Introduction1. Qu’est-ce que c’est le Pharmaceutical Care? The responsible provision of drug therapy for the purpose of achieving definite outcomes which improve a patient’s Quality of Life” (Hepler/Strand, 1990) Pourquoi beaucoup de pharmaciens sont-ils réservés ? Manque de temps/Trop de travail Acceptation par les médecins et les patients ? Base scientifique insuffisante? Pas de rémunération liée à la tâche de conseiller! Motivation? Pourquoi investir dans le Pharmaceutical Care? Est-ce qu’on en a besoin? a) A cause de l’évolution importante du métier au cours des dernières décennies résultant de la reconversion de la préparation de médicaments en la dispensation d’informations et de conseils au patient. La fonction actuelle du pharmacien - et plus encore à l’avenir - se situe dans des actes intellectuels associés à la dispensation, permettant d’accompagner et de sécuriser l’usage des médicaments non plus préparés de façon artisanale mais de façon industrielle. b) L’usage de médicaments constitue une des méthodes thérapeutiques parmi les plus médicalement efficaces. Cependant, plus une méthode d’intervention thérapeutique est efficace, plus il importe d’en diminuer les risques. C’est également le cas lors de l’usage de médicaments. On observe, en effet, que les médicaments ne sont utilisés de façon appropriée qu’en 50 à 70% des cas. Au moins 5% des hospitalisations sont la conséquence de l’utilisation inadéquate de médicaments. Une étude2 réalisée aux Etats-Unis indique que des erreurs médicamenteuses sont à la base de quelques milliers 3 de décès par an. Ses auteurs en concluent que le personnel médical devrait consacrer plus d’attention à la dispensation et à l’accompagnement de l’usage des médicaments. Le pharmacien est bien placé à cet égard : il est le dernier prestataire de soins qui communique avec le patient avant l’usage du médicament, il est facilement accessible, il possède, par l’historique des médicaments, l’aperçu des médicaments que le patient prend ou a déjà pris,.. En quoi consistent les erreurs médicamenteuses les plus courantes ? 1 (Absence de traitement malgré une indication médicale ) ; Médicament autre que le médicament adéquat ; Dose trop faible/ trop élevée ; Effets indésirables pouvant être prévenus ; Interactions médicamenteuses ; Compliance insuffisante ; Sources : Pharmaceutical Care practice – Cipolle, Strand, Morley. Commentaren Medicatiebewaking – Stichting Healthbase en Escapo. Farmaceutische zorg, Implementatie aan de hand van het voorbeeld astma – Marleen Haems en Els Lambrechts. Farmamoazïek -KUL en APB. Methodologie van de beroepspraktijk – G. Laekeman. Opleiding WHAM-techniek 2002 - L. Leemans. 2 Increase in US medication-error deaths between 1983 and 1993, The Lancet vol. 351 February 28, 1998. 3 Données pour 1993 : 7391 décès aux Etats-Unis. - (Traitement médicamenteux sans indication médicale établie ). Comment pouvons nous savoir s’il y a des erreurs médicamenteuses? - Malgré le traitement, les symptômes persistent - des effets secondaires évitables se manifestent - La médic ation n’a plus l’effet qu’elle avait auparavant - Des médicaments prescrits restent indispensés - Le nombre de condtionnements dispensés (trop élevé ou trop bas) ne correspond pas à la posologie - augmentation de l’utilisation de médicaments à effet symptomatique (⇔ médication de base) - … L’ordinateur peut aider … - par le signalement de la première, de la deuxième dispensation et des interactions médicamenteuses, … - par la mise à disposition de données scientifiques - par l’établissement d’un dossier pharmaceutique avec l’historique des médicaments dispensés - … En quoi consistera le Pharmaceutical Care en pratique ? a) b) c) d) e) l’identification et l’évaluation systématique des erreurs médicamenteuses choisir et appliquer la meilleure solution en concertation avec le patient s’assurer que le patient comprend l’usage et l’effet des médicaments prescrits le suivi du patient et réagir adéquatement aux nouveaux problèmes qui se présentent renvoyer le patient chez le médecin si nécessaire Quel est l’importance d’informer le patient en pharmacie? Il existe une corrélation positive entre les connaissances dont le patient dispose concernant les médicaments qu’il utilise et le degré de compliance. Les patients oublient une grande partie (jusqu’à 80%) de ce que le médecin leur raconte : les instructions et conseils concernant l’utilisation des médicaments s’oublient plus facilement qu’autre chose (p.ex. le diagnostic). Les explications claires et simples : c’est la tâche dur pharmacien de transformer les informations compliquées en un langage structuré au niveau du patient ! L’information peut et doit se faire par des voies différentes : oralement, notice, brochure, étiquette, …. L’homme retient 10% de ce qu’il a lu, 20% de ce qu’il a entendu, 30% de ce qu’il voit, 50% de ce qu’il entend et voit, 70% de ce qu’il reproduit en parlant et 90% de ce qu’il découvre lui-même. Conclusion : une combinaison de plusieurs façons d’information donnera le meilleur résultat. Il existe 2 types d’information fautive : ne rien dire ou donner trop d’informations. Conclusion : il est important d’être sélectif dans ses explications. 2 1. Information lors de la première dispensation. Pour le pharmacien, l’initiation du traitement médicamenteux d’une maladie/d’un malade constitue un acte journalier. Souvent, les premières prescriptions passent inaperçues parmi les autres prescriptions de rappel. Du point de vue du patient, la situation est différente. Pour lui, le fait de savoir qu’il est atteint d’une pathologie invalidante (p.ex. Arthrite rhumatoïde) ou qu’on a posé le diagnostic d’une pathologie chronique (p.ex. Diabète) peut changer fondamentalement sa vie. Parfois ce patient se trouve encore dans la phase d’acceptation. Il attend beaucoup du traitement nouvellement établi et il se pose beaucoup de questions concernant son médicament. Le moment où le médicament est dispensé pour la première fois, à l’initiation du traitement, est, dès lors, idéal pour informer le patient concernant son nouveau médicament. Ceci peut se faire oralement sur base des informations contenues dans le MEDASSO (mode d’action, posologie, moment de prise, délai dans lequel les effets vont se manifester, …) ou par écrit, par exemple sous forme d’un « feuillet patients ». 1. Information lors de la deuxième dispensation. La dispensation du deuxième conditionnement du médicament (c.-à-d. pour des médicaments d'usage chronique, généralement après deux semaines à un mois de traitement) est le moment idéal pour s’informer auprès du patient en ce qui concerne les résultats observés et la survenance d’effets secondaires éventuels. Un dialogue pharmacienpatient peut, alors, révéler beaucoup d’informations sur les expériences vécues, les doutes ressenties, les réticences manifestées, l’usage erroné et toute mauvaise compliance. Le patient appréciera certainement l’attention concrète que vous portez à son traitement. Certaines informations déjà mentionnées lors de la première dispensation peuvent aussi être rappelées. Par ailleurs, le patient sera également intéressé par de nouvelles informations plus détaillées comme, par exemple, : l’attitude à prendre lorsqu’on a oublié de prendre une dose. 3 Aptitudes de Communication Aptitudes verbales • • • questions ouvertes/fermées Surtout questions ouvertes, sauf pour patients trop réservés ou qui parlent trop. Questions ouvertes commencent toujours par une préposition (Quand, Qui, …). Questions fermées commencent avec un verbe. questions simples questions non-suggestives Exemple d'une question suggestive : Vous ne buvez quand même pas trop d'alcool? • Se mettre à la place des patients • insister (par les questions) • répéter/résumer « Bonnes vacances » Paraphraser : ajouter quelque chose. p.ex. : le patient dit qu'il a « souvent » la diarrhée : il faut insister sur ce point en demandant « c'est quoi, souvent? ». Afin d'être sûr qu'on a bien compris ce que le patient a dit. Attitude du pharmacien • échange des regards • accueil du patient • question ouverte pour commencer • attitude accueillante • expression (corporelle) • stimulants non-verbaux (faire des signes de tête, « hum », ne rien dire…) • stimulants verbaux (répéter,…) Pas : « Le suivant » Pas avec les bras croisés P.ex. : Si le patient dit « je suis inquiète » « inquiète? » • fin de la conversation 4 Informer le patient 4 Première dispensation : ce que le patient doit savoir pendant les premiers jours et semaines. Partir de ce que le patient sait déjà (Qu’est-ce que le Dr. a déjà dit sur ce médicament ?) • • • Le nom du médicament Qu’est-ce qui est traité avec le médicament ? Comment le médicament agit-il ? Expliquer l’importance du traitement, motiver le patient à une bonne compliance, expliquer les risques liés à une compliance insuffisante,… Pour ces médicaments dont on ne sent pas l’effet, il est important d’expliquer au patient q’il y a bien un effet mais qu’on ne se rend pas compte.(p.ex. antihypertenseurs) • Effets secondaires Mentionner seulement les effets secondaires fréquents que le patient sait percevoir (et éventuellement des effets secondaires rares mais graves) et indiquer ce qu’il faut faire s’ils se manifestent (certains effets secondaires peuvent être prévenu, certains passent par après et dans certains cas il faut prendre contact avec le médecin). • Prendre comment, quand, combien et pendant combien de temps? Voie d’administration, à quel moment de la journée faut-il prendre le médicament, (év. établir un schéma de posologie), la prise par rapport aux repas, expliquer le mode d’emploi typique pour le voie d’administration, … • • Quand peut-on s’attendre à une amélioration ? Quand faut-il reprendre contact avec le pharmacien ou le médecin ? S’il n’y a pas d’amélioration, s’il y a des effets secondaires, … Information complémentaire (les avertissements et les précautions essentiels, la conservation, …) • Consommation d’alcool, exposition au soleil, conduite de véhicules ou utilisation de machines,… Deuxième dispensation • Comment ça va avec le nouveau médicament? Effet? Effets secondaires? Vérifier l’utilisation par le patient ? • Rappel de certains points • Information plus avancée P.Ex. Que faire en cas d’oubli d’une dose ? Des conseils de diététique, des conseils d’hygiène,… 4 Sources : Adviezen voor zelfzorg (L.Leemans), Cursus medicatiebegeleiding Het eerste uitgiftegesprek (WID Escapo), Mondelinge voorlichting, stap voor stap (PW 133 nr. 13), Had Jolanda die mevrouw nu maar geholpen! (PW 133 nr. 22). 5