La santé connectée
Par Richard Touret et Loic Radama (Runware )
doSSieR
L’URPS VOUS INFORME
QUelS Sont leS oUtilS déjà
à diSPoSition dU PAtient, dU
ProfeSSionnel de SAnté ?
Vous avez d’une part des applications autonomes, essentiellement
avec saisie manuelle et d’autre part des applications connectées
à des accessoires de mesure.
Les applications non connectées sont très nombreuses, pour
le patient comme pour le professionnel de santé. Qu’il s’agisse
d’applications de conseil, de prévention, d’informations ou d’aide
à l’observance, celles-ci sont largement disponibles, par exemple
sur l’Apple Store ou sur Google Play (Android).
Pour ce qui est des accessoires connectés, les patients ont
accès à un large panel : cardio fréquence mètres, tensiomètres,
thermomètres, pèse-personnes ou encore piluliers électroniques.
Pour les professionnels de santé, l’offre est moins abondante ou
souffre peut être d’un positionnement peu clair des fabricants.
Dans la pratique, il existe peu de dispositifs médicaux connectés,
dédiés spéciquement aux professionnels de santé.
ceS oUtilS Sont ilS AcceSSibleS à
toUS en termeS d’UtiliSAtion mAiS
égAlement en terme finAncier?
Les accessoires connectés sont récents, ils ont donc
généralement une ergonomie, une facilité d’utilisation qui les
rend pratiques, portables, utilisables en toutes circonstances ou
presque. Ils sont donc accessibles, en revanche, ils embarquent
de l’électronique et sont généralement plus fragiles qu’un
accessoire mécanique, par exemple un stéthoscope et un
brassard pour prendre la tension artérielle. Les objets connectés
offrent l’avantage de faciliter la comparaison, les historiques.
On stocke plus facilement les informations, on peut calculer des
évolutions, apporter des conseils. Les mesures peuvent être
géolocalisées où la mesure a-t-elle été prise ? et horodatées
quand a-t-elle été prise ?, donc être traçables, ce qui peut être
bien utile pour les inrmiers.
Les accessoires connectés sont légèrement plus coûteux, mais
l’écart est faible.
Enn, nous pensons que des offres de location de ces
accessoires vont apparaître et inclure du support et du service,
à destination des patients et des soignants. Car « la technologie
sans service » n’est rien !
comment ASSUrer lA SécUrité de
donnéeS médicAleS SenSibleS ? QUi
PeUt y Accéder et leS UtiliSer ?
A l’origine, on distinguait les données de bien-être et données
médicales. La distinction tend à disparaître. Par exemple, bientôt
les données émanant de l’application que vous utilisez lorsque
vous faites votre footing seront des données de santé.
Les données médicales sensibles sont très encadrées par
la législation en France. Elles doivent être hébergées par des
spécialistes dument habilités ‘hébergeur de données de santé’ et
ne sont accessibles qu’aux professionnels de santé, sur la base
d’un consentement ‘libre et éclairé’ du patient et au patient lui-
même, qui doit pouvoir accéder ‘à tout moment’ à ses données
(Article L1111-7 du Code de la Santé).
A lA réUnion, QUelS Sont leS
oUtilS déjà diSPonibleS PoUr leS
infirmierS ?
A la Réunion, les inrmiers peuvent acquérir des objets de santé
connectés … mais pour leur usage personnel !
Des glucomètres connectés ‘multi-utilisateurs’ vont bientôt
apparaître ainsi qu’un kit du praticien incluant un glucomètre,
un tensiomètre de bras, un pèse personne, un thermomètre
d’oreille et un capteur d’activité physique permettant aux
inrmiers d’utiliser ces outils de mesure lors de leurs visites ou
dans leur cabinet. On peut en attendre un gain de temps pour les
inrmiers pendant leur consultation, une prise de mesure plus
systématique et une meilleure traçabilité, en particulier grâce à
des dossiers patients électroniques qui seront de plus en plus fréquents.
QUelleS Sont leS PerSPectiveS
dAnS leS 3 ProchAineS AnnéeS ?
Nous allons être de plus en plus connectés, de plus en plus
équipés, pour le meilleur - meilleur suivi - et peut être le pire -
risque d’abus de tous ordres.
A titre illustratif, nous disposons en 2015 de 3,5 objets connectés
par personne tous objets confondus. Nous disposerons de 6,5
objets connectés par personne en 2020 !
De même, on estime qu’un smartphone sur deux téléphone
tactile à écran large aura au moins une application de santé
installée en 2017 ce qui représenterait 1,7 milliard d’utilisateurs
dans le monde. Ce qui est encourageant pour les professions
de santé : 9 patients sur 10 ont besoin d’un référent pour
interpréter les données de santé, 8 patients sur 10 souhaitent
partager les données avec leur praticien et 7 personnes sur 10
sont prêtes à utiliser des objets connectés recommandés par
leur praticien. L’avenir des objets
connectés de santé passe donc
par une interaction, presque un
partenariat entre le patient et ses
soignants. Les inrmiers sont donc
au cœur de cette évolution. Il nous
semble primordial qu’ils anticipent
et accompagnent cette évolution.
SOURCES :
• Informations Runware • Vade-mecum des objets connectés, APSSIS 2014 • Santé connecté, janvier 2015, Le Livre Blanc du
Conseil national de l’Ordre des médecins : de la e-santé à la santé connectée • Santé connectée : quelle réglementation ? Nicolas
Postel-Vinay; Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris). Actualisation septembre 2014. • Le corps, nouvel objet connecté, du
Quantied Self à la m-santé : les nouveaux territoires de la mise en en données du monde, cahier IP Innovation & Prospective
n°2 CNIL • Orange Healthcare : http://healthcare.orange.com/a-la-une/a-la-une/infographie-la-transformation-digitale-de-l-hopital
• http://fr.slideshare.net/cyberbaloo/laccessibilit-des-objets-connects.
de lA e-SAnté à lA m-SAnté … il n’y
A QU’Un mobile !
L’utilisation du téléphone mobile et des communications mobiles
émergentes en santé n’est apparue qu’environ six ans après.
La m-santé a été dénie par l’OMS comme : « l’ensemble les
pratiques médicales et de santé publique reposant sur des
dispositifs mobiles tels que téléphones portables, systèmes de
surveillance des patients, assistants numériques personnels et
autres appareils sans l ». Autrement dit, lorsque nous parlons
d’applications mobiles ou d’objets connectés de santé, nous
évoquons en fait la m-santé.
Par ailleurs, la e-santé et la télémédecine sont des notions
différentes. La télémédecine compte 5 composantes que sont la
téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance médicale, la
téléassistance médicale et la réponse médicale apportée dans le
cadre de la régulation médicale. Par exemple, la télésurveillance
est « le fait de permettre à un professionnel médical d’interpréter
à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient
et, le cas échéant, de prendre des décisions relatives à la prise
en charge de ce patient ».
Pour sa part, la e-santé est « l’utilisation des outils de production,
transmission, gestion et
partage d’informations
numérisées au bénéce
des pratiques tant
médicales que médico-
sociales ». Les objets
connectés de santé
ont un rôle dans la
‘production’ de mesures,
dans la transmission et
le partage. La gestion se
fait par les applications.
S’Agit-il de SimPleS gAdgetS oU
ont-ilS Une QUelconQUe Utilité
médicAle ?
Aujourd’hui on trouve les deux. On parle alors plutôt d’accessoires
de bien-être et de confort d’une part et de dispositifs médicaux
d’autre part. Pour le Dr Jacques LUCAS, Vice-Président du
Conseil National de l’Ordre des Médecins (CMON) en charge
des Technologies Numériques, «ce sont les usages qui
arbitreront entre ce qui est «gadget» et ce qui est véritablement
utile». L’usage pour l’accompagnement, la prévention et la
responsabilisation du patient à l’égard de sa santé apportera un
vrai bénéce sanitaire.
La réglementation joue le rôle de garde-fou. Gadgets ou pas, les
objets connectés à destination de la santé doivent répondre à une
règlementation drastique avant leur
mise sur le marché. Notamment, les
fabricants doivent satisfaire, en plus
des exigences du marquage CE, à
des exigences spéciques aux types
de produits « santé » qu’ils veulent
proposer sur le marché.
La sélection des accessoires
connectés de santé se fera
naturellement, en fonction du
bénéce rendu et de la facilité
d’utilisation. La frénésie occasionnée
par le boom des objets connectés
suscite forcément les intérêts
de nombreuses entreprises. En
complément de l’intérêt médical, il y
a la sensibilité de chaque personne,
qui souhaite ou non mieux se
connaître.
Une réglementation sécurisante
QU’eSt ce QUe lA SAnté connectée ?
La santé connectée fait référence aux objets de santé connectés
qui sont des capteurs destinés à mesurer les paramètres
physiologiques du corps tels que poids, fréquence cardiaque,
tension artérielle, glycémie, température… qui sont mesurés et
ensuite transmis à une application mobile, à un ordinateur ou à
un site internet sécurisé.
Le terme e-santé est né dans les années 2000. De manière
simpliée, il était employé pour désigner tout ce qui contribue à
la transformation du système de santé vers le numérique.
Runware est une start-up technologique innovante basée à La Réunion et ouverte à l’international. L’équipe high-tech conçoit, produit et commercialise dans le monde entier des accessoires
électroniques intelligents pour iPhone, iPad, iPod et autres smartphones, ainsi que les applications associées.