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DÉVELOPPEMENT DURABLE
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Depuis 1960, l’intensicaon des systèmes agricoles, conjuguée à la spécialisaon des
obtenteurs de plantes ainsi qu’aux eets harmonisant de la mondialisaon, a entraîné une
réducon importante de la diversité généque des plantes et animaux domesques. On
ulise de moins en moins de races d’animaux domesqués et les paysans sont souvent obligés
d’uliser des semences cerées au détriment des semences fermières. Aujourd’hui, un ers
des 6 500 espèces domesques sont menacées d’exncon.
Comparer diérents critères d’évaluaon de la perte de biodiversité n’est pas chose aisée. Le
rythme de changement dans un des aspects de la biodiversité, comme la perte de richesse
en espèces, ne reète pas forcément le changement dans un autre, tel que la disparion des
habitats naturels.
De plus, la réparon des espèces sur Terre devient de plus en plus homogène en raison des
acvités humaines. Or cela représente une perte de biodiversité souvent occultée quand seuls
les changements en termes de nombre total d’espèces sont considérés.
(Source : largement inspiré de Green facts – consensus scienque sur la biodiversité, d’après
l’Evaluaon des écosystèmes pour le Millénaire)
Une sixième crise d’exncon ?
On évoque de plus en plus souvent la possibilité d’une sixième exncon en masse, après les
cinq survenues aux temps géologiques antérieurs. Une exncon qui aurait commencé depuis
le début de « l’anthropocène », époque de l’apparion de l’homme.
La crise biologique d’il y a 65 millions d'années (au début de l’ère teraire, et qui serait due à
une pluie de météorites géantes au Mexique) aurait entraîné la disparion des dinosaures (au
moins 850 espèces), de groupes de mollusques et de reples marins, et en tout de 65 à 70 %
des espèces vivant sur la planète. La plus importante (250 millions d'années, crise du Permien),
aurait éradiqué 90 % des espèces marines et 50 % des familles d’animaux.
Toutes ces crises, dues à des catastrophes physiques, ont permis à d’autres formes de vie de
s’épanouir. Mais la crise contemporaine de la biodiversité, très diérente, est due à l’acon
d’une seule espèce, l’homme. La nature évolue à un rythme beaucoup trop lent pour raraper
le saccage perpétré par les humains.
Dans des condions normales, stables, la durée de vie d’une espèce est esmée de 1 à 10
millions d’années selon les groupes. L’exncon d’une espèce (ou sa disparion dénive) est
un processus naturel qui fait pare de l’évoluon. 95 % de toutes les espèces qui ont existé sont
maintenant éteintes. Mais la suprémae de l’homme perturbe largement ces condions, et les
espèces voient leur espérance de vie se réduire dramaquement. Ce n’est pas l’exncon, mais
l’accéléraon du processus d’exncon qui est inquiétant. L’analyse des fossiles suggère que
dans les périodes entre les exncons de masse, les espèces s’éteignent au rythme annuel de
0.1 à 1 exncon par million d’espèces, ce qui donnerait un taux naturel d’exncon d’environ
un mammifère tous les 400 ans, et un oiseau tous les 200 ans. Mais les scienques esment
qu’aujourd’hui, 25 000 à 50 000 espèces disparaîtraient chaque année…
La faune, la ore et les micro-organismes subissent des pressions de plus en plus fortes, 83% de
la surface terrestre est aectée par la présence humaine et l’espace nécessaire à son acvité.
Esmées actuellement à 3.6 millions d’espèces, la diversité du vivant pourrait perdre un quart
de ses eecfs d’ici 2050.