Archéologie préventive
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moins intéressants pour la région car ils s’avèrent présents partout alors qu’auparavant leur répartition
correspondait à celle des chercheurs institutionnels.
Pour le premier âge du Fer* il en a été trouvé à Saintes et Varzay en Charente-Maritime. On
trouve ceux du second âge du Fer* dans l’ensemble de la région : L’Isle-d’Epagnac en Charente,
Cozes en Charente-Maritime, Bessines en Deux-Sèvres et Naintré dans la Vienne.
Les habitats des deux âges du Fer sont moins nombreux : à Buxerolles dans la Vienne
(Hallstatt) et à Nueil-sur-Argent dans les Deux-Sèvres (la Tène).
A la fin de la période laténienne*, des habitats qualifiés de fermes indigènes ont donné des
résultats des plus intéressants. Il y a lieu tout d’abord de souligner que ce type de mise en valeur du sol
à la fin de l’époque gauloise était jusqu’alors quasi inconnu dans la région.
De plus, les quatre sites qui ont fait l’objet de fouille, intégrale ou partielle, ont livré des
indices donnant à comprendre le type d’activités pratiquées dans les dites « fermes ». Activité de forge
avec la découverte d’une cachette d’outils de forgeron à Echiré dans les Deux-Sèvres, activité salicole
à Angoulins et Chatelaillon en Charente-Maritime, de fonte monétaire à Migné-Auxances dans la
Vienne.
La découverte d’un atelier monétaire gaulois est rare et justifie la méthode d’exploration
intégrale de l’intérieur de ces vastes enclos malgré la part aléatoire des collectes qui seront réalisées et
qui, seules, permettront de caractériser la fonctionnalité du lieu.
A Migné-Auxances, ce sont seulement une dizaine de mètres carrés, sur les 3 500m² fouillés,
qui a permis de reconnaître cette activité. Les dépôts constitués dans cette fosse et les découvertes
mobilières qui y ont été faites constituent les indices et témoignages des diverses étapes de la
production de bronze et celle de flancs monétaires.
L’EPOQUE ROMAINE
La connaissance de la période antique en Poitou-Charentes a été enrichie, en peu
d’opérations, au regard de deux axes des plus intéressants : « sanctuaire et religion » d’une part, et
« grandes villas », notamment littorales, d’autre part.
Par ailleurs, de très nombreuses petites opérations conduites à Saintes ont contribué à
parfaire la connaissance de cette capitale de cité. A Poitiers, le peu de fouilles, mais sur des superficies
importantes (2 à 3 000m²) renouvelle totalement l’« image antique » de cette ville.
La fouille du sanctuaire de Gourgé dans les Deux-Sèvres a permis, outre de connaître son
architecture et certains aspects liés au rituel (découpe de pièces de viande), d’apprécier son insertion
dans le tissu bâti d’une agglomération routière.
Celle de Saint-Éloi à Poitiers (Vienne) a mis en évidence l’existence d’un très vaste
ensemble cultuel dont l’intérêt réside dans sa position géographique à la périphérie de la cité antique (à
près de 4 km). Il est possible de suivre l’évolution chronologique et architecturale de ce sanctuaire au
travers de trois temples successifs : le premier est en bois et date de l’époque gauloise, le deuxième,
maçonné et gallo-romain, est de type fanum*. Le dernier a un plan de type classique et un fronton
oriental monumentalisé.
Trois grandes villae*, toutes situées en Charente-Maritime, ont été fouillées. Deux sont
littorales, Aytré et Le Vergeroux ; elles attestent aussi bien d’une exploitation des richesses de l’océan
qu’une implantation privilégiée dans les sites concernés. La villa* du Vergeroux, et celle de Saint-
Georges-des-Côteaux, perdurent jusqu’à l’époque carolingienne.