
lestérolémie, tabagisme, arythmie cardiaque, sédentarité,
syndrome d’apnée du sommeil), surpoids ;
– des explications sur le handicap moteur, sensitif, visuel,
les troubles des fonctions supérieures, l’aphasie, l’alexie, la
négligence... sur l’adaptation de l’environnement et sur les
résultats attendus de la rééducation ;
– l’analyse et l’explication des ordonnances de sortie : trai-
tement antihypertenseur, hypocholestérolémiant, antipla-
quettaire ou anticoagulant... et surveillance de ce traite-
ment. L’évaluation du patient concernant ses capacités à
comprendre l’ordonnance, et à prendre seul le traitement
est absolument nécessaire ;
– la description des symptômes qui doivent alerter car
évoquant une récidive ou une complication. Le patient et
son entourage doivent être informés sur les différents symp-
tômes de l’AVC et de l’AIT (et de la conduite à tenir s’ils
surviennent), et prévenus de la possibilité de chutes, de
survenue d’un syndrome dépressif, de douleurs, de majora-
tion de la spasticité... qui peuvent aggraver le handicap et
qui justifient une évaluation par le médecin traitant ou le
neurologue.
Quand et comment
mettre en œuvre cette éducation ?
L’éducation du patient et de son entourage doit débuter le
plus rapidement possible et ce, dès l’hospitalisation. Toute-
fois à la phase aiguë, il est souvent difficile pour le patient
venant de présenter un AVC de retenir l’ensemble des
informations qui lui sont délivrées. Aussi, les effets bénéfi-
ques de l’éducation du patient et de sa famille commencée
durant l’hospitalisation s’atténuent rapidement si cette for-
mation ne se poursuit pas après la sortie de l’hôpital.
L’éducation pour être efficace doit être débutée individuel-
lement pour chaque patient, en tenant compte du type
d’AVC, du handicap (le moyen d’informer sera différent si
le patient a des troubles phasiques), et de ses caractéristi-
ques psychosociales et culturelles.
Elle doit ensuite être relayée, soit par des formations indivi-
duelles réalisées par les intervenants au domicile et par des
contacts téléphoniques réguliers, soit par des formations
collectives, et par des documents écrits tels que les « 101
questions réponses sur l’AVC ».
Cette éducation ne doit pas concerner le patient unique-
ment, mais doit intéresser également son entourage.
Qui effectue cette éducation ?
Tous les professionnels de santé doivent participer à cette
éducation, les médecins, les infirmiers, mais également les
orthophonistes, les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes,
les psychologues. Ceci est le cas dans les unités neurovas-
culaires où tout le personnel est spécialisé dans la prise en
charge des AVC. L’éducation se fait pendant toutes les
interventions des soignants que ce soit lors des visites des
médecins, lors de la toilette (par exemple : apprendre à se
laver avec un seul bras), des soins, de la prise des médica-
ments, des séances de rééducation... Quelques centres neu-
rovasculaires en France ont formé des infirmières qui pré-
parent avec le patient et son entourage la sortie du service
de neurologie et qui assurent un suivi téléphonique au
domicile : état général, handicap, complications, suivi du
traitement [3, 4]. Dans les services de rééducation, l’éduca-
tion du patient doit également se poursuivre [5].
Les associations de patients, telle France AVC, ont égale-
ment un rôle important dans l’enseignement du patient
AVC, ce lors des réunions de patients et par la diffusion de
documents explicatifs.
Expérience au sein du service
de neurologie de l’hôpital Lariboisière
Une infirmière de notre service de neurologie s’est impli-
quée dans l’éducation et le suivi du patient AVC. Elle
intervient auprès des malades en deux temps.
1) À l’hôpital, par l’éducation du malade et de sa famille,
concernant le type d’AVC, les facteurs de risque vasculaire,
par la préparation de la sortie du patient avec entre autres
l’analyse et l’explication de l’ordonnance de sortie, et la
remise de documents et informations sur l’association de
patients.
2) À domicile, par un suivi téléphonique régulier.
« L’infirmière-AVC » appelle régulièrement le patient pour
évaluer son état général, psychologique, son handicap me-
suré par les scores de Barthel et de Rankin. Elle s’assure
aussi que le patient se conforme à l’ordonnance et que les
facteurs de risque vasculaire sont correctement pris en
charge. Elle transmet ensuite ses conclusions au neurolo-
gue et au médecin traitant [3].
On peut donc décrire, comme au Canada, un véritable profil
de « Stroke Nurse » qui a un rôle défini en partenariat avec
le médecin à la fois à la phase aiguë et après le retour à
domicile.
Cette éducation est-elle efficace ?
Sit et al. ont montré l’efficacité d’un programme d’éduca-
tion mené par des infirmiers auprès de patients ayant pré-
senté un infarctus cérébral mineur. Par rapport au groupe
contrôle, le groupe ayant été enseigné a une meilleure
STV, vol. 19, n° 9, novembre 2007 493
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