Journal de la fédération des Deux-Sèvres du parti socialiste - N° 1182 - DÉCEMBRE 2015
Le Travail
Le Travail
COP 21 :
COP 21 :
un accord universel
un accord universel
2N°1182 - décembre 2015
Pascal DUFORESTEL
Premier secrétaire fédéral
SOMMAIRE
BANDE DESSINÉE p 2
Par Atom Ludik
ÉDITORIAL p 3
VIE POLITIQUE p 4-5
COP 21 : un accord universel
VIE FÉDÉRALE p 6-7
Élections régionales :
une victoire sans euphorie
ÉCHOS p 8
On m’a dit, j’ai répondu
Jeanne Aranda
I.S.S.N. 0242-942 - 5 euros le numéro
abonnement annuel : 17 euros
Trimestriel - décembre 2015
www.ps79.fr
Le Travail
Le Travail
Administration Rédaction : 25 ter, rue
de la Boule d’Or 79000 Niort - Tél. 05 49
24 13 50 Fax 09 70 06 40 95 - E-mail :
parti-socialiste79@wanadoo.fr - N° de
C.P.P.A.P. : 0317P10827 Directeur
de la Publication : Pascal Duforestel
Rédacteur en chef :
Louis Pradère
Comité de rédaction :
Sébastien
Billaud, Luis Condé, Stéphanie Dupont,
Jacques Garandeau, Bruno Louvet,
Ludovic Malécot,
Sylvie Mercier, Marie-
Françoise Pronost, Elodie Truong,
Lionel Vinour.
Imprimerie Nouvelle :
12 rue de Bellune - Niort.
Editorial
3
N°1182 - décembre 2015
TOUT
RESTE À FAIRE
Oui, à l’occasion des élections
régionales qui viennent de se
dérouler, nous avons relevé la
tête en Deux-Sèvres.
Oui, en obtenant le meilleur
score de l’ex région Poitou-
Charentes pour la liste d’Alain
Rousset, nous pouvons être
ers du travail accompli.
Oui, en faisant diminuer de ma-
nière importante l’abstention
entre les deux tours, nous avons modestement
mais sûrement contribué à la vie démocratique
de notre République.
Oui, en obtenant des scores majoritaires et
conséquents à Melle, Niort, Thouars, Cerizay,
Aiffres ou Parthenay nous mettons fin aux
défaites successives des municipales et des
départementales pour ouvrir une potentielle
nouvelle séquence.
Oui, en envoyant 6 élus dont deux-tiers de socia-
listes au Conseil Régional de la nouvelle grande
région Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes,
nous n’avons pas à rougir du parcours accompli.
Mais, en rester là, ce serait passer un peu vite
sur l’ancrage désormais tenace du Front national
dans notre département, sur les presque 44%
de nos concitoyens deux-sévriens qui ne se
sont pas rendus aux urnes. Continuer comme
si de rien n’était, ce serait préparer un nouveau
tsunami, irrémédiable, dans les mois à venir.
Faire l’autruche, cela nous condamnerait à une
défaite résignée et durable, prochainement.
En tant que socialiste, nous ne pouvons nous
satisfaire d’un tel horizon. Il nous faut vite
appréhender la situation dans sa gravité,
avec le sens des responsabilités dans l’action.
Nos élus doivent être en capacité d’inventer et de
conduire des politiques publiques qui (re)créent
du vivre ensemble, qui tissent du lien social tout
en essayant de générer de l’activité et de l’em-
ploi. Nos militants et nos sympathisants doivent
ensemble trouver des formes d’actions adaptés
aux doutes ou aux questionnements du Peuple de
Gauche pour renouer avec des destins collectifs
et des lendemains qui chantent. Il en va à la fois
de notre crédibilité et de notre survie car, c’est
certain, il n’y aura plus de séance de
rattrapage.
Un succès prometteur ! On nous avait annoncé le pire. Mais, grâce
à la pugnacité et la diplomatie de François Hollande et de Laurent
Fabius, et grâce à l’organisation de la sécurité, la COP 21 est un succès.
Et pourtant, parvenir à un accord universel et contraignant pour
limiter le chauffement climatique était un immense dé , d’autant
que la conférence précédente avait été un échec. C’est la preuve
que les peuples et les dirigeants des États de la planète ont pris
conscience du danger du réchauffement climatique. Nous resterons
vigilants pour que les engagements pris soient respectés.
Dans ces deux pages, nous livrons les ré exions que cet événement
a inspirées à deux militants.
COP 21 : UN ACCORD UNIVERSEL
4N°1182 - décembre 2015
Vie Politique
LA COP 21 : ENJEU CLIMATIQUE, ENJEU ÉDUCATIF !
Tout ou presque a été dit et écrit sur les enjeux de la COP 21. Plus des 3/4 des chefs
d’Etat et de gouvernement de la planète ont fait le déplacement à Paris. Besoin de
solidarité, certes, mais prise de conscience salutaire pour un sommet qui doit nous
permettre de changer d’ère… Reste à traduire les engagements en actions, maintenant
et pour les générations futures. Sur ce sujet, comme sur l’ensemble des sujets
sociétaux, l’éducation est la clé de la réussite.
La loi de transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015 a
l’ambition de la feuille de route française. Les initiatives se multiplient : circulaire
du premier ministre sur l’Etat exemplaire ; charte pour l’ef cacité énergétique
des bâtiments tertiaires publics et privés ; charte pour le logement locatif, appels à
projets pour les territoires à énergie positive, pour les territoires « zéro déchet, zéro
gaspillage », pour des villes respirables en 5 ans ; plan vert des établissements
d’enseignement supérieur ; transition vers des éco-campus ; agenda 21 rénovés des
collectivités …
Il n’est pas de ministère, d’institution, de collectivité, d’entreprise ou d’association qui
ne s’engage à son niveau à changer notre quotidien dans son champ de compétences.
Faisant écho aux 12 jours de négociation de la COP 21, les départements de France
ont pris 12 engagements pour relever le dé climatique et notamment « zéro carbone,
zéro précarité énergétique en 2050 » ! Mais les ratés des Grenelles I, II et III appellent
à la vigilance citoyenne. Les discours ne suf ront pas.
Le développement durable n’est pas un concept creux sur lequel il faudrait commu-
niquer, souvent de façon inversement proportionnelle aux actions réalisées ; ce n’est
pas une posture intellectuelle faite de bons sentiments et de leçons assénées à grands
coups de certitude ; ce n’est pas plus une philosophie politique… Cela doit être un chan-
gement vers une société responsable et durable dans le temps (les générations futures) et l’espace (solidarité
planétaire). Le développement durable est un processus d’amélioration continue qui ne se conçoit que dans la
co-construction avec l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquels les citoyens que nous sommes.
Éduquer au développement durable
Cela passe par l’éducation tout au long de la vie. L’UNESCO, chef de le de la Décennie des Nations Unies pour
l’éducation au service du développement durable indique :
« L’éducation au développement durable permet à chacun d’acquérir les connaissances, les compétences,
les attitudes et les valeurs nécessaires pour bâtir un avenir durable.
L’Éducation au développement durable consiste à intégrer dans l’enseignement et l’apprentissage les thèmes
clés du développement durable, comme le changement climatique, la prévention des catastrophes, la bio-
diversité, la réduction de la pauvreté ou la consommation durable…
…L’Éducation au développement durable implique un changement en profondeur de l’enseignement tel qu’il
est généralement pratiqué aujourd’hui. »
En France, l’ambition de l’éducation au développement durable est de permettre l’implication concrète de
chaque élève et/ou étudiant en lui donnant les clés de compréhension pour agir en citoyen responsable. Voilà
l’enjeu !
Alors, la COP 21 sera une réussite, non pas seulement parce que les Etats s’engagent à Paris, mais parce que
surtout, nous, citoyens, militants, nous engageons et évitons, comme l’a dit Laurent Fabius, en ouverture de
la COP 21, de léguer à nos enfants comme seul avenir un arbre desséché !
Lionel VINOUR, délégué fédéral à l’éducation
photo : Gérard Paillier
5
N°1182 - décembre 2015
Vie Politique
La conférence donnée en novem-
bre à Melle par Jean Jouzel à
l’invitation de Delphine Batho,
députée des Deux Sèvres, était
d’un grand intérêt puisqu’elle a
permis à chacun des auditeurs
- et nous étions nombreux - de
mieux comprendre les enjeux du
changement climatique et de la
conférence de Paris sur le climat
(COP 21).
A la question : et maintenant,
on fait quoi ? La réponse appor-
tée par la députée comme par
le chercheur m’a laissé sur ma
faim. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’au-
delà de la négociation qui aura
lieu ces prochains jours à Paris, il
y a ce que chacun peut faire pour
la planète. Je voudrais rappeler
ce qui a été fait, depuis 2004,
par les citoyens, les entreprises
et les collectivités grâce à l’action
de Ségolène Royal, présidente
de la région Poitou-Charentes.
Nous avons développé les éner-
gies renouvelables (biocarburant,
chauffe-eau solaire, photovol-
taïque, éolien - petit et grand -,
méthanisation, hydrolien, etc.)
en terme, à la fois d’installations
productrices directes comme de
recherche et développement de
procédés ou produits nouveaux.
Tout n’a pas été forcément cou-
ronné de succès, mais reconnais-
sons que globalement la région
Poitou-Charentes a agi pour le
climat. Globalement le résultat
est plutôt positif et tout ce qui a
été engagé sur ces dix ans n’a
pas encore produit tous ses effets.
Dans le domaine des transports,
Ségolène Royal a remis le Train
Express Régional sur les « rails »
du développement, alors que la
SNCF l’avait condamné. En 10 ans,
l’offre de transport a augmenté
de 50 % et la fréquentation a
doublé. Elle serait encore allée
plus loin si la SNCF avait fait les
efforts nécessaires pour amélio-
rer sa productivité, ne serait-ce
qu’en matière de maintenance.
Elle a essayé, dès 2008, de lan-
cer le véhicule électrique à bas
coût, convaincue qu’en matière
de transports, comme en Poitou-
Charentes où la voiture est indis-
pensable, la voiture électrique
pouvait être une solution. Elle
avait certainement raison trop
tôt, la voiture électrique n’a pas
trouvé ses clients, et pourtant,
désormais, les grandes marques
de l’automobile s’engagent sur
ce marché.
Une action résolue
Dans le domaine de la réduction
des déchets, elle avait compris
très tôt que les déchets des uns
sont la matière première des
autres et donc que l’économie
circulaire devait prendre le pas sur
l’économie linéaire. Ainsi le pôle
des éco-industries a-t-il été créé
et encouragé. Il fédère désormais
près de 1 000 entreprises, labo-
ratoires et structures intervenant
dans ce domaine. Il vient de tenir
son salon annuel à Angoulême.
Souhaitons que très bientôt nos
vieux papiers alimentent l’indus-
trie papetière régionale au lieu de
partir par bateau vers la Chine.
Sans en faire la liste exhaustive,
on pourrait rajouter les planta-
tions d’arbres et de haies,
l’encouragement aux produits ali-
mentaires de qualité (biologiques
et fermiers), les circuits courts, la
chimie verte avec la SEM Valagro,
la reconquête de la qualité de
l’eau, etc.
Ségolène Royal, déjà ministre de
l’environnement avait participé
à la Conférence de Rio sur le
climat en 1992. Elle y avait puisé
la conviction qu’il fallait agir loca-
lement pour l’avenir de notre
planète. C’est pourquoi, dès son
arrivée à la tête de la région, elle a
mis en œuvre tout un programme
convergeant pour la préservation
de la terre.
Une préoccupation constante
Depuis le 2 avril 2014, à nouveau
ministre en charge de ces ques-
tions, elle n’a cessé sans relâche
de mettre en place les outils
législatifs et réglementaires pour
ampli er ce qu’elle avait fait ici en
Poitou-Charentes. Sa loi promul-
guée le 17 août dernier pour la
transition énergétique et la crois-
sance verte xe les objectifs clairs
en matière de mix énergétique et
de réduction des gaz à effet de
serre. Elle a placé la France sur
la trajectoire du XXIème siècle en
matière de préservation du
climat. Elle a aussi dé ni tout
un arsenal de moyens pour
encourager les particuliers, les
entreprises et les collectivités à
changer leur impact climatique :
en supprimant les passoires à
énergie par l’isolation des habi-
tations, en changeant les appa-
reils de chauffage par de plus
performants en matière de ren-
dement et d’émission de gaz à
effet de serre, etc. Elle a incité les
collectivités locales à s’engager
en conventionnant avec les terri-
toires à énergie positive pour la
croissance verte : le Niortais et le
Mellois, notamment, sont conven-
tionnés « territoires à énergie
positive pour la croissance verte ».
Ségolène Royal qui a quitté la
présidence de la région depuis
maintenant 18 mois nous a mis
sur la route, à nous de poursuivre
l’action et de l’ampli er. La réus-
site de la conférence de Paris
se mesurera plus tard quand nos
petits enfants auront pris notre
place. Daniel BARILLOT
AGISSONS POUR LE CLIMAT
Il n’est pas de ministère,
d’institution, de collectivité,
d’entreprise ou d’association
qui ne s’engage à son niveau
à changer notre quotidien dans
son champ de compétences.
1 / 8 100%