Santé Monde L’EXPERT Exostose sous-unguéale: c’est pas le pied! corse-matin Lundi 13 juin 2016 Le diagnostic, c’est simple comme un coup de fil 24 Des internistes ont créé Numadic, un numéro d’aide dédié aux médecins de ville D L’exostose sous-unguéale est une tumeur ostéo-articulaire dont le traitement s’avère chirurgical. Elle occasionne une douleur unguéale, souvent prise pour un ongle incarné. C’est pour cette raison que l’examen radiologique en profil interne centré sur les dernières phalanges est indispensable. Les exostoses sous-unguéales sont le plus souvent retrouvées à la phalange distale des gros orteils (hallux) mais peuvent se localiser également au niveau des autres orteils. Cette tumeur bénigne est à prédominance féminine, car dans certains cas la chaussure peut être incriminée. En ce qui concerne les causes, elles peuvent être réactionnelles, soit à un traumatisme de l’ongle et de son orteil (footballeur, par exemple), soit à un ongle incarné ou bien alors à une "pachionychie c’est-à-dire un ongle épaissi par une mycose ou par un psoriasis, la cause peut être aussi due à un traitement immunodépresseur qui provoque un épaississement de la tablette unguéale. Mais elle peut être ostéogénique, de cause inconnue. En revanche, chez le jeune enfant ou chez l’adolescent, une exostose sous-unguéale demandera l’analyse par l’anapath de la pièce opératoire afin d’écarter une tumeur osseuse dégénérative, dont la plus redoutée est l’ostéo sarcome. Le geste chirurgical reste relativement simple, consistant à faire l’ostéotomie phalangienne distale où se localise l’exostose, laissant néanmoins une cicatrice douloureuse sur plusieurs semaines durant lesquelles le patient devra porter une chaussure d’exclusion d’appui pour son avant pied, la plus connue est la chaussure de "barouk". Enfin, tout en étant dans la majorité des cas, bénigne, l’exostose demande une prise en charge chirurgicale par ostéotomie (qui désigne la section chirurgicale d’un os, pour en modifier son axe, sa taille ou sa forme, ndlr) car cette excroissance osseuse a la caractéristique d’augmenter en taille et en volume, procurant au sujet, une douleur insupportable en chaussures. octeur House existerait. Il ne serait pas uniquement le personnage imaginaire créé par David Shore, dans la série télévisée éponyme. Car si le caractère peu conventionnel du médecin a fait le succès de la série, il a aussi permis de faire découvrir la médecine interne. Dans la réalité, on est bien loin de l’image antipathique et anticonformiste du Dr House. L’unique point commun entre le héros et les internistes se résume à la seule capacité à poser les diagnostics les plus compliqués. "La médecine interne est très peu connue du grand public, pourtant c’est une spécialité médicale de prise en charge globale du patient et des situations complexes. Nous sommes une médecine hospitalière avec tout le plateau technique autour de nous, explique le Dr Mikael Ebbo, in- "On ne se substitue pas au médecin traitant et on ne traite pas les urgences aiguës." PR SCHLEINITZ, DR EBBO terniste dans le service du Pr Jean-Robert Harlé à la Timone à Marseille. On est surtout les spécialistes des maladies systémiques. C’est-à-dire celles qui peuvent toucher différents organes et qui sont souvent en rapport du système immunitaire comme les maladies auto-immunes, ou les maladies inflammatoires." Une fièvre qui dure depuis plusieurs semaines sans explications, un symptôme douloureux articulaire sans cause évidente et le diagnostic qui coince. C’est pour faciliter cette aide ponctuelle au diagnostic qu’une équipe d’internistes, dirigée par le Pr Nicolas Schleinitz et le Dr Ebbo a créé Numadic, la contraction de numéro d’aide aux diagnostics. "L’idée avec Numédic est d’offrir aux généralistes et aux spécialistes de ville, des avis téléphoniques pour des pathologies entrant dans le champ de la médecine interne, précise le Dr Ebbo. En fonction de la situation, on peut proposer une consultation rapidement, voire une hospitalisation, pour les cas les plus ur- Michel VADON Podologue hospitalier, Service de dermatologie du Pr GROB Hôpital de la Timone CONSEIL Vitamine D: soleil et sardines au menu La déficience en vitamine D n’est pas rare. En France, l’insuffisance pourrait concerner 43 à 50 % des adultes et jusqu’à 80 % des seniors. Et près d’un quart des personnes âgées et des adolescents seraient en véritable carence. Le Fonds français pour l’alimentation et la santé rappelle, dans son dernier rapport que la vitamine D est d’abord essentielle pour la croissance, pour la minéralisation osseuse et pour son maintien au long de la vie. La carence s’accompagne d’une diminution de la densité osseuse. Manquer de vitamine D augmente aussi la faiblesse musculaire, diminue les aptitudes physiques, la vitesse de marche et l’endurance chez les personnes âgées. La vitamine D est aussi un modulateur des défenses immunitaires de l’organisme. Elle a des effets favorables sur le cerveau et la cognition. Les déficiences ou les carences en vita- mine D semblent de plus en plus faire partie des facteurs de risque de maladie neuro-dégénérative ou psychiatrique. De même, elles pourraient augmenter le risque de maladies inflammatoires et auto-immunes, ainsi que de certains cancers. La principale source de vitamine D est l’exposition raisonnable à la lumière naturelle. Les UVB fabriquent de la vitamine D au niveau de la peau et peuvent en fournir jusqu’à 80-90 %. Il suffirait de s’exposer les mains, les avant-bras et le visage pendant un petit quart d’heure, entre 11 h et 14 h, deux à trois fois par semaine, du mois de mars au mois d’octobre, pour couvrir les besoins en vitamine D d’un adulte en bonne santé. L’alimentation peut servir d’appoint : le poisson, les œufs, le fromage et le beurre sont les principales sources alimentaires de vitamine D. *Source Nutrinews SOUTIEN Surmonter un deuil périnatal Un groupe d’entraide et de partage destiné aux femmes confrontées à un deuil périnatal est organisé mercredi 15 juin à la maternité de l’hôpital Nord (AP-HM), à l’initiative de l’association "Place des anges" et du personnel du service de gynéco-obstétrique dirigé par le Pr Léon Boubli. Leur objectif est d’offrir un accompagnement bienveillant aux parents, à la famille élargie et aux fratries fragilisées par la maladie ou le deuil, en les aidant à mettre des mots sur ce qui est trop souvent tabou : le décès d’un bébé. ➔ Ce mercredi 15 juin de 14h à 15h30, Hôpital Nord - Salle de staff de la maternité / consultations - Rez-de-chaussée du pavillon Méditerranée. Pour plus de renseignement, www.place-des-anges.com gents. Parfois, cela relève d’une autre spécialité, auquel cas on adresse le patient vers les spécialistes comme l’urologie ou l’hématologie." Ce nouveau système a pour ambition d’aller plus vite dans la prise en charge du patient. "On est bien conscient de la difficulté de joindre un médecin à l’hôpital. C’est aussi difficile pour les patients d’avoir des consultations dans des délais raisonnables, malgré l’urgence clinique. On sait qu’il y a parfois 2 à 3 mois d’attente alors qu’on aurait dû rencontrer la personne plus tôt. Mais, prévient l’interniste, cela ne veut pas dire que l’on peut rapprocher tous les rendez-vous de manière rapide. Juste les situations ponctuelles désignées par nos collègues quand ils ont un doute. On peut aller un plus vite. Et même éviter le passage aux urgences dans certains cas." En revanche, l’équipe insiste : ce numéro n’est pas destiné aux patients mais bien aux praticiens. "Nous ne voulons pas nous substituer à leur médecin traitant, ni au 15. On n’est pas là pour gérer les urgences aiguës comme les infarctus, AVC..." Pour l’instant, Numadic est ouvert aux heures de bureau, du lundi au vendredi. "On n’est pas énormément à faire tourner ce projet. Nous sommes une dizaine de médecins issus du pôle médecine interne des trois structures Timone-Conception-Nord. On fait ça en plus de notre activité habituelle. L’objectif, c’est surtout d’offrir un service qualitatif. D’autant qu’on essaie d’avoir une continuité, si nécessaire, dans le suivi d’un dossier qui a été traité." Lancé en janvier 2016, Numadic n’en est qu’à ses balbutiements. Enfin presque, au vu du nombre grandissant de demandes de professionnels. "Tant mieux, car le plus important, c’est le bénéfice qu’en retire le patient." Florence COTTIN PRÉVENTION Audition et Fête de la musique: les bons geste à avoir À quelques jours de la Fête de la Musique et de l’été, l’association JNA (Journée Nationale de l’Audition) alerte sur la relation des jeunes aux volumes sonores élevés. Selon l’enquête JNA-IPSOS, un jeune sur trois de 15 à 17 ans pense que l’exposition à des volumes sonores élevés éduque leurs oreilles en leur permettant de s’habituer. 38 % d’entre-eux trouvent même que le bruit rend "euphorique" alors que la moyenne de tous âges confondus avoisine les 11 %. vent dans un état de transe, dans une forme de bulle, déconnectés de la réalité. Ils sont d’ailleurs à la recherche de cet état. Cet effet est amplifié en cas de consommation d’alcool et autres substances. Le risque de trouble irréversible de l’audition est alors à son plus haut niveau car les jeunes per- dent alors toute conscience du temps. À 105 dB, l’oreille est physiologiquement en danger en quelques minutes à peine. La surdité est alors irréversible et peut être évolutive. Face à ce problème, l’association JNA insiste sur la notion de "plaisir auditif" du- Un risque sanitaire au plus haut niveau Avec l’avènement du numérique, la musique s’est installée dans la vie des jeunes dès le plus jeune âge. Elle les accompagne du lever au coucher et les anime émotionnellement. Parallèlement, les professionnels de la nuit représentés par le Syndicat national des lieux de loisirs s’inquiètent des "effets d’enveloppement" provoqués par la musique. En effet, un grand nombre de jeunes clients des discothèques et lounge-bars se retrou- Les oreilles ont besoin de répit pour récupérer du stress plus ou moins violent provoqué par la pression acoustique. / PHOTO DR rable au travers de la mise en place de bonnes pratiques de santé auditive pour garder durablement une bonne santé auditive. Pour cela, il y a plusieurs gestes à avoir. Comme évaluer le volume sonore du lieu. Il y a des applications sonomètres gratuites à télécharger. Elles calculent le niveau de bruit ambiant. Il est recommandé de porter des protections auditives en mousse ou à filtres. Il faut faire des pauses auditives régulières pour mettre ses oreilles au repos. Si, après exposition, un effet cotonneux, des bourdonnements ou des sifflements sont persistants au-delà de 8 heures, il ne faut pas hésiter à se rendre sans tarder chez le médecin ou aux urgences ORL du Centre Hospitalier le plus proche. Il faut éviter dans les jours qui suivent un traumatisme auditif, l’écoute de musique via son smartphone, casque ou oreillettes. Les oreilles doivent être mises au repos. Enfin, réaliser un test auditif tous les ans pour vérifier l’évolution de ses capacités auditives est vivement conseillé.