De façon générale, même si l’Union européenne reste un pôle de
richesse et de force économique considérable, en son sein, les niveaux de
développement sont très inégaux: les disparités économiques et sociales
restent substantielles et ont même augmenté à la suite des récents
élargissements. Ainsi, avant 2004, la région la plus pauvre atteignait les deux
tiers (67 %) du produit intérieur brut moyen par habitant de l’Union. Après
l’adhésion des dix nouveaux États membres, le PIB de la région la plus pauvre
représentait moins du tiers (28 %) de la moyenne de l’UE. Un constat similaire
est de mise: 43 % de la production économique de l’UE est générée par à
peine 14 % du territoire de l’Union. Ce territoire privilégié est le pentagone
géographique de production à forte valeur ajoutée que délimitent les villes
de Londres, Hambourg, Munich, Milan et Paris, un territoire qui renferme
environ un tiers de la population de l’UE. Le Luxembourg, État membre
le plus riche en termes de revenu par habitant, est aujourd’hui sept fois
plus riche que l’État membre le plus pauvre, la Roumanie. Au niveau
régional, les diérences sont encore plus frappantes. Cette situation
n’est pas si éloignée des tendances observées en Chine et en Inde.
Dans ces deux pays, la région présentant le PIB par habitant le
plus élevé atteint de ce point de vue un niveau sept fois plus
élevé que la région la moins avancée. En Chine, plus de 60 %
du PIB sont générés dans une partie représentant à peine 4 %
du territoire.
La politique de développement régional de l’Europe repose sur le
principe politique selon lequel les pays et régions les plus riches ont
besoin de rester solidaires des plus pauvres, mais aussi sur le principe
économique selon lequel les niveaux de production plus faibles des
États membres et régions plus pauvres ou de ceux enregistrant les taux de
chômage les plus élevés constituent une perte de potentiel et d’opportunités
pour l’ensemble de l’Union. Le fait d’investir dans des infrastructures modernes
et des entreprises innovantes, dans un enseignement et une formation plus
ecaces au prot des habitants des régions plus faibles, entraîne l’ouverture
de marchés de grande valeur et étend le potentiel économique de tous les
États membres. En même temps, la politique de cohésion aide à soutenir le
consensus à l’origine des grands accomplissements historiques de l’Union,
notamment la création d’un Marché unique et l’introduction d’une monnaie
unique, l’euro, qui est maintenant utilisée aujourd’hui (en 2009) par 16 États
membres.
Le développement régional est un processus nécessitant des institutions
ecaces, une coopération étroite entre les gouvernements, les associations
d’entreprises et les groupes sociaux à tous les niveaux. La politique régionale
européenne entend transformer les problèmes en opportunités.
En Europe, les eorts de développement régional se concrétisent de façon
remarquable, comme l’illustrent la modernisation et le développement
des réseaux de transport. Aujourd’hui, ces réseaux facilitent l’accès à toutes
les régions en montrant un exemple de mobilité durable, ecace et sûre.
En situant ces investissements dans le contexte des eorts plus larges de
promotion du développement économique et de la compétitivité, la politique
régionale de l’UE veut faire en sorte que ces réseaux de transport donnent
aux régions des possibilités d’exporter et non pas seulement d’importer.
C’est pourquoi les programmes de développement de la politique de
cohésion sont toujours des programmes intégrés. Des percées importantes
ont également été accomplies dans les programmes environnementaux,
qui exploitent des technologies innovantes et ecaces pour stimuler la
croissance économique, mais aussi pour préserver la nature et prévenir les
dommages écologiques irréversibles.
Les principes du développement régional, mis à l’épreuve pendant de
nombreuses années et constamment anés, se traduisent par un ensemble
de politiques diversiées qui s’appliquent aux dés économiques et sociaux
ainsi qu’aux objectifs environnementaux. Le succès de cette approche se
fonde sur les partenariats formés aux quatre coins de l’UE, sur la planication
et la bonne gouvernance. Une fois ces principes mis en place, les programmes
de développement peuvent être gérés de façon décentralisée.
C’est cette expérience qui ore une base propice aux discussions avec
d’autres parties du monde qui relèvent des dés similaires.
Introduction
Mme la commissaire Hübner et M. Geddel Vieira Lima, ministre brésilien
de l’intégration régionale, signent le protocole d’accord entre la
Commission européenne et le Brésil sur la coopération dans le
domaine de la politique régionale, Brasilia, 29 novembre 2007.