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CANCER DU LARYNX
CONFRONTATION
TOMODENSITOMETRIQUE ET
ANATOMO-CLINIQUE
H KETATA, I AMMAR, L SAHNOUN, B HAMMEMI, L BOUGACHA,
A GHORBEL, K BEN MAHFOUTH, J MENIF
SFAX - TUNISIE
INTRODUCTION
•Les cancers du larynx occupent une place
importante dans l'ensemble des cancers des
voies aéro-digestives.
• la prise en charge d’un cancer du larynx
nécessite un bilan d’extension tumoral le plus
précis possible.
• La laryngoscopie directe et la tomodensitométrie
(TDM) constituent les explorations de référence
dans le bilan d’extension de ces tumeurs.
OBJECTIF
Comparer la fiabilité du scanner par rapport a celle
de l’endoscopie dans l’évaluation de l’extension
locale initiale du cancer du larynx en se référant
aux données de l’histologie
MATÉRIELS ET MÉTHODES
ƒ Etude rétrospective : 85 cas de cancer du larynx
opérés dans le service d’ORL de l’hôpital Habib
Bourguiba en Tunisie (1994 et 2007).
ƒ Tous les patients ont bénéficié d’une endoscopie
sous anesthésie générale et d’un scanner un mois
en moyenne avant la chirurgie.
ƒTous les scanner ont été réalisés par un appareil
hélicoïdal monobarette, L’injection de produit de
contraste a été systématique:
• volume total de PDC : 2 ml/kg , débit : 2ml/S
• réalisée de façon biphasique:
o phase d’imprégnation 2 mn avant l’examen,
1/3 de la dose
o phase d’opacification vasculaire , 2/3 de la dose
• Acquisition à 50 à 70 secondes
- Confrontation des résultats de la laryngoscopie
directe et du scanner à ceux de l’examen
anatomopathologique de la pièce opératoire.
- La comparaison a porté sur les différentes zones
du larynx constituant des balises chirurgicales
importantes :
ƒ cordes vocales (CV)
ƒ commissures antérieure (CA) et postérieure (CP)
ƒ ventricules laryngés (VT)
ƒ bandes ventriculaires (BV)
ƒ sous glotte
ƒ loge hyo-thyro-épiglottique (HTE)
ƒ cartilages thyroïde, épiglottique et cricoïde.
RESULTATS
¾ 82 hommes et 3 femmes
¾ Age moyen : 63 ans (de 35 ans à 88 ans).
¾ 36 patients alcoolo-tabagiques et 37 tabagiques
¾Tous les patients n’avaient jamais
auparavant pour une pathologie laryngée.
été
¾ Topographie tumorale :
• glotto-susglottique : 28 cas
• glotto-sousglottique : 3 cas
• trans-glottique : 44 cas
• limitée à un seul étage dans 10 cas.
¾ Carcinomes épidermoides: 100% des cas.
traités
Cette analyse a conclue à:
o la TDM a une bonne sensibilité pour l’exploration:
• Des cordes vocales (72%)
• De l’espace pré-épiglottique (82%)
• De la glotte et la sous-glotte (74%)
• Des cartilages laryngés (51 à 71%)
• Des tissus extra-laryngées (46%)
o L’endoscopie a une meilleure sensibilité dans
l’exploration:
• Des bandes ventriculaires (75% contre 59% au
scanner)
• Des ventricules laryngés (69% contre 53%)
Figure 1: Volumineux processus tumoral de la corde vocale droite
étendu vers les commissures antérieure et postérieure ainsi que vers
la loge HTE
visible sur la reconstruction sagittale.
Cette extension a été confirmer par l’examen histologique.
Figure 2: Tumeur nécrosée infiltrant la partie postérieure de la corde
vocale droite avec bombement
sous glottique homolatéral, un
envahissement de la commissure postérieure et des cartilages cricoïde
et aryténoïde.
L’examen anatomopathologique confirme ces données et montre en
plus l’atteinte des bandes ventriculaires et du ventricule.
a
b
Figure 3: TDM. Coupe axiale (a) et coronale (b) : Processus tumoral
de la corde vocale gauche avec aspect condensé de l’aryténoïde
homolatéral
Figure 4: TDM. Coupe axiale
passant par le plan des cordes
vocales.
Processus tumoral de la corde
vocale droite étendu à la
commissure antérieure et a la
corde vocale gauche avec aspect
condensé de l’aryténoïde droite.
a
Figure 5: TDM coupe axiale (a) et sagittale (b) : Extension dans
la loge thyro-hyoépiglottique (HTE) visible par le remplacement
de la densité graisseuse par une densité de type tumoral.
b
Figure 6: TDM coupe axiale : Extension du processus
tumoral aux tissus mous prélaryngés à travers le cartilage
thyroïde lysé
DISCUSSION
¾ Les cancers du larynx prédominent chez
l'homme entre 45 et 70 ans.
¾ L’incidence augmente chez l'adulte jeune et chez
la femme, surtout en milieu urbain.
¾ Tabac: agent cancérigène essentiel.
¾ Le carcinome épidermoïde
histologique le plus fréquent.
est
le
type
¾ Signes cliniques: plus ou moins présents selon le
point de départ et l'évolution de la tumeur
(dysphonie, dysphagie, dyspnée..)
L’endoscopie:
• Sous anesthésie générale
• Indispensable au bilan des cancers du larynx
comme de toute autre localisation des voies aérodigestives supérieures.
• Ses objectifs:
ƒ préciser l'extension locale de la tumeur
ƒ faire la biopsie
ƒ examiner l'ensemble de la muqueuse des
VADS à la recherche d'une autre localisation
synchrone
• Seule elle est insuffisante dans l’évaluation de
l’extension locorégionale
D’où l’intérêt du scanner
‰ Dans notre étude, l’examen endoscopique a
permis dans 77% des cas de correctement évaluer
l’extension locale de l’ensemble des tumeurs.
Ce résultat est retrouvé dans les séries publiées,
qui rapportent des chiffres de 51,3 % à 76,2 %.
‰ Par ailleurs, l’endoscopie démontre sa grande
fiabilité pour les petites tumeurs, classées T1 et T2.
Sa valeur diminue quand le stade T augmente,
conformément à la littérature
‰ Dans notre série , la sensibilité de l’endoscopie est
de 69 % pour les ventricules de Morgani, région
fondamentale à évaluer, car elle constitue une voie
d’extension d’une tumeur glottique en supra et/ou
sous-glottique par l’espace para glottique
L’endoscopie reste donc l’examen de choix dans
l’exploration du ventricule comme ça été rapporté
dans la littérature.
‰ De même on note une meilleure sensibilité que
le scanner dans l’exploration des bandes
ventriculaires.
‰ Par contre, sa sensibilité est nulle dans
l’exploration de la loge HTE, des cartilages
laryngés et des tissus mous pré-laryngés.
La TDM
- Le scanner est actuellement l'examen le plus
couramment pratiqué pour évaluer l'extension initiale
de ces cancers.
- L’introduction des scanners multi barrettes a permis :
•L’exploration de l’ensemble du larynx dans moins de
20 secondes
•La réduction des artefacts de mouvement
•La réalisation des manœuvres dynamiques
•La réalisation de reconstructions bidimensionnelles.
•L’optimisation de l’injection de PDC qui permet une
bonne imprégnation tumorale
•L’exploration de l’ensemble des aires ganglionnaires
‰ contrairement a l’endoscopie, la sensibilité du
scanner augmente quand le stade T augmente.
Dans notre série la sensibilité pour tumeurs classées
T3T4 était de 72% ; les valeurs rapportées dans la
littérature variaient de 45 à 95 %.
Cette grande disparité dans les sensibilités est en
grande partie due à l’apparition des scanners de
nouvelle génération spiralés, qui offrent une
meilleure qualité d’images
‰ Un des apports majeur du scanner est l’étude de
l’extension vers la loge HTE qui ne peut être
appréciée cliniquement.
De même, il permet de préciser le caractère partiel et
limité de cette infiltration ou l’envahissement total et
massif de la loge, un élément déterminant dans la
prise en charge thérapeutique.
Dans notre étude la sensibilité du scanner dans
l’exploration de la loge HTE est de 82%, comparable
à la littérature (66 à 95%).
‰ Le scanner est encore meilleure dans l’étude de
l’extension vers l’espace sous glottique (74% contre 47%
pour l’endoscopie) ce qui conditionne la prise en charge
thérapeutique.
En effet une importante extension sous glottique contre
indique une laryngectomie partielle, seule une
laryngectomie totale mutilante peut être proposée à ces
patients .
‰ Il est important de rechercher une extension à la
commissure antérieure se traduisant par un
épaississement tissulaire en contacte du cartilage
thyroïde.
Son atteinte facilite l’extension à la corde vocale
controlatérale, au cartilage, au pied de l’épiglotte et
à la loge pré-épiglottique.
En effet les erreurs au niveau de la commissure
antérieure peuvent avoir de graves conséquences
quand on sait l’importance carcinologique de cette
région.
La sensibilité du scanner dans l’étude de l’extension
à la CA dans notre série (65%) est proche de celle
décrite dans la littérature (68 à 83 %).
Néanmoins, aucune différence significative n’est
apparue entre l’examen clinique et le scanner.
‰ Par contre, la TDM présente des limites dans
l’exploration de la commissure postérieure, zone
dont l’extension doit être rechercher. Mais il reste
plus sensible (41%) que la laryngoscopie (18%).
‰ Le scanner permet encore de préciser l’atteinte
cartilagineuse qui peu se traduire par: une
condensation, une petite érosion, ou une lyse
franche.
Une extension aux cartilages fait passer la tumeur
au stade T4, sauf pour les petites érosions limitées
du périchondre interne qui sont classés T3.
‰ Enfin; il permet aussi de préciser l'extension
locale en profondeur aux espaces graisseux, aux
tissus péri-laryngés qui sont mal appréhendés par la
laryngoscopie.
POINTS CLES
ƒ l’endoscopie et la TDM sont deux examens
complémentaires dans le bilan d’extension initial
du cancer du larynx
ƒ Points forts de la TDM:
à Loge HTE
à l’espace sous glottique
à Atteinte des cartilages laryngés
à Tissus extra-laryngés
ƒ Points forts de l’endoscopie
à Bandes ventriculaires
à ventricules de Morgani
REFERENCES
1.
S. Ayache , E. Stramandinoli , B. Tramier , B. Deschepper , V. Strunski. Comparaison des
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2.
S. Duflo, M. Chrestian, B. Guelfucci, P. Champsaur , G. Moulin , M. Zanaret . Comparaison dans
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F Dubrulle, R Souillard , D Chevalier et P Puech. Imagerie en cancérologie du larynx et de
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Jonas A. Castelijns, Robert Hermans, Michiel W. M. van den Brekel, and Suresh K. Mukherji.
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F. DUBRULLE (1), Y. ROBERT (1), C. DELERUE (1), D. CHEVALIER (2), L. GAILLANDRE (1),
N. ROCOURT (1), L. LEMAITRE (1) Intérêt du scanner spiralé dans la pathologie du larynx et de
l'hypopharynx Feuillets de Radiologie Vol 37, N° 2 - avril 1997 p. 118
QCM
1- Au cours de l’exploration du cancer du larynx
par une TDM:
A. l’injection de PDC est optionnelle
B. l’injection première de 2/3 de la dose correspond à
la phase d’imprégnation
C. l’injection première de 1/3 de la dose correspond à
la phase d’imprégnation
D. l’injection doit être monophasique
2- La laryngoscopie:
A. Est non systématique au cours de l’étude du
larynx
B. Permet l’étude de l’extension en profondeur du
cancer du larynx
C. Permet l’étude de l’ensemble de la muqueuse
des voies aéro-digestive supérieure
D. Est le meilleure examen dans l’exploration des
bandes ventriculaires et du ventricule
E. Sa valeur augmente avec le stade T
3- Dans les tumeurs du larynx, le scanner est:
A. l’examen de choix dans l’étude de l’extension
vers le ventricule de Morgani et la loge HTE
B. indispensable pour étudier l’envahissement
des cartilages et des tissus extra laryngées
C. aussi sensible que l’endoscopie dans l’étudie
de l’extension vers la commissure antérieure
D. plus sensible quand le stade T augmente
E. moins sensible que la laryngoscopie dans
l’étude de la commissure postérieure
REPONSES
QCM 1: C
QCM 2: CD
QCM 3: BCD
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