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La gouvernance d’Internet doit-elle rester le jeu des acteurs privés?
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L’internet que nous utilisons aujourd’hui remonte aux années 90, alors exploité et développé
par des sociétés pionnières du secteur privé, à l’image de Yahoo, d’AOL ou encore de Netscape. Le
développement des moteurs de recherche, puis plus globalement de la grande majorité des sites
web qui existent en ligne sont l’apanage de ces grandes entreprises informatiques, à tel point que
certaines d’entre elles (Google, Facebook) sont aujourd’hui de véritables empires.
Même si nous leur devons la liberté de l’internet et l’essor de l’économie du web qui s’en suit,
est-il réellement légitime de laisser ces entreprises gouverner l’ensemble du secteur ou doit-on parvenir à un accord international de coopération entre secteur public et secteur privé ? Lors d’une session spéciale portant sur les questions de politiques de gouvernance de l’internet, qui s’est déroulée
en juin 2014 à Paris, le Comité de l’OCDE de la Politique de l’Economie Numérique (CPEN) a rappelé la nécessité d’engager une grande variété d’acteurs et d’intervenants dans le développement des
politiques qui gouvernent le web.
Ainsi, l’OCDE s’est montrée en faveur d’une coopération entre gouvernements, sociétés privées, société civile et communauté de l’internet afin de parvenir à des accords pour continuer à
concilier ouverture de l’internet et sécurité. Face aux problèmes, entre autres, de vie privée et de
propriété intellectuelle, et alors que l’économie toute entière dépend particulièrement de la
confiance et des nouvelles technologies qu’offre l’ère du numérique, peut-on aujourd’hui se fier à
l’internet actuel, si dépendant des acteurs privés ?
Comment stimuler l’économie digitale afin que tous puissent en bénéficier de la manière la plus optimale possible?
L’internet, par son essor, a su devenir indispensable à l’ensemble de l’économie mondiale, à la
fois dans le secteur industriel que dans le secteur des services. En 2016, l’activité économique basée
sur l’internet atteindra le chiffre de 4200 milliards de dollars, uniquement au sein des pays du G20. Incontestable source de productivité, d’emplois et de croissance économique, l’internet n’est pourtant
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pas accessible à tous de la même manière, à tel point qu’on observe une véritable « fracture
numérique ». Selon un rapport publié en 2014 par la fondation World Wide Web, intitulé « le
web et l’inégalité mondiale croissante », la part de la population mondiale n’ayant pas accès
au web est d’environ 60%.
Ainsi, alors qu’il pourrait être un des facteurs du phénomène de rattrapage économique pour certains pays en voie de développement, l’internet apparaît au contraire
comme un autre élément d’inégalité entre les pays. Quelles solutions peuvent-elles alors
être adoptées pour que tous puissent bénéficier de l’économie digitale de manière équitable ? Il apparaît en effet urgent de promouvoir des politiques qui permettraient aux régions sous-représentées de disposer d’un accès à l’internet similaire à d’autres pays, dans
l’optique d’assurer pour ces pays une croissance économique dynamique et durable.
Le modèle de l’économie numérique est-il le modèle économique de demain?
Les nouvelles technologies, dont celles qui sont en lien avec l’internet, se font de
plus en plus présentes dans le secteur économique. A l’image du projet de loi en France
du Ministre de l’Economie Emmanuel Macron, visant à favoriser les « nouvelles opportunités économiques » apportées par la révolution numérique, on observe actuellement, et
dans de nombreux pays, une véritable prise en compte de l’importance de la question du
numérique pour acquérir de nouveaux marchés. A l’image du label « French Tech », les
start-ups, véritables créatrices d’innovation, sont en plein essor et sont encouragés par les
gouvernements, qui sont par ailleurs de plus en plus nombreux à intégrer le mot « numérique » dans la dénomination officielle de leur ministère de l’économie.
Quant à la Silicon Valley, elle n’a jamais été aussi puissante et influente qu’aujourd’hui. L’économie numérique, qui intéresse tant les élites politiques, est-elle le nouveau
virage à négocier afin de ré-dynamiser l’économie dans son ensemble ? Même dans
l’enseignement, les cours d’économie digitale foisonnent, l’entrepreneur français Xavier
Niel ayant même créé sa propre école d’informatique (l’école 42). A condition d’en définir
les enjeux et de poser un cadre concret à l’activité numérique, se pourrait-il que l’économie numérique représente le modèle économique de demain ?
Personnages
• Klaus Schwab (Allemagne), Président du Forum Économique Mondial.
• Sundar Pichai (Inde), PDG Google.
• Mark Zuckerberg (Etats-Unis), PDG Facebook.
• Virgilio Almeida (Brésil) Secrétaire aux politiques IT du
Ministère brésilien de la Science, Technologie et Innovation (MCTI).
• Xavier Niel (France), Vice-président du groupe Iliad.
• José Angel Gurria (Mexique), Secrétaire général de
l'OCDE.
• Axelle Lemaire (France), Secrétaire d'État chargée du
Numérique.
• Tim Cook (Etats-Unis), PDG d'Apple.
• Jim Yong Kim (Etats-Unis), Président de la Banque
Mondiale.
• Wu Hongbo (Chine), Sous-secrétaire général de l'ONU
pour les affaires économiques et sociales.
• Benoit Thieulin (France), Président du Conseil National
du Numérique
.
• Bill Gates (Etats-Unis), Fondateur de Microsoft.
• Alicia Bárcena Ibarra (Mexique), Secrétaire générale
de la CEPAL.
• Victor Calvo-Sotelo (Espagne), Secrétaire d'État aux
télécommunications et pour la Société de l’Information.
• Benjamin Bayart (France), porte-parole de French
Data Network.
• Julian Assange (Australie), Fondateur et rédacteur en
chef de WikiLeaks
.
• Edward Snowden (Etats-Unis), Ex-membre de la CIA et
de la NSA, révélateur des scandales de surveillance de
masse.
• Axel Kicillof (Argentine), Ministre de l’Economie et des
Finances Publiques.
• Lou Kiwei (Chine), Ministre des Finances.
• Christine Lagarde (France), Directrice Générale du
FMI.
• Jack Lew (Etats-Unis), Secretary of the Treasury.
• Sigmar Gabriel (Allemagne), Ministre des Affaires
économiques et de l’Energie.
• Emmanuel Macron (France), Ministre de l’Economie,
de l’Industrie et du Numérique .
• Luis Alberto Moreno (Colombie), Président de la BID.
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