d’autre part) et qu’il est donc difficile de se positionner sur base des résultats d’Interphone (qui seraient
donc obsolètes...). Donc, conclut le communiqué : "il est souhaitable de poursuivre l’étude de l’utilisation
du téléphone portable et du risque de cancer cérébral".
Un bon article de synthèse sur le site nouvelobs.com met en évidence que les résultats contradictoires
obtenus dans les différents pays ont obligé les chercheurs à accorder leurs violons sans y parvenir
réellement.
Pour Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique de l’Afsset (Agence de sécurité sanitaire
environnement et travail), "on ne peut pas du tout éliminer un risque au vu de cette étude" dont "le niveau
de preuve est insuffisant".
Cet article relate également que pour certaines associations le lien entre téléphone portable et cancer du
cerveau est déjà établi. "Nous n’en attendions pas plus d’Interphone", a déclaré Stephen Kerckove d’Agir
pour l’environnement. "Une nouvelle étude publiée dans dix ans n’apportera rien car les usages et les
matériels auront changé et les données ne seront plus d’actualité". Et de conclure : "C’est dès maintenant
qu’il faut mettre en ½uvre des mesures réglementaires".
Pour Lloyd Morgan, auteur principal de « Téléphones portables et tumeurs cérébrales : 15 raisons de
s’inquiéter » (en anglais),
* les résultats fournis concernent uniquement les cancers du cerveau (gliomes) et les méningiomes, mais
non pas les tumeurs situées dans les 20 % du volume cérébral irradié par les téléphones portables ; [2]
* le risque n’a pas été ventilé par genre, ce qui a pu masquer un risque encore plus important de
méningiomes chez les femmes ;
* les résultats datent de 5 ans et sont totalement inadéquats comme mesure du risque actuel, car les
adultes et les enfants parlent aujourd’hui chaque jour pendant des heures sur leur téléphone portable
comparé à seulement 2 à 2 heures et demie par mois à l’époque.
Le 10 juin 2009, lors d’une audition publique à l’Assemblée Nationale (Française) le Dr Martine Hours
coordinatrice de l’étude Interphone pour la France a présenté dans les grandes lignes l’interprétation des
résultats . . . Elle a rappelé que globalement pour une utilisation de moins de 10 ans il n’a pas été trouvé
d’effet probant suite à l’exposition aux irradiations des champs proches artificiels HF micro-ondes mais
qu’au-delà "il pourrait y avoir quelque chose au niveau neurinome (tumeur du nerf), gliome (tumeur du
système nerveux central) et dans une moindre mesure la glande parotide (la plus importante des glandes
salivaires)". "Nous sommes dans l’incertitude", "sans élément probant pour conclure", selon elle, l’étude
est "un peu trop précoce", du fait de la faible durée d’usage du téléphone portable, alors même qu’un
cancer peut mettre dix à vingt ans à se développer. Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé a
conclu cette audition en affirmant que "les conséquences de la téléphonie mobile sur la santé sont
incertaines", et rappelé la nécessité de l’application du principe de précaution.
D’après Eileen O’Connor, directrice du Radiation Research Trust et membre de l’International EMF
Collaborative, « Quatre milliards de personnes
possèdent un téléphone portable dans le monde, et bon nombre d’entre eux sont des enfants. Les
gouvernements responsables doivent préconiser la divulgation des risques au public de sorte qu’un public
informé puisse prendre davantage de précautions. »
En conclusion, les experts conseillent de jouer la prudence et de privilégier l’envoi
de SMS, les oreillettes et les e-mails.
Notes