et responsable communication de la coopérative Terre Atlantique Elisabeth JUTEZ artiste - PRG parolière, chanteuse, animatrice d’atelier pédagogique, présidente de l’Atelier mauléonnais, membre de Terres et Rivières et Sèvre Environnement. Nicolas GAMACHE géographe - EELV chercheur associé à l’Université de Poitiers, maire de Coutières Muriel SABOURIN-BENELHADJ assistante sociale - PS membre du conseil d’administration de la Maison des Arts de Brioux et du réseau Violences conjugales qui lutte contre les violences faites aux femmes. Pascal DUFORESTEL chef d’entreprise - PS entrepreneur (Loup blanc de 1994 à 2010/création en cours), conseiller régional sortant, premier adjoint au maire de Niort (2008-2014), vice-président de la CAN puis président (2008-2014), syndicaliste étudiant (UNEF-ID), membre fondateur de « Les pieds dans le PAF », chef de file de l’opposition municipale à Niort, premier secrétaire fédéral depuis juin 2015. Les résultats du 2ème tour dans les Deux-Sèvres Inscrits : ..........271638 Abstentions : ...119377 .................43,95 % Votants : ..........152261 ................56,05 % Blancs : ........... 3879 ................. 2,55 % Nuls : ............... 3441 ................. 2,26 % Exprimés : .......144941 .................95,19 % 61604 voix 42,50 % 53563 voix 36,82 % Jacques Colombier 29974 voix 20,68 % Alain Rousset PS-PRG-EELV Virginie Calmels LR-UDI FN N°1182 - décembre 2015 7 Echos ON M’A DIT… J’AI RÉPONDU… On m’a dit : Sarkozy en accusant François Hollande de ne pas avoir fait le nécessaire, depuis dix mois, pour assumer la sécurité des Français, nous montre la réalité du bilan sécuritaire de la gauche ! J’ai répondu : Tu vois, la virulence des propos de Nicolas Sarkozy tranche avec ceux qu’il avait prononcés, en janvier dernier, lorsqu’il évoquait un « impératif d’unité nationale » auquel « nul ne saurait se soustraire ». Il est vrai que, depuis, la bataille des primaires fait rage au sein de la droite et que Nicolas Sarkozy n’a pas réussi la percée attendue dans l’opinion et au sein des Républicains. Devant de telles attaques, beaucoup pourraient conclure que « l’esprit Charlie » appartient désormais au passé ; mais ensemble, avec toutes et tous nous devrons résister pour que cette belle idée perdure dans notre société. Vive la fraternité et la solidarité... On m’a dit : Le FN de mon point de vue est un parti qui, en entretenant la confusion des repères, véhicule des idées de repli et de haine ; mais son discours sur l’invasion des immigrés séduit de plus en plus une grande partie de la population. J’ai répondu : De par sa vision anxiogène de la mondialisation, le FN prône l’élévation de murs aux frontières, alors que le défi et la réponse se situent au niveau européen, et au contrôle effectif de ses frontières extérieures. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve en a fait un axe prioritaire des volontés françaises. La lutte efficace contre le trafic d’armes, par exemple, ne peut se faire qu’au prix d’un renforcement des coopérations européennes, les derniers attentats de Paris le confirment malheureusement. L’amalgame erroné et malsain assené par les frontistes apparaît d’autant plus dangereux qu’il ne fait que conforter l’objectif de Daech : opposer les occidentaux aux musulmans. C’est oublier que les migrants fuient deux formes de terrorisme, incarnées par El Assad et Daech. Le seul moyen d’en sortir consiste à contenir l’armée de l’État islamique, puis la réduire et la défaire totalement. Il faut diffuser ces idées partout pour empêcher l’idéologie dévastatrice des « Le Pen » de s’étendre. Je compte sur toi... On m’a dit : Vous la gauche, vous parlez toujours d’accompagnement et de lutte contre la pauvreté alors qu’il faut parler de lutte contre l’assistanat, voilà la vérité ! J’ai répondu : Les hommes naissent libres et égaux en droit… et le restent toute leur vie ! Voilà le combat des socialistes, mais aussi le défi principal auquel est confrontée la promesse républicaine d’égalité : celui du réel. L’égalité réelle, et pas l’égalitarisme, tel est le but premier d’une politique de gauche. La réforme du collège, le tiers payant pour tous, la réforme du dialogue social sont autant d’exemples qui montrent que l’action politique du gouvernement depuis 2012 a toujours cet objectif en ligne de mire. Tu sais, une chose est sûre, c’est que l’égalité avance quand un progrès social devient un bien pour tous. Personnellement, je considère que la lutte contre la pauvreté est bien plus efficace que la lutte contre l’assistanat, car elle a un visage humain et est basée sur le respect de chacun. Une société punitive n’a jamais produit de grande chose, humainement parlant bien entendu... On m’a dit : T’as vu, les Birmans ont eu enfin le droit à des élections libres. La résistance digne de ce peuple a fini par payer, les dictateurs sont démunis devant tant de pacifisme. Preuve que la démocratie peut encore vaincre ! J’ai répondu : C’est vrai, la ligue nationale pour la démocratie (LND) dirigée par Aung San Suu Kyi, l’opposante historique pacifique à la junte birmane, a remporté une écrasante victoire aux élections législatives de novembre 2015. Après des décennies d’oppression, ce scrutin est un événement historique pour le peuple birman : il marque le retour à la démocratie dans ce pays. Les électeurs, en participant massivement au scrutin ont fortement exprimé leur volonté de réussir la transition démocratique malgré les obstacles qui avaient été posés à l’expression du suffrage populaire. Nous, socialistes, réaffirmons notre solidarité avec la peuple birman dans cette phase qui s’ouvre d’ici à l’élection présidentielle de février 2016. Vive la république, vive la démocratie, les garde-fous indispensables contre l’obscurantisme... Sébastien BILLAUD Jeanne Aranda, militante Elle a milité, elle a résisté jusqu’au bout, notre camarade Jeanne Aranda qui vient de s’éteindre à l’âge de 94 ans. La Résistance, pour elle, était une seconde nature : elle y était entrée avec deux de ses frères, Emmanuel et Raymond du Rosier, et au cours de la tragique année 1943 avait été éprouvée à la fois par une incarcération de plusieurs mois à la sinistre prison de la Pierre Levée à Poitiers et la mort de Raymond, abattu par la police de Vichy dans les bois de Gournay. À la Libération, elle devait épouser Léonardo Aranda, républicain espagnol « reconverti » lui aussi dans la Résistance française après de nombreux avatars subis sous le franquisme puis l’occupation allemande en France. Militante socialiste, Jeanne a été toute sa vie, rue du Fief-d’Amourettes, et viscéralement attachée à la laïcité que lui avait enseignée son institutrice de Souché, Mlle Mialon. Nous lui devons un vibrant hommage. Michel LÉVÈQUE 8 N°1182 - décembre 2015