186 Ann. Kinésithér., 1995, t. 22, nO 4
TABLEAU 1. - Secteurs angulairespar tiersde raccourcissements
linéaires musculaires.
Course
Externe
Moyenne
Interne
Totale
Discussion
Biceps
1400
Brach rad
300
410
1400
Triceps
1400
FIG. 7. - Schéma de l'articulation huméro-cubitale :variation
des rayons de courbure (a, b, c) de la poulie olécrânienne.
l
Au vu de ces résultats, nous pouvons consta-
ter que pour les muscles biceps brachial et
brachioradial, il existe une similitude entre les
courbes expérimentales et celles réalisées àpartir
du calcul (jig. 3et 5), et que le fait de créer une
«poulie» de réflexion (anneau) ne change pas
la forme de courbe. Nous constatons que la
variation de longueur ne se fait pas linéairement
dans toute la course du mouvement.
D'autre part, nous pouvons constater que les
condyles huméraux ont une influence sur le
raccourcissement musculaire entre 0° et 20° de
flexion du coude, celui-ci étant minime dans
cette zone angulaire (4, 5).
En kinésithérapie active et passive, le raccour-
cissement du muscle ne se faisant pas de façon
linéaire, nous sommes amenés à reconsidérer les
courses angulaires du travail musculaire suivant
les courses externes, moyennes et internes, de
même que sur le plan fondamental lors de
l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme (6). Il
faut savoir que pour les muscles fléchisseurs du
coude, le raccourcissement n'est pas linéaire-
ment lié au débattement angulaire. Par contre,
cette relation semble satisfaisante pour le muscle
triceps (jig. 6).
Pour le muscle triceps brachial, les courbes
sont différentes. Au niveau de l'olécrane où
s'insère le tendon distal du triceps brachial, la
variation du rayon de courbure (jig. 7) de la
poulie olécrânienne (5) entraînerait une compen-
sation qui linéariserait la courbe.
Au niveau du biceps brachial (jig. 4) dans sa
fonction de supination, nous constatons, tant
dans la première moitié de la supination que
dans la seconde moitié, que le raccourcissement
est moindre quand le coude est en extension.
De 90° de flexion du coude à l'extension
complète, nous avons un allongement moyen de
25,55 mm. Lorsque le coude est fléchi à 90°, une
pronation de 90° à partir de la supination
complète entraîne un allongement moyen de
12 mm. Lorsque le coude est en extension, le
même mouvement provoque un allongement
moyen de 5mm qui vient s'ajouter à l'allonge-
ment préalablement obtenu par l'extension du
coude. Cette constatation nous permet de
souligner l'intérêt que peut avoir la position du
coude dans une technique d'étirement lors de
la progression d'une rééducation.
Lors d'un mouvement, nous parlons de course
externe, moyenne et interne qui correspond à
un tiers de l'amplitude du mouvement par
course. D'après les résultats mentionnés dans les
tableaux 1à III, nous pouvons constater que
les secteurs angulaires balayés par un tiers de
raccourcissement linéaire du muscle (ou course
«musculaire ») sont similaires en ce qui
concerne le triceps brachial et différents pour
les muscles biceps brachial et brachioradial.
Il n'y a donc pas de relation directe entre
course articulaire et course «musculaire» pour
le biceps brachial et le brachioradial.