Plainte d’insomnie chez les adultes :
traitement non médicamenteux et phytothérapie
Idées-Forces tirées de Prescrire jusqu’au n° 331 (mai 2011)
●Le “contrôle par le stimulus” est une technique de thérapie comportementale facilement
applicable. Elle vise à renforcer un conditionnement associant la chambre à coucher et le
sommeil, et à régulariser le cycle veille-sommeil en donnant au patient des directives sim-
ples :
- se coucher seulement quand on est fatigué(e) et prêt(e) à dormir, même si c’est plus tard
que le programme envisagé ;
- une heure avant le coucher, cesser toutes les activités exigeantes sur le plan physique
comme intellectuel ;
- utiliser son lit uniquement pour dormir, l’activité sexuelle étant la seule exception à cette
règle ;
- quand on se sent incapable de dormir après 20 minutes, se lever et aller dans une autre
pièce ; ne retourner dans la chambre que pour y dormir ;
- répéter cette étape aussi souvent que nécessaire ;
- se lever tous les jours à la même heure, quelle que soit la durée du sommeil de la nuit pré-
cédente ; cela aide à acquérir un rythme de sommeil constant. (n° 181, p. 134)
●Le traitement cognitif et comportemental des insomnies basé sur le “contrôle par le sti-
mulus” demande une forte motivation des patients et des soignants. Cependant, son effi-
cacité paraît proche de celle des benzodiazépines, et les patients en sont satisfaits. Des
diminutions de l’ordre de 50 % du délai d’endormissement et de la durée des réveils noc-
turnes ont été observées, avec un maintien à moyen et à long termes de ces effets. En cas
d’absence d’amélioration par cette technique, il est utile d’envisager avec le patient un re-
cours à d’autres types de thérapies comportementales voire, dans certains contextes, à
une autre psychothérapie. (n° 210, p. 698) (n° 292, p. 112/113) (n° 292, p. 117) (n° 277,
p. 761)
●L’utilisation d’un placebo suffit parfois pour certains patients, notamment pour ceux qui
consultent quand leur plainte de mauvais sommeil est au maximum. (n° 292, p. 117) (n° 292,
p. 113)
Traitements à base de plantes
●La prise d’une infusion vespérale est un prétexte à ménager un moment de détente avant
le coucher. En soutien aux actions comportementales, elle favorise parfois la transition vers
l’endormissement. (n° 258, p. 114)
●L’utilisation empirique des vertus “calmantes” des plantes est multiséculaire. En France,
diverses plantes sont autorisées dans la composition de médicaments “traditionnellement
utilisés” en cas de troubles mineurs du sommeil. Pour la plupart d’entre elles, aucune éva-
luation clinique n’est disponible. (n° 258, p. 110/111)
●La mélisse, l’oranger, le tilleul et la verveine odorante n’ont aucune activité spécifique
démontrée, mais aucune donnée ne contredit leur réputation d’innocuité. Rien ne s’oppose
à leur utilisation sous forme d’infusion. De la même façon, le recours à des plantes comme
l’aubépine, le houblon ou la passiflore semble acceptable du fait de l’absence d’effets in-
désirables graves connus liés à leur emploi. (n° 258, p. 111)
●Le recours aux tisanes n’est pas assimilable à la mise en œuvre d’une pure placebo-
thérapie. Une infusion induit parfois des effets bénéfiques, mais aussi parfois des effets in-
désirables ou des interactions médicamenteuses. Par ailleurs, en l’absence de données
solides, mieux vaut éviter de recourir à de nouvelles plantes ou à des produits issus de nou-
veaux procédés de préparation. La posologie habituelle des tisanes est de l’ordre de 250 ml
à 500 ml par jour. On ne peut pas prévoir les effets d’une ingestion quotidienne de quanti-
tés importantes de tisane, pendant de longues années. (n° 275, p. 613)
PLAINTE D'INSOMNIE CHEZ LES ADULTES : TRAITEMENT NON MÉDICAMENTEUX ET PHYTOTHÉRAPIE • PAGE 2/4
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