2 Direction des Affaires Économiques
DEFINITIONS
- Agent économique : Personne physique ou morale
prenant des décisions d’ordre économique (entre-
prises, administrations publiques, ménages).
- Balance des transactions courantes : Elle regroupe
les échanges de marchandises, les échanges de ser-
vices, les flux de revenus (salaires, dividendes, etc.)
et les transferts courants (dons, aides, etc.) entre
un pays et le reste du monde.
- Compétitivité - prix : Capacité d’une entreprise, ou
d’un pays, à gagner des parts de marché, en raison
d’un niveau de prix plus faible que les concurrents.
échanges extérieurs accusent une perte de 473 milliards
de dollars en 2015 (2,6 % du PIB)
.
Dès lors, au regard des performances économiques des
principales économies, la monnaie européenne est sous-
évaluée. Pour garantir une stabilité financière au niveau
mondial, l’euro devrait par conséquent s’apprécier face à
la devise américaine. De ce fait, la quantité de dollars pour
un euro s’accroîtrait.
Cependant, au sein de la zone euro, tous les pays ne sont
pas à la même enseigne. Avec un déficit de 4,4 milliards
d’euros en 2015 (0,2 % du PIB), la France n’affiche pas la
même performance que son voisin outre-Rhin. Le solde
des transactions courantes de l’Allemagne est en effet
excédentaire de 258 milliards d’euros, équivalant à 8,5 %
de son PIB. De plus, notre pays n’a pas affiché d’exercice
excédentaire depuis 2006.
Dès lors, pour convenir aux spécificités économiques des
différents pays, la devise européenne est jugée trop forte
pour la France mais trop faible pour l’Allemagne.
4. Est-il préférable d’avoir une monnaie forte
ou faible pour les entreprises ?
La valeur de la monnaie, qu’elle soit jugée forte ou faible,
comporte des avantages et inconvénients pour les entre-
prises.
Une monnaie faible favorise les exportations car les entre-
prises ont une meilleure compétitivité - prix. Elles peuvent
alors exporter plus facilement leurs produits. De même,
elles peuvent gagner des parts sur le marché national, en
concurrençant les produits importés devenus moins com-
pétitifs. Parallèlement, le secteur du tourisme est avanta-
gé car les prix deviennent plus attractifs pour les touristes
étrangers, par rapport aux autres pays.
En revanche, une monnaie faible a pour effet d’accroître
la valeur des importations. Le coût des marchandises qui
ne sont pas produites localement augmente. C’est le cas,
pour la France, des produits énergétiques ainsi que ceux
de faible valeur ajoutée (textiles, jouets, etc.).
Recourir à une dévaluation de sa devise afin d’accroître la
compétitivité de ses entreprises et diminuer ses déficits
extérieurs n’est, de ce fait, pas chose évidente pour un
pays.
Spécialisées essentiellement dans les services financiers,
soit des produits à haute valeur ajoutée, les exportations
du Royaume-Uni sont peu sensibles à une baisse des prix.
Par conséquent, le volume des ventes ne devrait augmen-
ter que légèrement à la suite d’une dévalorisation de la
livre sterling. En revanche, du fait de sa désindustrialisa-
Données FMI.
Données Coe-Rexecode.
tion ces dernières décennies, le pays pourrait ne pas offrir
d’alternatives aux importations de marchandises, dont les
prix auront alors mécaniquement progressé.
Les avantages apportés par une monnaie forte ou faible
ne se limitent pas seulement aux échanges commerciaux.
Dans le cas d’une monnaie forte, les entreprises détien-
nent un pouvoir d’achat accru en devises étrangères. Dès
lors, il est plus facile, pour elles, de créer ou d’acquérir une
filiale dans un pays où la monnaie est faible. A l’inverse,
les entreprises dont la devise nationale est sous-évaluée
peuvent devenir des proies car leur valeur aura reculé.
5. Quelles sont les solutions pour effacer les
déséquilibres intra zone euro ?
Afin de parvenir à une situation plus homogène au sein de
la zone euro, l’Allemagne se doit de réduire ses excédents.
A l’inverse, la France doit baisser son déficit commercial.
La modération salariale opérée en Allemagne au début
des années 2000 a laissé place à de fortes augmentations
salariales depuis 2012
et à l’instauration d’un salaire
minimum en 2015. Avec la hausse du pouvoir d’achat des
ménages, la croissance du pays reposera davantage sur la
consommation intérieure, ce qui favoriserait intrinsèque-
ment une augmentation des importations. La demande
intérieure apporterait ainsi 2,2 points de croissance au PIB
en 2016, tandis que le commerce extérieur contribuerait
négativement de 0,5 point
.
Pour la France, les difficultés du pays à résorber son déficit
commercial résultent d’un coût du travail élevé et d’un
positionnement des produits trop centré sur le moyen de
gamme. En diminuant le poids des charges et en jouant la
carte de l’innovation, les entreprises seraient plus armées
pour exporter davantage. Plus compétitives, les entrepri-
ses seraient également moins dépendantes du taux de
change.
Données INSEE.