un accord universel - Fédération des Deux

publicité
Le Travail
Journal de la fédération des Deux-Sèvres du parti socialiste - N° 1182 - DÉCEMBRE 2015
COP 21 :
un accord universel
2
N°1182 - décembre 2015
SOMMAIRE
BANDE DESSINÉE
Par Atom Ludik
p2
ÉDITORIAL
p3
VIE POLITIQUE
p 4-5
COP 21 : un accord universel
VIE FÉDÉRALE
Élections régionales :
une victoire sans euphorie
p 6-7
ÉCHOS
On m’a dit, j’ai répondu
Jeanne Aranda
p8
I.S.S.N. 0242-942 - 5 euros le numéro
abonnement annuel : 17 euros
Trimestriel - décembre 2015
www.ps79.fr
Le Travail
Administration Rédaction : 25 ter, rue
de la Boule d’Or 79000 Niort - Tél. 05 49
24 13 50 Fax 09 70 06 40 95 - E-mail :
[email protected] - N° de
C.P.P.A.P. : 0317P10827 Directeur
de la Publication : Pascal Duforestel
Rédacteur en chef : Louis Pradère
Comité de rédaction : Sébastien
Billaud, Luis Condé, Stéphanie Dupont,
Jacques Garandeau, Bruno Louvet,
Ludovic Malécot, Sylvie Mercier, MarieFrançoise Pronost, Elodie Truong,
Lionel Vinour.
Imprimerie Nouvelle :
12 rue de Bellune - Niort.
Oui, à l’occasion des élections
régionales qui viennent de se
dérouler, nous avons relevé la
tête en Deux-Sèvres.
Oui, en obtenant le meilleur
score de l’ex région PoitouCharentes pour la liste d’Alain
Rousset, nous pouvons être
fiers du travail accompli.
Oui, en faisant diminuer de manière importante l’abstention
entre les deux tours, nous avons modestement
mais sûrement contribué à la vie démocratique
de notre République.
Oui, en obtenant des scores majoritaires et
conséquents à Melle, Niort, Thouars, Cerizay,
Aiffres ou Parthenay nous mettons fin aux
défaites successives des municipales et des
départementales pour ouvrir une potentielle
nouvelle séquence.
Oui, en envoyant 6 élus dont deux-tiers de socialistes au Conseil Régional de la nouvelle grande
région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes,
nous n’avons pas à rougir du parcours accompli.
Mais, en rester là, ce serait passer un peu vite
sur l’ancrage désormais tenace du Front national
dans notre département, sur les presque 44%
de nos concitoyens deux-sévriens qui ne se
sont pas rendus aux urnes. Continuer comme
si de rien n’était, ce serait préparer un nouveau
tsunami, irrémédiable, dans les mois à venir.
Faire l’autruche, cela nous condamnerait à une
défaite résignée et durable, prochainement.
En tant que socialiste, nous ne pouvons nous
satisfaire d’un tel horizon. Il nous faut vite
appréhender la situation dans sa gravité,
avec le sens des responsabilités dans l’action.
Nos élus doivent être en capacité d’inventer et de
conduire des politiques publiques qui (re)créent
du vivre ensemble, qui tissent du lien social tout
en essayant de générer de l’activité et de l’emploi. Nos militants et nos sympathisants doivent
ensemble trouver des formes d’actions adaptés
aux doutes ou aux questionnements du Peuple de
Gauche pour renouer avec des destins collectifs
et des lendemains qui chantent. Il en va à la fois
de notre crédibilité et de notre survie car, c’est
certain, il n’y aura plus de séance de
rattrapage.
Pascal DUFORESTEL
Editorial
TOUT
RESTE À FAIRE
Premier secrétaire fédéral
[email protected]
N°1182 - décembre 2015
3
Un succès prometteur ! On nous avait annoncé le pire. Mais, grâce
à la pugnacité et la diplomatie de François Hollande et de Laurent
Fabius, et grâce à l’organisation de la sécurité, la COP 21 est un succès.
Et pourtant, parvenir à un accord universel et contraignant pour
limiter le réchauffement climatique était un immense défi, d’autant
que la conférence précédente avait été un échec. C’est la preuve
que les peuples et les dirigeants des États de la planète ont pris
conscience du danger du réchauffement climatique. Nous resterons
vigilants pour que les engagements pris soient respectés.
Dans ces deux pages, nous livrons les réflexions que cet événement
a inspirées à deux militants.
photo : Gérard Paillier
Vie Politique
COP 21 : UN ACCORD UNIVERSEL
LA COP 21 : ENJEU CLIMATIQUE, ENJEU ÉDUCATIF !
Tout ou presque a été dit et écrit sur les enjeux de la COP 21. Plus des 3/4 des chefs
d’Etat et de gouvernement de la planète ont fait le déplacement à Paris. Besoin de
solidarité, certes, mais prise de conscience salutaire pour un sommet qui doit nous
permettre de changer d’ère… Reste à traduire les engagements en actions, maintenant
et pour les générations futures. Sur ce sujet, comme sur l’ensemble des sujets
sociétaux, l’éducation est la clé de la réussite.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015 a fixé
l’ambition de la feuille de route française. Les initiatives se multiplient : circulaire
du premier ministre sur l’Etat exemplaire ; charte pour l’efficacité énergétique
des bâtiments tertiaires publics et privés ; charte pour le logement locatif, appels à
projets pour les territoires à énergie positive, pour les territoires « zéro déchet, zéro
gaspillage », pour des villes respirables en 5 ans ; plan vert des établissements
d’enseignement supérieur ; transition vers des éco-campus ; agenda 21 rénovés des
collectivités …
Il n’est pas de ministère, d’institution, de collectivité, d’entreprise ou d’association qui
ne s’engage à son niveau à changer notre quotidien dans son champ de compétences.
Faisant écho aux 12 jours de négociation de la COP 21, les départements de France
ont pris 12 engagements pour relever le défi climatique et notamment « zéro carbone,
zéro précarité énergétique en 2050 » ! Mais les ratés des Grenelles I, II et III appellent
à la vigilance citoyenne. Les discours ne suffiront pas.
Le développement durable n’est pas un concept creux sur lequel il faudrait communiquer, souvent de façon inversement proportionnelle aux actions réalisées ; ce n’est
pas une posture intellectuelle faite de bons sentiments et de leçons assénées à grands
coups de certitude ; ce n’est pas plus une philosophie politique… Cela doit être un changement vers une société responsable et durable dans le temps (les générations futures) et l’espace (solidarité
planétaire). Le développement durable est un processus d’amélioration continue qui ne se conçoit que dans la
co-construction avec l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquels les citoyens que nous sommes.
Éduquer au développement durable
Cela passe par l’éducation tout au long de la vie. L’UNESCO, chef de file de la Décennie des Nations Unies pour
l’éducation au service du développement durable indique :
« L’éducation au développement durable permet à chacun d’acquérir les connaissances, les compétences,
les attitudes et les valeurs nécessaires pour bâtir un avenir durable.
L’Éducation au développement durable consiste à intégrer dans l’enseignement et l’apprentissage les thèmes
clés du développement durable, comme le changement climatique, la prévention des catastrophes, la biodiversité, la réduction de la pauvreté ou la consommation durable…
…L’Éducation au développement durable implique un changement en profondeur de l’enseignement tel qu’il
est généralement pratiqué aujourd’hui. »
En France, l’ambition de l’éducation au développement durable est de permettre l’implication concrète de
chaque élève et/ou étudiant en lui donnant les clés de compréhension pour agir en citoyen responsable. Voilà
l’enjeu !
Alors, la COP 21 sera une réussite, non pas seulement parce que les Etats s’engagent à Paris, mais parce que
surtout, nous, citoyens, militants, nous engageons et évitons, comme l’a dit Laurent Fabius, en ouverture de
la COP 21, de léguer à nos enfants comme seul avenir un arbre desséché !
Lionel VINOUR, délégué fédéral à l’éducation
4
N°1182 - décembre 2015
AGISSONS POUR LE CLIMAT
La conférence donnée en novembre à Melle par Jean Jouzel à
l’invitation de Delphine Batho,
députée des Deux Sèvres, était
d’un grand intérêt puisqu’elle a
permis à chacun des auditeurs
- et nous étions nombreux - de
mieux comprendre les enjeux du
changement climatique et de la
conférence de Paris sur le climat
(COP 21).
A la question : et maintenant,
on fait quoi ? La réponse apportée par la députée comme par
le chercheur m’a laissé sur ma
faim. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’audelà de la négociation qui aura
lieu ces prochains jours à Paris, il
y a ce que chacun peut faire pour
la planète. Je voudrais rappeler
ce qui a été fait, depuis 2004,
par les citoyens, les entreprises
et les collectivités grâce à l’action
de Ségolène Royal, présidente
de la région Poitou-Charentes.
Nous avons développé les énergies renouvelables (biocarburant,
chauffe-eau solaire, photovoltaïque, éolien - petit et grand -,
méthanisation, hydrolien, etc.)
en terme, à la fois d’installations
productrices directes comme de
recherche et développement de
procédés ou produits nouveaux.
Tout n’a pas été forcément couronné de succès, mais reconnaissons que globalement la région
Poitou-Charentes a agi pour le
climat. Globalement le résultat
est plutôt positif et tout ce qui a
été engagé sur ces dix ans n’a
pas encore produit tous ses effets.
Dans le domaine des transports,
Ségolène Royal a remis le Train
Express Régional sur les « rails »
du développement, alors que la
SNCF l’avait condamné. En 10 ans,
l’offre de transport a augmenté
de 50 % et la fréquentation a
doublé. Elle serait encore allée
plus loin si la SNCF avait fait les
efforts nécessaires pour améliorer sa productivité, ne serait-ce
qu’en matière de maintenance.
Elle a essayé, dès 2008, de lancer le véhicule électrique à bas
coût, convaincue qu’en matière
de transports, comme en PoitouCharentes où la voiture est indispensable, la voiture électrique
pouvait être une solution. Elle
avait certainement raison trop
tôt, la voiture électrique n’a pas
trouvé ses clients, et pourtant,
désormais, les grandes marques
de l’automobile s’engagent sur
ce marché.
Une action résolue
Dans le domaine de la réduction
des déchets, elle avait compris
très tôt que les déchets des uns
sont la matière première des
autres et donc que l’économie
circulaire devait prendre le pas sur
l’économie linéaire. Ainsi le pôle
des éco-industries a-t-il été créé
et encouragé. Il fédère désormais
près de 1 000 entreprises, laboratoires et structures intervenant
dans ce domaine. Il vient de tenir
son salon annuel à Angoulême.
Souhaitons que très bientôt nos
vieux papiers alimentent l’industrie papetière régionale au lieu de
partir par bateau vers la Chine.
Vie Politique
Il n’est pas de ministère,
d’institution, de collectivité,
d’entreprise ou d’association
qui ne s’engage à son niveau
à changer notre quotidien dans
son champ de compétences.
Sans en faire la liste exhaustive,
on pourrait rajouter les plantations d’arbres et de haies,
l’encouragement aux produits alimentaires de qualité (biologiques
et fermiers), les circuits courts, la
chimie verte avec la SEM Valagro,
la reconquête de la qualité de
l’eau, etc.
Ségolène Royal, déjà ministre de
l’environnement avait participé
à la Conférence de Rio sur le
climat en 1992. Elle y avait puisé
la conviction qu’il fallait agir localement pour l’avenir de notre
planète. C’est pourquoi, dès son
arrivée à la tête de la région, elle a
mis en œuvre tout un programme
convergeant pour la préservation
de la terre.
Une préoccupation constante
Depuis le 2 avril 2014, à nouveau
ministre en charge de ces questions, elle n’a cessé sans relâche
de mettre en place les outils
législatifs et réglementaires pour
amplifier ce qu’elle avait fait ici en
Poitou-Charentes. Sa loi promulguée le 17 août dernier pour la
transition énergétique et la croissance verte fixe les objectifs clairs
en matière de mix énergétique et
de réduction des gaz à effet de
serre. Elle a placé la France sur
la trajectoire du XXIème siècle en
matière de préser vation du
climat. Elle a aussi défini tout
un arsenal de moyens pour
encourager les particuliers, les
entreprises et les collectivités à
changer leur impact climatique :
en supprimant les passoires à
énergie par l’isolation des habitations, en changeant les appareils de chauffage par de plus
performants en matière de rendement et d’émission de gaz à
effet de serre, etc. Elle a incité les
collectivités locales à s’engager
en conventionnant avec les territoires à énergie positive pour la
croissance verte : le Niortais et le
Mellois, notamment, sont conventionnés « territoires à énergie
positive pour la croissance verte ».
Ségolène Royal qui a quitté la
présidence de la région depuis
maintenant 18 mois nous a mis
sur la route, à nous de poursuivre
l’action et de l’amplifier. La réussite de la conférence de Paris
se mesurera plus tard quand nos
petits enfants auront pris notre
place.
Daniel BARILLOT
N°1182 - décembre 2015
5
´
´
Vie Federale
ÉLECTIONS RÉGIONALES
UNE VICTOIRE SANS EUPHORIE
Alain Rousset a présenté un projet pour une région innovante, attractive et
durable. Les électeurs ont adhéré à sa vision de l’avenir. Ils l’ont placé
en tête dans les douze départements de la région Aquitaine, Limousin,
Poitou-Charentes. La victoire de celui qui a dirigé la région Aquitaine
pendant dix-huit ans est sans appel avec 42,50% dans les Deux-Sèvres, le
meilleur score départemental en Poitou-Charentes !
Le soutien – bruyant et inquiétant – de Nicolas Sarkozy en
meeting à Rochefort, s’est révélé
inefficace.La candidate de droite
Virginie Calmels qui, en communicante professionnelle, ne se
départit jamais de son sourire est
sèchement battue (36,82%).
Pour Alain Rousset et Nathalie
Lanzi, c’est une victoire sans
euphorie. Nous n’oublions pas
que le Front national dépasse les
20% aux deux tours de scrutin.
Alain Rousset aura pour première
tâche la nouvelle structuration
des pouvoirs publics. Il devra
continuer et amplifier son travail
pour la défense du territoire de la
plus grande région de France, en
particulier en faveur de la ruralité
dont on a bien vu qu’elle est
inquiète et qu’elle souffre.
Regards sur le scrutin : Un coup
de chapeau pour la petite commune de Puy Hardy qui est la
seule du département à n’avoir
accordé aucun suffrage au Front
national.
Plusieurs communes qui avaient
placé le Front national en tête au
premier tour se sont ressaisies
et l’ont relégué à la troisième
place au second tour, c’est le cas
d’Azay-le-Brûlé et de Saint-Hilairela-Palud.
Anecdotique : la stricte égalité
entre la droite et la gauche à la
Chapelle-Bertrand, Lorigné, Vernoux-sur-Boutonne et Bougon.
Des motifs de satisfaction
La participation électorale a fait
un bond de 7,61% entre les deux
tours. Cette mobilisation des
électeurs constitue un véritable
sursaut républicain qui est manifestement dû à la volonté de faire
échec à la montée de l’extrême
droite. Objectif réalisé : le Front
national voit sa progression stoppée, il passe d’un tour à l’autre
de 21,74% à 20,68%. Cet afflux
d’électeurs profite aussi un peu
à la droite qui passe de 29,21%
6
N°1182 - décembre 2015
à 36,82%, mais cela permet surtout à la gauche, devancée au
premier tour et unie au second
tour , de renverser la tendance en
passant de 27,68% à 42,50%.
La gauche arrive en tête dans
plusieurs villes. C’est le cas
de Thouars (44,44%), Melle
(58,58%), Cerizay (43,07%), Vouillé
(52,61%), Echiré (50,62%)…
certaines qui avaient choisi des
municipalités de droite l’année dernière ont renoué avec
la gauche, le cas le plus spectaculaire est celui de Parthenay
(43,42% contre 40,05%), mais
il y a aussi La Crèche (52,81%
contre 31,01%), Aiffres (51,45%
contre 32,16%), Chauray (46,85%
contre 36,78), autant de motifs
d’espoir.
Une mention particulière doit
être accordée à la ville de Niort
où la liste d’Alain Rousset avec
53,04%, l’emporte dans l’ensemble des 42 bureaux de vote
de la ville qui confirme ainsi son
ancrage historique à gauche.
C’est un camouflet pour Jérôme
Baloge qui avait confié la tête de
la liste de droite à son adjointe à
la culture !
Un motif d’inquiétude
Dans les Deux- Sèvres, en 2010,
le Front national obtenait 5,48%
des suffrages. Il atteint, en 2015,
21,74% au premier tour. Il arrive
maintenant en tête au premier
tour dans plus de 70 communes
et il reste en tête au deuxième
dans plus d’une dizaine ! Il s’installe dans la durée.
Pour combattre cette évolution
inquiétante, il faut d’abord l’analyser, et constater que de plus en
plus de gens se reconnaissent
dans ses thèmes d’autorité, de
repliement, d’ordre, de xénophobie… Le Front national est présent
dans toutes les régions, il domine
chez les jeunes, les ouvriers, les
employés. Les circonstances de
l’actualité favorisent sa montée,
en illustrant tragiquement ses
thèmes : les attentats meurtriers,
la poussée migratoire venue du
Moyen-Orient. La persistance
des difficultés économiques
avec chômage, précarité, déclassement, sentiment d’abandon et d’isolement, accentue les
inquiétudes. Ces événements
sont tellement anxiogènes que
certains candidats n’ont même
pas eu besoin de faire campagne.
Notons aussi que le Front national
n’est pas une spécificité française, tous les pays européens
connaissent des poussées nationalistes et xénophobes.
Face à une telle complexité, une
telle variété de causes, la solution
n’est pas simple. Il faut parler aux
gens, les écouter, leur montrer
que le Front national n’a ni projet, ni méthode, ni idées neuves.
On peut avoir la nostalgie d’une
France où monsieur l‘instituteur
avec sa blouse grise, monsieur le
curé avec sa soutane, monsieur
le gendarme avec son uniforme
étaient des autorités respectées.
Cette France-là n’était prospère,
sereine et réconfortante que
dans le souvenir ou l’imaginaire.
Elle n’existe plus !
Les nouveaux élus de gauche à
la grande région sont devant une
tâche lourde mais exaltante. Ils
devront, selon la formule d’Alain
Rousset, « réinventer l’action
politique ».
Jacques GARANDEAU
Alain Rousset en campagne
Nathalie LANZI
PS
professeure d’histoire géographie, conseillère régionale
sortante, vice-présidente de la commission Vivre ensemble,
élue référente sur la CAN et le pays de Gâtine
´
´
Vie Federale
Les élu(e)s de gauche à la nouvelle région
Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes
« Les Deux-Sèvres ont eu le sens du devoir républicain.
Notre volonté de rassembler à gauche a bien pris
dans le département... »
« Ce que je souhaite, c’est travailler sur le territoire.
Nous saurons défendre tout le territoire en travaillant
par thématiques… »
« J’entends consacrer la première année de
ce nouveau mandat à expliquer la région aux concitoyens. »
Guy MOREAU
agriculteur éleveur - PS
trésorier et responsable
communication de
la coopérative Terre Atlantique
Elisabeth JUTEZ
artiste - PRG
parolière, chanteuse,
animatrice d’atelier pédagogique,
présidente de l’Atelier
mauléonnais, membre de Terres et Rivières
et Sèvre Environnement.
Nicolas GAMACHE
géographe - EELV
chercheur associé
à l’Université de Poitiers,
maire de Coutières
Muriel SABOURIN-BENELHADJ
assistante sociale - PS
membre du conseil
d’administration de la Maison
des Arts de Brioux et du réseau
Violences conjugales qui lutte contre les violences
faites aux femmes.
Pascal DUFORESTEL
chef d’entreprise - PS
entrepreneur (Loup blanc de 1994 à 2010/création en cours), conseiller régional
sortant, premier adjoint au maire de Niort (2008-2014), vice-président de la CAN
puis président (2008-2014), syndicaliste étudiant (UNEF-ID), membre fondateur
de « Les pieds dans le PAF », chef de file de l’opposition municipale à Niort,
premier secrétaire fédéral depuis juin 2015.
Les résultats du 2ème tour dans les Deux-Sèvres
Inscrits : ..........271638
Abstentions : ...119377 .................43,95 %
Votants : ..........152261 ................56,05 %
Blancs : ........... 3879 ................. 2,55 %
Nuls : ............... 3441 ................. 2,26 %
Exprimés : .......144941 .................95,19 %
61604 voix
42,50 %
53563 voix
36,82 %
Jacques Colombier 29974 voix
20,68 %
Alain Rousset
PS-PRG-EELV
Virginie Calmels
LR-UDI
FN
N°1182 - décembre 2015
7
Echos
ON M’A DIT… J’AI RÉPONDU…
On m’a dit :
Sarkozy en accusant François
Hollande de ne pas avoir fait le
nécessaire, depuis dix mois, pour
assumer la sécurité des Français,
nous montre la réalité du bilan
sécuritaire de la gauche !
J’ai répondu :
Tu vois, la virulence des propos
de Nicolas Sarkozy tranche avec
ceux qu’il avait prononcés, en janvier dernier, lorsqu’il évoquait
un « impératif d’unité nationale »
auquel « nul ne saurait se soustraire ». Il est vrai que, depuis, la
bataille des primaires fait rage au
sein de la droite et que Nicolas
Sarkozy n’a pas réussi la percée
attendue dans l’opinion et au
sein des Républicains. Devant
de telles attaques, beaucoup
pourraient conclure que « l’esprit
Charlie » appartient désormais
au passé ; mais ensemble, avec
toutes et tous nous devrons
résister pour que cette belle idée
perdure dans notre société. Vive
la fraternité et la solidarité...
On m’a dit :
Le FN de mon point de vue est
un parti qui, en entretenant la
confusion des repères, véhicule
des idées de repli et de haine ;
mais son discours sur l’invasion
des immigrés séduit de plus en
plus une grande partie de la
population.
J’ai répondu :
De par sa vision anxiogène de la
mondialisation, le FN prône l’élévation de murs aux frontières,
alors que le défi et la réponse se
situent au niveau européen, et
au contrôle effectif de ses frontières extérieures. Le ministre de
l’intérieur, Bernard Cazeneuve
en a fait un axe prioritaire des
volontés françaises. La lutte efficace contre le trafic d’armes,
par exemple, ne peut se faire
qu’au prix d’un renforcement
des coopérations européennes,
les derniers attentats de Paris
le confirment malheureusement.
L’amalgame erroné et malsain
assené par les frontistes apparaît d’autant plus dangereux qu’il
ne fait que conforter l’objectif de
Daech : opposer les occidentaux aux musulmans. C’est
oublier que les migrants fuient
deux formes de terrorisme, incarnées par El Assad et Daech. Le
seul moyen d’en sortir consiste
à contenir l’armée de l’État islamique, puis la réduire et la
défaire totalement. Il faut diffuser
ces idées partout pour empêcher
l’idéologie dévastatrice des « Le
Pen » de s’étendre. Je compte sur
toi...
On m’a dit :
Vous la gauche, vous parlez toujours d’accompagnement et de
lutte contre la pauvreté alors qu’il
faut parler de lutte contre l’assistanat, voilà la vérité !
J’ai répondu :
Les hommes naissent libres et
égaux en droit… et le restent
toute leur vie ! Voilà le combat
des socialistes, mais aussi le défi
principal auquel est confrontée
la promesse républicaine d’égalité : celui du réel. L’égalité réelle,
et pas l’égalitarisme, tel est le
but premier d’une politique de
gauche. La réforme du collège,
le tiers payant pour tous, la
réforme du dialogue social sont
autant d’exemples qui montrent
que l’action politique du gouvernement depuis 2012 a toujours
cet objectif en ligne de mire. Tu
sais, une chose est sûre, c’est que
l’égalité avance quand un progrès
social devient un bien pour tous.
Personnellement, je considère
que la lutte contre la pauvreté
est bien plus efficace que la lutte
contre l’assistanat, car elle a un
visage humain et est basée sur le
respect de chacun. Une société
punitive n’a jamais produit de
grande chose, humainement parlant bien entendu...
On m’a dit :
T’as vu, les Birmans ont eu enfin
le droit à des élections libres. La
résistance digne de ce peuple a
fini par payer, les dictateurs sont
démunis devant tant de pacifisme. Preuve que la démocratie
peut encore vaincre !
J’ai répondu :
C’est vrai, la ligue nationale pour
la démocratie (LND) dirigée par
Aung San Suu Kyi, l’opposante
historique pacifique à la junte birmane, a remporté une écrasante
victoire aux élections législatives
de novembre 2015. Après des
décennies d’oppression, ce scrutin est un événement historique
pour le peuple birman : il marque
le retour à la démocratie dans ce
pays. Les électeurs, en participant
massivement au scrutin ont fortement exprimé leur volonté de
réussir la transition démocratique
malgré les obstacles qui avaient
été posés à l’expression du suffrage populaire. Nous, socialistes,
réaffirmons notre solidarité avec
la peuple birman dans cette phase
qui s’ouvre d’ici à l’élection présidentielle de février 2016. Vive la
république, vive la démocratie, les
garde-fous indispensables contre
l’obscurantisme...
Sébastien BILLAUD
Jeanne Aranda, militante
Elle a milité, elle a résisté jusqu’au bout, notre camarade Jeanne Aranda qui vient de s’éteindre à l’âge
de 94 ans. La Résistance, pour elle, était une seconde nature : elle y était entrée avec deux de ses
frères, Emmanuel et Raymond du Rosier, et au cours de la tragique année 1943 avait été éprouvée à la
fois par une incarcération de plusieurs mois à la sinistre prison de la Pierre Levée à Poitiers et la mort
de Raymond, abattu par la police de Vichy dans les bois de Gournay. À la Libération, elle devait épouser
Léonardo Aranda, républicain espagnol « reconverti » lui aussi dans la Résistance française après de
nombreux avatars subis sous le franquisme puis l’occupation allemande en France. Militante socialiste,
Jeanne a été toute sa vie, rue du Fief-d’Amourettes, et viscéralement attachée à la laïcité que lui avait
enseignée son institutrice de Souché, Mlle Mialon.
Nous lui devons un vibrant hommage.
Michel LÉVÈQUE
8
N°1182 - décembre 2015
Téléchargement