Postes à haute et très haute tensions Installations de conduite et de

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Postes à haute et très haute tensions
Installations de conduite et de contrôle
par
Patrick ASSAILLY
Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
Chef de la Division Étude Éléments Normalisés Postes au Centre d’Équipement du Réseau
de Transport d’Électricité de France
1.
1.1
1.2
1.3
Principes généraux ..................................................................................
Notion de tranche électrique ......................................................................
Séparation des tranches électriques..........................................................
Notion de services auxiliaires.....................................................................
2.
2.1
2.2
Répartition des éléments de la tranche BT ......................................
Présentation des équipements ...................................................................
Installation de la tranche BT dans le poste................................................
2.2.1 Bâtiments de relayage extérieurs......................................................
2.2.2 Bâtiment de relayage centralisé ........................................................
2.2.3 Utilisation des diverses dispositions en France...............................
—
—
—
—
—
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3
3
3
4
4
5
3.
3.1
Mise en œuvre des éléments de la tranche BT ................................
Historique et caractéristiques des différentes fileries ..............................
3.1.1 Filerie pour matériel électromécanique............................................
3.1.2 Filerie pour matériel statique.............................................................
3.1.3 Filerie numérique................................................................................
Technologies actuelles de réalisation et d’installation des équipements
3.2.1 Partie contrôle.....................................................................................
3.2.2 Partie conduite ....................................................................................
—
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5
6
6
6
7
7
7
8
Services auxiliaires..................................................................................
Rôle ...............................................................................................................
Degré de sécurité à obtenir.........................................................................
Unités d’auxiliaires UA................................................................................
4.3.1 Généralités ..........................................................................................
4.3.2 Distribution des services auxiliaires .................................................
4.3.3 Dimensionnement ..............................................................................
Organisation des alimentations des UA ....................................................
4.4.1 Alimentations normales à courant alternatif....................................
4.4.2 Alimentation de secours à courant alternatif ...................................
4.4.3 Alimentations à courant continu .......................................................
—
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10
10
10
10
10
11
11
11
11
12
12
Perspectives d’avenir..............................................................................
—
12
3.2
4.
4.1
4.2
4.3
4.4
D 4 576
6 - 1994
5.
’article Postes à haute et très haute tensions fait l’objet de plusieurs
articles :
— Rôle et structure [D 4 570] ;
— Dispositions constructives [D 4 572] ;
— Construction et équipements [D 4 574] ;
— Postes sous enveloppe métallique (PSEM) [D 4 590] ;
— Installations de conduite et de contrôle [D 4 576].
Dans cet article, pour plus de précisions, nous conserverons les notations THT
(400, 225 et 150 kV), HT (90, 63 et 42 kV), MT (20 et 15 kV) et BT (380 et 220 V),
bien que les dénominations actuelles (UTE C 18-510) soient HTB (pour les tensions supérieures à 50 kV), HTA (pour les tensions comprises entre 1 et 50 kV),
BTB (pour les tensions comprises entre 500 et 1 000 V) et BTA (pour les tensions
comprises entre 50 et 500 V).
L
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Dans les postes, ce sont les installations de conduite et de contrôle qui ont
le plus changé au cours des années 80 et qui sont encore appelées à évoluer
dans un proche avenir.
Le présent article décrit principalement les installations actuelles ; toutefois un
historique des technologies est présenté au cours de l’exposé (§ 3.1)
1. Principes généraux
Les installations de conduite et de contrôle d’un poste ont pour
but d’assurer la conduite, la protection et la reprise de service des
différents constituants du poste, à savoir les lignes de transport et
de distribution y aboutissant et ses éléments internes comme les
jeux de barres ou les transformateurs.
Pour ce faire, un poste est structuré en différentes fractions
constituées d’un ensemble de matériels et de circuits à haute et basse
tensions, lié géographiquement et fonctionnellement à une partie
déterminée du poste.
1.1 Notion de tranche électrique
Une tranche électrique comprend (figure 2) :
— une tranche haute tension, appelée également cellule,
constituée par l’ensemble du matériel THT, HT et MT (disjoncteurs,
sectionneurs, transformateurs et réducteurs de mesure), par les
liaisons THT, HT ou MT (jeux de barres ou câbles de puissance), mais
aussi par les équipements du réseau (matériel et liaisons BT) qui
permettent la commande et le fonctionnement du matériel THT, HT
ou MT ;
— une tranche basse tension, constituée par le matériel et les
circuits BT pour la conduite et le contrôle de la fraction du poste
considéré.
Du point de vue de l’installation du matériel, une tranche basse
tension se décompose en deux parties.
■ La partie contrôle est constituée par des équipements assurant la
surveillance, la protection et la reprise automatique de service du
réseau.
Chacune de ces fractions appelée tranche électrique (figure 1) est
organisée de telle manière qu’elle puisse être totalement isolée du
reste de l’installation. Les limites d’une tranche sont donc définies
par le fait que cet isolement ne doit pas compromettre le fonctionnement et le contrôle des installations qui restent en service.
Figure 1 – Différents types de tranches électriques
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1.3 Notion de services auxiliaires
L’exploitation d’un poste et la gestion des différentes tranches qui
le constituent nécessitent la disposition de différentes formes
d’énergie. Les installations élaborant et distribuant cette énergie sont
appelées services auxiliaires (§ 4).
L’importance de ces services auxiliaires est vitale, puisque leur
perte peut entraîner la perte totale du poste.
La suite de l’exposé décrit la répartition et la mise en œuvre des
différents éléments constituant les tranches basse tension, ainsi que
le rôle et l’organisation des services auxiliaires.
Figure 2 – Structure d’une tranche électrique
■ La partie conduite est constituée par des équipements situés dans
le bâtiment de commande du poste, qui permettent la conduite de la
tranche électrique. Ce sont :
— un éventuel panier d’interface dont le rôle est de découpler les
ordres et les informations échangées entre les équipements situés
dans les bâtiments de relayage extérieurs et ceux placés dans le bâtiment de commande, comme l’équipement de téléconduite, le
tableau synoptique ou le consignateur d’états assurant l’acquisition
et l’impression chronologique des signalisations des équipements
de contrôle du poste ;
— un tableau synoptique, ou synoptique, qui permet la conduite
locale de la tranche électrique et comprend la commande et la signalisation des positions des appareils de la tranche haute tension, la
commande et la signalisation des positions des automatismes et de
certaines protections et les signalisations essentielles permettant
l’exploitation de la tranche électrique.
Chaque tranche a donc un fonctionnement indépendant et est
reliée dans le bâtiment de commande aux équipements de téléconduite et aux automatismes centralisés du poste (figure 2).
■ Les équipements de téléconduite permettent l’échange d’informations entre un poste siège de pupitre de commandes groupées PCG
(poste télécommandant d’autres postes) et un poste asservi PA, télécommandé depuis le PCG.
■ Les automatismes centralisés coordonnent les automatismes des
différentes tranches.
1.2 Séparation des tranches électriques
Les définitions énoncées (§ 1.1) impliquent que chaque tranche
électrique puisse être isolée de toutes les sources d’alimentation,
haute tension et basse tension, directes ou indirectes, qui lui sont
raccordées.
Ces opérations de séparation des tranches sont notamment nécessaires lorsqu’une tranche est en phase de consignation. La
consignation est un ensemble d’opérations destinées à assurer la
protection des personnes et des ouvrages contre les conséquences
de tout maintien accidentel ou de tout retour intempestif de la tension
sur cet ouvrage.
La consignation d’une tranche haute tension s’effectue par ouverture des sectionneurs encadrant la tranche et par mise à la terre des
appareils et des circuits sur lesquels on désire intervenir.
La consignation d’une tranche basse tension est assurée par la
fermeture de courts-circuiteurs de courant situés au secondaire des
réducteurs de courant, par l’ouverture de fusibles des circuits de
tension situés au secondaire des réducteurs de tension et par l’ouverture d’un interrupteur de consignation de tranche (ICT) permettant
de s’affranchir de toute source d’alimentation interne à la tranche.
2. Répartition des éléments
de la tranche BT
L’ensemble du matériel et des liaisons de la tranche HT se situe
dans la partie extérieure du poste.
En ce qui concerne la tranche BT, les dispositions pratiques
d’installation dans le poste sont marquées par des particularités
propres à chaque entreprise de transport d’électricité. Néanmoins,
certaines dispositions générales de présentation des équipements
sont respectées par tout le monde.
2.1 Présentation des équipements
■ Le matériel constituant la partie contrôle est installé selon deux
modes :
— une présentation sur des châssis métalliques pour recevoir les
matériels présentés en coffret ;
— une présentation en armoires dites de protection sur lesquelles
sont fixés les équipements de protections et d’automatismes présentés en tiroir (racks 19 pouces).
La présentation en armoires est de plus en plus fréquente car elle
est adaptée aux équipements électroniques, dits de technologie
statique, qui sont utilisés de nos jours.
■ La partie conduite comprend le panier d’interface et le tableau
synoptique associé à la tranche.
Les paniers d’interfaces des différentes tranches sont installés
dans des armoires à accès avant et arrière. Le tableau synoptique
est fixé sur la porte de ces armoires. L’affectation des tranches dans
les armoires est telle que le tableau synoptique soit le reflet du
schéma électrique du poste. L’ensemble des parties conduite des
tranches du poste constitue l’interface centralisée.
Dans les postes sièges de pupitre de commandes groupées PCG,
le tableau synoptique centralisé regroupe le tableau synoptique du
poste siège et ceux des postes asservis PA.
2.2 Installation de la tranche BT
dans le poste
L’emplacement, dans un poste, des divers éléments constituant
les installations BT est fonction de la solution adoptée dans la
conception de l’ouvrage.
Pour les équipements de contrôle, il existe deux dispositions, la
première étant l’installation en bâtiments de relayage extérieurs ; la
seconde, l’installation dite en bâtiment de relayage centralisé,
c’est-à-dire dans une partie du bâtiment de commande.
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Les équipements de conduite (interface centralisée), de
surveillance (consignateur d’états CDE) et de téléconduite (TCD) sont
toujours situées dans le bâtiment de commande.
2.2.1 Bâtiments de relayage extérieurs
Les parties contrôles des tranches sont situées, à proximité de
l’appareillage à haute tension contrôlé, dans des bâtiments de
relayage (figure 3). Chaque bâtiment de relayage contient plusieurs
tranches contrôles et des équipements communs à ces tranches qui
sont (figure 4) :
— la batterie d’alimentation 48 V, située dans le local batterie
accessible en face arrière du bâtiment ;
— les matériels du châssis commun situé en fond du bâtiment
(enregistreur de perturbations, chargeur 48 V, coffret de distribution
du 48 V) ;
— le poste téléphonique, appelé TPG, situé à l’entrée immédiate
du bâtiment de relayage.
Les circuits BT, émanant des coffrets de raccordement des
appareils THT, HT et MT de chaque tranche HT, sont dirigés par
tranchées et par caniveaux vers le bâtiment de relayage où ils
aboutissent dans l’armoire-répartiteur de filerie (§ 3). De cette
armoire part, dans un caniveau collecteur, un câble à quartes servant de liaison entre la partie contrôle et la partie conduite située
dans le bâtiment de commande.
Nota : un câble à quartes est un câble BT de technologie téléphonique de capacité
112 quartes (112 × 4 câbles).
2.2.2 Bâtiment de relayage centralisé
Les parties contrôles des tranches sont installées dans une salle
générale de relayage, placée à proximité de la salle de conduite
(figure 5).
Les circuits BT, émanant des coffrets de raccordement des
appareils THT, HT et MT de chaque tranche HT sont éventuellement regroupés (coffret de regroupement courant et tension ) puis
dirigés par caniveau collecteur vers la salle de relayage centralisé
où ils aboutissent dans l’armoire-répartiteur de filerie (ou sur un
châssis- répartiteur pour les postes anciens, cas de la figure 6). Les
liaisons nécessaires entre la partie contrôle et la partie conduite
d’une tranche sont réalisées en câbles à quartes.
Figure 4 – Bâtiment de relayage pour deux tranches
Figure 5 – Principe d’installation en bâtiment de commande
avec relayage centralisé
Figure 3 – Principe d’installation en bâtiment de relayage extérieur
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Figure 6 – Bâtiment de commande avec relayage centralisé
Les batteries d’alimentation des équipements de la tranche BT et
de télécommunication sont dans les locaux sociaux et techniques ;
les équipements de télécommunication (armoire voies de transmissions, autocommutateur répartiteur Telecom) sont dans le local
conduite.
2.2.3 Utilisation des diverses dispositions
en France
Suivant les cas, on trouve les deux dispositions décrites dans les
paragraphes 2.2.1 et 2.2.2.
À titre d’exemple, en France, les échelons 400 kV et 225 kV des
postes aériens sont en général équipés de bâtiments de relayage
extérieurs contenant deux tranches BT. Cette disposition est adoptée
pour des raisons de sécurité afin de limiter les défauts de mode
commun (cas d’un incendie d’un bâtiment de relayage) et pour des
raisons techniques afin de rapprocher les équipements de contrôle
des réducteurs de mesure (limitation des chutes de tension et des
courants de charge pour la filerie).
En ce qui concerne les échelons 90 kV et 63 kV des postes aériens,
il y a en France les deux dispositions :
— en bâtiment de relayage centralisé (pour les postes anciens)
lorsque l’échelon HT est proche du bâtiment de commande ;
— en bâtiments de relayage extérieurs pouvant contenir de 4
à 8 tranches pour les postes neufs ; cette disposition a été retenue
pour des raisons économiques (investissement de bâtiments en
fonction de l’évolution du poste, diminution du coût des câbles de
liaison) et pour des raisons techniques (compatibilité entre la charge
de filerie et la puissance de précision des transformateurs de courant).
Les postes blindés sont, en raison de la taille limitée du poste,
installés en relayage centralisé.
Nota : dans un poste à plusieurs échelons de tension, on peut donc trouver une disposition mixte avec des tranches en bâtiments de relayage extérieurs et des tranches en bâtiment de relayage centralisé.
3. Mise en œuvre
des éléments
de la tranche BT
L’installation des éléments des tranches BT consiste à assurer les
liaisons nécessaires entre divers appareils (protections, automatismes, équipements de surveillance, commande des sectionneurs
et des disjoncteurs, etc.) qui peuvent être situés soit dans un même
ensemble (coffrets, tableaux, bâtiments), soit en deux lieux différents
(partie extérieure du poste et bâtiment de relayage, ou bâtiment de
relayage et bâtiment de commande). L’ensemble de ces liaisons,
appelé filerie, permet la réalisation des circuits de conduite et de
contrôle suivant un schéma préétabli.
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Les façons de procéder sont très liées aux habitudes des
exploitants. Une description de ce qui se fait en France est présentée
ci-après.
3.1 Historique et caractéristiques
des différentes fileries
3.1.1 Filerie pour matériel électromécanique
Avant 1975, les contraintes de temps d’élimination des défauts
étaient suffisamment légères pour que l’on puisse se satisfaire, pour
l’ensemble du réseau, d’un système de protections électromécaniques. La filerie associée à ce plan de protection du réseau était
(et est toujours sur un bon nombre d’ouvrages) la filerie ARIANE
(A pour première). Sa caractéristique principale est d’avoir des
équipements électromécaniques présentés en coffrets. Ces coffrets
sont installés sur châssis et la filerie est réalisée en goulotte.
Les informations à destination du tableau synoptique, du
consignateur d’états et des équipements de téléconduite transitent
par trois câbles BT issus directement de la tranche contrôle.
3.1.2 Filerie pour matériel statique
3.1.2.1 Première filerie plan statique 400 kV
À partir des années 70, l’apparition des centrales nucléaires ainsi
que le développement du réseau de tension 400 kV ont nécessité
une évolution importante des caractéristiques de ce réseau (augmentation des tailles des groupes, accroissement de la distance entre
sources et points de consommation, évolution des caractéristiques
des alimentations auxiliaires des centrales nucléaires). Le plan de
protection 400 kV « 75 » (en 1975) a été créé pour prendre en compte
ces éléments nouveaux. Partant des objectifs visés quant aux temps
d’élimination des défauts, il définissait les moyens à mettre en œuvre
au niveau de chaque élément du réseau pour y satisfaire. Une filerie
adaptée à ce plan de protection 400 kV « 75 » a été développée : la
filerie BRISEIS (B pour deuxième), dite statique en raison de la technologie électronique employée pour les équipements de protection.
En filerie BRISEIS, les équipements sont présentés en rack 19
pouces. Le fait que ces équipements soient de technologie
électronique a nécessité d’étudier avec soin la filerie pour limiter
l’influence des surtensions et des parasites vis-à-vis desquels l’électronique est sensible.
C’est ainsi que, dans cette filerie, les informations nécessaires à
la conduite sont acheminées de la tranche située dans un bâtiment
de relayage (BR), vers le panier d’interface dans le bâtiment de
commande (BC) par un câble à quartes unique et non plus directement vers les équipements de conduite comme en filerie ARIANE
(§ 3.1.1). Le panier d’interface, installé en armoire, permet le découplage et l’aiguillage des informations vers le tableau synoptique, le
consignateur d’état et les équipements de téléconduite. Le tableau
synoptique est installé sur la face avant des armoires d’interface.
Cela constitue une structure à interface.
Au niveau des bâtiments de relayage, les équipements sont
installés dans des armoires et leurs entrées-sorties sont réalisées par
des connecteurs 10 points. Une armoire dite répartiteur permet le
raccordement de tous les câbles extérieurs. La filerie est réalisée en
usine grâce à une table de câblage unique, regroupant toutes les
entrées-sorties et permettant le câblage automatique.
3.1.2.2 Filerie statique 225 kV et HT proche
La filerie développée dans le cadre de ce plan de protection pour
le réseau 225 kV et pour le réseau HT proche électriquement du
400 kV (postes 225 kV et échelon HT des postes 400 kV/HT) est la
filerie CYNTHIA (C pour troisième).
La différence essentielle entre cette filerie et la filerie BRISEIS
réside dans le fait qu’en filerie CYNTHIA les protections et les automatismes sont des produits standards pouvant être fournis par
différents constructeurs. À cet effet, les équipements de contrôle ont
des entrées-sorties réalisées par bornes et il convient de faire sur
site un câblage spécifique pour adapter la filerie aux différents types
d’équipements possibles.
La structure à interfaces a été, quant à elle, reconduite.
3.1.2.3 Nouvelle filerie statique 400 kV
En 1986, un nouveau plan de protection a été défini afin de prendre
en compte les évolutions récentes du réseau de grand transport :
— augmentation du courant de transit dans les lignes ;
— augmentation du nombre de lignes à double circuit ;
— apparition des postes en piquage.
La filerie associée à ce plan de protection 400 kV « 86 » (en 1986)
est la filerie DAPHNÉ 400 kV (D pour quatrième).
La filerie DAPHNÉ 400 kV comporte des équipements qui, tout
comme en filerie CYNTHIA, sont statiques et de fournisseurs divers.
Comme toute filerie statique, elle a une structure à interface.
La caractéristique essentielle de cette filerie réside dans le fait
qu’elle a été conçue comme un produit industriel entièrement réalisé
et testé en usine.
À cet effet, les protections et les automatismes sont fournis directement aux constructeurs de fileries avec des laisses terminées par
un connecteur 32 points. Ces derniers testent ainsi complètement
leurs armoires de filerie dans leur configuration finale avant envoi
sur site.
L’objectif essentiel de la filerie DAPHNÉ 400 kV est donc de livrer
un produit de qualité et de limiter les temps de mise en service et
les coûts qui en résultent.
3.1.2.4 Filerie plan statique HT éloigné
En 1988, la technologie de la filerie DAPHNÉ a été reconduite pour
développer la filerie associée au plan de protection 225 kV et HT
proche pour les postes HT éloigné électriquement de 400 kV (échelon
HT des postes 225 kV/HT). Cette filerie a été appelée DAPHNÉ HT.
La filerie DAPHNÉ HT met en œuvre une technologie identique
à celle décrite pour 400 kV (§ 3.1.2.3).
3.1.2.5 Filerie statique HT/MT
En 1989 ont été spécifiées les caractéristiques des postes HT/MT.
La filerie associée à ces postes entre dans la famille DAPHNÉ. Elle
est du type centralisé.
3.1.2.6 Évolution en cours
Après le développement de deux fileries de même technologie
pour les postes 400 kV et HT éloigné, s’est posée naturellement la
question du passage de la filerie CYNTHIA à la filerie DAPHNÉ pour
les postes 225 kV et les postes HT proche.
Après analyse, ce passage a été décidé pour normaliser un palier
unique de HT et de THT facilitant l’exploitation et pour répondre à
des exigences de qualité.
Les premières tranches DAPHNÉ 225 kV ont été livrées en 1992.
En 1982, un nouveau plan applicable aux réseaux 225 kV et HT a
été défini afin de prendre en compte certaines contraintes de rapidité
et de sécurité en corrélation avec les exigences imposées sur le
réseau 400 kV.
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Figure 7 – Partie contrôle d’une tranche ligne 400 k
3.1.3 Filerie numérique
Les prochaines évolutions importantes de filerie auront lieu
lorsque sera mis en place un palier numérique où les fileries seront
remplacées par des réseaux locaux avec des matériels de technologie microinformatique.
Ce palier devrait apparaître vers la fin des années 90.
3.2 Technologies actuelles de réalisation
et d’installation des équipements
3.2.1 Partie contrôle
■ La pièce maîtresse de la disposition est constituée par le
répartiteur de filerie, dans lequel s’effectuent les liaisons fonctionnelles entre tous les équipements de la tranche. L’armoire-répartiteur
de filerie permet de recevoir des équipements en tiroirs. Dans une
tranche ligne 400 kV (figure 7 ), l’armoire-répartiteur de filerie
contient :
— les borniers de la commande des appareils de la tranche HT
et du secondaire des réducteurs de mesure, la platine de raccordement du câble à quartes reliant le bâtiment de relayage à l’interface
du bâtiment de commande, etc ; tous ces équipements sont situés
en fond d’armoire (donc pas visibles sur la figure 7) ;
— une platine synoptique TSY réduite, de commande du
disjoncteur et du sectionneur de mise à la terre de la ligne ;
— une platine de consignation comportant les organes de
consignation de la tranche (interrupteur ICT, fusibles des circuits de
tension) et les court-circuiteurs de courant ;
— une platine différentielle de barre PDB comportant des
courts-circuiteurs de courant, des transformateurs de courant et un
interrupteur de consignation ;
— une table de câblage TO associée à la logique de contrôle (ou
relayage principal) ;
— un tiroir capteur PQ de puissances active et réactive ;
— une platine d’essais PE comportant les prises d’essai (courant,
tension) servant au test de la branche BT (mise en service,
maintenance) ;
— éventuellement un rack de surveillance des coffrets blindés
(surveillance de la pression du gaz).
■ Dans une tranche ligne 400 kV (figure 7), deux ou trois armoires
de protection abritent les équipements en tiroirs. Chaque armoire
est équipée au niveau du bandeau latéral droit d’un précâble vertical
d’alimentation et de déclenchement, qui distribue aux équipements
les grandeurs de mesure (courants et tensions) et les alimentations
auxiliaires à courant continu ainsi que les ordres de déclenchement
aux disjoncteurs HT. Une table de câblage (T1, T2 ou T3) permet de
raccorder les équipements issus de fournisseurs différents et n’ayant
pas les mêmes câblages.
Les protections et automates sont présentés en tiroirs normalisés (19 pouces) ; la hauteur de chaque tiroir est un multiple d’une
unité normalisée U correspondant à 4,44 cm : c’est ainsi que les
tiroirs ont une hauteur de 3, 4, 5 ou 6 U. Les armoires destinées à
recevoir les équipements doivent permettre un accès à l’arrière des
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Figure 8 – Synoptique de poste télécommandé sur châssis
tiroirs. Pour répondre à ces conditions, on utilise des armoires à
châssis pivotants. Le châssis est divisé en deux parties. La partie
gauche, la plus large, permet de recevoir des tiroirs posés sur des
consoles en cornières amovibles. La partie droite comporte le précâble d’alimentation et de déclenchement.
3.2.2 Partie conduite
■ Tableau de conduite
On distingue :
— les tableaux synoptiques locaux qui permettent la conduite
locale des installations d’un poste asservi (PA) ou du poste siège
d’un pupitre de commandes groupées (PCG) ;
— les tableaux synoptiques des postes asservis qui permettent
la conduite à distance des installations des différents PA rattachés
à un PCG.
Les tableaux synoptiques locaux (figure 9) sont constitués par
un ensemble de carreaux en matière isolante de 5 cm de côté,
monté sur la porte des armoires d’interface et permettant la représentation synoptique des tranches affectées dans une armoire. La
représentation d’un poste nécessitant plusieurs armoires, la
continuité du schéma unifilaire (représenté avec une seule phase)
se fait entre portes adjacentes.
Les tableaux synoptiques des postes asservis (figure 8) depuis le
PCG sont constitués, pour conserver un encombrement réduit, par
des carreaux en matière isolante de 2,5 cm de côté, assemblés pour
former une mosaïque. L’ensemble des carreaux est immobilisé sur
D 4 576 − 8
une ossature d’aluminium puis fixé sur un châssis support formé
de cadres élémentaires solidarisés entre eux et fixés au sol.
Le tableau synoptique représente le schéma électrique du poste ;
il est identique pour un PA et pour un PCG.
Nota : numéros de la figure 9 :
1
TPL sectionneur d’aiguillage, couplage, etc.
2
3
TL sectionneur de ligne, de terre, etc.
TPL disjoncteur
4
6
7
TL disjoncteur
BP déclenchement d’urgence du disjoncteur
voyant d’absence de tension
8, 9, 10, 21, 22, 24, 26, 56, 57 et 59 commutateurs de mise en service ou hors service
d’automatismes
13
verrines de signalisation d’un défaut de tranche
14
BP effacement d’un défaut de tranche
15
23
commutateur local de téléconduite
commutateur du voltmètre
27
54
56
BP déblocage protection à comparaison de phases
TPL régleur 4 positions (en service, hors service, augmente et diminue)
TPL automate régime spécial d’exploitation
59
TPL automate à manque tension
■ Panier d’interface
Le panier d’interface a pour but de fournir, à partir d’une seule
information issue des équipements de contrôle ou de réseau les
signalisations nécessaires aux différents organes de conduite, téléconduite et de surveillance ou, en sens inverse, de transmettre les
ordres issus de ces organes aux équipements concernés. Il est relié
d’une part à la partie contrôle par un câble à quartes et d’autre part
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Figure 9 – Synoptique local sur armoire d’interface
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à l’équipement de téléconduite, au tableau synoptique et au
consignateur d’états.
Le panier d’interface est réalisé en technologie statique avec des
cartes à relais spécialisées par destinataire.
4. Services auxiliaires
L’exploitation d’un poste nécessite de disposer de différentes
formes d’énergie en vue d’assurer des fonctions diverses
(commandes, signalisations, transmissions, force motrice, éclairage,
chauffage, etc.).
Les services auxiliaires groupent les installations de production
et de distribution de ces différentes formes d’énergie et permettent
de fournir :
— du courant alternatif à basse tension ;
— du courant continu à basse tension ;
— de l’huile sous pression pour assurer l’isolement des câbles HT.
■ les circuits qui peuvent admettre un temps de coupure réduit,
mais dont la défaillance prolongée est susceptible de provoquer des
perturbations dans l’exploitation du poste, et qui sont :
— les circuits d’éclairage des installations extérieures et des
bâtiments ;
— les moteurs des disjoncteurs et des sectionneurs ;
— les chargeurs des batteries d’accumulateurs (redresseurs) ;
— les clôtures des zones protégées ;
ces circuits ont des sources d’alimentation à courant alternatif à 220
ou 380 V, secourues par un groupe électrogène.
■ les circuits d’alimentation des aéroréfrigérants des transformateurs, qui doivent être impérativement alimentés si le transformateur correspondant est en service ; ces circuits sont prélevés
directement sur le réseau alimentant les transformateurs.
4.1 Rôle
Les services auxiliaires distribuent l’énergie nécessaire aux matériels et équipements installés dans le poste, avec la qualité de service
et la sécurité demandées.
Ces services peuvent être classés en quatre familles.
■ Les services relatifs à l’alimentation de l’appareillage auxiliaire du
matériel à haute tension situé à l’extérieur :
— les moteurs et commandes des disjoncteurs et des
sectionneurs ;
— les moteurs auxiliaires et les aéroréfrigérants des
transformateurs ;
— les moteurs des groupes moto-pompes des câbles à huile ;
— les circuits de chauffage des coffrets et des armoires du matériel
extérieur.
■ Les services relatifs à l’alimentation des équipements de conduite
et de contrôle des cellules haute tension situés dans les bâtiments
de relayage extérieur ou centralisé :
— les équipements de contrôle (protections, automates et
relayages).
■ Les services relatifs à l’alimentation des équipements généraux
situés dans le bâtiment de commande :
— les équipements de conduite et de surveillance ;
— les équipements de téléconduite à 175 Hz, émettant des ordres
tarifaires à la clientèle MT et BT (postes comprenant des départs à
moyenne tension) ;
— les équipements de téléconduite (télécommunications) ;
— les redresseurs (chargeurs) ;
— les clôtures des zones protégées.
■ Les services relatifs à l’alimentation des installations annexes :
— le circuit de puissance et de traitement des huiles, les machinesoutils ;
— le matériel de manutention : pont roulant, portique ;
— les circuits d’éclairage des installations extérieures et des
bâtiments ;
— le chauffage des locaux.
4.2 Degré de sécurité à obtenir
Les services à assurer ne le sont pas tous avec le même degré
de sécurité ; on distingue pour l’alimentation en énergie électrique :
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■ les circuits qui doivent demeurer alimentés en toutes circonstances de manière à assurer les fonctions essentielles pour la sécurité des ouvrages, et qui comprennent :
— les équipements de conduite, de surveillance, de contrôle et
de commande des disjoncteurs et sectionneurs ;
— les moteurs des pompes de secours des câbles à huile ;
— les équipements de téléconduite ;
ces circuits ont des sources d’alimentation à courant continu à 127
ou 48 V.
■ les circuits dont la perte d’alimentation, bien que gênante, ne
compromet pas dans l’immédiat l’exploitation de l’ouvrage, et qui
concernent :
— le chauffage des bâtiments ;
— l’alimentation des appareils de manutention et des machinesoutils ;
— le circuit de puissance et de traitement des huiles ;
— les équipements de téléconduite à 175 Hz ;
— le chauffage de l’appareillage extérieur de la tranche HT ;
ces circuits sont alimentés en courant alternatif à 220 ou 380 V sans
précaution particulière.
4.3 Unités d’auxiliaires UA
4.3.1 Généralités
La défaillance des services auxiliaires d’un grand poste peut
entraîner celle de tous les échelons de tension de l’ouvrage et
provoquer ainsi des répercussions sur le réseau général
d’interconnexion ; la sécurité d’exploitation ne peut donc pas être
assurée à partir d’une installation unique de services auxiliaires. Pour
augmenter la sécurité des grands postes, les services auxiliaires sont
éclatés en plusieurs ensembles autonomes capables d’alimenter une
partie des installations. Ces ensembles autonomes sont les unités
d’auxiliaires UA (figure 10).
Chaque unité d’auxiliaires est composée :
— de sources à courant alternatif réseau, constituées, sauf exception, par deux transformateurs TSA 1 et TSA 2, auxquels sont
associés les disjoncteurs généraux de protection des services
auxiliaires ;
— de la source à courant alternatif secouru, composée d’un
groupe électrogène GE et de son armoire de contrôle et de transfert ;
— de deux jeux de barres I et II de distribution des courants
alternatifs ;
— d’un dispositif de permutation automatique PA des sources à
courants alternatifs du réseau et du groupe électrogène.
Ces équipements d’auxiliaires sont regroupés dans les locaux d’un
bâtiment autonome, appelé bâtiment d’unité auxiliaire, ou sont
installés dans les locaux du bâtiment de commande dans le cas de
postes de faible importance.
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Figure 10 – Unité d’auxiliaires avec alimentation en courant continu 48 V
4.3.2 Distribution des services auxiliaires
Le rôle de la distribution est de relier de façon rationnelle et économique les sources d’énergie aux appareils d’utilisation. Chaque unité
d’auxiliaires doit être implantée de façon à réaliser les liaisons les
plus directes.
4.3.3 Dimensionnement
Les unités autonomes sont dimensionnées pour desservir en
basse tension :
— soit un poste 225/63 kV ou 225/90 kV pouvant comporter, à
terme, une trentaine de cellules ;
— soit une partie de poste, pouvant comporter par exemple :
• une dizaine de cellules 400 kV,
• une quinzaine de cellules 225 kV,
• de vingt à trente cellules 63 ou 90 kV.
Les postes 90 ou 63/20 kV sont alimentés par une seule unité
d’auxiliaires réduite (c’est-à-dire pas de groupe électrogène).
4.4 Organisation des alimentations
des UA
Les unités d’auxiliaires sont alimentées de différentes façons
(exemple de la figure 10).
4.4.1 Alimentations normales à courant alternatif
L’énergie appelée par les services auxiliaires est prélevée sur le
réseau. Pour cela, les jeux de barres alternatifs sont alimentés par
deux transformateurs 20 kV/220 ou 380 V de 250 kVA, qui peuvent
être :
— placés sur les tertiaires des autotransformateurs 400/225 kV ;
— placés sur les tertiaires des transformateurs 225/90 ou 63 kV
(ou sur un enroulement spécial prévu à cet effet sur la bobine de
point neutre associée au transformateur) ;
— placés sur les secondaires des transformateurs 225/20 kV.
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Exceptionnellement, si le poste ne comporte pas de telles sources
ou si leur nombre est insuffisant, les jeux de barres peuvent être
alimentés soit par des transformateurs 90 ou 63 kV/20 kV alimentant
le poste de distribution situé dans l’ouvrage, soit par un raccordement avec une ligne émanant du réseau local de distribution.
Le raccordement de l’unité à une deuxième source de courant
alternatif n’est pas indispensable dans les postes de faible importance ne comportant qu’un seul transformateur de puissance.
■ Les circuits à courant continu destinés aux équipements de télécommunications (téléconduite) en bâtiment de commande sont
alimentés par deux chargeurs, dont un seul est en service et recharge
une batterie de secours de 48 V dite télécommunication.
4.4.2 Alimentation de secours à courant alternatif
Les évolutions en cours visent à mettre en place la technologie
DAPHNÉ pour tous les niveaux de tension de 400 kV à HT.
Pour pallier les cas de défaillance des alimentations normales à
courant alternatif, le deuxième jeu de barres (ou l’unique jeu de barre
dans le cas d’une alimentation unique) est secouru par un groupe
électrogène Diesel, d’une puissance de 63 kVA, à démarrage automatique, qui permet d’assurer sa réalimentation dans un temps
approximatif de 10 s.
L’étape suivante sera la numérisation du système de contrôleconduite des postes ; cette étape a été matérialisée par le projet PANDOR (Postes à Automates Numériques et Disjoncteurs à Ouverture
Rapide). Ce projet a été lancé par Électricité de France pour suivre
l’évolution des techniques numériques, afin d’étudier leur application au contrôle-conduite des postes à très haute tension et participer
activement à l’évolution des réducteurs de mesure et des disjoncteurs. L’objectif ultime est la mise en œuvre du concept de poste
numérique intégré, c’est-à-dire l’installation d’un ensemble de
micro-calculateurs spécialisés, interconnectés par des systèmes de
transmission de données et réalisant toutes les fonctions de
contrôle-conduite et de diffusion de mesures.
Le projet SINAPSE (Système Intégré Numérique pour l’Automatisation des Postes des Systèmes Électriques) est une première
concrétisation des investigations du projet PANDOR. Dans un
premier temps, son objectif est la réalisation de prototypes numériques industriels, destinés à assurer :
— les fonctions centralisées du poste, appelées fonctions de
niveau 2 (conduite locale sur écran, consignation d’état, automatismes centralisés) ;
— la liaison vers le niveau supérieur (téléconduite vers le PCG) ;
— les fonctions au niveau de la tranche, appelées de niveau 1,
concernant l’acquisition et la restitution des informations, leur datation, certains traitements locaux, la conduite locale décentralisée et
les automatismes de tranche ;
— les échanges entre les équipements de niveau 1 et de niveau
2 effectués sur un réseau local interne au poste.
Dans ce cadre, les protections contre les défauts d’isolement
restent extérieures au système et classiques. Ces équipements sont,
dans un premier temps, reliés à SINAPSE par une interface classique
(borniers). De même, l’interface vers l’appareillage à haute tension
reste classique.
Dans le prolongement du projet SINAPSE, l’objectif technique du
projet ICARE (Interface de Communication entre l’Appareillage, les
Réducteurs de mesure et les Équipements numériques de tranche)
est la mise en œuvre d’un système expérimental de communication
numérique entre les équipements de la tranche HT du poste, dits
de niveau 0, et les équipements de la tranche BT du niveau 1.
4.4.3 Alimentations à courant continu
■ Les circuits à courant continu destinés aux équipements de
contrôle (protections, automates), de conduite (synoptique) et de
surveillance (consignateur d’états) des tranches BT et aux équipements de commande des disjoncteurs et sectionneurs sont
alimentés :
— soit, pour les postes sans interface (filerie ARIANE), par deux
chargeurs dont un seul est en service et recharge une batterie de
secours de 127 V ;
— soit, pour les postes 400 et 225 kV en fileries DAPHNÉ, BRISEIS
et CYNTHIA :
• en bâtiment de commande, par deux chargeurs, dont un seul
en service alimente le synoptique, le consignateur d’états et recharge
une batterie de secours de 48 V, dite batterie centrale,
• en bâtiment de relayage, par un chargeur qui alimente les
équipements de contrôle, la commande des disjoncteurs et
sectionneurs des tranches (deux tranches dans le cas de la figure 10)
et recharge une batterie de secours de 48 V ;
— soit, pour les postes HT en filerie DAPHNÉ HT, en bâtiment
d’alimentation continue, par quatre chargeurs (dont trois en service)
qui rechargent une batterie de secours de 125 V et deux batteries
de secours de 48 V ;
— soit, pour les postes HT éloigné (échelon HT des postes
225 kV/HT) en filerie DAPHNÉ HT lorsqu’il n’y a pas de contrainte
de distance entre les équipements de réseau et le bâtiment de
relayage, comme dans le cas des postes 400 kV et 225 kV en filerie
DAPHNÉ, BRISEIS et CYNTHIA, c’est-à-dire par deux chargeurs en
bâtiment de commande (un seul en service) et par un chargeur par
bâtiment de relayage, chacun de ces chargeurs alimentant, en
secours des batteries 48 V.
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5. Perspectives d’avenir
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