Herbart Johann Friedrich Herbart (1776-1841) Nous renvoyons à trois ouvrages fondamentaux et récents pour l’établissement de la bibliographie et son analyse : R. Koschnitzke, Herbart und Herbartschule, Aalen, Scientia Verlag, 1988 et R. Pettoello, Idealismo e realismo : la formazione filosofica di J.F. Herbart, Firenze, Nova Italia Editrice, 1986, pp. 253-288 ; Introduzione a Herbart, Bari, Editori Laterza, 1988, pp. 129-184. Herbart et son école : aperçu historique Biographie L'école herbartienne Œuvre d'Herbart Editions complètes Editions partielles Traductions L'école herbartienne Littérature critique Herbart et son école : aperçu historique Biographie Johann Friedrich Herbart naît le 4 Mai 1776 à Oldenburg. Il est le fils unique de Thomas Gerhardt Herbart et de Lucie Margarete Schütte. Il montre des dispositions peu communes pour l’étude dès son plus jeune âge. Pendant sa scolarité au Gymnasium de Oldenburg, il fréquente déjà les philosophies de Wolff et de Kant. Il manifeste aussi un réel talent pour la musique (il a étudié quatre instruments différents) qui sera cultivé toute sa vie et influencera sa philosophie esthétique et sa psychologie. En 1794, il quitte Oldenburg pour l’université de Iéna. A cette époque, Iéna est le grand centre de diffusion de la pensée kantienne. K.L. Reinhold vient de quitter l’université quand arrive Herbart, mais son remplaçant n’est pas des moindres : il s’agit de J.G. Fichte. Herbart devient vite son premier élève. S’il renonce à une carrière dans le droit au profit de la philosophie, il reste que cette première préoccupation se retrouvera dans ses études sur le droit naturel et la doctrine de l’Etat. La rencontre avec Fichte est déterminante, notamment en ce qui concerne la conception du Je chez Herbart, mais se solde en 1796 par une rupture difficile, de même qu’avec Schelling. D’autres influences s’établissent pendant cette période : Herbart lit les œuvres de Jacobi, des Eléates, de Parménide et de Platon. Son parcours intellectuel ne se fait pas sans heurts et il souffre alors de troubles dépressifs. Il est membre de la Société des Hommes Libres (Gesellschaft der freien Männer), cercle littéraire, auquel appartient Fichte aussi, qui s’intéresse tout autant à la poésie de Schiller et de Goethe qu’à la révolution française et à la philosophie kantienne. Au début de 1797, il part en Suisse, dans la famille du Landvogt d’Interlaken, K.F. Steiger, comme précepteur. Ces années sont très riches pour Herbart, qui rencontre J.H. Pestalozzi dans l’été. Il travaille donc beaucoup la pédagogie, comme le montre la publication de sa Pédagogie générale (Allgemeine Pädagogik) mais ne néglige pas la philosophie, comme le montre la rédaction d’un texte sur la doctrine du savoir en 1798 (Erste problematische Entwurf der Wissenlehre). Il est obligé de quitter la Suisse en janvier 1800 et rentre en Allemagne. Pendant deux ans, il va habiter chez un ami à Brême. C’est une période où il développe ses activités de pédagogue, en Herbart particulier lors de la rénovation du lycée de la ville, pour laquelle il fait ses propositions ( Ideen zu einem pädagogischen Lehrplan für hohere Studien). Il discute les œuvres de Pestalozzi. En Mai 1802, il part à l’université de Göttingen, où à l’automne il soutient ses deux thèses (Promotion et Habilitation). Il publie aussi Pestalozzi’s Idee eines ABC der Anschauung. Il complète son travail dans la réédition de 1804 par un texte important Über die ästhetische Darstellung der Welt, als das Hauptgeschäft der Erziehung. Enfin, il publie son Allgemeine Pädagogik en 1806. Son activité philosophique est intense, comme le montrent ses recherches sur la morale et la constitution du concept fondamental de jugement esthétique. En 1808, parait donc son Allgemeine praktische Philosophie. A partir de cette date, il se consacre plus particulièrement à la métaphysique, et publie ses Hauptpunkte der Metaphysik et ses Hauptpunkte der Logik. Il fait ses premiers cours sur la psychologie et se convainc de l’importance des mathématiques. Il connaît un grand succès dans son enseignement. Il est appelé en 1805 à l’université de Heidelberg, comme professeur titulaire (ordentlicher Professor). Il refuse et reste à Göttingen, où il est nommé professeur extraordinaire (ausserordentlicher Professor), nomination pour laquelle il écrit son De Platonici systematis fundamento commentatio. Il refuse aussi une nomination à l’université de Landshut, proposée par Jacobi. Les conditions historiques difficiles de l’époque, après la paix de Tilsit, l’encouragent à accepter la chaire de Philosophie qui se libère à Königsberg, en 1808. Herbart arrive à Königsberg en 1809. L’Etat prussien de l’époque cherchant à réformer l’école, il élargit le champ de son activité pédagogique et organise même un séminaire de pédagogie. Il est alors au sommet de sa production philosophique, comme le montre la succession rapide de ses écrits les plus significatifs, dont nous retiendrons surtout le Lehrbuch zu Psychologie en 1816, sa Psychologie als Wissenschaft, neu gegründet auf Erfahrung, Metaphysik und Mathematik en 1824-1825, sans oublier son Lehrbuch zur Einleitung in die Philosophie, qui paraît pour la première fois en 1813 mais est remanié maintes fois. Il se marie en 1811 avec la fille d’un marchand anglais, Mary Jane Drake (1791-1876). Quand J.F. Hegel meurt en 1831, il aurait aimé obtenir sa chaire à l’université de Berlin, mais il échoue. En 1833, il accepte de retourner à l’université de Göttingen. Il publie alors ses dernières recherches en psychologie, Psychologische Untersuchungen, et quelques textes concernant la philosophie pratique. Il meurt le 14 Août 1841. -- Retour en haut de page -- L'école herbatienne En Allemagne - Les disciples de Herbart L'école herbartienne s'est notamment organisée en Allemagne autour de revues, et notamment, la plus significative, Zeitschrift für exacte Philosophie im Sinne des neuern philosophischen Realismus. Il apparaît évident que cette école ne se limite pas à la première moitié du siècle mais déborde au-delà, jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle. Les grands représentants meurent quasiment tous à la fin des années 1890 (c'est le cas de Drobisch, Hartenstein, Strümpell, Allihn, Flügel mais aussi Lazarus et Steinthal). Dans la mesure où la philosophie d'Herbart s'est d'abord développée dans un contexte hostile, il est clair que l'école a une importance considérable. Elle permet aussi l'amplification du succès, une fois l'intérêt pour Herbart sur la seconde moitié du dix-neuvième siècle établi. La philosophie de Herbart s'enracine pleinement dans le dix-neuvième siècle : les premiers écrits de l'auteur datent des années 1800 et la dernière parution de la revue herbartienne, fondée par ses disciples, se situe en 1896. L'époque dans laquelle Herbart s'inscrit, n'était pas favorable à l'épanouissement de sa philosophie. Face aux grands systèmes spéculatifs, de Schelling et surtout de Hegel, il ne s'est pas imposé. C'est donc juste après la mort de Hegel et la chute de son école que se développe réellement l'herbartisme [1]. C'est pourquoi nous sommes confrontés à un certain décalage entre le rayonnement de Herbart en tant que professeur, respecté et sollicité par les grandes universités, et en tant que philosophe dont les thèses marquent son temps. Il est alors d'autant plus intéressant de s'arrêter sur ceux qui seront les artisans de la diffusion de sa philosophie, soit en la défendant et en l'expliquant, soit en la prolongeant. Les premiers herbartiens [2] sont au nombre de trois principalement : il s'agit de Moritz Wilhelm Drobisch, Ludwig Strümpell et Gustav Hartenstein. La grande caractéristique de ce début est sa localisation : ils sont tous trois à l'université de Leipzig, celle-ci devenant donc le grand foyer de l'herbartisme. M.W. Drobisch (1802-1896): il a été professeur de mathématiques et de philosophie. Sa rencontre avec Herbart date de sa jeunesse, à vingt ans, et son admiration ne faiblira pas. Il écrit, cherchant à défendre Herbart, des Beiträge zur Orientierung über Herbarts System der Philosophie (1834). Il a aussi tenté de prolonger la psychologie de Herbart à travers des oeuvres personnelles, notamment Empirische Psychologie nach naturwissenschaftlicher Methode (1842), où il expose une analyse des matériaux psychiques à partir de la seule observation, sans métaphysique ni mathématiques, afin, selon lui, de préparer et d'asseoir la "Psychologie comme science", et il a écrit aussi Erste Grundlinien der mathematischen Psychologie (1850). Il publie bien sûr toute une série d'articles (Rezensionen) sur les œuvres et la philosophie de Herbart qui sont cités dans la bibliographie. L. Strümpell (1812-1899) : de même que Drobisch, il publie de nombreux comptes-rendus sur les œuvres de Herbart, voire des ouvrages de défense comme Erlaüterungen zu Herbarts Philosophie (1834). Il a une position critique face à sa métaphysique, ce que veulent expliquer les Hauptpunkte der herbartschen Metaphysik, kritisch beleuchtet (1840), qui cherchent des moyens pour améliorer le système. Ce point de vue critique se retrouve encore en psychologie et en philosophie de la religion (Gedanken über Religion und religiöse Probleme, 1888). G. Hartenstein (1808-1890) : d'après Weiss [3], ses textes explicatifs sont très pertinents sur Herbart, notamment Die Problemen und Grundlehre der allgemeinen Metaphysik (1836) et Die Grundbegriffe der ethischen Wissenschaften (1844). Il s'est attaché comme il se doit à défendre Herbart : über die neuesten Darstellungen und Beurteilungen der Herbartschen Philosophie (1837). Nous lui devons la publication des Sämtliche Werke de Herbart en treize volumes, avec une présentation historique de chacun et des rééditions à la fin du dix-neuvième siècle qui seront l'occasion de publier des textes inédits. D'autres auteurs ont accompli un travail essentiel de diffusion de l'herbartisme : Otto Flügel (1842-1914) : très prolixe, il a écrit de nombreux articles de défense de Herbart, cités en bibliographie, mais il est surtout connu pour l'édition chronologique des œuvres complètes, établie avec le concours de Karl Kehrbach (1846-1905). Weiss le Herbart cite surtout pour son intérêt envers la philosophie religieuse [4]. Theodor Waitz (1821-1864) : il s'attache surtout à la psychologie, et veut dépasser le point de vue de Herbart et de Drobisch. Il trouve dans Herbart ses inspirations premières mais se rapproche ensuite de la physiologie de Johannes Müller, qui, d'après lui, permet de fonder la psychologie sur des faits incontestables parce que physiologiques. Il a écrit une Grundlegung der Psychologie (1846) et un Lehrbuch der Psychologie als Naturwissenschaft (1849). Il s'est aussi penché sur la sociologie, en écrivant un ouvrage fondateur selon Weiss [5], Anthropologie der Naturvölker (1859), qui prolonge le vœu herbartien d'une psychologie dépassant l'individu. Enfin, en ce qui concerne la pédagogie, Waitz est fidèle à ses autres recherches, s'attachant à découvrir de quoi prolonger le travail de Herbart (Allgemeinen Pädagogik, 1852), c'est-à-dire à fonder la pédagogie sur le psychologie. Il développe l'influence de Herbart sur un autre lieu, à Marburg. Tuisco Ziller (1817-1882) : il s'est consacré essentiellement à la pédagogie et a exercé dans ce domaine une influence considérable, sans toutefois négliger le domaine théorique, participant, nous allons le voir ensuite, à la création d'une revue d'étude sur Herbart. Il en reprend fidèlement la pensée. Il faut citer entre autres Einleitung in die allgemeine Pädagogik (1856) et Vorlesungen über allgemeine Pädagogik (1876). Il a créé enfin une association, le Verein für wissenschaftliche Pädagogik en 1868 qui fonctionnera jusqu'à sa mort. La liste des auteurs jusqu'ici déroulée n'est pas encore exhaustive (si elle peut l'être), nous renvoyons à notre bibliographie pour les autres disciples. Nous ne revenons pas sur le contexte autrichien auquel nous avons consacré un chapitre. -- Retour en haut de page -- Les revues Nous voulons juste mettre en évidence quelques revues qui témoignent de la diffusion de l'herbartisme à travers des outils collectifs, où s'expriment les auteurs les plus connus comme les plus effacés, outils qui permettent tout à la fois une large diffusion et un travail approfondi concernant la pensée de Herbart. Friedrich Heinrich Theodor Allihn (1811-1885) : s'il a écrit quelques articles sur Herbart, il est surtout important pour son activité de directeur de revue. Il fonde en effet avec Ziller le Zeitschrift für exacte Philosophie im Sinne des neuen philosophischen Realismus. En 1873, Ziller quitte la direction, remplacé par Flügel. La revue parait de 1861 à 1875 à Leipzig, puis de 1883 à 1896 à Langensalza. Il est à noter que Flügel fusionnera les préoccupations philosophiques et pédagogiques en 1894 en une seule revue, la Zeitschrift für Philosophie und Pädagogik, Langensalza 1894-1914. Il est instructif de consulter le premier numéro de la revue, où les deux fondateurs exposent leur projet [6], limpide quant à leurs intentions théoriques. Le regard porté sur l'état de la philosophie de leur époque, confuse et prête selon eux à tous les excès, les incite à proposer un travail de réélaboration des concepts, idée directement inspirée de Herbart: "La philosophie au sens strict n'est rien d'autre que l'élaboration des concepts en vue d'un progrès futur de la connaissance par les concepts" [7]. En 1875, Allihn et Flügel jugent le travail de la revue et affirment avoir atteint leur objectif premier: donner les orientations de la philosophie actuelle et commenter les nouvelles recherches inspirées de Herbart au sein de la philosophie. Selon eux, l'ensemble des travaux témoignent d'un esprit fidèle [8]. Même après la mort de Allihn en 1885, la revue continue à prospérer, ce dont témoigne indirectement la publication par Kehrbach et Flügel des éditions complètes de Herbart. Moritz Lazarus (1824-1903) et Heymann Steinthal (1823-1899) fondent en 1860 la Zeitschrift für Völkerpsychologie und Sprachwissenschaft [9]. La revue parait d'abord à Berlin, de 1860 à 1886, puis à Leipzig de 1887-1889, puis retourne à Berlin en 1890. Il faut préciser qu'elle est poursuivie sous un autre titre, Zeitschrift des Vereins für Volkskunde, qui reste à Berlin de 1891 à 1928, sous la direction de K. Weinhold, J. Bolte, H. Michel et F. Boehm. Nous renvoyons à notre chapitre qui leur est consacré. Un certain nombre d'autres revues existent, pour la plupart concernant plus spécifiquement la pédagogie [10]: Jahrbuch des Vereins für wissenschaftliche Pädagogik, Leipzig 1869-1874, 1883-1887, Langensalza 1875-1882, Dresde 1888-1917. Ziller, Rein et Vogt l'ont dirigée. Aus dem Pädagogischen Universitäts-Seminar zu Iena, Langensalza 1888-1918. Rein semble l'avoir dirigée seul. Vierteljahresschrift für philosophisches Pädagogik, Oesterwieck 1917-1927. Là encore, c'est un travail de Rein, puis de George Weiss. -- Retour en haut de page -Dans l'empire austro-hongrois Contrairement aux apparences, il n'y a rien d'étonnant à rapprocher Herbart de la philosophie autrichienne : les historiens de cette philosophie considèrent Herbart et son contemporain B. Bolzano, comme des précurseurs ayant créé un climat intellectuel propice à son épanouissement. Par-delà les dates, ils sont fréquemment cités dans les œuvres des philosophes autrichiens, tels E. Mach, F. Brentano, E. Husserl, formant ainsi une sorte de bagage culturel commun de l'époque ; et, de façon plus fondamentale, leur influence philosophique est évidente. Qu'entendons-nous par philosophie autrichienne, étant entendu que l'on cherche à qualifier une différence avec la philosophie allemande ? La notion est problématique. R. Haller avoue qu'elle est même un objet quasiment impossible à définir vu sa subtilité [11]. Il place néanmoins sa naissance en 1874, année où paraît Die Psychologie vom empirischen Standtpunkt et où F. Brentano est nommé à l'université de Vienne [12]. Traditionnellement, sa fin est située en 1936, date de l'assassinat de Schlick ou encore en 1938, date de l'Anschluss. La première caractéristique de cette tradition est sa "résistance à Kant". Haller voit là une définition à la fois négative et une position philosophiquement forte [13]. Neurath a même pu dire qu'il n'y avait pas eu "d'interlude kantien" dans l'Empire [14]. Il explique que l'occasion d'asseoir la popularité de Leibniz est venue du rejet de Kant par la cour et l'église austro-hongroises, Kant étant jugé trop proche des Lumières et de la révolution française, et cela dans une volonté de se démarquer de la Prusse [15]. A Prague et à Vienne, il est interdit en 1804 de l'enseigner [16]. Zimmermann fait pourtant parfois référence à l'importance du dogmatisme transcendantal kantien à son époque. Ne faut-il pas alors tempérer le propos de Neurath sur l'absence Herbart d'interlude kantien ? Quoi qu'il en soit, cette philosophie est bien anti-kantienne et opposée à la révolution copernicienne en deux sens : d'une part, par son refus de distinguer entre choses en soi et apparences et, d'autre part, par son rejet des jugements synthétiques a priori. Haller invite à se souvenir de la situation de Kant dans la classification de la philosophie de Brentano : il s'inscrit dans la phase de dégénérescence [17]. Le versant positif de cette définition réside dans son réalisme et son désir de fonder empiriquement toutes nos connaissances synthétiques [18]. Selon Haller, ce réalisme était en place avant la psychologie descriptive de Brentano, dans les écoles de la monarchie, et cela grâce à l'herbartisme et au réalisme bolzanien [19], tous deux ayant formé des élèves et influencé durablement l'esprit autrichien. La philosophie autrichienne recherche l'unité de la méthode de la philosophie et des autres sciences. Ce qui guide ses recherches, c'est la méthode inductive des sciences de la nature (Naturwissenschaften), qui ne se sépare pas d'une analyse et d'une étude critique du langage [20]. Selon Winter, l'exactitude qui la caractérise manifeste, précisément, l'adéquation possible de la philosophie herbartienne à l'esprit autrichien [21]. Enfin, alors que Kant semble ignorer le problème du langage, la tradition autrichienne le met en avant, suivant ainsi l'inspiration de la philosophie empiriste anglaise, notamment de John Stuart Mill. La réflexion sur le langage comme tel engage celle sur le langage de la philosophie en particulier. Il faudra se demander si la conception du langage de Herbart peut en quelque façon être compatible avec l'analyse sémantique. Nous avons vu par ailleurs précédemment combien l'ambition de Herbart s'attache à la Naturwissenschaft. Finalement, selon Haller, une double fondation de cette philosophie autrichienne est perceptible : elle est à la fois un rameau caché de l'empirisme anglais, ce qui entraîne la réduction de la philosophie à l'une de ses disciplines, la Wissenschaftstheorie (théorie de la science), et un prolongement caché de Leibniz, où s'épanouit le renouveau de la logique [22]. Les deux branches se sont réunies en un mouvement, celui de la recherche des sciences de la nature. La philosophie autrichienne, du fait de son opposition à Kant, devient en quelque sorte à la fois empiriste et leibnizienne [23], empiriste et logique [24]. Nous ne pouvons nous empêcher de rappeler l'objectif de Herbart, inscrit dans la PAW, de vouloir réunir Leibniz et Locke, contre Kant : "J'affirme bien plus que Locke et Leibniz avaient tous deux raison sur le point de leur désaccord. Et ils avaient tort dans la mesure où ils ne savaient pas unifier leurs pensées [25]" ! Enfin, Haller signale que l'origine de l'expression se trouve chez Bolzano en personne, dans une lettre écrite à Fesl [26]. Haller conçoit plus précisément le rapport de Herbart au réalisme autrichien comme fondé sur deux positions essentielles [27]. La première est la monadologie. La seconde stipule que ce sont les concepts qui sont les objets propres de la connaissance, qui est alors analyse de concepts, dont la genèse est retracée en la distinguant bien des contenus qu'elle recouvre. En un mot, il fait référence ici à la distinction entre l'analyse logique du contenu des concepts et des représentations et l'analyse psychologique de leur émergence, comme nous l'avons vu plus haut. La psychologie relevant des sciences de la nature, elle reprend le raisonnement expérimental (ce en quoi Haller est trop imprécis, car Herbart ne rentre pas directement dans ce cadre). C'est bien cette tâche accordée à la philosophie qui aurait fait son succès [28]. Nous devons préciser toutefois que notre propos ne doit pas tendre à confondre la lecture de Herbart et la manière dont sa philosophie a été diffusée par son école. Les disciples de Herbart sont accusés bien souvent d'avoir caricaturé les positions du maître et d'être responsables pour partie de son discrédit. Ces divergences internes à l'herbartisme demandent à être précisées. Il faut donc faire une différence entre la lecture de Herbart par un auteur, ce qui est le cas de Bolzano, et la diffusion de Herbart par des manuels scolaires, dans lesquels le filtre de l'école se fait plus sentir. A cette réserve près, qui demande des analyses plus approfondies que les nôtres ici, il reste que la diffusion de l'herbartisme dans la philosophie autrichienne est patente et à étudier. Nous avons remarqué, à cet égard, que la littérature critique qui en fait état, est une littérature critique d'abord consacrée à Bolzano, à Husserl ou à la philosophie autrichienne en général [29]. Nous souhaitons mener le travail à partir de Herbart et de l'herbartisme, sans les confondre, mais en les prenant comme points de départ de no analyses. L'influence herbartienne dans l'Empire peut se mesurer à l'aune de son "leibnizianisme". Comme le souligne Sebestik, c'est bien parce qu'il apparaît comme "le plus leibnizien des philosophes allemands" que Herbart a autant de succès. L'intérêt de cette étude concerne donc la manière dont Leibniz sert de rempart face à Kant. Il n'est ni inintéressant, ni fortuit, de constater que parallèlement à la diffusion de la philosophie de Herbart, il se produit dans les années 1840-1850 un regain d'intérêt pour Leibniz dans l'Empire. Dans son étude sur Bolzano, Sebestik cite ainsi les ouvrages de Franz Exner Sur la science universelle de Leibniz (1845), de Robert Zimmermann Leibniz Monadologie mit einer Abhandlung über Leibnizens und Herbarts Theorien des wirklichens Geschehens (1847), Leibniz und Herbart. Eine Vergleichung ihre Monadologien (1849), enfin de Franz Kvet La logique de Leibniz (1857), premier ouvrage à ce sujet. Il est frappant que les deux premiers auteurs soient des herbartiens. De même, Winter estime que l'esprit de Leibniz flotte au-dessus des Paradoxes de l'infini, le dernier ouvrage de Bolzano [30]. Enfin, Röd par exemple, juge Herbart bien plus proche de Leibniz que de Kant [31]. Nous nous doutons bien que l'héritage leibnizien n'est pas univoque, mais nous n'avons pas trouvé d'étude consacrée exclusivement à ce sujet dans la littérature critique. Il faudrait commencer d'ailleurs par s'entendre sur ce que peut être cet héritage. Il fut courant de dire que la philosophie de Herbart était devenue"officielle" [32]. Mais, si nous nous en tenons pour l'instant à Bolzano, la chronologie du développement de sa philosophie présentée par Haller [33], dégage trois grandes périodes intéressantes pour notre propos : la première est contemporaine de Bolzano et concerne aussi ses disciples. Cette phase s'achève dans les années 1860. Elle est marquée par des oppositions politiques fortes puisque Bolzano sera destitué de sa chaire de philosophie, et que Michael Fesl, un de ses disciples, sera obligé de s'exiler. Tout cela se retrouve dans Doctor Bolzano und seine Gegner. La seconde période commence avec Franz Exner et sa réforme des lycées, accompagnée de l'enseignement de Zimmermann, et plus tard de Brentano. Pour Haller en effet, l'école brentanienne conserve un parfum bolzanien (A. Marty, A. Meinong, K. Twardowski, C. Kreibig, C. Stumpf, E. Husserl). Cette seconde période s'étend donc sur la deuxième moitié du dix-neuvième et le début du vingtième siècles. La dernière phase ne se joue plus en Autriche, mais à Berlin et en Tchécoslovaquie durant les années 1920. Il est frappant de constater que les deux premières périodes ne peuvent faire l'économie du rapport à Herbart. L'histoire de l'herbartisme autrichien en retour ne peut méconnaître son rapport direct avec la philosophie de Bolzano. Concernant l'influence de Herbart en Bohème, l'article de Durdík [34] semble doublement intéressant : d'une part évidemment par son appartenance à la revue herbartienne, ce qui témoigne d'une prise de conscience réelle de ce sujet par l'école de Herbart, et d'autre part par le regard qu'il jette cent ans en arrière sur la littérature philosophique de Bohème. Il explique son renouveau dans les années 1830 par les courants bolzaniens et herbartiens ! En offrant un panorama de ceux qui ont contribué à cette résurgence, Durdík explique que Bolzano a en quelque sorte préparé le renouveau herbartien en inspirant Zimmermann [35]. Curieusement l'auteur regarde Bolzano comme un penseur exclusivement religieux, ne parlant pas du tout de son apport en logique et en mathématiques. Peut-être est-ce parce que le succès des cours de Bolzano de 1805 à 1819 concernait des cours de science de la Herbart religion ? Parallèlement au courant bolzanien, il expose la force du courant herbartien. Exner est cité comme professeur à l'université de Prague (1832-1848), et reconnu pour son rôle d'initiateur et de propagateur de cette philosophie. A son apogée, l'herbartisme est illustré selon lui par Zimmermann, accompagné de Dastich et Durdík lui-même (über die Bedeutung der Lehre Herbarts, Prague, 1876). Tout ce qui s'est fait d'important en Bohème est selon lui d'inspiration herbartienne. L'auteur rappelle la fécondité de cette pensée. Il mentionne K.F. Hyna, F. Cupr, F. Kvet, J. Dastich, J. Durdik, U. Kramar, O. Hostinský, J. Slavik, J. Lepar, E. Schulz, J. Kapras, P. Durdik et Nahlowsky. Les titres des ouvrages sont cités en tchèque et traduits en allemand. Ils illustrent des domaines variés d'étude, outre l'explicitation de la pensée même de son instigateur : la pédagogie, l'histoire des peuples (Cupr a écrit sur la religion des indiens), l'esthétique (dont la musique), la psychophysique, mais aussi le rôle du sommeil et du rêve. La vivacité d u courant semble incontestable et surtout témoigne d'une volonté de prolonger sa pensée. Durdík accorde ainsi beaucoup d'importance à la qualification de "système", au moment où la fin des systèmes idéalistes conduit selon lui à d'autres extrémités, à savoir nier l'esprit lui-même, glorifier le néant et l'inconscient. Herbart est un "phare dans la tempête" ! L'influence immense de Herbart en Bohème s'expliquerait par deux facteurs : la puissance de vérité de cette philosophie et l'esprit particulier des Tchèques, enclins à la pensée exacte, aux mathématiques. L'enjeu des combats philosophiques de l'époque est très prégnant dans ce texte de Durdik, nous retrouvons la même verve que chez E. Winter lorsqu'il les décrit. Il insiste lui aussi sur l'importance de la Bohème, expliquant que, chez les Tchèques, Bolzano reçoit l'appui de Havlicek, qui perd la partie face aux herbartiens, tel Cupr [36]. Il conclut en parlant de la perte du "combat" (Kampf) par Bolzano en 1847, aussi bien sur le plan philosophique que territorial [37]. On en saurait parler de l'influence de l'herbatisme en Autriche-Hongrie sans parler de la Philosophische Propädeutik de Robert Zimmermann. Appuyons nous pour commencer sur la présentation de E. Winter [38]. Tout d'abord, il faut prendre en compte les liens affectifs très forts entre Bolzano et Zimmermann. Bolzano a marié ses parents, fréquenté sa famille, et fait de Robert son héritier spirituel. Il dirige notamment son mémoire de 1844 sur la théorie des parallèles, et le félicite de sa comparaison des monadologies de Herbart et de Leibniz. Comme le souligne Winter, Zimmermann a comme "bu dans le lait maternel" son amour pour Bolzano [39]. En 1849, il écrit une défense de Bolzano, über Bolzanos wissenschaftlichen Charakter und philosophische Bedeutung. Le discours que prononce Zimmermann en 1852, lors de son investiture au poste de professeur de philosophie à l'université de Prague, intitulé "Was erwarten wir von der Philosophie ?", est l'occasion de reconnaître sa dette à l'égard de Bolzano et d'Exner. Selon Freuler, ce texte s'inscrit aussi dans la "crise" de la philosophie que connaît le dix-neuvième siècle après la mort des systèmes spéculatifs [40] . Zimmermann développe une critique de la subjectivité, responsable du discrédit dans lequel est tombée la philosophie. Il s'inscrit ainsi parfaitement dans le mouvement d'inquiétude qui parcourt la période, mouvement qui regrette la perte de crédibilité qui touche la philosophie. Dans une optique maintenant connue, il exige la clarification des concepts (Verdeutlichung unserer Begriffe, une science pure seule capable de lutter contre le relativisme qu'induisent les philosophies du sujet. La logique semble donc l'antidote à la spéculation. Freuler voit à juste titre dans ce souci la double influence de Herbart et de Bolzano [41] , mais ne semble pas prendre en compte la spécificité du contexte autrichien, et non allemand dans lequel s'inscrit ce texte. En revanche, il est frappant de voir qu'il met en parallèle les positions d'Allihn et de Ziller dans son premier numéro et celles de Zimmermann. La critique du "moi" est un thème commun. Les manuels de la réforme scolaire des années 1850 seront un "mixte" des pensées de Bolzano en logique, notamment de la Wissenschaftslehre et de la psychologie de Herbart [42]. Ainsi le livre que Zimmermann publie en 1849 devient à la fois le premier manuel de la huitième classe de lycée et une vulgarisation de la pensée de Bolzano. Il connaîtra trois éditions allemandes (1853, 1860, 1867), une édition hongroise (dès 1864), une italienne (1864) [43], et des adaptations variées... Winter estime que l'esprit autrichien sera donc imprégné de ces deux philosophies, sans être passé par des lectures de première main [44]. Zimmermann modifiera substantiellement la deuxième édition en 1860 de sa Propédeutique. Il explique en effet dans son texte de 1855 Bericht über ein bisher unbekanntes rechtsphilosophisches Manuscript eines österreisches Verfassers que son état est lamentable [45]. Zimmermann remet ainsi en cause un enseignement jésuitique sclérosé et une censure affichée, ce pourquoi la réforme scolaire de 1848 apparaît bien comme la volonté de mettre fin à cette période philosophiquement stérile. Ce témoignage est significatif tant il inclut Herbart dans le renouveau de la philosophie autrichienne. Surtout il révèle l'absence d'histoire de la philosophie autrichienne en tant que telle et le désir de la mettre au jour. Ce sujet lui tient à cœur puisque, à la fin du siècle, il le reprend, en 1889, en écrivant un article intitulé "Philosophie und Philosophen in österreich [46]". Il reste cependant tout à fait difficile de dégager ce que Zimmermann garde de Bolzano et ce qu'il reprend de Herbart. Mais ce personnage nous semble prouver si besoin est encore, que l'herbartisme est partie intégrante de l'histoire de la philosophie autrichienne, dès ses débuts. L'imbrication intellectuelle et institutionnelle de ces philosophies se remarque dans les rapports entre Robert Zimmermann et Franz von Brentano (1838-1917). Zimmermann a accueilli avec plaisir la nomination de Brentano à l'université de Vienne en 1874, s'est réjoui de son habilitation en 1880 et a déploré son départ en 1896. Zimmermann sera le seul professeur ordinaire pendant seize ans, alors que justement Brentano a été obligé de refuser l'Ordinariat pour se marier, et attendra sa réintégration sans jamais l'obtenir. Si Zimmermann ne pouvait se consacrer à ses recherches, il a eu une influence énorme sur ses élèves, et aurait même obligé Brentano à supporter ainsi des références constantes de la part des élèves à Bolzano, ce que Brentano n'appréciait pas[47]. Meinong et Höffler ont, par exemple, suivi la réforme scolaire et étudié dans le manuel de Zimmermann. Brentano a-t-il lu Herbart ? La question trouve sa réponse dans sa Handbibliothek[48] : s'y trouvent Allgemeine praktische Philosophie (édition de 1808) et Allgemeine Metaphysik (édition de 1828). Une bonne piste pour juger de la position de Herbart face à Brentano se trouve dans les écrits d'histoire de la philosophie de Brentano. Nous en voulons pour preuve Geschichte der Philosophie der Neuzeitécrit vers 1870. Herbart y est cité à plusieurs reprises, de manière peu flatteuse. Les pages 74-75 lui sont consacrées : Herbart est stigmatisé comme un héritier "taumelig", titubant, délirant, chancelant. Il appartient lui aussi à la troisième phase de déclin de la philosophie, avec Kant, Hegel, Fichte, Jacobi, Schelling, Schopenhauer. Alois Riehl (1844-1924) est, comme le dit le titre de l'article de Pettoello, parti de Herbart pour aller à Kant… Riehl a suivi les cours de Zimmermann à Vienne en 1862 –1863[49]. Entre ses Realistische Grundzüge (1870) et über Begriff und Form der Philosophie (1872), Riehl change d'avis sur Herbart et passe de l'adhésion à la critique. Il semble que Riehl oscille entre des interprétations subtantialistes ou fonctionnalistes de Herbart, les premières venant de son école [50]. Or il semble bien que ce soit la deuxième branche de l'alternative qui soit la bonne, si nous voulons rester fidèles à Herbart. Riehl semble donc influencé par le positivisme de son époque. L'intérêt de ce philosophe réside ainsi dans la manière dont il dessine un autre néokantisme que celui de l'école de Marburg [51]. Il faut noter cependant, que l'installation en Allemagne de Riehl, notamment à Berlin en 1905 où il fut professeur, ne lui permit pas d'influencer de manière considérable la philosophie autrichienne [52]. Par ailleurs, Herbart est cité à plusieurs reprises dans les œuvres d'Ernst Mach [53]. Bien plus, Herbart est cité lors de déclarations stratégiques, où Mach explique la genèse de sa pensée [54]. Nous lisons ainsi dans l'Analyse des sensations [55] : "Avec Herbart Kant, il m'est arrivé justement quelque chose de très personnel. Son idéalisme critique a été - j'admets lui en être profondément redevable - le point de départ de toute ma pensée critique. Il me fut pourtant impossible de le conserver. Je me suis bien plutôt rapproché des vues de Berkeley, contenues de manière plus ou moins implicite dans les textes de Kant. Grâce à des études dans le domaine de la physiologie des sens et grâce à Herbart, j'en suis venu à des conceptions qui sont en affinité avec celles de Hume". Ou encore dans les Auszüge aus den Notizbüchern 1871-1910 : "je peux cependant dire que la psychologie mathématique de Herbart encore maintenant, alors que j'ai abandonné depuis longtemps son point de vue, appartient toujours aux lectures les plus stimulantes et du plus haut niveau intellectuel [56]". La première évidence est que Herbart fait bien partie du bagage savant de Mach, que ce dernier l'a donc lu en détail et s'en est nourri pour sa propre formation intellectuelle. Il semble même établi que Mach est issu de la tendance herbartienne de la philosophie autrichienne [57]. Swoboda affirme que le contact de Mach avec l'herbartisme s'est établi grâce à Franz Lott, "Wiens bedeutendster Herbartianer " des années 1850-60 [58]. Lott fut professeur de philosophie à l'université de Vienne de 1849 à 1872. Il a étudié avec Rembold (autre propagateur de Herbart, dont nous possédons un échange épistolaire dans les Briefe von und an Herbart publiées par Zimmermann). Les liens de Mach et de Lott furent étroits, non pas tant en cours qu'en dehors, par courrier ou rencontres amicales dans la famille de Mach. Swoboda précise d'ailleurs que l'intérêt de Mach pour Herbart perdure après son déménagement à Graz (voir les lettres de 1864 à Lott et à Fechner). Nous avons déjà souligné la manière dont Mach critique les positions métaphysiques de Herbart et nous verrons comment il critique aussi sa psychologie. Si le thème de la logique n'est pas ici un fil directeur pertinent, il reste que Mach appartient à cette tradition autrichienne dont nous sommes en train de parler. Edmund Husserl connaît de toute évidence Herbart, il suffit de regarder un certain nombre de textes, sans que nous prétendions être exhaustifs. Nous trouvons par exemple dans les Recherches logiques, première partie, "Prolégomènes à la logique pure", un éloge de la logique formelle de notre auteur, Husserl prétendant proposer un renouvellement de cette logique pure qui a existé auparavant, chez Kant et Herbart, en cherchant à dépasser leurs incertitudes sur le psychologisme. Mais dire cela c'est reconnaître Herbart, comme le dit clairement le texte, comme un tenant à suivre de l'anti-psychologisme [59]. Il est aussi cité dans les Recherches logiques [60] . Dans Philosophie première , Husserl cite Herbart, pour réfléchir sur sa proposition "autant il y a d'apparence, autant il y a d'indication d'être", ce que nous avons déjà signalé. Il serait intéressant de savoir dans quelle mesure Husserl, qui a redécouvert Bolzano, aurait lu et se serait inspiré de la correspondance entre Bolzano et Exner pour ses propres réflexions. -- Retour en haut de page -- **Notes sur le texte (recliquer sur la note pour revenir dans le texte) [1] G. Weiss, Herbart und seine Schule, München, 1928, p. 228, mais cette idée se retrouve chez Straszewski, « Herbart, sa vie et sa philosophie », Revue philosophique de la France et de l’étranger, VII, 1, 1879, p. 50. [2] G. Weiss, Herbart und seine Schule, München, 1928, p. 231. [3] G. Weiss, Herbart und seine Schule, München, 1928, p. 231. [4] G. Weiss, Herbart und seine Schule, München, 1928, p. 239. [5] G. Weiss, Herbart und seine Schule, München, 1928, p. 235. [6] « Ankündigung der Zeitschrift für exacte Philosophie im Sinne des neuern philosophischen Realismus », ZexPh, I, 1860, pp. I-VIII. [7] « Ankündigung der Zeitschrift für exacte Philosophie im Sinne des neuern philosophischen Realismus », ZexPh, I, 1860, p. II : « Die Philosophie im strengen Sinne ist nichts anderes als Bearbeitung der Begriffe zum Behuf eines weitern Fortschritts der Erkenntnis in Begriffen » [8] ZexPh, 11, V/VI, cité par R. Koschnitzke, Herbart und Herbartschule, Aalen, Scientia Verlag, 1988, p. 89. [9] G. Weiss, Herbart und seine Schule, München, 1928, pp. 235-236, et de R. Koschnitzke, Herbart und Herbartschule, Aalen, Scientia Verlag, 1988, pp. 91-93. [10] R. Koschnitzke, Herbart und Herbartschule, Aalen, Scientia Verlag, 1988, pp. 48-50. [11] R. Haller, Studien zur österreischischen Philosophie, Variationen über ein Thema, Amsterdam, 1979, p. 6 : « Von einem solchen quasi-unmöglichen, subtilen Gegenstand, nämlich der österreichischen Philosophie, handelt der folgende Vertrag ». [12] Ibid., p. 165. [13] R. Haller, Neopositivismus, eine historische Einfürung in die Philosophie des Wiener Kreis, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft,1993, p. 193. [14] O. Neurath, Die Entwickelung des Wiener Kreises und die Zukunft des logischen Empirismus, in Gesammelte philosophische und methodologische Schriften, Bd. 2, hrsg. R. Haller - H. Hutte, Vienne, Hölder-Pichler-Tempsky, 1981, p. 676. [15]O. Neurath, Gesammelte philosophische und methodologische Schriften, op.cit., p. 677, cité par R. Haller, « Zur Historiographie der österreichischen Philosophie », in J.C. Niyri (hrsg.)., Von Bolzano zu Wittgenstein, Vienne, 1986, p. 43 : « Die Kirche und der Hof wiesen die Lehre Kants und den spekulativen Idealismus, die reif dafür waren, in Preussen zu herschen, als Produkte der französischen Revolution entschieden zurück ; ihre Gunst gehörte den Gegnern Kants. Für österreischische Propagandisten war dies die Gelegenheit, an den Universitäten und im Unterrichtswesen im allgemeinen die Positionen der Anhänger der Lehre von Leibniz zu festigen ». [16] J. Sebestik, « Bolzano, Exner and the Origins of analytical Philosophy », Grazer Philosophische Studien, vol.53, 1997, p. 37. [17] R. Haller, Neopositivismus, op.cit., p. 193. [18] Ibid., p. 193. [19] R. Haller, Studien zur österreischischen Philosophie, Variationen über ein Thema, Amsterdam, 1979, p. 8. [20] Ibid., p. 168. [21] E. Winter, Frühliberalismus in der Donaumonarchie. Religiöse, nationale und wissenschaftliche Strömungen von 1790-1868, Berlin, 1968, p. 167. [22] R. Haller, Studien zur österreischischen Philosophie, op.cit., p. 21. [23] Ibid., p. 8. [24] R. Haller, « Zur Historiographie der österreichischen Philosophie », op.cit., p. 42. [25] PAW I, § 17, p. 215 : « Ich behaupte dem gemäss ferner, dass Locke und Leibniz in dem Puncte, von wo ihre Stretigkeit ausging, beide Recht hatten ; und nur insofern Unrecht, als sie ihre Meinungen nicht zu vereinigen wussten ». [26] R. Haller, « Zur Historiographie der österreichischen Philosophie », op.cit., p. 47. [27] R. Haller, Studien zur österreischischen Philosophie, op.cit., pp. 8-9. Haller conseille la lecture de l’opuscule de 1822, über die Möglichkeit und Notwendigkeit Mathematik auf Psychologie anzuwenden ! [28] W. Sauer (österreichische Philosophie zwischen Aufklärung und Restauration. Beiträge zur Geschichte des Frühkantianismus in der Donaumonarchie, Würzburg, 1982) émet des critiques concernant la définition de Haller. Il estime qu’elle ne rend pas compte suffisamment des Herbart contradictions internes de cette philosophie : les qualificatifs comme empiriste, réaliste ou le travail de critique de la langue sont partagés très diversement par des protagonistes aussi inconciliables que Brentano et le Cercle. Même l’anti-idéalisme allemand fait problème : Brentano voit Kant comme une dégénerescence de la philosophie dans la Schwärmerei, et Reichenbach au contraire le voit comme Erkenntnistheoretiker de la physique newtonienne. [29] Excepté l’article de R. Pettoello sur Alois Riehl (« De Herbart à Kant : Alois Riehl », Revue de métaphysique et de morale, n°3, septembre 1998, pp. 347-366). [30] E. Winter, Frühliberalismus in der Donaumonarchie. Religiöse, nationale und wissenschaftliche Strömungen von 1790-1868, Berlin, 1968, p. 129 : « Leibnizens Geist schwebt auch über die Paradoxien ». [31] W. Röd, « Alois Riehl und der Herbartianismus in österreich », in J.C. Nyiri (hrsg.), Von Bolzano zu Wittgenstein, 1986, p.137. [32] R. Pettoello, « De Herbart à Kant : Alois Riehl », op.cit., p. 348 ; J. Sebestik, Logique et mathématique chez Bernard Bolzano, op.cit., p. 121, et « Bolzano, Exner and the Origins of analytical Philosophy », op.cit., p. 57 ; W.M. Johnston, L’esprit viennois, une histoire intellectuelle et sociale 1848-1938, op.cit., p. 333 ; J. Zumr, « Die theoretischen und methodologischen Voraussetzungen der Herbartschen Metaphysik », Wiener Jahrbuch für Philosophie, 1968, 1, p. 185. [33] R. Haller, « Bolzano and austrian Philosophy », in Bolzano’s Wissenschaftslehre 1837-1987, 1992, pp. 195-196. [34] J. Durdík, « über die Verbreitung der Herbartschen Philosophie in Böhmen », ZexPh, XII, 1883, pp. 317-326. Zumr parle d’ailleurs d’une hégémonie sur la pensée tchèque (J. Zumr, « Die theoretischen und methodologischen Voraussetzungen der Herbartschen Metaphysik », Wiener Jahrbuch für Philosophie, 1968, 1, p. 185). [35] J. Durdík, « über die Verbreitung der Herbartschen Philosophie in Böhmen », ZexPh, XII, 1883, p. 318. [36]W.M. Johnston reprend lui aussi l’idée que l’université de Prague devient un bastion de l’herbartisme (L’esprit viennois, une histoire intellectuelle et sociale 1848-1938, op.cit., p. 333. [37] Gesamtausgabe, Einleitungsband, p. 137. [38] E. Winter, « Robert Zimmermanns Philosophische Propädeutik und die Vorlagen aus der Wissenschaftslehre Bernard Bolzanos, eine Dokumentation zur Geschichte des Denkens und der Erziehung in der Donaumonarchie », österreischiche Akademie der Wissenschaften, Sitzungsberichte, 299 Bd, 5 Abhandlung, Wien, 1975, pp. 7-36. [39] Ibid., p. 15. [40] L. Freuler, La crise de la philosophie au XIXe siècle, Paris, 1997, pp. 112-114. [41] Ibid., p. 114. [42] Pour W.M. Johnston, L’esprit viennois, une histoire intellectuelle et sociale 1848-1938, op.cit., p. 326 : « Bolzano ne fut pas reconnu de son vivant et ses disciples furent contraints d’adopter une façade herbartienne ». [43] Ce point est sûrement important pour comprendre la diffusion de l’herbartisme en Italie : outre le champ politique dont nous avons déjà dit quelques mots, il y a aussi une diffusion qui passe par l’enseignement. Ainsi F. Bonatelli connaît Exner, et Zimmermann aurait joué un rôle important lui aussi. [44] E. Morscher, « Robert Zimmermann – der Vermittler von Bolzanos Gedankengut ? Zerstörung einer Legende », in Bolzano und die österreischische Geistesgeschichte, Beiträge zur Bolzano-Forschung, Bd. 6, Sanky Augustin, 1997, pp. 169-170 : face à ce tableau de la Philosophische Propädeutik, Morscher avance une analyse différente qui conteste l’idée diffusée par Winter et d’autres (par exemple R. Haller, « Bolzano and austrian Philosophy », op.cit., p. 201), que ce manuel aurait été un lieu d’expansion cachée de la philosophie de Bolzano. Dès la deuxième édition en effet, le contenu de la Logique n’est plus celui de la WL, malgré des similitudes apparentes. Cela limite donc à sept années, entre la première édition de 1853 et la seconde de 1860, l’influence de Zimmermann dans la diffusion des idées bolzaniennes. Il ajoute même que Zimmermann a porté de graves préjudices aux recherches bolzaniennes, le Mathematicsher Nachlass que lui avait confié Bolzano à sa mort, n’étant publié que très tardivement, du fait de sa négligence. Cela ouvre tout simplement une recherche, dans la mesure où Morscher reprend l’idée d’un R. Zimmermann qui s’éloigne toujours plus de Bolzano pour se rapprocher de Herbart : s’agit-il finalement très vite d’un choix envers Herbart ? Morscher n’en dit rien dans son article, consacré exclusivement à la diffusion des idées bolzaniennes. [45] R. Haller, « Zur Historiographie der österreichischen Philosophie », op.cit., p. 43. [46] R. Zimmermann, « Philosophie und Philosophen in österreich », op.cit., pp. 177-198 et 259-272. [47] E. Winter, « Robert Zimmermanns Philosophische Propädeutik und die Vorlagen aus der Wissenschaftslehre Bernard Bolzanos, eine Dokumentation zur Geschichte des Denkens und der Erziehung in der Donaumonarchie », op.cit., p. 28. [48] F. Brentano, Geschichte der Philosophie der Neuzeit, Hamburg, 1987, pp. 376-381 [49] R. Pettoello, « De Herbart à Kant : Alois Riehl », op.cit., p. 348. [50] Ibid., p. 350 ; l’information concernant l’école de Herbart est intéressante, mais nous ne sommes pas capables de l’étayer. Ce jugement est développé aussi par W. Röd, « Alois Riehl und der Herbartianismus in österreich », op.cit., p. 138. [51] R. Pettoello, « De Herbart à Kant : Alois Riehl », op.cit., p. 355 ; W. Röd, « Alois Riehl und der Herbartianismus in österreich », op.cit., p. 132 [52]Ibid., p. 139. [53] Heidelberger recense ainsi : « Aus Doctor Mach’s Vorträgen über Psychophysik », österreischische Zeitschrift für praktische Heilkunde, 9, 1863, Spalten (Herbart cité pp. 20 et suivantes, 337, 365 et suivantes) ; « Untersuchungen über den Zeitsinn des Ohres », Sitzungsbrichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Wien, math-naturw. Klasse, II. Abth., 51, 1865, pp. 133-150 (Herbart cité pp. 145 et suivantes) ; Die Geschichte und die Wurzel des Satzes von der Erfahrung der Arbeit, 1872, p. 55. Il faut y ajouter : Erkenntnis und Irrtum, Skizzen zur Psychologie der Forschung, Darmstadt, 1980, pp. 12, 88, 402, 447, 462 et enfin, L’Analyse des sensations, nous allons le voir. [54] Dans la préface qu’il consacre à l’Analyse des sensations, J-M Monnoyer estime que G. Wolters a vu de manière peu probante, du moins sans expliquer grand chose, une influence de Herbart sur Mach. Il faudrait approfondir ce point. [55] E. Mach, L’analyse des sensations. Le rapport du physique au psychique, traduction F. Eggers et J-M Monnoyer, préface J-M Monnoyer, Nîmes, 1996, chapitre XV, § 7, p. 319. [56] Publiées par Manfred Sommer, in Ernst Mach, Werk und Wirkung, hrsg. R. Haller - F. Stadler, Vienne, 1988, pp. 168-211. [57] R. Haller, « Zur Historiographie der österreichischen Philosophie », op.cit., p. 45. [58] W.W. Swoboda, « Physik, Physiologie und Psychophysik - Die Wurzel von Ernst Machs Empiriokritizismus », in Ernst Mach, Werk und Wirkung, op.cit., p. 386. [59] E. Husserl, Articles sur la logique, édition J. English, Paris, 1975, p. 203. [60] E. Husserl, Recherches logiques, 2, p. 222 et Recherches logiques, 3, p. 137 pour sa définition de l’être comme position absolue. Bibliographie Editions complètes • Johann Friedrich Herbart’s Sämmtliche Werke, hrsg. Gustav Hartenstein, 13 Bde., Leipzig, 1850-1852, réédition 1883-1893. Herbart • Johann Friedrich Herbart’s Sämtliche Werke, in chronologischer Reihenfolge, 19 Bde., Langensalza, 1887-1912 ; réédition, Aalen, Sciencia Verlag, 1964. Les volumes 1-10 sont établis par Karl Kehrbach, 11-15 par Otto Flügel, 16-19 par Theodor Fritzsch. Editions partielles Œuvres publiées du vivant de l’auteur • "Etwas über die allgemeinsten Ursachen, welche in den Staaten den Wachstum und den Verfall der Moralität bewirken. Eine Rede", in Blätter vermischten Inhalts, hrsg. G.A. von Halem, Bd. 6, Oldenburg, 1797, pp. 60-79. • "Über Pestalozzi’s neueste Schrift : wie Gertrud ihre Kinder lehrte. An drei Frauen", Irene, I, Göttingen, 1802, pp. 15-51. • Pestalozzi Idee eines ABC der Anschauung untersucht und wissenschaftlich ausgeführt, Göttingen, 1802. Important appendice dans la réédition de ce texte : Über die ästhetische Darstellung der Welt, als das Hauptgeschäft der Erziehung, Göttingen, 1804. • Thesen zur Promotion und Habilitation, Göttingen, 1802. • Kurze Darstellung eines Planes zu philosophischen Vorlesungen, Göttingen, 1804. • Über den Standpunkt der Beurteilung der Pestalozzischen Unterrichtsmethode, Bremen, 1804. • De Platonici systematis fundamento commentatio, Göttingen, 1805. • Allgemeine Pädagogik aus dem Zweck der Erziehung abgeleitet, Göttingen, 1806. • Hauptpunkte der Metaphysik, vorgeübten Zuhörern zusammengestellt, Göttingen, 1806. • Hauptpunkte der Metaphysik, Beylage : Hauptpunkte der Logik, zur Vergleichung mit grösseren Werken über diese Wissenschaft, Göttingen, 1808. • Über philosophisches Studium, Göttingen, 1807. • Allgemeine praktische Philosophie, Göttingen, 1808. • Sonate pour le pianoforte, Opus 1., Leipzig, 1808. • Rede, gehalten an Kant’s Geburstag, den 22. April 1810, Königsberg, 1812. • Über die Philosophie des Cicero, Königsberg, 1812. • Psychologische Bemerkungen zur Tonlehre, Königsberg, 1812. • Psychologische Untersuchungen über die Stärke einer gegebenen Vorstellung als Funktion ihrer Dauer betrachtet, Königsberg, 1812. • Über die dunkle Seite der Pädagogik, Königsberg, 1812. • Theoria de attractione elementorum principia metaphysica, Königsberg, 1812. • Philosophische Aphorismen, Königsberg, 1812. • Über die Unangreifbarkeit der Schellingischen Lehre, Königsberg, 1813. • Lehrbuch zur Einleitung in die Philosophie, Königsberg, 1813, 1821, 1834, 1837. • Über meinen Streit mit der Modephilosophie dieser Zeit, Königsberg und Leipzig, 1814. • Lehrbuch zur Psychologie, Königsberg, 1816. • Gespräche über das Böse, Königsberg, 1817. • De attentionis mensura causisque primariis, Königsberg, 1822. • Über die Möglichkeit und Notwendigkeit, Mathematik auf Psychologie anzuwenden, Königsberg, 1822. • Psychologie als Wissenschaft, neu gegründet auf Erfahrung, Metaphysik und Mathematik. Erster, synthetischer Teil, Königsberg, 1824. • Psychologie als Wissenschaft, neu gegründet auf Erfahrung, Metaphysik und Mathematik. Zweiter, analytischer Teil, Königsberg, 1825. • Allgemeine Metaphysik, nebst den Anfängen der philosophischen Naturlehre. Erster, historisch-kritischer Teil, Königsberg, 1828. • Allgemeine Metaphysik, nebst den Anfängen der philosophischen Naturlehre. Zweiter, systematischer Teil, Königsberg, 1829. • Kurze Encyklopädie der Philosophieaus practischen Gesichtspuncten entworfen, Halle, 1831. Herbart • Über die Unmöglichkeit, persönliches Vertrauen im Staate durch künstliche Formen entbehrlich zu machen. Eine Rede, Königsberg, 1831. • De principio logico exclusi medii inter contradictoria non negligendo commentatio, Göttingen, 1833. • Vorwort in E. Kant’s Anthropologie in pragmatischer Hinsicht, 4. Auflage, 1833, pp. III-IX. • Umriss pädagogischer Vorlesungen, Göttingen, 1835, 1841. • Über die Subsumption der Psychologie unter die ontologischen Begriffe, Göttingen, 1835. • Zur Lehre von der Freiheit des menschlichen Willens, Göttingen, 1836. • Analytische Beleuchtung des Naturrechts und der Moral, Göttingen, 1836. • Commentatio de realismo naturali, qualem proposuit Theophilus Ernestus Schulzius, Göttingen, 1837. • Psychologische Untersuchungen. Erstes Heft, Göttingen, 1839. • Psychologische Untersuchungen. Zeites Heft, Göttingen, 1840. • Erinnerung an die Göttingische Katastrophe im Jahre 1837, Königsberg, 1842. (publication posthume selon la volonté de l’auteur). -- Retour en haut de page -Editions posthumes • J.F. Herbart’s kleinere philosophische Schriften und Abhandlungen, nebst dessen wissenschaftlichem Nachlasse, G. Hartenstein, 3 Bde., Leipzig, 1842-1843. • J.F. Herbart, Die metaphysischen Anfangsgründe der Theorie der Elementar-Attraction, aus dem lateinischen übersetzt und eingeleitet von K. Thomas, Berlin, 1859 (Traduction allemande de Theoria de attractione elementorum principia metaphysica, Königsberg, 1812). • J.F. Herbart, Die Psychologie als Wissenschaft neu gegründet auf Erfahrung, Metaphysik und Mathematik, Amsterdam, 1868. • J.F. Herbart, Allgemeine praktische Philosophie, Neue Ausgabe, Leipzig, 1871. • Herbartische Reliquien, ein Supplement zu HerbartsSämtlichen Werken, hrgs. von T. Ziller, Leipzig, 1871. • Zwei Briefe Herbarts, als Beitrag zu seiner Biographie, mitgeteilt von R. Zimmerman, Wien, 1871. • J.F. Herbart, Über philosophisches Studium. Neue Ausgabe, Leipzig, 1873. • J.F. Herbart’s pädagogische Schriften in chronologischer Reihenfolge, Einleitung und Anmerkungen von O. Willmann, 2 Bde, Leipzig, 1873-1875. • J.F. Herbart. Pädagogische Schriften, mit Herbarts Biographie hrsg. F. Bartholomäi, 2 Bde, Langensalza, 1874-1875. • J.F. Herbart. Pädagogische Schriften, hrsg. K. Richter, 2 Bde, Leipzig, 1876-1878. • J.F. Herbart,Ungedruckte Briefe, hrsg. R. Zimmermann, Wien, 1877. • J.F. Herbart. Allgemeine Pädagogik aus dem Zweck der Erziehung abgeleitet, hrsg. von K. Richter, Leipzig, 1885. • J.F. Herbart,Schriften zur Psychologie, hrsg. von G. Hartenstein, Leipzig, 1886-1888. • J.F. Herbart, Umriss pädagogischer Vorlesungen, hrsg. und mit erläuternden Anmerkungen von H. Wendt, Leipzig, 1887. • J.F. Herbart, « Drei Briefe an F.A. Carus », Philosophische Studien, V, 1889, pp. 321-326. • J.F. Herbarts pädagogische Schriften, mit einer Darstellung und Beurteilung der ethischen und metaphysisch-psychologischen Grundlagen der Pädagogik Herbarts versehen, hrsg. J.J. Wolff, 2 Bde, Paderborn, 1891-1895. • J.F. Herbart, Allgemeine Pädagogik, Neue billige Ausgabe, Leipzig, 1894. • Die bedeutendsten pädagogische Schriften J.F. Herbarts, hrsg. F.G.L. Gressler, 3 Bde, Langensalza, 1898-1899. • J.F. Herbart,Pädagogische Hauptschriften, hrsg. K. Richter, Langensalza, 1898-1901. • J.F. Herbart, Umriss pädagogischer Vorlesungen, kritisch durchgesehene Ausgabe von H. Zimmer, Halle, 1900. • J.F. Herbart, Allgemeine Pädagogik, mit Einleitung und Anmerkungen, hrsg. T. Fritzsch, Leipzig, 1902. • Herbart. Auswahl aus seinen pädagogischen Werken, hrsg. P. Richter, Bielefeld, 1902. Herbart • J.F. Herbart, Allgemeine Pädagogik und Umriss pädagogischer Vorlesungen, hrsg. B. Maydorn, Leipzig, 1902. • Gedanken des Pädagogen und Philosophen Herbart. Aus Herbarts Sämtliche Werke, ausgewählt und zusammengestellt von O. Foltz, Langensalza, 1910. • Herbarts Umriss pädagogischer Vorlesungen, hrsg. und mit einer Einführung sowie erläuternden Anmerkungen, versehen von P. Schütze, Breslau, 1910. • J.F. Herbart, Lehrbuch zur Einleitung in die Philosophie, hrsg. K. Häntsch, Leipzig, 1912. • J.F. Herbart, De attentionis mensura causisque primariis, aus dem Lateinischen überstetzt von P. Hauptmann, Langensalza, 1913. • J.F. Herbart, Lehrbuch zu Einleitung in die Philosophie, (Text der 4. Auflage), mit Abweichungen der früheren Ausg. mit bisher ungedruckten Herbartischen Diktaten sowie mit Einleitung, Anmerkung und Register, hrsg. O. Flügel und Th. Fritzsch, Leipzig, 1913. • J.F. Herbart,Pädagogische Schriften, mit Einleitung, Anmerkung und Register, sowie reichem bisher ungedruckter Material aus Herbarts Nachlass; hrsg. O. Willmann und Th. Fritzsch, Osterwieck-Harz-Leipzig, 1913-1914. • J.F. Herbarts philosophische Hauptschriften, mit bisher ungedruckten Herbartischen Diktaten sowie mit Einleitung, Anmerkung und Register; hrsg. O. Flügel und Th. Fritzsch, 3 Bde, Leipzig, 1913-1914. • Herbarts pädagogische Jugendschriften; in Auswahl von G. Weiss, Leipzig, 1919. • J.F. Herbart, Allgemeine Pädagogik, Vorwort von H. Nohl, Weinheim, 1952. • Die Pädagogik Herbarts, hrsg. H. 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Nous avons sélectionné ce qui concernait notre sujet, donc la philosophie, la métaphysique, la logique et la psychologie. Pour connaître l’ensemble exhaustif de la production de l’école herbartienne, nous renvoyons à l’ouvrage de Koschnitzke. Allemagne • ALLIHN F.H.T., Antibarbarus logicus, Halle, 1850. Edition revue Einleitung in die allgemeine formale Logik, 1853. ____ , Das verderbliche Einfluss der Hegelschen Philosophie, Leipzig, 1852. ____ , « Über das Leben und die Schriften J.F. 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Eine biographische Studie, Wien, 1876 ou “ Perioden in Herbarts philosophischem Geistesgang ; eine biographische Studie ”, Sitzungsberichte der kaiserl. Akademie der Wissenschaften, vol. 83, 1876, pp. 179-234. ____ , « Herbart », Meyr’s Konversations Lexicon, Dritte Anlage, 8. Band, Leipzig, 1876. ____ , Ungedruckte Briefe von und an Herbartaus dessen Nachlass, hrsg. R. Zimmermann, Wien, W. Braumüller, 1877. ____ , Kant und Comte in ihrem Verhältnisse zur Metaphysik, Wien, 1885. ____ , « Philosophie und Philosophen in Österreich », Österreichisch-Ungarische Revue, Bd 6, 1888-1889, pp. 177-198 et 259-272. Suisse BOBRIK E., Neues praktisches System der Logik, Zürich, 1838. -- Retour en haut de page -- Périodiques cités • Zeitschrift für exacte Philosophie im Sinne des neuern philosophischen Realismus, Leipzig 1861-1875, Langensalza 1883-1896, I-XX, Inhaltsverzeichnis XX, 1896, pp. 3-48. Bd 1-9 (1861-1871) hg. F.H.Th. Allihn und T. Ziller; Bd 10-13 (1873-1885) hg. F.H.Th. Allihn und O. Flügel; Bd 14-20 (1886-1896) hrsg. O. Flügel. (ZexPh) Herbart • Zeitschrift für Philosophie und Pädagogik, Langensalza 1894-1914. Jg. 1-12 (1894-1905) hg. O. Flügel, W. rein; Jg. 13-21 (1906-1914), hg. O. Flügel, K. Just, W. Rein. (ZPhP) • Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik... nouvelle sér. XXIV-LI (1854-67), LX-LXI (1872), XC (1887) et s. - Halle puis Leipzig (ZPhK). • Zeitschrift für Philosophie und spekulative Theologie, herausgegeben von Dr I.H. Fichte, Tübingen, F. Fues... (ZPhT) • Jahrbuch des Vereins für wissenschaftliche Pädagogik, Leipzig, 1869 bis 1874, 1883-1887, Langensalza 1875-1882, Dresden, 1888-1917. Jg. 1-14 (1869-1882) hg. T. Ziller; Jg. 15-38 (1883-1906) hg. Th. Vogt; Jg. 39-49 (1907-1917) hg. W. Rein. (Jbwp) • Zeitschrift für Völkerpsychologie und Sprachwissenschaft, Berlin, 1860-1886, Leipzig, 1887-1889, Berlin, 1890, hrsg. M. Lazarus, H. Steinthal (ZVP) • Zeitschrift des Vereins für Volkskunde, neue Folge der Zeitschrift für Völkerpsychologie und Sprachwissenschaft, Berlin, 1891-1928. Littérature critique Quelques ouvrages actuels et qui correspondent à des recherches novatrices : • CORIAND R. / WINKLER M. (hrsg.), Der Herbartianismus, Die vergessene Wissenschaftsgeschichte, Beltz, Deutscher Studien, Weinheim, 1998 • HOESCHEN A. / SCHNEIDER L. (hrsg.), Herbarts Kultursystem, Perspektiven der Transdisziplinarität im 19.Jahrhundert, Königshausen & Neumann, Würzburg, 2001 • MAIGNE Carole, J-F Herbart, Points principaux de la Métaphysique, traduction français précédée d’un commentaire par C. Maigné « le réalisme rigoureux de J F Herbart », pp. 7-162, Vrin, 2005. • ––, Herbart et l’herbartisme, collection Voix allemandes, Belin (à paraître 2006). • ––, "J-F Herbart 1776-1841, métaphysique, psychologie et esthétique", C. Maigné (dir.), Cahiers de Philosophie de l’université de Caen, n° 36, 2001, avec une traduction inédite, J-F. Herbart, De la possibilité et de la nécessité d’appliquer les mathématiques à la psychologie (1822). • ––, B. Bolzano, De la méthode mathématique, Correspondance avec F. Exner, Essai dans lequel est présentée une réponse à une question posée par M. Exner dans son article “ Sur le nominalisme et le réalisme”, traduction collective sous la direction de J. Sebestik, introduction de J. Sebestik et C. Maigné (à paraître, Vrin, 2006). • MARTINELLI R., "Origine dei concetti e logica pura. Herbart, Lotze e Husserl", in S. Poggi (ed), Le leggi del pensiero, tra logica, ontologia e psicologia, Il debattit austro tedesco 1830-1930, Milano, Unicopli, 2002, pp. 173-202 • PETTOELLO Renato, "Scatole quadrangolari e recipienti vuoti. Genesi psicologica delle categorie e forme dell’esperienza nell critica di Herbart a Kant", Rivista di storia della filosofia, LV, 2000, n°1, p. 5-25 • ––, "L’Objet et ses limites: réalité et infinitésimal chez J-F Herbart", Cahiers de philosophie de l’université de Caen, op.cit., p. 11-31 • ––, J-F Herbart, Punti principali della metafisica, trad. it. R. Pettoello, Thélème, Torino, 2001, P. VII-XX. • ––, "La realtà dell’apparenza ed i modi di dire l’essere. Il realismo di J-F Herbart", Le leggi del pensiero, tra logica, ontologia e psicologia, Il debattit austro tedesco 1830-1930, Milano, Unicopli, 2002, pp. 35-64 • ––, J-F Herbart, Metafisica generale, con elementi di una teoria filosofia della nature, Parte systematica, trad. it. R. Pettoello, Unione tipografico-editrice torinese, Torino, 2003, p. VII-XXXV. • POGGI Stefano (ed.), "Stumpf e la monadologia degli herbariani", in Poggi S. (ed), Le leggi del pensiero, tra logica, ontologia e psicologia, Il debattit austro tedesco 1830-1930, Milano, Unicopli, 2002, pp. 91-116 VALORE P.L, La struttura logico-analitica dell'ontologia herbartiana, CUSL, Milano, 2001 En raison d'une bibliographie très importante et pour votre confort de lecture, nous vous proposons la liste plus complète des études sur l'œuvre de Herbart en version téléchargeable. >>> <<< Herbart Responsable : Carole Maigné