La Révolte des Maccabées : une vue politique de Hannuka
seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, avec joie et gaieté."
Mais si le récit de la fête de Hanouccah s'arrête là, au miracle de la fiole d'huile qui brûla durant huit jours, alors
qu'elle ne contenait la quantité suffisante que pour un seul jour. Si la fête a retenu que c'était la victoire du bien sur le
mal, de la liberté sur la persécution, de la vie sur la menace d'anéantissement du peuple juif ; l'histoire politique de la
Judée se poursuivit.
Les Maccabées et les Juifs pieux n'occupèrent que le Mont du Temple, laissant la Cité à proprement dit, aux Grecs
et aux apostats, protégés par la garnison de la citadelle d'Akra. Un face à face de cent mètres de séparation dura
vint-trois ans, faits de harcèlements, de combats, de trêves. La mort d'Antiochus Epiphane en -163, diminua la
pression, et la mort de Judas à la bataille d'Elassa (à 20 km de Jérusalem) laissa le commandement à son frère
Jonathan.
La succession Séleucide exprima la volonté d'une politique plus clémente à l'égard de la religion juive, et proposa un
accord avec Jonathan qui, investi des fonctions cumulées (pour la première fois et en contradiction avec la tradition
juive de séparer le pouvoir civil du pouvoir religieux) de gouverneur de la Judée, et de Grand Prêtre, par le roi
Démétrius, entra dans Jérusalem en -152 av.èc. Il entreprit de reconstruire la Cité, de relever les fortifications, de
libérer le territoire et reconquit Jaffa, Ashkelon, Ashdod. Alors que la Citadelle d'Akra resta aux mains des
Séleucides. Jonathan fut assassiné par un général séleucide en -143 av.èc. Ses frères Jean et Eleazar ayant été
tués sur le champ de bataille, c'est Simon qui prit la succession.
En -141 av.èc, la citadelle d'Akra fut défaite, une assemblée solennelle réunie à Jérusalem conféra à Simon les titres
de "Grand Prêtre", "stratège et ethnarque des Juifs", ces titres furent assimilés à la royauté par la suite, et devinrent
héréditaires. Une monnaie juive fut frappée sans l'effigie de Simon. C'est avec Simon que commence la dynastie
des Asmonéens, qui se perpétua jusqu'à la conquête romaine par Pompée, en -63 av.èc, avec une reprise de 40 à
37.
Ce fut une période stable et prospère, le territoire non divisé de l'époque de David et de Salomon est reconstitué, les
marchands et les pélerins affluent, les constructions se développent. Simon fut assassiné en -135 av.èc. Le pouvoir
passa à Jean-Hyrcan, qui profitant du déclin séleucide put agrandir son état, en englobant une partie de la
Transjordanie à l'est, Samarie au nord, et le pays d'Edom (Idumée) [5] au sud.
A l'époque des conflits opposaient les Sadducéens et les Pharisiens ; les Sadducéens étaient de strictes observants
des commandements écrits de la Torah, avec le Temple pour centre religieux, ils soutenaient la classe sacerdotale
et cautionnaient la réunion du pouvoir religieux et politique sous l'autorité du Grand Prêtre. Les Pharisiens étaient
partisans de la séparation du religieux et du politique, mettant à égalité la Loi écrite et la Loi orale, les
commentateurs laïques de la Torah et les prêtres, préférant défendre les valeurs religieuses que l'indépendance
politique.
Ce conflit ne cessa de s'aggraver et de mettre en péril l'Etat. Avec Jean Hyrcan, puis Judas Aristobule et Alexandre
Jannée qui réprima avec cruauté les Pharisiens. Mais avec Salomé Alexandra qui succéda à Alexandre Jannée, et
qui régna de 76 à 67 av.èc, ce sont les Sadducéens complices du massacre des Pharisiens qui furent mis à mort.
Salomé avait nommé son fils aîné Hyrcan, Grand Prêtre, et à la veille de sa mort, son deuxième fils Aristobule se
proclama roi avec l'appui des Sadducéens. C'est Antipater, chef de l'Idumée et père du futur Hérode, qui conseilla à
Hyrcan de se réfugier à Pétra chez le roi des Nabatéens, qui se fit un allié pour la reconquête de la Judée. Aristobule
affaibli, se retrancha dans l'enceinte du Mont du Temple à Jérusalem.
Au même instant, Pompée venait de conquérir l'Arménie, et avait dépêché un corps d'armée pour prendre Damas.
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