L’ACTU DU JOUR CULTURE 5 septembre 2012 La définition des gros mots Tu trouveras ici toutes les définitions des gros mots utilisés dans l’article sur les gros mots. Elles sont extraites du livre Le Petit Livre des gros mots et autres noms d’oiseaux de Gilles Guilleron. Faux jeton L’histoire nous apprend qu’au 19e siècle la pénurie de petite monnaie incitait les commerçants à utiliser des jetons comme contremarques ; des malhonnêtes essayent parfois de les faire passer pour de vraies pièces. Par glissement, « faux-jeton » a progressivement désigné l’auteur de ce tour de passe-passe. Aujourd’hui, traiter quelqu’un de « faux-jeton », c’est lui signifier que l’on n’est pas dupe de son hypocrisie et qu’à ce titre on ne lui accorde que son mépris, manière de lui rendre la monnaie de sa pièce ! Variantes : faux cul, faux derche Registre courant : fourbe, hypocrite, menteur Cruche Du vieux français, Kruka. Il est probable que la forme ample de ce vase avec une anse et un bec verseur suggérant l’idée d’un vide à remplir est à l’origine de son usage insultant. Traiter une personne de « cruche » ou « pauvre cruche » revient à signaler son manque d’intelligence, de perspicacité, bref de manque de tout. Variantes : benêt, gourde, nigaud. Registre courant : bête, idiot, imbécile. www.1jour1actu.fr p. 1 L’ACTU DU JOUR CULTURE 5 septembre 2012 Cloporte L’origine étymologique de ce petit animal de la famille des aptères prête à discussion : pour les uns, il Paris s’agirait d’un jeu de mots avec «clore» et « porte », car la bestiole à l’habitude de s’enrouler sur ellemême quand on la touche ; pour d’autres, ce serait une altération à partir d’un type « crote-porque », porc de grotte, du provençal porquet de crota, cloporte. En revanche, on sait où le trouver, sous les pierres dans des lieux humides. Être assimilé à « cloporte » exprime un vif mépris destiner à humilier un individu considéré comme répugnant. Variantes : punaise, petite merde, minus, rat, vieux débris. Registre courant : moins que rien, pou, vermine. Margoulin Dérivé du verbe margouliner au sens de « vendre de bourg en bourg » ( de village en village). À l’origine donc, il s’agit d’un marchand ambulant qui se servait de sa goule (gueule), pour attirer le chaland, le margoulin avait la réputation de donner à ses articles plus de qualités qu’ils n’en avaient réellement et d’attraper ainsi les naïfs. Aujourd’hui, traiter quelqu’un de margoulin », c’est remettre en cause son honnêteté et lui signaler que l’on est pas dupe de son manque de scrupule. Variantes : embobineur, empapouateur, crapule, enflure, fripouille, magouilleur. Registre courant : escroc, scélérat. Trouillard Dérivé du verbe de l’ancien français troillier, broyer. La «trouille», synonyme de peur intense, signifie «colique», en raison des troubles digestifs qu’une émotion forte peut provoquer. Le «trouillard» a donc la trouille. Variantes : froussard, pétochard. Registre courant : peureux Filou Construit à partir du verbe latin filare, étirer un fil. Autrefois ce terme désignait un voleur professionnel particulièrement habile, capable de tirer « ses ficelles » sans être repéré. Aujourd’hui, le « filou » peut s’employer dans l’injure « quel filou « pour parler d’un petit voleur ou d’une personne un peu malhonnête. On notera l’exclamation presque affectueuse à propos d’un enfant espiègle et facétieux, « ah, le petit filou ! », variante de « petit voyou » . Variantes : arnaqueur, coquin, ripou, salopiaud. Registre courant : coquin, voyou www.1jour1actu.fr p. 2