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Mais comme le dit si bien Bruno Etienne dans son livre « Abd el Kader » : « Aucun
interdit ne pèse sur d’autres lectures possibles de la vie de l’Emir qui est assez riche pour
faire l’objet de plusieurs interprétations : celui-ci se satisfera de sa résistance aux Français,
celui-là en fera le créateur de l’Etat moderne ; ses ennemis seront honorés de sa grandeur,
ses amis de son humanité ; un autre goûtera les joies de sa mystique, tandis que sa
modernité surprendra tel autre ; même le capitaliste y trouvera son compte avec l’affaire
Suez ; et si sa poésie est quelque peu désuète, je suis sûr que tous les cavaliers l’admireront.
Dieu, lui, reconnaîtra les siens… ».
grande noblesse. Il était de filiation maraboutique car son grand-père, Mustapha, était le
cheikh fondateur de la Tariqa Qadiriyya, un ordre soufi.
-el- dans le petit village de la Guetna, près
de Mascara, le 6 septembre 1808. Il est le troisième enfant de Mahieddine, chef de la
confrérie de la Quadiriyya, qui a lui-même combattu les troupes françaises dès leurs
1830.
Il apprend les sciences
philosophie. Platon, Aristote, Al-Ghazali, Ibn Rushd et Ibn Khaldun lui sont familiers, tout
comme Averroès et Avicenne, et bien entendu le grand Ibn Arabî. Par ailleurs, il possédait
une phénoménale mémoire.
« Mais, comme le dit -même, peu importe ma généalogie à un moment où
elle n’a plus que l’importance d’un fardeau : il ne suffit pas de demander quelle est
l’origine d’un homme, il faut au contraire interroger sa vie, ses actes, son courage, ses
qualités pour savoir qui il est et ce qu’il en est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine,
agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure. »
Dès 1830, Abd-el-
n et de Mascara, qui refusaient de
se soumettre aux Français. Abd-el-Kader, qui a à peine 22 ans, participe à la résistance
populaire et se distingue par sa bravoure
r accrochage avec les Français
1831, les cheikhs et les ulémas décidèrent de désigner un chef
se porta sur Cheikh
Mahieddine, mais trouvant la tâche trop lourde, il .
Mais, il proposa plutôt son fils Abdelkader, ce qui déplut à
qui pourtant ils firent allégeance, et ce par deux fois.
Il obtiendra le titre de «Commandeur des croyants », lors de la première « Moubayaa »
(allégeance) qui eut lieu dans la plaine des Ghriss (près de Mascara), le 27 novembre 1832,
dara, suivie 4 février 1833. Ce qui lui
confèrera un pouvoir temporel et une autorité spirituelle. Par ses talents d'orateur, son énergie
et son charisme, il affirmera d'emblée son autorité.