Elle est loin l’époque où l’on veillait ses morts chez soi, où tous les proches du
défunt faisaient cortège derrière le corbillard. Maintenant, la mort est le plus
souvent affaire d’institution. Elle a déserté notre quotidien. On vit à 100 milles
à l’heure en oubliant que nous sommes tous mortels.
L’approche de la mort, que ce soit la nôtre ou celle d’un proche, nous prend
donc souvent par surprise. Elle nous choque et nous bouleverse. Elle change
notre perception de nous-mêmes, nos perspectives, nos espoirs et nous oblige
à revoir nos priorités tant matérielles, qu’affectives et même spirituelles. Elle
peut accentuer le vécu religieux, notre soif de sens, d'infini.
Être admis à la Maison de soins palliatifs c’est accepter de se confronter à
l’inconnu, aux derniers moments de la vie et au mystère de la mort. Cela peut
susciter bien des réactions, réveiller nos peurs, nos appréhensions et nous
donner l’impression d’être bien démunis. Il est donc normal de vivre des
émotions intenses, de ressentir du stress et même de l’impuissance.
Voilà pourquoi nous avons élaboré ce petit guide. Nous vous y parlons des
signes et des symptômes que nous allons surveiller et que nous tenterons de
soulager. Il sera aussi question de l’état de conscience et des signes
annonciateurs d’une mort imminente.
Il ne faut cependant pas oublier que chaque personne est unique et, que
conséquemment, chaque fin de vie l’est également. Ainsi, certains patients
présenteront plusieurs symptômes alors que d‘autres n’en présenteront que
quelques-uns.
Nous espérons que la lecture de ce petit guide vous éclairera sur ce que peut
vivre votre proche malade et vous aidera à mieux vivre ensemble cette
dernière étape.
Nous espérons également qu’il contribuera à ce que vous vous sentiez partie
prenante de cette grande équipe où personnel infirmier, médecins,
psychologue, accompagnateurs spirituels, bénévoles et personnel de soutien
se dédient à la qualité de la vie jusqu’au bout de cette vie.
La maladie a déjà beaucoup évolué et elle continuera de le faire au cours des
heures, des jours et peut-être des semaines à venir. À quel rythme ? Bien
humblement, nous l’ignorons. La mort, comme la naissance, arrive à son
heure. Cependant, nous pouvons vous assurer que peu importe le temps qu’il
reste, nous nous efforcerons de soulager l’être aimé, nous nous assurerons de
son bien-être et cela, dans le plus grand respect de ses choix, de ses croyances
et de son histoire.