i
SOMMAIRE
Mots-clés : décroissance, société de consommation, Serge Latouche, Paul Ariès, croissance
économique, développement durable
Il ne fait plus de doute aujourd’hui que les problèmes environnementaux se multiplient et que les
réponses se font attendre. La croissance économique, un impératif pour perpétuer le mode de vie
actuel, est en effet stimulée par l’essor de la production et de la consommation, au prix de multiples
pressions sur les écosystèmes. La consommation n’est plus une activité parmi tant d’autres, mais
bien un élément structurant de première importance que l’expression « société de consommation »
traduit bien. Par ailleurs, le développement durable, qui propose d’intégrer les préoccupations
environnementales et sociales à l’économie, ne semble pas tenir ces promesses, du moins en ce qui
concerne l’environnement, comme en témoignent les nombreux rapports mettant en évidence la
constante dégradation de la situation. Les causes de cette dégradation, intimement liées à
l’organisation complexe de la société, peuvent-elles trouver des solutions grâce à de simples
ajustements? Est-il temps d’envisager de nouveaux paradigmes? La décroissance est un de ces
courants de pensée qui proposent de redessiner en profondeur le cadre de vie pour trouver des
réponses durables non seulement à la crise environnementale, mais aussi aux crises socio-
économiques de plus en plus perceptibles.
Cet essai a pour objectif d’évaluer l’impact environnemental des solutions apportées par les
objecteurs de croissance et d’en mesurer la portée réelle. La décroissance étant un mouvement aux
voix multiples, donc aux solutions tout aussi variées, ce travail se penche plus spécifiquement sur
les propositions de deux auteurs centraux, soit Serge Latouche et Paul Ariès. Au terme de l’analyse,
il apparaît clairement que les propositions faites par ceux-ci permettent de diminuer l’impact des
actions humaines sur l’environnement non pas en limitant la consommation, mais en changeant la
nature de celle-ci, en modifiant le rapport au temps et à l’espace. Par contre, une question demeure :
est-ce une utopie de penser que la décroissance sera comprise et acceptée par une majorité?
Peut-être bien, mais cela ne semble pas plus utopique que de penser que notre mode de vie peut se
perpétuer sans entraîner de graves conséquences sur l’environnement et par le fait même, sur la vie
humaine. Ainsi, cet essai, en faisant ressortir les bien-fondés de la décroissance du point de vue
environnemental, pose tout de même un regard nuancé sur la portée réelle d’un mouvement aussi
radical et sur les risques qui y sont inhérents.