Réponses aux questions préparatoires
1. La monnaie scripturale est une « monnaie d’écriture », c’est-à-dire une monnaie matérialisée par
une écriture dans les comptes d’une banque. Si vous disposez par exemple de 3 500 euros en
monnaie scripturale, cela signifie concrètement que votre relevé de compte bancaire indique + 3 500
euros. Par conséquent, vous pouvez utiliser cette « monnaie d’écriture » pour régler vos achats en
utilisant une carte bancaire ou un chèque. Ce règlement entraînera une nouvelle écriture (par exemple,
+ 3 200 euros si vous effectuez un achat de 300 euros) qui matérialisera concrètement la nouvelle
situation de votre compte issue de l’acte de consommation.
2. Il s’agit ici du mécanisme de la création monétaire. Il y a création monétaire lorsqu'une banque
accorde un crédit. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les dépôts qui permettent les
crédits, mais bien les crédits qui font les dépôts. En contrepartie de cette création monétaire, la banque
détient des créances (droit d'exiger le remboursement) sur les agents à qui elle a fait crédit. Lorsque
ces créances sont remboursées, il y a destruction de monnaie.
3. On peut distinguer :
1ère période : naissance (1€= 1,17$) à 2001, la tendance est plutôt à la dépréciation de l’euro par
rapport à la monnaie américaine.
2ème période de 2002 à 2004, 1ère appréciation, l’€ / $ passe de 0,9 à 1,3 i.e. une augmentation de
+44% .
3ème période : l’année 2005 dans laquelle l’€ revient à sa valeur de création
4ème période : depuis presque 2 ans , une appréciation continue de l’€ par rapport au $ pour atteindre
aujourd’hui la valeur de 1,43 $.
Cette évolution pénalise les exportations de la zone euro vers les États-Unis car elle rend les
exportations plus coûteuses. En effet, l’appréciation de l’euro correspondant à une dépréciation du
dollar, les Américains devront donner plus de dollars pour un prix en euro identique. Plus coûteuses,
les exportations de la zone euro auront donc tendance à diminuer même si la compétitivité-prix n’est
pas le seul déterminant des exportations.
4. L’euro élimine, par définition, les frais de conversion entre les 13 pays ayant adopté la monnaie
unique. Plus besoin, par exemple, de convertir des francs en lires italiennes pour un touriste français
en visite en Italie puisque les deux pays ont désormais la même monnaie. Le touriste français ne paie
plus, par conséquent, les frais de conversion qu’il devait verser avant à la banque chargée de
l’opération de change.
L’euro élimine par la même occasion les incertitudes qui pouvaient exister sur les parités des monnaies
des différents pays qui échangent beaucoup entre eux. Par exemple avec notre premier client et
fournisseur , l’Allemagne les changements de parités entre mark et franc gênaient les paiements des
exportations ou importations. Les opérations consistant à s’assurer contre ces fluctuations avaient un
coût qui n’existe plus avec l’euro aujourd’hui.
5. L’objectif principal de la BCE est « de maintenir la stabilité des prix ». Dans une logique ( dite
monétariste), elle s’efforce de faire croître la masse monétaire à un rythme proche de celui du PIB.
Toute émission monétaire « excessive », c’est-à-dire trop importante par rapport à l’évolution de
l’économie « réelle », étant jugée inflationniste (théorie quantitative de la monnaie), elle joue sur le
niveau des taux d’intérêt afin de limiter la croissance du crédit et donc de la masse monétaire et assure
une fonction de « bouclage » au sens où elle alimente le système monétaire en liquidité.
6. Dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance, les pays de la zone euro doivent limiter leur
déficit budgétaire à 3 % du PIB. Ce ratio est jugé contraignant car il limite l’utilisation du déficit
budgétaire à des fins de relance économique.(schéma possible)
En période de crise et d’augmentation du chômage, une politique ( dite keynésienne) fondée sur
l’augmentation des dépenses publiques semble légitime. Elle est en fait impossible à mettre en oeuvre
dans le cadre de l’UEM (Union économique et monétaire). Pour les partisans d’une politique active
tentant de casser les périodes de récession ou de fort ralentissement de la croissance économique
(politique dite contracyclique), cette règle des « 3 %» pourrait être un carcan qui pénalise la croissance
économique européenne.