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Traversant la peau, l’hydroxyde d’aluminium pénètre les tissus pour s’y fixer, se combiner à
la ferritine du sang, en lieu et place du fer, et gagner la circulation générale, éventuellement
jusqu’au cerveau.
La myofasciite à macrophages
Tout récemment, le Pr. Ghérardi, de l’hôpital Henri Mondor à Paris, a décrit une pathologie
d’émergence particulièrement invalidante dont la fréquence ne cesse de s’accroître : la myofasciite
à macrophages (MFM).
Les malades — au nombre de 150 cas en avril 2001 — se plaignent essentiellement d’une
fatigue persistante et de douleurs musculaires et articulaires diffuses, qui deviennent rapidement
chroniques et invalidantes. Des troubles digestifs et urinaires, de la toux ou des céphalées sont
également observés mais plus rarement. Ces symptômes présentent une grande similitude avec ceux
du Syndrome de la Guerre du Golfe — et des Balkans — ainsi qu’avec la fibromyalgie et le
syndrome de la fatigue chronique, voire les diverses myosites. La sous-notification est donc
vraisemblablement très importante d’autant plus que seuls cinq centres de pharmacovigilance
(Paris, Créteil, Bordeaux, Nantes et Marseille) recensent cette maladie.
Sur le plan biologique, les patients présentent des signes de stimulation chronique du système
immunitaire, dont témoignent l’augmentation des lymphocytes B et “ natural Killers ” dans le sang
et l’augmentation des concentrations plasmatiques de plusieurs cytokines de l’inflammation. On
note également la présence d’anticorps circulants chez 50 % des patients (antinucléaires et
antiphospholipides). Un tiers des patients présentent une maladie auto-immune caractérisée, le plus
souvent une sclérose en plaques.
Décrite pour la première fois en 1997, la MFM est définie par des lésions pathognomoniques
(caractéristiques) lors de la biopsie musculaire, sous forme d’infiltration en nappe de la périphérie
du muscle par des macrophages granuleux (PAS+), associée à la présence d’infiltrats
lymphocytaires, notamment CD8, et des altérations myocytaires minimes.
En août 1998, le Pr. Gherardi a publié dans le Lancet, avec Michèle Coquet, Patrick Chérin et
plusieurs collègues, un article sur ce syndrome, relativement fréquent dans les pays développés.
Après avoir pensé à la possibilité d'une maladie infectieuse, ces chercheurs ont remarqué en
permanence des inclusions cristallines dans les macrophages. Puis, en octobre 1998, l'analyse de ces
inclusions par le Dr Philippe Moretto a révélé qu'il s'agissait de cristaux d'aluminium (cf. Gherardi
et all. “ Macrophagic myofasciitis : a reaction to intramuscular injections of aluminium containing
vaccines ” in Journal of Neurology n° 246, 1999).
Même si les douleurs se généralisent, les lésions sont toujours observées dans les sites
d’injection vaccinale, c’est-à-dire le muscle de l'épaule chez l'adulte et dans quelques cas chez des
enfants dans le muscle de la cuisse, muscles qui sont les sites habituels des injections vaccinales.
Récemment devant les membres de la mission parlementaire d'information sur le “ syndrome
du Golfe ”, le Pr. Romain Gherardi a expliqué que ce syndrome pourrait être lié à l'injection de
certains vaccins. Il a expliqué que la plupart des affections (douleurs musculaires, fatigue
chronique, troubles de la concentration) correspondent à la myofasciite à macrophage en relation
avec l’hydroxyde d’aluminium employé comme adjuvant dans certains vaccins notamment contre
les hépatites A et B, ainsi que le tétanos.
Dans une interview accordée au magazine Alternative Santé-L’impatient en avril 2001, le Pr.
Gherardi a dit à ce sujet : “ Cela nous a pris un an et demi. Résultat : tous les malades de notre
série ont un antécédent vaccinal certain. Sur 50 malades à l'époque (150 aujourd'hui), 85 % ont
reçu au moins le vaccin hépatite B avec d'autres vaccins le plus souvent, les autres ayant été
vaccinés principalement avec le vaccin contre le tétanos. Cette étude rétrospective nous a révélé
une nouvelle surprise : le délai moyen entre la vaccination et la biopsie était de trois ans, et dans
certains cas atteignait huit ans. ”
Pour le Pr. Gherardi, il semblerait que la persistance pendant des années d'un
immunostimulant dans le muscle puisse induire un état d'hyperactivation immunitaire. “ Cela
pourrait dans un premier temps donner au malade un sentiment de fatigue et des douleurs