TO/TC, de TDAH, de traits antisociaux) contribuaient de manière interactive
ou indépendante à identifier des groupes d’élèves distincts quant à leur
trajectoire évolutive, ni s’ils interagissaient avec des caractéristiques
cognitives, sociales et familiales des élèves pour faire varier la persistance
des difficultés.
Afin d’approfondir les liens entre
ces différents facteurs, l’équipe de
Michèle Déry a réalisé une recherche
longitudinale sur l’adaptation scolaire
et sociale et le parcours dans les servi-
ces de trois cohortes d’élèves du primai-
re, suivies tous les deux ans, sur une
période de six ans. Ces cohortes étaient
composées de 324 élèves (260 garçons
et 64 filles) des trois cycles du primaire qui, au début de l’étude, recevaient
tous des services scolaires complémentaires pour des difficultés de com-
portement. Ils ont été recrutés en 1999, 2000 et 2001. Une quatrième
cohorte, composée exclusivement de filles en difficulté de comportement
(n = 38), a été recrutée en 2004 pour avoir un meilleur aperçu des difficultés
présentées par les filles. Enfin, un groupe témoin recruté en 2002 et composé
d’élèves sans difficulté de comportement a participé à l’étude. L’un des
apports majeurs de ces travaux menés dans le cadre d’une action concertée
sur la persévérance et la réussite scolaires du Fonds québécois de la recherche
sur la société et la culture en collaboration avec le ministère de l’Éducation,
du Loisir et du Sport est d’avoir réussi à distinguer les groupes d’élèves
selon la sévérité et l’évolution de leurs difficultés.
Gravité des difficultés
En analysant l’évolution de ces élèves, l’équipe de Michèle Déry a
constaté que les élèves dont l’évolution des difficultés de comportement
est la plus négative sont ceux qui ont un TO/TC avec la présence simultanée
d’un TDAH et de traits antisociaux (20 % de l’échantillon). « Non seulement
les difficultés de ces élèves ont-elles persisté dans le temps, mais leur
nombre a même augmenté à la fin de l’étude », a noté Michèle Déry, et ce,
malgré les services d’aide reçus. Ces élèves se distinguent aussi par de
moins bonnes habiletés cognitives (impulsivité, rigidité cognitive, difficulté
d’organisation) et un environnement familial antisocial (notamment des
démêlés avec la justice), et ils vivent de l’isolement social. Sur une période
de six ans, un pourcentage de plus en plus élevé de ces jeunes fréquentait
Les élèves dont l’évolution
des difficultés de comportement
est la plus négative sont ceux
qui ont un TO/TC avec la
présence simultanée d’un
TDAH et de traits antisociaux.