Santé
L’exostose sous-unguéale est
une tumeurostéo-articulaire
dont le traitement s’avère
chirurgical. Elle occasionne
une douleur unguéale, souvent
prisepour un ongle incarné.
C’est pour cette raison que
l’examen radiologique en profil
interne centré sur les dernières
phalanges est indispensable.
Les exostoses sous-unguéa-
les sontleplus souvent retrou-
vées àlaphalangedistale des
gros orteils (hallux) mais peu-
vent se localiser également au
niveau des autres orteils. Cette
tumeur bénigne est àprédomi-
nance féminine,car dans cer-
tains cas la chaussure peut être
incriminée.
En ce qui concerneles cau-
ses, elles peuvent être réaction-
nelles, soit àuntraumatisme de
l’ongle et de son orteil (footbal-
leur, par exemple), soit àunon-
gle incarné ou bien alors àune
"pachionychie c’est-à-dire un
ongle épaissi par une mycose
ou par un psoriasis, la cause
peut être aussi due àuntraite-
ment immunodépresseur qui
provoque un épaississement de
la tablette unguéale. Mais elle
peut être ostéogénique, de cau-
se inconnue. En revanche, chez
le jeuneenfant ou chez
l’adolescent, une exostose
sous-unguéale demandera
l’analyse par l’anapathdelapiè-
ce opératoire afin d’écarter une
tumeur osseusedégénérative,
dont la plus redoutée est l’ostéo
sarcome.
Le geste chirurgical reste rela-
tivement simple,consistant à
faire l’ostéotomie phalangien-
ne distaleoùselocalise
l’exostose, laissant néanmoins
une cicatricedouloureuse sur
plusieurs semaines durant les-
quelles le patient devra porter
une chaussure d’exclusion
d’appui pour son avant pied, la
plus connue est la chaussure de
"barouk". Enfin,tout en étant
dans la majorité des cas, béni-
gne, l’exostose demandeune
prise en charge chirurgicale par
ostéotomie (qui désigne la sec-
tion chirurgicale d’un os, pour
en modifier son axe, sa taille ou
sa forme, ndlr) car cette excrois-
sance osseuse alacaractéristi-
que d’augmenter en taille et en
volume, procurant au sujet,
une douleur insupportable en
chaussures.
Michel VADON
Podologue hospitalier,
Service de dermatologie
du Pr GROB
Hôpital de la Timone
D
octeur House existerait. Il
ne serait pas uniquement
le personnage imaginaire
créé par David Shore, dans la sé-
rie télévisée éponyme. Car si le
caractère peu conventionnel du
médecin afait le succès de la sé-
rie, il aaussi permis de faire dé-
couvrir la médecine interne.
Dans la réalité, on est bien
loin de l’image antipathique et
anticonformiste du Dr House.
L’unique point commun entre
le héros et les internistes se résu-
me àlaseule capacité àposer les
diagnostics les plus compliqués.
"La médecine interne est très
peu connue du grand public,
pourtant c’est une spécialité mé-
dicale de prise en charge globale
du patient et des situations com-
plexes. Noussommes une médeci-
ne hospitalière avec tout le pla-
teau technique autour de nous,
explique le Dr Mikael Ebbo, in-
terniste dans le service du
PrJean-Robert Harlé àl
aT
imo-
ne àMarseille. On est surtout les
spécialistes des maladies systémi-
ques. C’est-à-dire celles qui peu-
vent toucher différents organes et
qui sont souvent en rapport du
système immunitaire comme les
maladies auto-immunes, ou les
maladies inflammatoires."
Une fièvre qui dure depuis plu-
sieurs semaines sansexplica-
tions, un symptôme douloureux
articulaire sans cause éviden-
te et le diagnostic qui coince.
C’est pour faciliter cette aide
ponctuelle au diagnostic qu’une
équipe d’internistes, dirigée par
le Pr Nicolas Schleinitz et le
Dr Ebbo acréé Numadic, la
contraction de numéro d’aide
aux diagnostics.
"L’idée avec Numédic est
d’offrir aux généralistes et aux
spécialistes de ville, des avis télé-
phoniquespour des pathologies
entrantdans le champ de la mé-
decine interne, précise le Dr Eb-
bo. En fonction de la situation,
on peut proposer une consulta-
tion rapidement, voire une hospi-
talisation, pour les cas les plus ur-
gents. Parfois, cela relève d’une
autre spécialité, auquel cas on
adresselepatient vers les spécia-
listes commel’urologie ou
l’hématologie."
Ce nouveau système apour
ambition d’aller plus vite dans la
prise en charge du patient. "On
est bien conscient de la difficulté
de joindre un médecin à
l’hôpital. C’est aussi difficile
pour les patientsd’avoir des
consultations dans des délais rai-
sonnables,malgré l’urgenceclini-
que. On sait qu’il yaparfois
3mois d’attente alors qu’on
aurait dû rencontrer la personne
plustôt. Mais, prévient
l’interniste, cela ne veut pas dire
que l’on peut rapprocher tous les
rendez-vous de manière rapide.
Juste lessituations ponctuelles
désignées par nos collègues
quand ils ont un doute.On peut
aller un plus vite. Et même éviter
le passage aux urgences dans cer-
tains cas."
En revanche, l’équipe insiste:
ce numéro n’est pas destiné aux
patients mais bienaux prati-
ciens. "Nousnevoulons pas
nous substituer àleur médecin
traitant, ni au 15. On n’est pas là
pourgérerles urgences aiguës
comme les infarctus, AVC..."
Pour l’instant,Numadicest
ouvert aux heures de bureau, du
lundi au vendredi. "On n’est pas
énormément àfaire tourner ce
projet. Nous sommes une dizai-
ne de médecins issus du pôle mé-
decine interne destrois structu-
res Timone-Conception-Nord.
On fait ça en plus de notre activi-
té habituelle. L’objectif, c’est sur-
tout d’offrir un service qualitatif.
D’autant qu’onessaie d’avoir
une continuité, si nécessaire,
dans le suivi d’un dossier qui a
été traité."
Lancé en janvier 2016, Numa-
dic n’en est qu’à ses balbutie-
ments. Enfin presque, au vu du
nombre grandissant de deman-
des de professionnels.
"Tant mieux, car le plus impor-
tant, c’est le bénéfice qu’en retire
le patient."
Florence COTTIN
Àquelques jours de la Fête
de la Musiqueetdel’été,
l’association JNA (Journée Na-
tionale de l’Audition) alerte
sur la relation des jeunes aux
volumes sonores élevés. Selon
l’enquête JNA-IPSOS,unjeu-
ne sur trois de 15 à17ans pen-
se que l’exposition àdes volu-
mes sonorelevés éduque
leurs oreillesenleur permet-
tant de s’habituer. 38 %
d’entre-euxtrouvent même
que le bruit rend "euphorique"
alors que la moyenne de tous
âges confondus avoisine les
11 %.
Un risque sanitaire
au plus haut niveau
Avec l’avènement du numé-
rique, la musique s’est instal-
lée dans la vie des jeunes dès
le plus jeune âge. Elle les ac-
compagne du lever au cou-
cher et les anime émotionnel-
lement. Parallèlement, les pro-
fessionnels de la nuit représen-
spar le Syndicat national
deslieux de loisirs
s’inquiètent des "effets
d’enveloppement" provoqués
par la musique.
En effet, un grand nombre
de jeunes clients des discothè-
ques et lounge-bars se retrou-
vent dansutat de transe,
dans une forme de bulle, dé-
connectés de la réalité. Ils sont
d’ailleurs àlarecherche de cet
état. Cet effet est amplifié en
cas de consommation d’alcool
et autres substances. Le risque
de trouble irréversible de
l’audition est alors àson plus
haut niveau car les jeunes per-
dent alors toute conscience du
temps.
À105dB, l’oreille est physio-
logiquement en danger en
quelques minutes àpeine. La
surdité est alors irréversible et
peut être évolutive.
Face àceproblème,
l’association JNA insiste sur la
notion de "plaisir auditif" du-
rable au travers de la mise en
place de bonnes pratiques de
santé auditive pour garder du-
rablement une bonne santé
auditive.
Pour cela, il yaplusieurs ges-
tes àavoir. Comme évaluer le
volume sonore du lieu. Il ya
des applications sonotres
gratuites àtélécharger.Elles
calculent le niveau de bruit
ambiant. Il est recommandé
de porter des protections audi-
tives en mousse ou àfiltres. Il
faut faire des pauses auditives
régulières pour mettre ses
oreilles au repos.
Si, après exposition, un effet
cotonneux, des bourdonne-
ments ou des sifflements sont
persistants au-delà de
8heures, il ne faut pas hésiter
àserendre sans tarder chez le
médecin ou aux urgences ORL
du Centre Hospitalier le plus
proche.Ilfaut éviterdans les
joursqui suivent un traumatis-
me auditif, l’écoutedemusi-
que via son smartphone, cas-
que ou oreillettes. Les oreilles
doivent être mises au repos.
Enfin, réaliser un test auditif
tous les ans pourvérifier
l’évolution de ses capacités
auditivesest vivement
conseillé.
L’EXPERT
Exostose sous-unguéale:
c’est pas le pied! Le diagnostic, c’estsimple
comme un coup de fil
Desinternistes ontcéNumadic, un numéro d’aide dédié aux médecins de ville
La déficience en vitamine D
n’est pas rare. En France,
l’insuffisance pourrait concer-
ner 43 à50% des adulteset
jusqu’à 80%des seniors. Et près
d’un quart des personnes âgées
et des adolescents seraient en
véritable carence. Le Fonds fran-
çaispourl’alimentationetla
santé rappelle, dans son dernier
rapport quelavitamine Dest
d’abord essentielle pour la crois-
sance, pourlaminéralisation os-
seuse et pour son maintien au
long de la vie. La carence
s’accompagne d’une diminu-
tion de la densité osseuse. Man-
quer de vitamine Daugmente
aussi la faiblesse musculaire, di-
minue les aptitudes physiques,
la vitesse de marche et
l’endurance chez les personnes
âgées. La vitamineDest aussi
un modulateur des défensesim-
munitaires de l’organisme. Elle
ades effets favorablessur le cer-
veauetlacognition. Les défi-
ciences ou les carences en vita-
mine Dsemblentdeplus en
plus faire partie des facteurs de
risque de maladieneuro-dégé-
nérative ou psychiatrique. De
même, elles pourraient augmen-
ter le risque de maladies inflam-
matoires et auto-immunes, ain-
si que de certains cancers.
La principale source de vita-
mine Dest l’exposition raison-
nable àlalumière naturelle. Les
UVB fabriquent de la vitamine
Dauniveau de la peau et peu-
vent en fournir jusqu’à 80-90 %.
Il suffirait de s’exposer les
mains,les avant-bras et le visa-
ge pendantunpetit quart
d’heure, entre 11 het14h,deux
àtrois fois par semaine, du mois
de marsaumois d’octobre,
pour couvrir les besoins en vita-
mine Dd’un adulteenbonne
santé. L’alimentation peut ser-
vir d’appoint: le poisson,les
œufs, le fromage et le beurre
sont les principales sources ali-
mentaires de vitamine D.
*Source Nutrinews
PRÉVENTION
Audition et Fête de la musique:
les bonsgeste àavoir
"On ne se substitue pas
au médecin traitantetonne
traite pas les urgences aiguës."
PRS
CHLEINITZ, DR EBBO
CONSEIL
VitamineD:soleil
et sardines au menu
SOUTIEN
Surmonter un deuil périnatal
Un groupe d’entraideetdepartage destiné aux femmes confron-
tées àundeuil périnatal est organisé mercredi15juin àlamaterni-
té de l’hôpital Nord (AP-HM), àl’initiative de l’association "Place
des anges" et du personnel du service de gynéco-obstétriquediri-
gé par le Pr Léon Boubli. Leur objectif est d’offrir un accompagne-
ment bienveillant aux parents, àlafamille élargie et aux fratries
fragilisées par la maladie ou le deuil, en les aidant àmettre des
mots sur ce qui est trop souventtabou :ledécès d’un bébé.
Ce mercredi 15 juin de 14h à15h30, Hôpital Nord-Salle de staff de la maternité /
consultations -Rez-de-chaussée du pavillon Méditerranée.
Pourplus de renseignement, www.place-des-anges.com Les oreilles ont besoin de répit pour récupérer du stress plus ou
moins violent provoqué par la pression acoustique. /PHOTO DR
Monde
corse-matin
Lundi 13 juin 2016
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