Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main 13/11/2014 SCOTTO DI CARLO Kristel L3 CR: MARIE Claire AL Dr LEGRE R. 16 pages [email protected] Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Plan A. Introduction B. Pathologies Cutanées C. Pathologies Ostéo-articulaires I. Poignet – Carpe II. Colonne du pouce III. Doigts longs D. Examen tendineux I. Tendons fléchisseurs II. Tendons extenseurs E. Examen vasculaire F. Examen neurologique I. Lésions nerveuses II. Distribution nerveuse G. Conclusion A. Introduction La pathologie de la main est fréquente, qu’elle soit post-traumatique ou secondaire à une pathologie chronique. On estime le nombre de blessés en France à 1,5 million par an (1/60). Tout médecin, quelle que soit sa spécialité, sera un jour confronté à une pathologie de la main. Un examen de la main peut apparaître complexe car la main est un organe multi-tissulaire. La main présente donc une sémiologie variée et son examen doit analyser systématiquement les différents éléments qui la compose : la peau, les vaisseaux, les nerfs et l’appareil ostéo-articulaire. A l’inverse, l’auto-examen est facile et il ne faut pas hésiter à rechercher sur sa propre main les différents reliefs osseux et tendineux pour les identifier. L’examen clinique peut, le plus souvent, à lui seul faire le diagnostic : 90% du bilan lésionnel se fait sur un examen clinique bien conduit. Il est important de retenir que ce n'est pas l'importance de la plaie qui en fait la gravité mais les atteintes sousjacentes qu'elle a causées. L'anatomie est donc indispensable à l'apprentissage et à la compréhension de cette sémiologie; elle est en quelque sorte la « table d'addition de l'équation de la sémiologie ». Un mouvement normal s'effectue seulement si l'articulation est normale, s'il y a un muscle sain, un nerf fonctionnel et un tendon intact. Lorsque nous sommes face à un défaut de mouvement, il va donc falloir analyser l'ensemble des éléments articulaires, musculaires, nerveux et tendineux. Pour se replonger dans l'anatomie, le NETTER est conseillé par le prof. 1/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Interrogatoire ATCD : Congénital / Traumatique / Acquis (évolution) Diabète / HTA / Tabac / Immuno-dépression Signes généraux: Douleur - type : pulsatile → origine infectieuse engourdissement → atteinte nerf(s), vaisseau(x) mécanique → arthrose de repos → rhumatisme inflammatoire - intensité (EVA : Échelle Visuelle Analogique) - localisation - spontanée ou provoquée - facteurs déclenchants: contact, effort, mobilisation, froid Fièvre Inspection Coloration: peau, ongle Déformation Amputation Amyotrophie (plus de muscle = plus d'innervation) un diagnostic de paralysie du nerf ulnaire peut être réalisé à partir de la seule inspection des muscles premier interosseux dorsal et adducteur du pouce du patient. Œdème Mobilisation: convergence des doigts au repliement (= trouble de la rotation axiale = pathologie ostéo-articulaire), secteur de mobilité active et passive. Palpation Induration sous-cutanée Zone douloureuse B. Pathologies Cutanées Ongles Toute lésion de la matrice unguéale va entraîner des troubles au niveau de l'ongle tels les bandes mélaniques. Celles-ci proviennent d'une tumeur de la matrice unguéale. Il est donc question de déterminer s'il s'agit d'un nævus bénin ou d'un mélanome. Un des signes de gravité est la pigmentation du repli unguéal. A noter, les bandes mélaniques sont physiologiques chez les patients de peau colorée. 2/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Pathologie infectieuse Le panaris se manifeste par des douleurs pulsatiles associées ou non à de la fièvre. On retrouve un aspect inflammatoire de l'ongle et parfois un liseré blanchâtre (pus). Il est important d'évaluer les facteurs de risque de ces patients, à savoir le diabète ou le VIH. Pathologie post-traumatique Décelée à l'interrogatoire, il peut s'agir d'une séquelle d'écrasement (déformation unguéale), d'une amputation distale, etc. Kyste Mucoïde Pathologie synoviale de l'articulation inter-phalangienne distale (IPD), elle se présente comme une petite tuméfaction transparente sans caractère infectieux. On observe parfois une légère déformation de l'ongle liée à l'appui de la tumeur sur le lit unguéal. Il est nécessaire de demander une radio pour rechercher une arthrose de l'IPD souvent associée à ce type de lésion. Kyste articulaire (synoviaux, mucoïdes) Une des tumeurs les plus fréquentes au niveau de la main. Il s'agit d'une hernie à partir de l'articulation siégeant soit au dos de la main soit au niveau de la face palmaire. Cette tumeur bénigne peut entrainer une symptomatologie douloureuse non pulsatile (≠ abcès). Le kyste articulaire est non mobile à la mobilisation des doigts (≠ tumeur tendon). L'apparition et l'évolution de ce type de kyste restent, à ce jour, inconnues. La clinique suffit pour le diagnostic, cependant l'échographie est proposée pour assurer le patient lorsqu'il doute de la nature tumorale de sa lésion. Maladie de DUPUYTREN Maladie de la peau se caractérisant par des brides et des nodules de la face palmaire. Il s'agit d'une rétraction des fibres longitudinales de l'aponévrose palmaire superficielle qui entraine une limitation de l'extension. On peut retrouver dans cette pathologie un terrain favorable: forme familiale, homme d'une soixantaine d'années de couleur blanche (le diabète et l'alcool sont des facteurs de risque discutés). Localisation: le plus souvent en D4-D5 (4ème ou 5ème doigt), peut être bilatérale mais rarement symétrique. L'évolution de cette maladie est une limitation progressive de l'extension des doigts sans limitation de flexion. Le taux de récidive post-opératoire est élevé et l'apparition de nouvelles localisations est à craindre. Pathologies associées (maladie de DUPUYTREN en d'autres localisations): fibromatose au niveau de la plante du pied (maladie de LEDDERHOSE), au niveau de la verge (maladie de LAPEYRONIE). Dans certaines formes graves, les patients peuvent cumuler les trois . C. Pathologies ostéo-articulaires Inspection Déformation (dans la polyarthrite rhumatoïde évoluée par exemple) Point culture: RENOIR peignait malgré sa polyarthrite rhumatoïde évoluée, les pinceaux attachés aux mains. Œdème Examen il doit être bilatéral comparatif. Exemple de l'hyperlaxité articulaire: si l'articulation est déformable seulement d'un coté, ce sera probablement pathologique, si elle l'est des deux il s'agira sans doute d'une hyperlaxité physiologique. 3/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main I. Poignet carpe Évaluation Évaluer les mouvements normaux de flexion et d'extension, d'inclinaison radiale et ulnaire, de prono-supination et de prise de force (en serrant les mains du médecin ou à l'aide d'un dynamomètre). Bilan radio-standard Clichés de face et de profil strict Rechercher sur tous les os des fractures et/ou déformations Analyser les rapports osseux: diastasis1, déformation articulaire a) Pathologies traumatiques Fractures os du carpe: fracture du scaphoïde le plus souvent (typiquement, une chute sur un poignet en extension) Cliniquement, la fracture du scaphoïde se caractérise par une douleur tabatière anatomique 2 ou une douleur provoquée à la pression de la colonne du pouce. Imagerie: radio du poignet face et profil + incidence spécifique En cas de suspicion de fracture du scaphoïde, si la radio initiale est normale, demander un scanner si la présomption est forte ou un bilan à 3 semaines si elle est faible/modérée. Entorse du poignet : toutes les entorses scapho-lunaires sont arthrogènes, d'où l'intérêt d'un diagnostic précoce permettant d'éviter l'évolution vers l'arthrose. En revanche, les entorses luno-triquetrales ne le sont pas. Clichés standards: diastasis Arthroscanner: fuite anormale du produit de contraste par rupture ligamentaire. Luxation du poignet : traumatisme violent souvent associé à des polytraumatismes (et donc parfois oublié dans la prise en charge post-accident), dans les luxations du poignet péri-lunaires, il faut évaluer le nerf médian et rechercher les signes d'une paresthésie dans son territoire (une déformation du carpe peut compresser le nerf). Le diagnostic se fait à partir de clichés radiographiques du poignet face et profil. b) Pathologies chroniques Séquelles de traumatisme : l'arthrose est l'évolution d'une entorse scapho-lunaire ou d'une pseudarthrose du scaphoïde (suite d'une facture du scaphoïde). 90% des arthroses du poignet sont dues à l'évolution d'un traumatisme mal géré. Radio: écart anormal entre le scaphoïde et le semi-lunaire, styloïde effilée évocatrice d'une arthrose, pincement interlignes Scanner pour évaluer la forme de l'os. IRM pour évaluer la vascularisation de l'os (suspicion nécrose). Arthroscanner: diastasis + étude du cartilage 1 Deux os écartés de façon anormale 2 Dans le creux du poignet radial 4/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Nécrose de l'os du carpe: du semi-lunaire très souvent (Maladie de Kienbock) Radio standard: densité du semi-lunaire (blanc), déformation (aplatissement) IRM: défaut de signal du semi-lunaire (noir), déformation Tumeur os du carpe: kyste synovial intra-osseux Radio, scanner Polyarthrite rhumatoïde (PR): atteinte polyarticulaire, déformations, « carpites fusionnantes » (tous les éléments au contact de l'articulation sont malades et fusionnent). La PR est une destruction des articulations (douleurs), des ligaments (déformations) et des tendons (perte de mobilité). II. Colonne du pouce Examen Mobilité: opposition pouce – D5 Évaluation de la flexion/extension du pouce et de la rétro-pulsion. Les déformations de la colonne du pouce à recherche peuvent être variables. Par exemple, un pouce en Z correspond à une arthrose évoluée. a) Pathologies traumatiques Fracture de la base le plus souvent Le risque de la fracture articulaire est l'évolution vers l'arthrose /!\ Une fracture de la base du premier métacarpien extra-articulaire, transversale, non-déplacée est potentiellement instable (fermeture 1ere commissure) de par la puissance du muscle adducteur, le savoir permet une modification adaptée de la prise en charge. Luxation en arrière décrite par Farabeuf. Diagnostic radiographique. Entorse de la colonne du pouce : sur le versant ulnaire de l'articulation métacarpo-phalangienne le plus souvent (chute en ski main la première). Elle se caractérise par une douleur et une laxité du bord ulnaire métacarpophalangien du pouce. Il est important de rechercher des signes de gravité tels que la rupture ligamentaire ou une laxité anormale. Radio: rechercher un arrachement osseux de la base P1 Échographie Une entorse grave est traitée chirurgicalement tandis que l'entorse bénigne est traitée orthopédiquement, il ne faut donc pas négliger l'examen. b) Pathologies chroniques Rhizarthrose: arthrose trapézo-métacarpienne (péri-trapézienne) Être une femme d'une soixantaine d'années et avoir subi des traumatismes antérieurs sont des terrains favorables à l'apparition d'une rhizarthrose. Celle-ci se caractérise par des déformations et une douleur provoquée à la mobilisation de l'articulation TM. Il est nécessaire de rechercher des pathologies associées telles que le canal carpien, le doigt à ressaut ou la ténosynovite de De Quervain (TSQ). Radio: articulation TM F+P Scanner N.B.: Arthrose = usure ≠ arthrite = maladie inflammatoire 5/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main III. Doigts longs Examen clinique Déformation: maillet, en boutonnière (cf. tendons) Œdème articulaire Mobilité: amplitude articulaire en flexion / extension, mobilité active et passive (différencier une atteinte articulaire d'une atteinte tendineuse) Convergence des doigts a) Pathologies traumatiques Fractures Trait (simple, complexe, oblique, articulaire), déplacement, stabilité, comminution Examen clinique: convergence des doigts Radio: clichés face + profil articulaire (profil strict important pour ne pas passer à coté d'une lésion qui à terme induirait une arthrose si elle n'est pas prise en charge) Entorses: interphalangiennes proximales (IPP) le plus souvent Connaître le mécanisme lésionnel (chute sur la paume de la main, en arrière) permet une meilleure orientation du diagnostic. L'hyperextension (basket) traduit une rupture de la plaque palmaire. Rechercher une douleur provoquée, une laxité par un examen bilatéral. Radio: rechercher un arrachement osseux en P2. Luxations Accidents survenant au cours de la pratique d'un sport, les luxations sont souvent réduites par le patient luimême. Il faut tout de même pratiquer un examen de stabilité après réduction pour s'assurer qu'il n'y ait pas de rupture ligamentaire. RX: cliché profil. Rechercher une fracture associée. b) Pathologie dégénérative L'arthrose primitive survient généralement chez la femme. Elle se caractérise par une déformation progressive avec l'apparition de raideur et de douleur articulaires. L'arthrose primitive est fréquemment interphalangienne distale. La chirurgie de ces lésions peut être limitée à la fracture, mais est de plus en plus demandée par la gente féminine à destinée esthétique. Radio profil: pincement interligne, déformation articulaire, ostéophytes 6/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main D. Examen tendineux I. Tendons fléchisseurs (face palmaire) Examen clinique Observer le tonus physiologique, légère flexion des doigts au repos. 2 fléchisseurs / doigt long, 1 au niveau du pouce (D2 et D3 pendants au repos équivaut à 4 fléchisseurs sectionnés). Testing long fléchisseur du pouce (LFP) – fléchisseurs profonds des doigts (FP) par flexion active IPD doigts longs ou pouce Testing fléchisseurs superficiels (FS): éliminer l'action des fléchisseurs profonds : maintenir les autres doigts en extension + flexion active du doigt → IPD ballante en extension /!\ FS D5 souvent absent physiologiquement /!\ possibilité physiologique de flexion active IPD D2 lorsque D3D4D5 en extension, corps musculaire spécifique FP D2 a) Pathologies traumatiques En cas de plaie de la face palmaire, toujours rechercher des possibles lésions associées (Vx, nerf). /!\ RAS concernant l'examen clinique d'urgence d'une plaie partielle, cependant le risque de rupture secondaire justifie une exploration de la plaie palmaire. La rupture du fléchisseur profond en D4 se nomme jersey- ou rugby-finger (survient lors d'un arrachage de maillot); il s'agit d'un déficit de flexion IPD lié à la rupture du tendon. Rechercher un arrachement osseux sur la radio. Un diagnostic précoce permet de réinsérer le tendon. L'échographie est un autre type d'imagerie permettant le diagnostic. b) Pathologie infectieuse Un phlegmon de la gaine des fléchisseurs engendre une douleur pulsatile et de la fièvre. Il survient généralement sur un antécédent de plaie négligée ou en présence de facteurs de risque généraux. L'attitude antalgique du doigt en crochet et les douleur des culs de sac synoviaux sont caractéristiques du phlegmon. A la radio, on recherche des signes d'ostéoarthrite. Si l'infection se prolonge, le risque est une rupture du tendon par nécrose. Le doigt se place alors en extension (il n'y a plus d'attitude antalgique). Le phlegmon peut également se répandre à un autre doigt (généralement l'auriculaire), c'est un phlegmon à bascule D1/D5. 7/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main c) Pathologie inflammatoire Doigt ressaut (ressort) = inflammation de la gaine du fléchisseur (synovite) induisant une sensation de blocage en flexion du doigt suivi d'une extension brutale avec ressaut (claquage audible). Les fléchisseurs sont plaqués au squelette par les poulies. Lorsque le tendon s'enflamme, la zone enflammée va créer un nodule qui va se coincer dans la poulie. Nodule en amont coincé, le nodule passe la poulie = recalibrage. Le doigt ressaut est une complication classique du diabète. Il est impératif de rechercher un diabète avant d'initier le traitement (celui-ci consistant en des infiltrations de cortisol). Le canal carpien fait également partie des pathologies associées à rechercher. Parfois lorsque le patient bouge le doigt, on sent le nodule qui passe sous la poulie. Pression métacarpophalangienne: douleur à la palpation du nodule tendineux. L'échographie peut être utile au diagnostic. II. Tendons extenseurs (face dorsale) Examen Recherche de déformation attitude de repos : doigts fléchis Testing Long Extenseur du Pouce (LEP) → rétro-pulsion du pouce: saillie du tendon Testing EPD2-EPD5 (extenseur propre des doigts) a) Pathologie (rupture, plaie) Plaie au niveau de la bandelette terminale de la troisième phalange : déformation en mallet finger qui se traduit par un déficit d'extension active IPD. Pathologie retrouvée dans des traumatismes minimes (se cogner le doigt sur le sommier en faisant son lit peut entraîner une rupture tendineuse → faire son lit = DANGER) Radio: IPD profil: arrachement P3 à rechercher ++ Rupture de la bandelette médiane P2 (traumatisme ou plaie par couteau à pain nota.): déformation en boutonnière → Flexum IPP (rupture tendineuse) + hyperextension IPD (bandelettes latérales) Les bandelettes latérales fonctionnelles passent de part et d'autre de l'articulation. 8/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Déformation en col de cygne: hyper extention IPP + flexum IPD Physiopathologie plus complexe: évolution mallet finger, rupture FCS, laxité de la plaque palmaire, spasticité des extenseurs. Rupture extenseur poignet LEP: complication classique de toutes fractures du radius (LEP fait un angle autour du tubercule radial de Lister, toute pathologie à ce niveau risque d'user le tendon et se traduit à force par une rupture) qu'elles soient traitées chirurgicalement ou orthopédiquement (pas due aux broches !!). Le diagnostique est clinique et/ou échographique. Rupture des extenseurs des doigts PR: conflit au niveau de l'articulation radio-ulnaire distale (RUD) Radio: synovite RUD Echo: rupture extenseur b) Tendinite (troubles musculo-squelettique) Tendinite de De Quervain: siège au niveau du bord radial du poignet. Les tendons long adducteur et long extenseur passe dans une gaine. Inflammation des tendons dans cette gaine. Le patient présente une douleur +/- inflammation du bord radial du poignet. Cette douleur est spontanée. On observe une synovite (déformation) du bord radial. Test clinique de Finkelstein: douleur provoquée du bord radial du poignet lors de l'inclinaison radiale poignet pouce fléchi dans la paume (permet de mettre en tension le tendon considéré). Imagerie: échographie E. Examen vasculaire Examen clinique Coloration (ex: gelure, lésion angiomateuse) Pouls capillaire Troubles trophiques chroniques (ex: patients sclérodermiques) Palpation, auscultation. On peut retrouver des Thrill (fistules artério-veineuses). Il est important d'évaluer la vascularisation des artères radiale et ulnaire. Test d'Allen : comprimer les deux artères avec les pouces → la main blanchit, en lâcher une puis l'autre → évaluer les territoires de la main qui se recolorent. Artériographie: examen « agressif » car sous AG en revanche le bilan vasculaire est complet. 9/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Pathologie traumatique Plaie palmaire et lésions associées Arrachement (par balle) Microtraumatismes: Hammer syndrom (thrombose de l'artère ulnaire par microtraumatismes répétés sur le bord ulnaire du poignet) Pathologie médicale: Syndrome de Reinaud (et autres sclérodermies): troubles ischémiques à l'exposition au froid. F. Examen neurologique I. Lésions nerveuses a) Différents types de lésions nerveuses Neurapraxie: simple contusion nerveuse: coup sur le nerf, arrêt de la conduction, pas de dégénérescence, récupération spontanée en 2-3 semaines. Axonotmesis: nerf intact. Les tubes endo-neuraux restent intacts mais il y a une rupture de l'axone à l'origine d'une dégénérescence de la partie distale, la repousse est spontanée, de l'ordre de 1mm par jour. Neurotmesis: rupture complète du nerf, aucune récupération spontanée, évolution vers un névrome. 10/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main b) Conséquences d'une lésion nerveuse Nerf mixte sensitif et moteur: – Déficit sensitif: anesthésie – Déficit moteur : paralysie évoluant vers l'amyotrophie Douleur nerveuse de type électrique Connaître par cœur les territoires nerveux ! Territoire du nerf médian: 3 premiers doigts + bord radial du 4ème Territoire du nerf ulnaire: D5 + bord ulnaire du D4 Territoire du nerf radial: face postérieure de la première commissure c) Bilan clinique Testing sensitif: comparatif main à main / doigt à doigt Évaluations plus fines: test au trombone (On positionne sur la pulpe les deux extrémités d'un trombone que l'on rapproche petit à petit jusqu'à ce que le patient ne distingue plus les deux. Au niveau de la pulpe, la moyenne d'écart perceptible est d'environ 4mm). 4 6 8 9 25 Rechercher une amyotrophie, une déformation. Testing musculaire: la cotation M0-M5 permet d'évaluer les muscles, de suivre leur évolution et de proposer des stratégies thérapeutiques. (0: absence de mouvement, 3: mouvement contre l'apesanteur, 5: mouvement normal) 11/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main II. Distribution nerveuse : arborisation Au cours de son trajet jusqu'à la main, le nerf va s'arboriser. Repérer la localisation de la lésion nerveuse permet donc de déterminer quels sont les muscles et territoires sensitifs fonctionnels et inversement. Rechercher le signe d'irritation nerveuse (dit de Tinel): percussion ascendante le long du trajet nerveux qui déclenche la sensation de décharge électrique dans le territoire nerveux correspondant. Ce signe de Tinel permet la localisation du niveau lésionnel et celle de la repousse nerveuse. – – a) Nerf médian Territoire sensitif: D1 D2 D3 + pulpe D2 Territoire moteur: rechercher une amyotrophie du thénarien externe 3 : testing musculaire par opposition D1-D5 Le nerf médian innerve le fléchisseur du pouce, les fléchisseurs des doigts, les fléchisseurs superficiels et les fléchisseurs du poignet. Après évaluation de ces muscles, la localisation de la lésion peut être affirmée. Atteinte basse (poignet): paralysie thenariens ext (opp. Court abd P, court FI pouce sup) + déficit sensitif des 3 premiers doigts Atteinte haute (tronc nerveux) : thenariens ext + flechisseurs du poignet (FRC, PL) et des doigts (LFP, FP IIIII, FCS) + déficit sensitif des 3 premiers doigts. Atteinte nerf inter osseux antérieur (branche du nerf médian): déficit de flexion en D1-D2 isolé sans atteinte du thenarien ext ni déficit sensitif. – – b) Nerf ulnaire Territoire sensitif spécifique: bord radial de D4 et D5 + pulpe D5 Territoire moteur: recherche amyotrophie des intrinsèques Déficit des intrinsèques: attitude en griffe due à une hyperextension de la métacarpophalangienne et une flexion de l'interphalangienne distale. Griffe seulement en D4-D5, les lombricaux D2-D3 étant innervés par le nerf médian. Atteinte des nerfs ulnaire et médian: le déficit des intrinsèques induit une attitude en griffe D2-D5 ou « main de singe » (paralysie interosseux + lombricaux). Testing du nerf ulnaire Testing des intrinsèques: Signe de Froment (faire tenir une feuille de papier au patient avec la pince pouce3 Saillie musculaire de la face dorsale du pouce 12/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main index). Un déficit des intrinsèques se traduit par une perte de force. Signe de Froment (main pathologique à gauche) Atteinte bassse (poignet): griffe Atteinte haute (coude) griffe + déficit de flexion D4-D5 c) Nerf radial – – Territoire sensitif: face postérieure de la première commissure Territoire moteur: extenseurs des doigts (NIOP) et extenseur du poignet (ECRL, ECRB, BR) Atteinte poignet : déficit sensitif pur Atteinte avant-bras : déficit d'extension des doigts (extension poignet ok) Atteinte bras : déficit global sensitivo-moteur. Toute fracture au niveau de l'humérus peut engendrer une atteinte du nerf radial (première chose à évaluer !!) ! G. Conclusion L'examen clinique est basé sur l'anatomie. La sémiologie est très riche. Il faut réaliser un examen analytique et systématique, et face à une plaie toujours se poser la question des lésions sous-jacentes possibles. Le diagnostic est uniquement clinique dans 90% des cas. 13/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Pathologies ostéo-articulaires Imagerie Examen Clinique Pathologies traumatiques Flexion / extension Inclinaison radiale / ulnaire Prono-supination / Prise de force RX: F + P strict (fracture? Diastasis? Déformation articulaire?) Fracture du scaphoïde RX: F + P + incidence spécifique Scanner selon les circonstances Entorse scapho-lunaire RX: diastasis Arthroscanner: fuite anormale Luxation péri-lunaire RX: F + P Évaluer le nerf médian !! Arthrose RX: styloïde effilée, pincement interlignes Scanner : forme, diastasis IRM : vascularisation de l'os Arthroscanner Nécrose du semi-lunaire (Kienbock) RX: densité semi-lunaire, déformation IRM: défaut de signal semi-lunaire, déformation Tumeur os du carpe RX Scanner Polyarthrite rhumatoïde Déformation « carpite fusionnante » Poignet Carpe Pathologies chroniques Examen Clinique Colonne du Pathologies traumatiques pouce Pathologies chroniques Examen Clinique Doigts longs Pathologies traumatiques Pathologies dégénératives Mobilité: opposition pouce – D5 Flexion / extension Rétro-pulsion Fracture RX Luxation RX Entorse RX: Arrachement osseux base P1 Échographie Rhizarthrose RX: articulation TM F+P Scanner? Pathologie polyarticulaire Déformat° (maillet, boutonnière) Œdème articulaire Mobilité: amplitude articulaire; flexion et extension active et passive Convergence des doigts Fracture RX: F + P articulaire strict (déplacement, stabilité, comminution) Entorse IPP RX: P articulaire, arrachement P2 Luxation RX: P (fracture?) Examen de stabilité Arthrose primitive RX: P (pincement interligne, déformation, ostéophytes) 14/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main Pathologies des tendons Imagerie Examen Clinique Tendons fléchisseurs Pathologies traumatiques Tonus physiologique, flexion des doigts Testing LFP – FP Testing FS Plaie face palmaire Plaie partielle (diag. Précoce +++) RX: arrachement osseux? Jersey-finger Échographie Pathologies infectieuses Phlegmon de fléchisseurs la gaine Pathologie inflammatoire Doigt ressaut Examen clinique Déformation Attitude de repos Testing LEP et EPD2-EPD5 Bandelette terminale P3 Bandelette médiane P2 Tendons Pathologie de Déformation en col de cygne extenseurs rupture/plaie Rupture extenseur du poignet Tendinite (TMS) des RX: ostéo-arthrite ? ± échographie RX: Profil IPD (arrachement P3?) ± échographie Rupture extenseurs des doigts Radio: synovite RUD Échographie: rupture extenseur Tendinite de De Quervain Échographie (RX: synovite du bord radial) Dédicace à Nayan parce que personne ne s'inquiètera si un jour tu as des bandes mélaniques au niveau des ongles, à Nathalie (Gilbert BECAUD rest in peace), aux Binge Drinkers, à l'heure où vous lirez ce ronéo on aura réussi à faire un exposé de malade (j'en suis sûre !) et à Lise (et ses CM) qui, pas assez de monde le sait, fait un super boulot en tant que VP IFMSA ! 15/16 Appareil Locomoteur – Sémiologie locale, clinique, biologique et radiologique de la main 16/16