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ANNEXE E. EFFETS DUS À LA ROTATION TERRESTRE 27
La Terre tourne. C’est un fait établi, aussi solidement établi que l’existence des atomes ou la
structure en double hélice de l’ADN. Néanmoins, saviez-vous que la preuve ne nous a été apportée
qu’au 18esiècle ?
Bien sûr, il y eut la première étincelle initiée par Nicolas Copernic en 1543. Ce chanoine polonais
trouvait le système de Ptolémée et ses différents rafistolages
1
bien éloignés de la soi-disant harmonie
du Cosmos prônée par la théorie aristotélicienne. C’est en cherchant un système plus simple que
Copernic finit par proposer un système héliocentrique
2
. Certes, son modèle était moins précis que
celui de Ptolémée
3
, mais ce décentrage de la Terre –et donc de l’Homme– séduit bien des intellectuels
à l’ère de la Renaissance. Puis, Galilée amassa avec sa lunette une moisson d’observations qui ne
feront que renforcer la théorie copernicienne.
Toutefois, aussi séduisant qu’il soit, l’héliocentrisme n’en reste pas moins une simple hypothèse. La
diffusion des principia mathematica philosophia naturalis, l’œuvre magistrale d’Isaac Newton dans
laquelle il fait table rase du dogme aristotélicien et explique tous les phénomènes célestes à l’aide
de sa fameuse loi de gravitation universelle, finit de convaincre la communauté scientifique, sans
qu’on ait trouvé de preuve définitive.
Il faut attendre l’année 1728, un an après la mort de Newton, pour qu’un certain James Bradley
découvre le phénomène d’aberration des étoiles. Il s’agit d’un mouvement apparent annuel identique
pour toutes les étoiles qui est directement lié à la vitesse orbitale de la Terre et à la vitesse de la
lumière. Le doute n’est plus permis : la Terre tourne bel et bien autour du Soleil en un an, et par
conséquent, également sur elle même si l’on veut voir le Soleil se lever chaque matin !
Dans ce cours, nous nous intéressons à l’influence de cette rotation sur les phénomènes mécaniques
vus par un observateur terrestre. Dans un premier temps, nous tiendrons compte uniquement de la
rotation propre de la Terre autour de l’axe des pôles. On pourra ainsi mesurer le caractère non
galiléen du référentiel terrestre. Ensuite, nous verrons comment le mouvement orbital de la Terre
autour du Soleil permet d’expliquer le phénomène des marées.
E.1 Effets de la rotation propre de la Terre
E.1.1 Hypothèses
On appelle référentiel géocentrique, le référentiel lié au centre d’inertie de la Terre et dont les axes
pointent vers des étoiles suffisamment éloignées pour être considérées comme fixes. Nous admettons
que ce référentiel est galiléen. Nous discuterons plus loin de la valeur de cette approximation.
La Terre est décrite de façon simple. On la suppose sphérique, de rayon
RT
= 6370
km
et en
rotation uniforme par rapport à l’axe des pôles. La période de rotation propre de la Terre est
appelée jour sidéral et vaut
T=1 jour sidéral = 23h56min 4s= 86164s
Le référentiel terrestre
R
est lié à la surface de la Terre. On le muni d’un repère d’origine O situé à
la surface de la Terre et de trois axes cartésiens. On choisit l’axe O
z
dirigé vers le zénith, l’axe O
x
1
. Dans ce système du monde, la Terre est au centre du Cosmos et chaque planète ainsi que le Soleil tourne
autour en décrivant un cercle appelé déférent. Les étoiles (autre que le Soleil) sont fixées sur une sphère qui tourne
également autour de la Terre. Pour expliquer le phénomène de rétrogradation, on inventa l’épicycle, petit cercle
le long duquel les planètes se meuvent et dont le centre décrit le déférent. Enfin, Ptolémée décentra légèrement le
déférent en inventant l’équant pour obtenir un système plus fidèle aux observations astronomiques
2
. Le Soleil est au centre et la Terre tourne sur elle même et autour du Soleil comme toutes les planètes. La
sphère des fixes est fixe. Le phénomène de rétrogradation comme le fait que Mercure et Vénus sont proches du Soleil
sont des conséquences directes de l’hypothèse .
3
. Il faut dire que Copernic refuse le concept d’équant et reste fidèle au dogme aristotélicien du mouvement
circulaire uniforme. C’est Kepler qui verra plus tard que l’ellipse reproduit très bien le mouvement des planètes.