SANTÉ
TRIBUNE DE GENÈVE
LUNDI 26 JANVIER 2004
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CONSULTATION
Unité de curiethérapie
L’unité d’endocrinologie com-
prend notamment une consul-
tation spécialisée pour la thy-
roïde et une unité de
curiethérapie dans le service
de radio-oncologie. Là, les pa-
tients reçoivent des doses thé-
rapeutiques d’iode radioactif.
Ils sont isolés pendant trois à
cinq jours afin de protéger les
autres personnes et l’environ-
nement. Lors de ce traitement,
l’iode radioactif s’accumule
dans les cellules qui produi-
sent l’hormone thyroïdienne et
y demeure assez longtemps
pour irradier la glande et ralen-
tir sa production. L’iode radio-
actif qui n’est pas retenu par la
thyroïde est éliminé dans
l’urine. (GC)
ALIMENTATION
A chacun son sel
L’iode est un élément indispen-
sable à la thyroïde et à la syn-
thèse des hormones thyroï-
diennes. Il a un effet protecteur
contre le goitre. Dans certaines
régions du monde pauvres en
iode, comme la Suisse, il est
ajouté au sel (paquets de cou-
leur rouge dans les supermar-
chés). Ceux de couleur verte
ont un supplément en iode et
en fluor (effet protecteur contre
les caries). Les emballages
bleus sont sans additifs. A cha-
cun son sel donc. (GC)
Gros plan sur la thyroïde
JULIEN GREGORIO
en bref
Une petite glande aux grands effets
sur le métabolisme.
GIUSEPPE COSTA/HUG
C
rétin des Alpes! L’injure
chère au capitaine Had-
dock dans les aventures
de Tintin se réfère expli-
citement au crétinisme qui a af-
fligé pendant de nombreuses gé-
nérations, au XIXe siècle encore,
tout l’arc alpin. Mais savez-vous
que le crétinisme défini par le
Petit Robert comme une forme
de débilité mentale et de dégéné-
rescence physique est mis en
rapport avec une insuffisance
thyroïdienne, souvent accompa-
gnée de goitre? Heureusement
avec l’apport de l’iode, le grand
«ami» de la thyroïde, cette affec-
tion a quitté nos montagnes.
Tous les problèmes liés à la thy-
roïde n’ont pas pour autant dis-
paru. Zoom sur l’activité insuffi-
sante (hypothyroïdie), l’excès de
fonctionnement (hyperthyroï-
die) et les tumeurs liées à la thy-
roïde.
Petite glande endocrine située
devant la trachée, la thyroïde sé-
crète la thyroxine (T4) qui régule
le métabolisme général et le taux
de consommation de l’oxygène
par les cellules. «En cas d’hypo-
thyroïdie, la plus fréquente des
affections de la thyroïde et qui
touche surtout les femmes au-
delà de 60 ans (ndlr: 10 à 15%
dans cette tranche d’âge, alors
que moins de 5% des hommes
de plus de 60 ans sont concer-
nés), la sécrétion d’hormones
thyroïdiennes est insuffisante et
le métabolisme ralenti. Le pa-
tient a peu d’appétit, est fatigué
voire déprimé et prend du
poids», explique le Dr Christoph
A. Meier, responsable de l’unité
Traitement
simple et efficace
L’origine la plus fréquente est
une destruction auto-immune,
c’est-à-dire par l’organisme lui-
même, de la thyroïde appelée
thyroïdite d’Hashimoto. Dans ce
cas, un seul traitement, simple et
efficace, s’impose: l’administra-
tion quotidienne, à vie, d’hor-
mones thyroïdiennes (thyroxine
synthétique qui est équivalente à
l’hormone naturelle) sous forme
de comprimés. «Grâce à une
prise de sang, il est facile de trou-
ver le bon dosage, ce qui évite les
effets secondaires», précise le Dr
Christoph A. Meier.
En ce qui concerne l’hyper-
thyroïdie, également plus fré-
quente chez la femme, l’origine
la plus courante est aussi autoi-
mmune (maladie de Basedow).
Dans ce cas, le corps fabrique
des anticorps qui stimulent la
thyroïde. Les symptômes sont la
perte de poids, la transpiration,
l’agitation, l’irritabilité, l’insom-
nie, des palpitations ou encore la
sensation de cœur rapide.
«Même si le fonctionnement est
très légèrement supérieur à la
norme, nous traitons les patients
car il y a un risque cardiaque à
long terme», ajoute le Dr Chris-
toph A. Meier.
Iode radioactif
Trois traitements existent. La
prise d’un comprimé d’iode ra-
dioactif — on sait le fabriquer de-
puis septante ans! — pour freiner
l’activité (lire brève ci-contre).
«Le seul inconvénient est que si
l’on freine trop, le patient de-
vient hypothyroïdien ce qui né-
cessite ensuite la prise de T4»,
précise le praticien. On peut éga-
lement soigner avec des médica-
ments qui ralentissent la syn-
thèse des hormones thyroï-
diennes, mais cela comporte des
effets secondaires (système im-
munitaire défaillant, problèmes
hépatiques). Enfin, la chirurgie.
Peu fréquente, l’ablation n’inter-
vient que si la thyroïde est beau-
coup trop grande.
Peu de cancers
En ce qui concerne les tu-
meurs cancéreuses, elles sont re-
lativement rares. «A Genève, on
dénombre environ 30 nouveaux
cas par an et le risque pour toute
personne d’en développer un
dans sa vie est de 0,1 à 0,5% (en
comparaison, le risque pour une
femme d’avoir un cancer du sein
est de 15%)», précise le Dr
Christoph A. Meier. Remar-
quons enfin qu’on peut dévelop-
per des nodules (85% sont bé-
nins) ou un goitre. Dans ces
deux cas, cela se soigne par la
chirurgie ou l’iode radioactif.
«Le goitre apparaît le plus sou-
vent chez une personne dont la
thyroïde fonctionne normale-
ment, mais il peut aussi être ré-
vélateur d’une hyperthyroïdie.
Par contre, le goitre dû à une hy-
pothyroïdie a quasiment disparu
depuis que l’on met de l’iode
dans le sel», conclut l’endocrino-
logue.
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Un ultrason de la thyroïde permet de voir la taille des nodules.
1211 Genève 11, ou par fax 022 322 38 31.
posant un circuit au Nicaragua. Situé au coeur de
gua ne vous laissera pas indifférent. Ses villes au
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2004, à 15 h.
2004, à 11 h.