(lorsqu'une étude est financée par une firme pharmaceutique) et incite à ne publier que les résultats
positifs (pour le prestige scientifique ou pour des visées commerciales). Tous facteurs qui limitent la
crédibilité des études cliniques et donc de la médecine conventionnelle.
Les traitements non conventionnels, appelés aussi dans le monde anglo-saxon médecines
complémentaires et alternatives (CAM) n'ont pas de définition consensuelle, même au sein du
National Center for Complementary and Integrative Health créé par le NIH (National Institute of Health
- USA). L'adjectif "alternative" réfère, en lieu et place des traitements conventionnels et
complémentaires, à des traitements simultanés aux traitements conventionnels. Plus récemment, on
a introduit le concept de médecine intégrative qui vise à intégrer les approches complémentaires dans
la médecine conventionnelle.
On ne peut pas évoquer les thérapies non conventionnelles sans évoquer l'effet placebo. L'effet
placebo est provoqué par tout ce qui environne le principe actif du traitement: lieu, discours, couleurs,
formes, gestes, comportement, etc. Quel que soit l'environnement, une intervention peut donc avoir
un effet thérapeutique. Pourvu que ça marche, peu importe le flacon! L'effet placebo améliore les
douleurs, les nausées, les maux de tête, les maux de ventre, sans toucher au mécanisme causal. C'est
de la difficulté à distinguer l'effet propre des traitements alternatifs de l'effet placebo que vient parfois
la confusion entre les deux. D'autant plus que l'objectif déclaré des pratiques complémentaires est
souvent uniquement l'amélioration des symptômes. L'effet placebo est loin d'être négligeable puisqu'il
peut expliquer en moyenne 30 à 40% de l'effet de la prise de n'importe quel traitement. De plus il est
très efficace y compris dans des affections sévères: métastases osseuses, hypertension artérielle,
insuffisance cardiaque, pancréatite, sciatique. A noter que les maladies qui amenuisent les facultés
cognitives ne réagissent pas au placebo (Alzheimer, retard mental, autisme…). On l'oppose à l'effet
nocebo qui provoque des symptômes négatifs (anxiété, douleurs, etc.) lorsqu'il est activé. Du placebo
pur (la pilule de sucre), on distingue le placebo impur, comme par exemple les antibiotiques donnés
(involontairement) pour le traitement d'une infection virale et qui n'auront aucun effet sur la guérison.
Attention, ne rien faire n'équivaut pas à un placebo! Dans le groupe placebo d'une étude, on s'occupe
des personnes exactement comme dans le groupe traité: mêmes pilules, à la même heure, même
conseils de bon sens, même encadrement professionnel…
La Cochrane Collaboration, une organisation internationalement reconnue en EBM, a publié 29 revues
systématiques à propos des médecines alternatives et complémentaires et du cancer. Les sujets
étudiés vont de la prévention au traitement dans une très large gamme de types d'interventions. La
revue de l'ensemble des résultats est la suivante: