Exemplaire MP*4 2007-2008
´
Epreuves orales corrig´
ees
des concours d’entr´
ee
aux grandes ´
ecoles
Les corrig´
es de certains ´
enonc´
es ´
etoil´
es seront publi´
es sur la page web de la RMS.
1. D´
ecrire les sous-groupes finis du groupe des hom´
eomorphismes de Rsur lui-mˆ
eme.
Solution de Renaud Detcherry, ´
el`
eve en MP* au lyc´
ee Pasteur
Soit Gun tel groupe. Comme Gest fini, pour tout gGon peut trouver NNtel que
gN= id (o`
u la puissance est `
a prendre au sens de l’it´
eration).
Par ailleurs un gGest injectif continu donc strictement monotone. De plus si gest stricte-
ment croissant on a g= id.
En effet, si il existe xtel que f(x)> x (resp f(x)< x), comme fnest strictement croissant
on a nN, fn+1(x)> f n(x)(resp fn+1(x)< fn(x)) et donc fN6= id ce qui est
absurde.
Ainsi on a deux cas : soit G={id}, soit gcontient un hom´
eomorphisme d´
ecroissant hmais
alors G={id, h}car tout ´
el´
ement fGd´
ecroissant est tel que fh1est un ´
el´
ement
croissant de Gdonc tel que f=h.
(R´
esolu par Ivan Gozard, Eric Pit´
e.)
5. Existe-t-il une suite r´
eelle (an)n>0telle que pour tout entier naturel nN, le
polynˆ
ome anXn+··· +a1X+a0poss`
ede exactement nracines r´
eelles distinctes ?
La r´
eponse est oui. Il s’agit d’une cons´
equence imm´
ediate du r´
esultat suivant :
Lemme 1 Soit nNet Pun polynˆ
ome `
a coefficients r´
eels de degr´
ensimplement scind´
e
sur R. Alors, il existe aRtel que le polynˆ
ome Pa=P+aXn+1 soit simplement scind´
e
sur R.
D´
emonstration. Si n= 0, on peut prendre a= 1. On supposera n>1et on ´
ecrit P=
c
n
Y
i=1
(Xui)avec cRet u1< u2< . . . < un. Supposons c > 0. On choisit des
r´
eels t0, . . . , tntels que t0< u1< . . . < tn1< un< tn. On a alors P(tn)>0et pour
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2Epreuves orales corrig´
ees
i= 1, . . . , n on a P(ti1)P(ti)<0. Pour xR, l’application a7→ Pa(x)est continue ;
on peut donc choisir a < 0tel que Pa(tn)>0et pour i= 1, . . . , n,Pa(ti1)Pa(ti)<0.
D’apr`
es le th´
eor`
eme de la valeur interm´
ediaire, Pas’annule sur chaque intervalle ]ti1, ti[et
il s’annule ´
egalement sur l’intervalle ]tn,+[puisque Pa(tn)>0>−∞ = lim
x+Pa(x).
Donc Paest scind´
e`
a racines simples. Dans le cas o`
uc < 0, on choisit au contraire un a
strictement positif pour arriver `
a la mˆ
eme conclusion.
(R´
esolu par Renaud Detcherry, Christophe Jan, Patrick Lass`
ere, Eric Pit´
e.)
6. Trouver tous les (P, Q)C[X]2tels qu’existe (k, l)(N)2v´
erifiant :
P(k)l=Qet Q(l)k=P.
On cherche les solutions P, Q avec Pet Qnon nuls ce qui leur impose d’ˆ
etre non constants.
Notons que le probl`
eme est invariant par translation de l’ind´
etermin´
ee : cela permettra de
simplifier des calculs.
Posons A=P(k), B =Q(`)et a= deg A, b = deg B. On a Q=A`, P =Bk, B =
(A`)(`)et A= (Bk)(k)dont d´
ecoulent a, b >1et a=k(b1), b =(a1).
De plus si a > b alors b>b donc = 1. On voit donc que si k > 1et  > 1alors a=b. En
outre si a=bon a a=k(a1) donc (a1)(k1) = 1 et de mˆ
eme (a1)(1) = 1
ce qui fait a=b=k== 2.
Finalement on a soit (1) a=b=k== 2 soit k= 1 soit = 1.
Supposons = 1. On a alors b=a1,B=A0et de plus a=k(a2) donc a2
divise aet mˆ
eme a2divise 2 = a(a2) donc a= 3 ou a= 4. Il reste donc les cas
(2) a= 4, b = 3, k = 2 et (3) a= 3, b = 2, k = 3.
´
Etudions le cas (1).Aest de degr´
e2donc, quitte `
a translater X, on peut supposer A=
αX2+βavec α6= 0. En injectant Adans B= (A2)00 on trouve B=α0X2+β0avec
α0= 12α2, β0= 4αβ et en utilisant A= (B2)00 on a aussi α= 12α02= 123α4et
β= 4α0β0= 4.12.4α3βce qui donne α=u
12 avec u= 1, j ou j2et β= 0. Donc le cas (1)
donne 3 familles de polynˆ
omes P=B2, Q =A02, correspondant `
aA=α(Xx0)2, B =
12α2(Xx0)2pour α=u
12, qui sont clairement solutions.
´
Etudions le cas (2) a= 4, b = 3, k = 2,  = 1. En translatant Xon peut supposer B=
αX3+βX +γ. En utilisant A= (B2)00 puis B=A0on trouve, par des calculs analogues
aux pr´
ec´
edents : A=1
480X4et donc une famille de solutions P= (A0(Xx0))2, Q =
A(Xx0).
Enfin le cas (3) a= 3, b = 2, k = 3,  = 1 conduit `
a la famille de solutions P=
(A0(Xx0))3,Q=A(Xx0)avec A=αX3et α=±1
610.
8. Paris
Soit PR[X, Y ]. On note m(resp. n) le degr´
e de Prelatif `
aX(resp. `
aY). Montrer
que l’´
equation P(x, ex)=0admet au plus mn +m+nsolutions.
Solution de David Gontier, ´
el`
eve en MP* au lyc´
ee Henri IV
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Epreuves orales corrig´
ees 3
Notons Rm,n[X, Y ]l’espace vectoriel des polynˆ
omes de degr´
es relatifs au plus met npar
rapport `
aXet Yrespectivement, ainsi que s(m, n)le nombre maximal de solutions d’une
´
equation de la forme P(x, ex)=0,PRm,n[X, Y ].
Soient m>0,n>1et PRm,n[X, Y ]. Il existe QRm,n1[X, Y ]et RRm[X]tels
que P(X, Y ) = Y Q(X, Y ) + R(X). On a
d
dxP(x, ex) = exQ(x, ex) + Q
X (x, ex) + exQ
Y (x, ex)+R0(x)
puis, par une r´
ecurrence ´
evidente,
dm+1
dxm+1 P(x, ex) = exe
Q(x, ex),o`
ue
QRm,n1[X, Y ].
Cela montre que le nombre de solutions de l’´
equation
dm+1
dxm+1 P(x, ex)=0
est major´
e par s(m, n 1), et le th´
eor`
eme de Rolle assure alors : s(m, n)6s(m, n 1) +
m+ 1. Il vient s(m, n)6s(m, 0) + n(m+ 1) = nm +m+n(car s(m, 0) = m).
(R´
esolu par Ivan Gozard, Christophe Jan, Renaud Detcherry.)
10. Soient nNet PC[X]unitaire de degr´
en. On pose : P(X) =
n
Y
i=1
(Xzi)et
disc(P) = (1)n(n1)/2Y
16i,j6n, i6=j
(zizj).
a) Montrer que disc(P)=(1)n(n1)/2
n
Y
i=1
P0(zi).
b) Calculer disc(P)si P(X) = X2+aX +b.
c) Soit A∈ Mn(C). Montrer que disc(χA) = det B, o `
uB=tr Ai+j216i,j6n.
d) Soit P=Xn+an1Xn1+···+a0C[X]. Montrer que disc(P)Z[a0, . . . , an1].
Solution de Ivan Gozard
a) On a P0(X) =
n
X
i=1
n
Y
j=1,j6=i
(Xzj), donc P0(zi) =
n
Y
j=1,j6=i
(zizj)pour tout i[[1, n]].
On obtient imm´
ediatement l’´
egalit´
e voulue.
b) On a ici : P(X)=(Xz1)(Xz2), ce qui revient `
a(z1+z2=aet z1z2=b).
Si ces conditions sont remplies, alors :
disc(P) = Y
16i6=j62
(zizj)=(z1z2)2=z2
1+z2
22z1z2= (z1+z2)24z1z2=a24b.
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4Epreuves orales corrig´
ees
c) On pose χA(X) = det(XInA) =
n
Y
i=1
(Xzi), o`
uz1, . . . , znest la liste des valeurs
propres de A, chacune r´
ep´
et´
ee un nombre de fois ´
egal `
a sa multiplicit´
e.
Consid´
erons la matrice de Vandermonde : V=zj1
i16i,j6n∈ Mn(C).
On sait que det V=Y
i>j
(zizj). Par cons´
equent : disc(χA) = (det V)2. Par un calcul
facile, notant sk=zk
1+···+zk
npour tout entier naturel k,ona: tV V = (si+j2)16i,j6n.
Donc
disc(χA) = (det V)2= det tV V = det (si+j2)16i,j6n.
A∈ Mn(C)donc Aest trigonalisable et il existe PGLn(C)telle que P1AP =T
soit triangulaire sup´
erieure avec pour diagonale (z1, . . . , zn). Par une r´
ecurrence imm´
ediate :
kN, P 1AkP=Tkest triangulaire sup´
erieure avec pour diagonale (zk
1, . . . , zk
n).
Donc kN, sk=zk
1+··· +zk
n= tr Ak.
Ainsi disc(χA) = det B, o`
uB=tr(Ai+j2)16i,j6n.
d) Consid´
erons la matrice compagnon C(P)du polynˆ
ome P, c’est-`
a-dire la matrice C(P) =
(ci,j )∈ Mn(C)d´
efinie par :
-ci,j = 1 si 16j6n1et i=j+ 1 ;
-ci,j =ai1si 16i6net j=n;
-ci,j = 0 sinon.
C(P)a pour polynˆ
ome caract´
eristique det(XInC(P)) = P(X), comme on le voit faci-
lement en d´
eveloppant le d´
eterminant det(XInC(P)) selon sa derni`
ere colonne.
Il vient, d’apr`
es la question pr´
ec´
edente :
disc(P) = disc(χC(P)) = det B, o`
uB=tr((C(P))i+j2)16i,j6n.
Or on montre ais´
ement par r´
ecurrence que pour chaque kN, il existe n2polynˆ
omes H(k)
i,j ,
16i, j 6n,´
el´
ements de Z[X1, . . . , Xn]tels que :
(C(P))k=H(k)
i,j (a0, a1, . . . , an1)16i,j6n.
Notant en particulier, pour tout entier naturel k,Tk=
n
X
i=1
H(k)
i,i Z[X1, . . . , Xn],ona:
tr (C(P))k=Tk(a0, a1, . . . , an1).
Enfin, comme le d´
eterminant est un polynˆ
ome `
an2variables `
a coefficients dans Zen les n2
coefficients de la matrice, on a : det ((Ti+j2)16i,j6n)Z[X1, . . . , Xn].
Finalement : il existe Z[X1, . . . , Xn]tel que
disc(P) = disc(χC(P)) = det tr(C(P))i+j2)16i,j6n= ∆(a0, a1, . . . , an1).
(R´
esolu par Renaud Detcherry.)
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Epreuves orales corrig´
ees 5
11. On note, pour tout nN,Pn(X) = 1 + X+··· +Xn.
a) Montrer que si n+ 1 n’est pas premier, il existe Rnet Qndans N[X]non triviaux,
tels que Pn=RnQn. R´
eciproque ?
b) Montrer que si Pn=RnQno`
uRnet Qnsont des polynˆ
omes unitaires `
a coefficients
r´
eels positifs, alors Rnet Qnsont `
a coefficients dans {0,1}.
Solution de la RMS pour a) et de Ivan Gozard pour b)
a) Supposons d’abord n+ 1 compos´
e. Soit met hdes entiers tels que m > 1, h > 1et
n+ 1 = mh. On ´
ecrit
Pn(X) =
m1
X
i=0
h1
X
j=0
Xih+j,
ce qui donne la d´
ecomposition : Pn(X) = Pm1(Xh)Ph1(X). Les polynˆ
omes Rn=
Pm1(Xh)et Qn=Ph1(X)sont dans N[X], non triviaux, et tels que Pn=RnQn.
R´
eciproquement, soit Rnet Qndans N[X]non triviaux, tels que Pn=RnQn. Alors n+ 1
est le produit des deux entiers Rn(1) et Qn(1) qui sont strictement sup´
erieurs `
a1. Donc n+1
est compos´
e.
b) Notons
q= deg(Qn), r = deg(Rn), Qn(X) =
q
X
i=0
biXiet Rn(X) =
r
X
j=0
cjXj.
On a par hypoth`
ese bq=cr= 1. Posons bi= 0 pour i>q+ 1 et cj= 0 pour j>r+ 1.
Comme Pn=RnQn, on a, pour tout k∈ {0, . . . , n},1 = X
i+j=k
bicj. Si q= 0 (resp. r= 0)
alors Qn= 1 et Rn=Pn(resp. Qn=Pnet Rn= 1) sont `
a coefficients dans {0,1}.
On supposera d´
esormais q>1et r>1.
Notons ω= exp 2
n+ 1. Comme
Qn(X)Rn(X) = Pn(X) = 1 + X+··· +Xn=Xn+1 1
X1=
n
Y
k=1 Xωk
et Qnet Rnsont unitaires, il existe une partition de {1, . . . , n}en deux ensembles, disons I
et J, tels que
Qn(X) = Y
kI
(Xωk)et Rn(X) = Y
kJ
(Xωk).
Alors card(I) = q; comme b0=Qn(0) = Y
kIωk,b0est de module 1; de plus b0R+,
donc b0= 1. Par cons´
equent
XqQn1
X=XqY
kI1
Xωk=Y
kI1ωkX
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