CERCAM Fiches de synthèse AGRICULTURE Cas de : 1. Sénégal 2. Cote d’Ivoire 3. Gabon 4. Mali Mars 2014 1- Secteur agricole au Sénégal Foncier Le foncier sénégalais appartient à 95 % au domaine national qui, par nature, n’est pas susceptible d’appropriation privée. Ainsi les agriculteurs occupant le domaine national affectataires d’une terre dispose d’un « droit d’usage » qui lui permet d’exploiter la terre avec « stabilité et sécurité ». En effet, le but recherché par le législateur de 1964 est essentiellement de libérer le paysan sénégalais de la main mise « des maîtres de terres », et sans se substituer à l’Etat colonial, de lui assurer un accès gratuit à la terre et de le sécuriser tant que le paysan en assure la mise en valeur. Le simple occupant du domaine national bénéficie d’une garantie légale tirée des dispositions de l’article 15 de la loi 64-46 du 17 Juin 1964 qui dispose que « les personnes occupant et exploitant personnellement des terres dépendant du domaine national à la date d’entrée en vigueur de la présente loi continueront à les occuper et à les exploiter ». Ce système, géré par l’Etat et les communes, pose des difficultés d’accès et de mobilité du foncier agricole et des contraintes au financement bancaire, et ce en l’absence d’un système de cadastre et d’une réglementation moderne en matière d’appropriation et d’exploitation des terres. Agriculture · Selon le FAO, la population rurale au Sénégal a atteint 58,6% de la population totale du pays (2013). · Selon les statistiques de la FAO, la Superficie agricole Utile du Sénégal est estimée en 2011 à un potentiel de 9,5 millions d’ha sur une superficie totale des terres d’environ 19 millions d’ha. · Les terres réellement cultivables ne représentent que 3,8 millions d'hectares. Les surfaces moyennes cultivées annuellement sont de l'ordre de 2,5 millions d'hectares dont 98 % en pluvial et 2 % en irrigué · L’agriculture sénégalaise est essentiellement pluviale et saisonnière avec seulement 137.000 ha en 2012 des terres irriguées. Elle repose à la fois sur des cultures de rente (arachide, coton) et sur des cultures vivrières de subsistance (mil, sorgho, maïs). · Le Sénégal est un importateur net de produits alimentaires, en particulier le riz blanchi (918.365 tonnes en 2012 correspondant à une valeur de 400 millions de dollars) et le blé, dont la quantité importée a atteint en 2012 selon les statistiques de la FAO 502.672 tonnes (189 millions de dollars). 2 · Le secteur agricole emploie environ 70 % de la population sénégalaise. Cependant la part du secteur primaire dans le Produit intérieur brut (PIB) ne cesse de décroître. La diminution de la pluviométrie et la crise du secteur de l'arachide, principale culture de rente du pays, ont réduit la contribution de l'agriculture à moins de 13,9 % du PIB total soit une valeur de 2 milliards de dollars (2012). · L’agriculture sénégalaise est largement dominée par des exploitations de très petite taille de type familiale qui constituent la quasi-totalité des activités agricoles villageoises. A côté d’une agriculture familiale polyvalente émerge une agriculture de type commercial basée sur une logique d’investissement et de recherche de rentabilité des capitaux mis en œuvre. Ces exploitations sont présentes dans la zone périurbaine de Dakar et la zone des Niayes où elles se consacrent à l’horticulture et à l’élevage intensif. · Les arachides non décortiqués (principale culture au Sénégal) sont cultivées sur une superficie totale atteignant en 2012 environ 708.986 ha. Selon les statistiques du FAO, la production d'arachides non décortiquées est estimée à 672 803 tonnes en 2012 soit l’équivalent d’une valeur de 285 millions de dollars. Les exportations d'huile d'arachide sénégalaise (premier produit agricole exporté) ont atteint en 2012 une quantité équivalente à 58.263 tonnes (79 millions de dollars). · Le riz et Paddy est la 2ème culture produite au Sénégal, atteignant en 2012 une production de 630.654 tonnes correspondant à une valeur de 173 millions de dollars. · A côté de l’arachide et du riz, le Manioc (189.000 tonnes en 2012) et les Mils (663.000 tonnes en 2012) occupent une place importante dans la production agricole sénégalaise. · La production du coton et fibre a atteint en 2012 une quantité totale de 13.600 tonnes (19 millions de dollars). Elevage : · L’effectif du cheptel en 2012 est d’environ 3.378.000 de bovins, 5.038.116 de caprins et 5,8 millions d’ovins. Le nombre de poules a atteint en 2012 un total de 44.393.441 poules. · La production de la viande bovine a atteint en 2012 environ 61.541 tonnes (principale production d’élevage) contre une production de viande de volailles de 56.684 tonnes. Le volume produit de la viande caprine est d’environ 15.000 tonnes seulement. · En 2012, la production du lait entier frais de vache a atteint 173.630 tonnes (54 millions de dollars). · Au Sénégal, la consommation du lait est principalement basée sur l'utilisation de lait en poudre importé 3 La pêche : · La pêche joue un rôle stratégique dans l’économie du Sénégal à travers sa contribution importante au PIB, l’apport en devises, le nombre important d’emplois générés. · Les produits de la pêche constituent une des principales ressources d’exportation. Le volume global des exportations croît de manière continue, vers des destinations diverses notamment les autres zones de l’Afrique, en Europe, et vers les Amériques. · Le secteur de la pêche artisanale est particulièrement important en termes d’emplois et de production. · La production de captures (en particulier le thon) a atteint en 2012 une quantité globale de 445.000 tonnes. · Quant à la production l’équivalent de 704 tonnes. de l’aquaculture, elle a atteint en 2013 Industrie agroalimentaires au Sénégal A. Indicateurs macro- économiques de l’activité agro – alimentaire au Sénégal : Le tableau suivant présente l’importance de l’activité agro-alimentaire au Sénégal : Production Chiffre d’Affaires Valeur (en milliers d’Euros) Poids de l’industrie agro -alimentaire Poids des autres activités industrielles 1.458.670 1.545.831 Valeur Ajoutée 256.157 36% 36% 46% 64% 64% 54% Source : observatoire de l’industrie du Sénégal L’industrie agroalimentaire sénégalaise est la deuxième en Afrique de l’ouest après celle de la Côte d’Ivoire. Sa production a atteint en 2011 une valeur de 1 ,4 milliards d’euros, contre un chiffre d’affaires de 1,5 milliards d’euros. Ces chiffres sont encore très modestes à cause de la dominance des unités traditionnelles de transformation. Le nombre d’entreprises opérant dans le secteur agroalimentaire est environ 274 entreprises. B. Indicateurs macro-économiques par secteur : Le tableau ci-dessous indique le chiffre d’affaires et de la valeur ajoutée des secteurs de l’industrie agro-alimentaire sénégalais : 4 Secteurs Transformation des fruits et légumes Industrie de travail des grains et des farines Boulangerie, Pâtisserie et Pâtes Alimentaires Industrie des Oléagineux Industries du Lait Industries des Boissons Industries de Production de Viande et Poisson Industries diverses Chiffres d’Affaires Dont Vente Produit fabriqués Dont Chiffres d’Affaires à l'exportation Valeur Ajoutée % Chiffres d’Affaires globale % Valeur ajoutée globale 415.024 326.684 0 92.998 31% 26% 219.175 208.294 0 179.379 17% 50% 119.128 93.620 85 12.093 9% 3% 203.228 159.405 0 22.012 15% 6% 75.126 64.132 0 16.837 6% 5% 114.545 20.179 13 14.944 9% 4% 87.414 80.829 0 9290 7% 3% 87.516 82.535 0 8569 7% 2% Valeurs en milliers d’euros Source : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) du Sénégal L’industrie de transformation des fruits et légumes occupe la première place avec 31% du chiffre d’affaires globale (415 millions d’euros) suivie par l’industrie de travail des grains et des farines qui s’accapare 17% du chiffre d’affaires soit une valeur de 219 millions d’euros. L’industrie des oléagineux est classée en troisième position avec 15% du C.A équivalent à 203 millions d’euros. La contribution des autres industries dans le chiffre d’affaires globale oscille entre 6 et 9%. 5