L`économie des faux-monnayeurs

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L’économie des faux-monnayeurs - Michel Tougne
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L’économie des faux-monnayeurs
Article tiré du numéro 11 de la revue Civitas (1er trimestre 2004) : Regards chrétiens sur
l'économie.
L’étude de la situation monétaire mondiale révèle que les États ont renoncé à
exercer leur rôle de régulateur et d’harmonisateur. Il en résulte que les plus forts créent
leur monnaie en dehors de toute légalité. Le dollar est roi, dans un royaume de
faux-monnayeurs.
Pie XII écrit dans Summi Pontificatus (20 octobre 1939) : « C’est la noble prérogative et
la mission de l’État que de contrôler, aider et régler les activités privées et individuelles de la
vie nationale, pour les faire converger harmonieusement vers le bien commun, lequel ne peut
être déterminé par des conceptions arbitraires, ni trouver sa loi primordiale dans la prospérité
matérielle de la société, mais bien plutôt dans le développement harmonieux et dans la
perfection naturelle de l’homme, à qui le Créateur a destiné la Société en tant que moyen ».
Sur le plan économique, l’État doit donc veiller à maintenir en lumière une certaine
vérité. Qu’est-ce à dire ? Il doit éviter que les tromperies et les illusions ne l’emportent. Il doit
faire en sorte que les divers agents économiques tiennent compte de la réalité et ne vivent pas
au-dessus de leurs moyens ; qu’ils tiennent leurs responsabilités et ne privatisent pas leurs
bénéfices tout en comptant sur la collectivité pour éponger les pertes. L’État doit employer les
moyens d’une politique visant l’équilibre et la stabilité. Nous voudrions, dans cet article,
examiner l’économie actuelle sous son angle monétaire et montrer combien le retour aux
principes de la doctrine sociale de l’Église est nécessaire.
À l’origine, un État peut définir et mettre en œuvre une politique monétaire pour réguler
la liquidité et assurer la stabilité de la monnaie :
Il peut agir sur l’offre de la monnaie. La Banque de France avait le privilège exclusif
d’émission de la monnaie fiduciaire (billets de banque) et le Trésor, celui de la monnaie
divisionnaire (pièces de monnaie). En ce qui concerne les monnaies créées par les banques
(monnaie scripturale, celle qu’on écrit : les chèques, ou maintenant les lignes d’ordinateur) on
ne parle pas d’émission mais de création.
L’État agit sur l’offre également – principalement par le système bancaire en définissant
la politique du crédit.
La politique monétaire est orientée par la fiscalité qui encourage les investissements ou
l’épargne dans divers secteurs.
Enfin, l’État agit par ses relations financières avec l’étranger : changement de parité,
soutien des cours, etc.
Notre histoire récente se résume à l’abandon de la politique monétaire, dans un premier
temps par une copie progressive du modèle américain par les différents États, et à «
l’harmonisation » (?) vers laquelle nous pousse l’Europe. Dans un deuxième temps, par
l’abandon pur et simple des principaux moyens de régulation de la monnaie. Corrélativement,
ce renoncement progressif est accompagné de la mondialisation, mouvement qui revient sur le
plan monétaire à la mainmise des USA sur la monnaie.
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Pour imposer le dollar au monde entier il fallait faire tomber deux institutions :
La convertibilité des monnaies en or : on assiste à un premier essai au lendemain de la
première guerre mondiale, puis à un second essai, plus conséquent, au lendemain de la
seconde guerre mondiale.
Le privilège régalien des états de battre monnaie et de mener une politique monétaire.
Cette seconde phase s’achève avec la création de l’euro.
Suppression de la convertibilité des monnaies en or
Tout se concrétise à la conférence de Gênes en 1922. Sous le prétexte que certains pays
manquent d’or et qu’ils ne peuvent donc pas assurer la convertibilité en or, on leur offre la
possibilité de convertir leurs billets en devises étrangères, elles-mêmes convertibles en or.
C’est le système de l’étalon de change or. Ainsi se crée le mythe des devises or, que furent la
livre sterling britannique et le dollar américain.
Le Gold Exchange Standard institué à Gênes intronise la livre et le dollar en tant que
moyens de règlement des dettes entre pays. Pour autant, la convertibilité en or des monnaies
nationales ne disparaît pas totalement. Elles continuent d’avoir une définition légale par
rapport à l’or. Encore en 1944, le franc vaut 7,4 milligrammes d’or fin. Mais cette définition
par rapport à l’or ne vaut pas convertibilité. Seules la livre et le dollar sont réputées
convertibles en or.
Le rôle de monnaie de référence attire la confiance et renforce le pouvoir d’achat. Il
suffit de prendre un exemple : si l’on vend un bien sur le marché international, on préfère être
payé en dollars en yens ou dans une autre monnaie forte, qu’en dinars irakiens ou en leks
d’Albanie. En ce domaine, la préférence entraîne l’exclusion des autres monnaies.
Dollar et livre sterling n’étaient pourtant pas à l’abri des crises et des fluctuations : les
Britanniques dévaluent leur monnaie en 1931 ; le dollar plonge en 1933. Dès lors, pourquoi
avoir accepté de les choisir comme monnaies de référence ? Moins pour des raisons
techniques que pour des considérations politiques fondées sur le constat d’un rapport de
forces.
Pour plus d’exactitude, ajoutons que la convertibilité du franc est partiellement rétablie
par Poincaré (entre 1926 et 1933). Ne peuvent alors être échangées auprès de la banque
centrale que des quantités de billets équivalant à 12,5 kg d’or. De plus, le gouvernement
français (ainsi que le britannique) échangea des dollars contre l’or américain. D’où une
fragilisation du dollar. Les premiers symptômes d’une crise apparaissent au printemps 1929.
Il serait faux de croire que la monnaie est l’élément déterminant de la crise survenue en
1929 et qui durera dix ans. Il y a un ensemble de causes, dont l’inadaptation d’un outil de
production qui fabriquait des stocks d’invendus. Les prix chutent. Les crédits ne peuvent plus
être remboursés. Le système bancaire américain est en faillite. L’Amérique connaît le
chômage (8 millions en 1938). Le financement de l’effort de guerre par des bons du trésor
rachetés par la Federal Reserve (Banque centrale américaine) permet de créer du travail. En
1941, le chômage était résorbé.
L’instabilité est la caractéristique du système économique actuel. Avant la seconde
guerre mondiale, les États-Unis étaient pourtant déjà la première puissance économique. Les
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restrictions de souveraineté imposées aux autres états ne les concernaient pas. Ils avaient tous
les moyens de conduire une politique économique. Ces moyens n’auront pas suffi: le
déséquilibre les a surpris. D’où vient cette instabilité ? De l’alternance de situations de
développement, financé par le crédit, avec les situations de récessions où l’économie est
ralentie et génère crises, reconversion et chômage. La décennie de crise 1929-1939 aurait dû
faire comprendre aux États que leur rôle était de prévoir, lutter, amortir cette alternance de
situation et que, partant les États doivent utiliser des moyens de contrôle proportionnés. Mais
l’idéologie libérale se heurte aux institutions et principalement aux États. C’est pourquoi, en
1944, la Conférence de Bretton-Woods revient sur la même politique. Cette conférence, qui
réunit les puissances alliées, constate que le moribond américain des années 30 est en position
hégémonique. Les U.S.A. possèdent 70 % des réserves mondiales d’or (80 % en 1945). La
conférence entérine les principes du système monétaire international définis à Gênes en1922
et instaure définitivement la convertibilité des monnaies entre elles à une parité fixe. Ce qui
signifie que les États perdent leur prérogative de fixer de manière indépendante la valeur de
leur monnaie. Ils ne sont plus souverains en matière monétaire : ils dépendent du Fonds
Monétaire International (F.M.I.) qui orchestre les paiements internationaux : les échanges
commerciaux peuvent être réglés en or, ou en devises convertibles en or (dollar ou livre
sterling).
Le dollar s’impose toujours plus en tant que monnaie internationale, du fait de
l’importance de l’économie américaine, mais aussi du seul fait que le dollar est déclaré
convertible en or (35$ l’once). Il devient, irrésistiblement, l’étalon des monnaies, le centre du
système monétaire international, la monnaie de réserve (parce que assimilable à des réserves
d’or).
La livre sterling, du fait de sa dette publique au lendemain de la guerre, n’a pas vraiment
joué le rôle de monnaie de réserve. Quant au dollar, il y renonce sous Nixon, en1971. Voici
pourquoi.
L’idée de convertibilité du dollar en or était fondée sur la puissance économique d’une
Amérique riche, face aux pays européens exsangues d’après guerre. Les États-Unis
possédaient un stock d’or de quelques 20 milliards de dollars destinés à couvrir 5 milliards de
dollars en circulation à l’étranger. Mais, dès 1947 apparaît l’eurodollar. Le terme « euro »
vient de la première banque qui a créé des eurodollars, la Banque Commerciale de l’Europe
du Nord (code télex « Eurobanque »). Le mécanisme est le suivant : un exportateur européen
vend des biens pour 10 millions de dollars à une firme américaine. L’exportateur dépose le
paiement reçu sur un compte en dollars, dans une banque commerciale située à Londres ou
ailleurs. À partir de ce dépôt, la banque peut accorder à n’importe qui un crédit en dollars. Ces
dollars prêtés sont des eurodollars que rien ne distingue de dollars associés à une transaction «
biens contre monnaie ». Pourtant, ces dollars sont créés sans contrepartie. L’erreur du public
non averti est de croire que les dollars prêtés existaient réellement et physiquement dans les
caisses de la banque. On croit, par exemple, que la banque, lorsqu’elle prête, débite un
compte. Il n’en est rien. Elle crée, ex nihilo, de la monnaie. Les principaux demandeurs sont
les établissements de crédit américains et les entreprises de taille internationale qui cherchent
à échapper aux restrictions de crédit.
On l’aura compris : l’eurodollar est une création de monnaie hors de tout contrôle et de
toute législation. La masse des eurodollars grimpe vertigineusement. En 1971,
l’administration Richard Nixon voit que l’Amérique ne pourrait jamais convertir tous ces
dollars en or, si jamais un État le réclamait (comme de Gaulle avait menacé de le faire
quelques années plus tôt). Aussi, sans consulter personne, brusquement et unilatéralement, les
États-Unis déclarent le 15 août 1971, que le dollar n’est plus convertible en or. Voilà un bel
exemple historique du sens de la légalité internationale.
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En décembre 1971, le dollar est dévalué une première fois, puis une seconde fois en
1973. Le système monétaire international s’effondre ; le dollar flotte au gré des vents.
Création de monnaie en dehors de toute légalité, renoncement
général des États
L’eurodollar continue néanmoins sa carrière. Cette monnaie « monstrueuse et apatride »
(comme le dit Jean Rémy), dépasse maintenant 4 000 milliards de dollars (soit environ quatre
fois le Produit Intérieur Brut français). Ce simple constat montre à quel point les États ont
renoncé à leur souveraineté. Ce sont des banques, hors de toute légalité, qui créent la monnaie
internationale. Qui plus est : les États contractent des dettes en eurodollars.
Malgré toute la mise en scène « scientifique » comment parler de « maîtrise » des
mécanismes économiques ? Comment parler de « progrès » économique ? Le système actuel
se caractérise par l’instabilité, les retournements de conjoncture imprévisibles, les pratiques
dangereuses qui ruinent les nations et les familles.
Au premier rang de ces pratiques détestables est le recours au crédit. En période faste,
quelques entreprises empruntent pour investir et grossir plus vite afin d’acquérir le plus grand
nombre possible de parts de marché. Mais elles ne sont pas les seules à avoir vu l’opportunité
: d’autres entreprises s’engouffrent dans le mouvement. Ce qui était jouable à deux ou trois,
ne l’est plus à cinq ou six. La concurrence fait rage. Comme le note Pie XI dans
Quadragesimo anno : « à la liberté du marché a succédé une dictature économique. L’appétit
du gain a fait place à une ambition effrénée de dominer. Toute la vie économique est devenue
horriblement dure, implacable, cruelle ». Les entreprises baissent leur prix pour vendre plus
vite. Les marges diminuent, voire deviennent négatives. Certaines entreprises décrochent,
licencient : chômage, faillite, dettes impayées, etc.
Les banques en retour, restreignent le crédit et accentuent le malaise par la diminution de
la masse monétaire. À l’euphorie succèdent les désillusions et le désordre. C’est ce qui s’est
passé à Mexico : phase I : arrivage massif de capitaux. Les banques prêtent à tout va. Les
dépôts permettent des prêts qui, à leur tour, permettent des prêts etc. Phase II : l’endettement
des entreprises et des particuliers devient déraisonnable. La spéculation s’installe (années 70).
Phase III : plus personne ne peut rembourser personne (1982). Les facilités accordées
accroissent l’endettement. Des plans de conversion ou carrément de suppression de la dette
permettent de ramener tant bien que mal la situation à un équilibre approximatif en 1987. En
fait, dans ce mécanisme, ce sont les banques centrales qui, au final, remboursent les banques
créancières (via l’impôt). Nous avons appliqué ce principe en France encore récemment avec
l’ardoise du Crédit Lyonnais.
Afin de mieux saisir l’importance de l’encadrement du crédit et de ne pas le laisser à la
fantaisie des banques, revenons au mécanisme de la création de monnaie. Supposons une
banque qui reçoit un dépôt de 25 000 €. Ce dépôt est à vue, mais les statistiques et la pratique
montrent que 20 % des sommes déposées suffisent à satisfaire les demandes de retrait. La
banque va donc prêter les 20.000 € restants. Mais ces 20.000 € à l’origine faisaient partie du
crédit ; ils se transforment, dans une autre banque en un nouveau dépôt. À leur tour ils
génèrent un nouveau crédit de 16 000 €, etc. Les 25 000 € de départ ont généré 36 000 €
nouveaux dont la contrepartie n’existe peut-être pas. Le « multiplicateur de crédit » est le
résultat de ce processus. Sans intervention de l’État, ce multiplicateur est illimité.
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L’endettement de la France
Notre économie vit sur le crédit (ou sur l’endettement, ce qui est la même chose).
L’endettement de l’État est un phénomène endémique. La dette publique atteignait en 1999, 5
179 milliards de francs, soit 86 000 Francs par habitant ! Mais l’endettement intérieur total,
(comprenant l’État, les ménages, les sociétés et diverses administrations publiques) s’élevait à
quelque 12.725 milliards de francs (1 940 milliards d’euros). On parle beaucoup, ces
temps-ci, des 14 milliards € de déficit de la sécurité sociale. Qu’est-ce que 14 milliards € à
côté de 1 940 milliards €. Le prétexte à une réforme ? Avant même d’avoir étudié la situation
on affirme vouloir « sauver le régime ». (Le vrai est que la sécurité sociale actuelle est une
structure de déséquilibre.) – Que ne faudrait-il pas dire de l’État qui ne cesse d’accroître sa
dette annuellement par un déficit de 3 % du PIB ? (soit plus de 30 milliards €).
À ce stade, formulons quelques remarques rapides : l’État a recours au crédit parce qu’il
a renoncé à l’émission de monnaie ; l’État ne joue plus son rôle de régulateur, mais se trouve
soumis au système qui incite à la course au crédit ; enfin, l’État ne peut contrôler le crédit,
alors qu’il en est le premier demandeur.
Les États-Unis remportent la médaille d’or du déficit
C’est par l’endettement que nous ressemblons le plus aux Américains. Nous pensons
comme eux, nous vivons comme eux, nous mourrons comme eux. En effet, le pays battant
tous les records mondiaux d’endettement reste les États-Unis d’Amérique. L’endettement
moyen des habitants y est de l’ordre de 90 % de leur revenu. Son déficit commercial par mois
était en 1999 de 24,6 milliards de dollars (Financial Times, vendredi 20 août 1999).
Le déficit d’une balance commerciale résulte du déficit des exportations de marchandises
et des services par rapport aux importations. Toutefois, les mouvements de capitaux peuvent
annuler ce déficit et contribuer à l’équilibre de la balance des paiements. Dans le cas
américain, le solde des mouvements de capitaux a toujours été déficitaire, du fait de leurs
investissements à l’étranger. Il aggrave le déficit commercial. Mais les Américains n’ont
aucune envie de changer de système. C’est consciemment et volontairement que la loi
américaine et sa fiscalité favorisent l’investissement à l’étranger. Le déficit commercial s’est
installé depuis 1971. Il traduit la perte de compétitivité de l’industrie américaine sur l’Asie et
l’Europe en particulier. L’investissement à l’étranger compense en partie cette baisse relative
de compétitivité.
On ne comprend pas comment le pays le plus endetté peut dominer la planète, si on ne
perçoit pas que la seule chance de survie du système repose sur l’adoption des mêmes
principes par tout le monde. Qui osera demander à l’Amérique de rendre compte de la valeur
du dollar, alors que les économies européennes, asiatiques et du tiers-monde reposent sur les
dettes ? et pour une bonne part sur des dettes en dollars ? Qui dénoncera le système de
l’économie à crédit alors que la planète entière vit à crédit ?
Il nous faut conclure : Le crédit correspond, dans notre économie moderne, à la création
de moyens de paiement. Les milliers de milliards de dettes finissent par correspondre
simplement à l’argent facile. Les obligations de rentabilité et de compétitivité ne s’appliquent
pas à tous. Certains sont dispensés de veiller à ne dépenser qu’à bon escient. L’État peut vivre
au-dessus de ses moyens ; la sécurité sociale peut creuser son trou ; les banques continuent de
prêter. L’inflation qui pourrait en résulter est jugulée par la baisse des salaires (compensée par
les crédits à la consommation). Notre économie est un tissu de mesures et de contre-mesures.
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La vie économique perd son sens à mesure que le sens des responsabilités disparaît et que le
pouvoir est confié à des personnes qui ne subissent pas les conséquences de leurs décisions.
Les « mesures techniques » ne remplaceront jamais la morale. L’homme doit pouvoir être
perçu comme cause responsable de ses actes. L’organisation sociale doit respecter ce principe
qui est un des principes premiers de la doctrine sociale de l’Église.
La mondialisation correspond à la globalisation des principes de l’économie fondée sur
l’endettement qui engendre l’irresponsabilité. Les Américains sont les leaders. Pour ne pas
être contestés, ils exportent leur idéologie économique et forcent peu ou prou les autres pays à
faire comme eux. Pour ce faire, ils n’hésitent pas à employer la force. L’Europe, loin de faire
« contrepoids », adopte les mêmes principes et correspond à cette modélisation. Dans ce
contexte, les États ne décident de rien. Ils s’efforcent simplement de ressembler à leur maître
américain et de faire durer le système le plus longtemps possible. Jusqu’à quand ?
Michel Tougne
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