Utilisation du téléphone portable et tumeurs cérébrales :
taux d'incidence et revues scientifiques
L’étude française de cas-témoins par Coureau1 et al. sur l'utilisation du téléphone
portable et les tumeurs cérébrales doit être considérée dans le contexte de l'ensemble
des données disponibles et comparée aux données d'incidence mondiale de tumeurs du
cerveau.
Surtout, les auteurs ont constaté :
« Aucune corrélation statistiquement significative n'a été observée dans
l'ensemble pour ceux qui utilisaient régulièrement des téléphones portables (défini
comme au moins une fois par semaine pendant plus de 6 mois) par rapport aux
non-utilisateurs. »
L’étude a seulement montré un effet en association avec « les plus grands utilisateurs en
considérant la durée cumulative sur toute une vie (≥896 h) ». Toutefois, le nombre de
sujets dans cette catégorie était petit et les auteurs eux-mêmes ont averti avoir « trouvé
une indication de biais de rappel en ce qui concerne les données d'exposition ». Dans un
communiqué de presse2 les auteurs ont également indiqué :
«… il est important de souligner qu’il s’agit d’une association et non d’un lien de
cause à effet. Cela ne signifie donc pas qu’une personne utilisant massivement
son téléphone portable développera une tumeur au cerveau. »
Il est également utile de noter que le Rapport final du programme de recherche en santé
et télécommunications mobiles (MTHR) 3 récemment publié au Royaume-Uni conclut en
ce qui concerne les études épidémiologiques de cancer :
« Pris dans son ensemble, les études présentées dans cette section et celles de la
Section 2 du rapport MTHR 2007 ne suggèrent pas que l'exposition aux signaux
des téléphones mobiles soit associée à un risque accru de cancer. Compte tenu de
la courte durée pendant laquelle l'utilisation du téléphone portable a été
généralisée, aucune de ces études n'a pu correctement étudier le risque lié à
l'utilisation du téléphone à long terme. »
De même, l'examen de 2013 publié par les autorités de sûreté de rayonnement Nordic4 a
conclu :
« Depuis 2011, un certain nombre d'études épidémiologiques sur l'utilisation du
téléphone portable et les risques de tumeurs cérébrales et d'autres tumeurs de la
tête ont été publiées. L'ensemble des données sur les tumeurs cérébrales et
l'utilisation du téléphone mobile n'indiquent pas d'effet sur le risque de tumeur. »
1 Coureau G et. al., Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study. Occup Environ Med. 2014
May 9;[Epub ahead of print]. http://dx.doi.org/10.1136/oemed-2013-101754
2 Press Release, Institute national de la santé et de la recherche médicale, Utilisation massive du téléphone portable &
tumeurs cérébrales, 13 May 2014
http://presse-inserm.fr/utilisation-massive-du-telephone-portable-tumeurs-cerebrales/12519/
3 MTHR Programme Management Committee, Mobile Telecommunications and Health Research Programme – Report
2012, 11 February 2014, available from http://www.mthr.org.uk/documents/MTHRreport2012.pdf
4 http://www.nrpa.no/dav/1ce2548717.pdf