42 J – Fonds ligne de démarcation
Introduction
Sous la cote 42 J ont été regroupés plusieurs fonds relatifs à la Seconde Guerre Mondiale
donnés aux Archives départementales d’Indre-et-Loire à l’initiative ou grâce à l’action du
colonel de Mollans. Ayant mené des recherches approfondies sur la ligne de démarcation en
Indre-et-Loire, il a lui-même baptisé cet ensemble « Fonds Ligne de démarcation ».
Fonds Goupille
Ce fonds est essentiellement constitué des documents rassemblés par le docteur Goupille
pendant la seconde guerre mondiale, témoignant de ses activités de résistant dans la région
de La Haye-Descartes ainsi que du contexte social, politique et économique de cette
période. Ayant été déporté avec l’ensemble de sa famille, le docteur Goupille nous livre
également le témoignage de sa captivité et de son retour.
Monsieur Goupille s’établit docteur vétérinaire à la Haye-Descartes en 1922. Marié, père de
4 enfants (Elisabeth, Jean, Pierre et Louis), il fut surpris par l’invasion de mai 1940. Après
avoir tenté de la fuir (court séjour à l’Ile d’Oléron), toute la famille revient s’installer à la Haye-
Descartes, situé à 20 km au nord de la ligne de démarcation. Réalisant rapidement que cette
ligne n’était pas infranchissable, le docteur Goupille fit passer des soldats algériens ou
marocains dès octobre 1940.
A la fin de l’année, la ligne fut déplacée vers le nord, à quelques centaines de mètres
seulement de la Haye-Descartes. Muni du laissez-passer, qui lui avait été attribué pour des
raisons professionnelles, Monsieur Goupille aidé de sa famille et de ses proches, fit passer
bénévolement courrier et personnes en grand nombre. Parmi celles-ci des membres de
réseaux, des agents de renseignements, des prisonniers évadés,…
Le docteur Goupille se fait prendre par des douaniers le 19 janvier 1942 alors qu’il
transportait une trentaine de lettres. Heureusement, les plus subversives furent retirées
secrètement du dossier judiciaire et le docteur ne fut condamné qu’à quatre semaines de
prison, mais son laissez-passer lui fut retiré peu après. Il vint donc s’installer au Grand-
Pressigny, en zone libre, où il continua néanmoins avec sa femme, les passages.
A partir de mai 1943, il organise des équipes de parachutages. Mais la Gestapo met un
terme à toutes ces activités en janvier 1944 en procédant à de nombreuses arrestations
dans tout le canton de la Haye-Descartes.
Le docteur Goupille, sa femme, leurs 4 enfants, Odette Métais (la bonne, participant aux
actions de Résistance), Simone Goupille (la sœur du docteur) et de nombreux proches
furent arrêtés et déportés.
Par miracle, toute la famille survécut à l’horreur des camps. Le docteur Goupille revint
s’installer à la Haye-Descartes où il poursuivit ses activités professionnelles. IL se consacra
également à écrire ses mémoires ainsi que l’histoire de la région de la Haye-Descartes,
notamment pendant la guerre.
Sa fille et son fils, Pierre ont donné aux Archives départementales les documents que leur
père avait conservés et dont nous proposons le classement ci-dessous. Etant donné son
caractère très personnel, ce fond n’est communicable qu’après autorisation du Directeur des
Archives départementales et moyennant l’engagement de ne pas faire état d’informations
susceptibles de nuire aux personnes citées dans les documents.