Printed at United Nations, Geneva
GE.09-51127–July 2010–1,750
UNCTAD/LDC/2009
United Nations publication
Sales No F.09.II.D.9
ISBN 978-92-1-212367-7
ISSN 0257-8107
Les pays les moins avancés (PMA) sont un groupe de pays que l’ONU considère comme étant ceux
dont le développement est le moins avancé eu égard à leur faible PIB par habitant, à leur faible capital
humain et à leur forte vulnérabilité économique. Le présent Rapport afrme que la gravité des effets
de la crise économique mondiale dans les PMA risque d’être telle qu’il ne sera plus possible de «faire
comme avant».
Ni les réformes institutionnelles de bonne gouvernance actuellement mises en œuvre par de
nombreux PMA, ni l’ancien État développementiste, qui a notamment donné de bons résultats
en Asie de l’Est, ne sont aujourd’hui des modèles vraiment appropriés. Il faut ériger un nouvel
État développementiste. Il s’agit non pas de revenir à une planication du développement comme
par le passé, mais de trouver de nouvelles formes de gouvernance du développement adaptées au
XXIe siècle.
Un rééquilibrage entre l’État et le marché est nécessaire pour atténuer les effets de la crise, créer
une résilience aux chocs extérieurs grâce à une plus grande diversication et à une transformation
structurelle, et promouvoir un mode de croissance plus partagé et à plus forte intensité d’emplois. Se
fondant sur les enseignements tirés de modèles dynamiques d’économie mixte, le Rapport analyse
le rôle et les fonctions de l’État s’agissant d’atténuer les contraintes et les obstacles structurels, dont
un investissement insufsant, qui pèsent sur l’accroissement de la productivité et le renforcement
des capacités productives. Surmonter ces contraintes passe par la mise en place d’un cadre intégré
de politiques sectorielles agricoles et industrielles étayées par des politiques macroéconomiques de
croissance. Dans ce contexte, la gouvernance du développement vise à promouvoir la capacité créative
des marchés de stimuler le changement économique, sur la base d’un contrat social permettant la
participation aux décisions et favorisant une plus grande expression publique.
Le Rapport souligne qu’il n’existe pas de modèle de développement unique et parfait applicable à tous
les pays, et il préconise donc la diversité des orientations et l’apprentissage institutionnel. Il reconnaît
qu’il existe de profondes complémentarités intrinsèques entre le secteur public et le secteur privé. Tout
en rappelant la nécessité de l’aide publique au développement, le Rapport insiste sur l’appropriation
nationale des politiques. L’apprentissage institutionnel demande du temps et des ressources, et disposer
d’une marge d’action sufsante est donc essentiel à son succès à long terme.
Le Rapport reconnaît que les gouvernements des PMA ont un rôle fondamental à jouer dans la
restructuration de leur économie, le développement de leurs capacités productives et la mise en
place de conditions permettant d’assurer une croissance de rattrapage, y compris l’apprentissage et
l’accumulation de connaissances au niveau aussi bien des entreprises que des exploitations agricoles.
La crise conrme que ce type d’orientation est la seule option viable pour les PMA. Cela impliquera
d’élargir et d’adapter l’action publique à de petites économies en développement ouvertes. Le Rapport
propose, dans leurs grandes lignes mais de façon concrète, une autre stratégie économique possible
et un nouveau programme aux décideurs dans les PMA, englobant le renforcement des capacités
institutionnelles et le renforcement d’un État développementiste complémentaire du marché.
PAGE DE COUVERTURE
L’illustration de la page de couverture est un détail d’un tableau intitulé Spirale no 1, peint par
Roland Gliozzo en 2007. La spirale a été choisie pour illustrer la couverture du présent Rapport,
car elle représente les deux futurs possibles des PMA au lendemain de la crise économique
mondiale. D’un côté, une spirale infernale d’aggravation de la pauvreté, d’instabilité politique et de
situations d’urgence humanitaire complexes. De l’autre, une spirale ascendante dans laquelle à
travers la gouvernance du développement − l’État commence, petit à petit, à catalyser et soutenir
un changement progressif et de plus en plus large allant dans le sens d’un accroissement de la
prospérité et permettant de réaliser le potentiel créatif actuellement inexploité des 843 millions
d’habitants des PMA.
Reproduction avec la permission de l’artiste.
LES PAYS LES MOINS AVANCÉS RAPPORT 2009
L’État et la gouvernance du développement
UNCTAD NATIONS
UNIES
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT
LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
RAPPORT 2009
L’État et la gouvernance du développement
NATIONS UNIES
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT
Genève
Les pays Les moins avancés
Rapport 2009
NATIONS UNIES
New York et Genève, 2009
L’État et la gouvernance du développement

Les cotes des documents de l’Organisation des Nations Unies se composent de lettres
majuscules et de chiffres. La simple mention d’une cote dans le texte signifie qu’il s’agit d’un
document de l’Organisation.
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui
y figurent n’impliquent de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies aucune
prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs
autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Le texte de la présente publication peut être cité ou reproduit sans autorisation, sous réserve
qu’il en soit dûment fait mention. Un exemplaire de la publication renfermant la citation ou
la reproduction doit être adressé au secrétariat de la CNUCED: Palais des Nations, CH-1211
Genève 10, Suisse.
On peut également consulter un aperçu du présent rapport, dans les six langues officielles
des Nations Unies, sur le site Internet www.unctad.org.
PUBLICATION DES NATIONS UNIES
Numéro de vente F.09.II.D.9
ISBN 978-92-1-212367-7
ISSN 0257-8107
UNCTAD/LDC/2009

Quelque 49 pays sont actuellement désignés par les Nations Unies comme étant «les pays les moins avancés»
(PMA). Ce sont les suivants: Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cambodge,
Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Îles Salomon,
Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger,
Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire
lao, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Samoa, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan,
Tchad, Timor-Leste, Togo, Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie.
La liste des PMA est revue tous les trois ans par le Conseil économique et social des Nations Unies à la lumière des
recommandations du Comité des politiques de développement, lequel a utilisé les trois critères suivants lors de son
dernier examen de cette liste, en mars 2009:
a) Le critère du «faible revenu», fondé sur une estimation moyenne du revenu national brut (RNB) par habitant
effectuée sur trois ans, avec un seuil de 905 dollars pour pouvoir être ajouté à la liste, et un seuil de 1 086 dollars
pour en être retiré;
b) Le critère de «la faiblesse du capital humain», dans lequel intervient un indice composite (l’indice du capital
humain) basé sur les indicateurs des domaines suivants: i) nutrition (le pourcentage de la population qui est sous-
alimentée), ii) santé (le taux de mortalité infantile), iii) scolarisation (le taux de scolarisation dans l’enseignement
secondaire), et iv) l’alphabétisation (le taux d’alphabétisation des adultes); et
c) Le critère de «vulnérabilité économique», dans lequel intervient un indice composite (l’indice de vulnérabilité
économique) basé sur les indicateurs des domaines suivants: i) les chocs naturels (l’indice d’instabilité de
la production agricole, et la part de population déplacée à la suite de catastrophes naturelles); ii) les chocs
commerciaux (l’indice d’instabilité des exportations de biens et services); iii) l’exposition aux chocs (la part
de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche dans le PIB, et l’indice de concentration des exportations
de marchandises); iv) la petite taille économique (taille de la population en logarithme); et v) l’éloignement
économique (l’indice d’éloignement).
Pour ces trois critères, on utilise différents seuils en vue de repérer les pays à ajouter à la liste et ceux qui doivent en
sortir. Un pays remplit les conditions requises pour être ajouté à la liste des PMA s’il correspond aux seuils prévus à
cet effet pour les trois critères et si sa population n’excède pas 75 millions d’habitants. Cela ne lui permettra d’obtenir
le statut de PMA que si son gouvernement l’accepte. Un pays remplira normalement les conditions requises pour
sortir de la catégorie des PMA s’il correspond au seuil défini pour au moins deux critères sur les trois lors d’au moins
deux examens consécutifs de la liste. Toutefois, si le RNB par habitant d’un PMA a atteint au moins le double du
seuil requis pour sa sortie de cette catégorie, ce pays pourra être rayé de la liste quelle que soit sa performance
relative aux deux autres critères.
Jusqu’à présent, deux pays seulement ont été dans ce cas: le Botswana en décembre 1994 et le Cap-Vert en
décembre 2007. On s’attend actuellement à ce que les Îles Samoa sortent de cette catégorie le 17 décembre 2010
et les Maldives le 1er janvier 2011. En 2009, le Comité des politiques de développement a recommandé que la
Guinée équatoriale soit rayée de la liste des PMA.
Après qu’une recommandation de ce type a été avalisée par le Conseil économique et social et l’Assemblée
générale, le pays concerné bénéficie d’une période de grâce de trois ans avant d’être effectivement sorti de cette
catégorie. Cette période est destinée à lui permettre, ainsi qu’à ses partenaires de développement et ses partenaires
commerciaux, de convenir d’une stratégie de «transition en douceur» afin que la disparition éventuelle, au moment
de sa sortie de cette catégorie des concessions accordées aux PMA, n’interrompe pas les progrès socioéconomiques
en cours.

Le Rapport 2009 sur les pays les moins avancés a été établi par une équipe composée de Zeljka Kozul-Wright
(chef d’équipe), Alberto Murgo Pacheco (jusqu’en février 2009), Agnès Collardeau-Angleys, Junior Davis, Rolf Traeger,
Giovanni Valensisi partir de mars 2009) et Stefanie West. Nancy Biersteker, Lisa Borgatti, Pierre Encontre, Charles
Gore, Massimiliano La Marca, Terry McKinley (consultant) et Paul Rayment (consultant) ont également participé à
l’établissement du présent rapport sur des points spécifiques. Simona Foltyn a apporté son aide au cours de la phase
finale de la préparation. Ce travail a été effectué sous la supervision d’ensemble de Habib Ouane, Directeur de la
Division de l’Afrique, des pays les moins avancés et des programmes spéciaux (ALDC), et de Charles Gore, chef du
service de la recherche et de l’analyse des politiques de l’ALDC.
Une réunion d’un groupe ad hoc d’experts s’est tenue à Genève les 5 et 6 mars 2009 sur le sujet «L’État, la
gouvernance du développement et les capacités productives», pour procéder à l’examen de la version préliminaire du
rapport et apporter des suggestions spécifiques. Elle a rassemblé des spécialistes de politique industrielle, de politique
macroéconomique, du développement agricole, du commerce international et des stratégies de développement. Ont
participé à cette réunion Heiner Flassbeck, Jörg Mayer, Terry McKinley, Anne Posthuma, Paul Rayment, Helen Shapiro,
Servaas Storm, Gianni Vaggi et Giovanni Valensisi. Ils ont débattu de documents et de suggestions préparés par Junior
Davis, Marwan El Khouri, Charles Gore, Zeljka Kozul-Wright, Massimiliano La Marca, Terry McKinley, Smita Srinivas et
Rolf Traeger.
Ce rapport s’inspire de documents d’information préparés par John Di John, William Kalema et Frances Nsonsi, Paul
Jourdan, Mushtaq Khan, Smita Srinivas, Morris Teubal et Ole Therkildsen. Les réflexions initiales sur le rôle de l’État et
les questions de gouvernance ont été alimentées par des discussions approfondies avec Brian Van Arkadie − qui a été
le principal consultant aux stades préliminaires du projet − et Nguyuru Lipumba. Le contrôle rédactionnel a été assuré
par Paul Rayment, qui a également contribué à l’ensemble de l’établissement du rapport. Le texte a été mis en forme
par Michael Gibson, Eleanor Loukass et Daniel Sanderson.
L’appui du secrétariat a été assuré à différents moments par Regina Ogunyinka, Sylvie Guy et Stefanie West. Hadrien
Gliozzo et Sophie Combette ont conçu la page de couverture. La présentation générale, les graphiques et la publication
assistée par ordinateur sont dus à Madasamyraja Rajalingam.
Nous tenons à remercier les donateurs de leurs contributions au fonds d’affectation spéciale de la CNUCED en
faveur des pays les moins avancés, et notamment les Gouvernements de Norvège et de Finlande.
1 / 232 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !