Le Contaminant
Mars 2004 Agence de services de santé et de services sociaux (08)
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antimicrobienne immédiate et différée, lavabo,
savon et méthode de séchage non nécessaires.
Les préparations à base d’alcool se sont révélées
plus efficaces pour réduire le nombre de micro-
organismes sur la peau que le lavage des mains,
même lorsque des antiseptiques étaient utilisés. De
plus, l’adhésion plus grande du personnel soignant
à l’asepsie des mains en raison des avantages des
préparations d’alcool contribue à diminuer les
infections nosocomiales.
¾ Le cas particulier du Clostridium difficile
Plusieurs établissements de soins en région ont eu
à faire face à des éclosions de Clostridium difficile
cette année.
Le Clostridium difficile est la bactérie responsable
de la colite pseudo-membraneuse. Elle peut faire
partie de la flore normale intestinale, mais elle est
le plus souvent acquise en milieu de soins. Sa
prolifération désordonnée est encouragée par la
modification de la flore intestinale résultant de
l’utilisation d’antibiotiques. En ce sens, la diarrhée à
Clostridium difficile est une maladie iatrogénique.
La bactérie se transmet par voie fécale-orale, en
particulier à de la clientèle vulnérable, presque
toujours à un usager traité aux antibiotiques. Dans
l’environnement, elle prend la forme de spores
extrêmement résistantes. Le personnel soignant
risque de la transporter à la suite d’un contact
direct avec un usager infecté ou son
environnement contaminé.
Le spectre clinique de l’infection est large allant de
l’infection asymptomatique au mégacôlon toxique.
Environ les deux tiers des personnes infectées sont
asymptomatiques; il n’est pas recommandé de les
traiter. Chez les personnes qui présentent des
diarrhées sans colite, l’arrêt seul des antibiotiques
règle généralement le problème sans autre forme
de traitement. La colite fulminante survient chez
2 à 3 % des personnes infectées.
Tous les antibiotiques peuvent prédisposer à une
infection par le Clostridium difficile : la
clindamycine, l’ampicilline, l’amoxicilline et les
céphalosporines sont le plus souvent impliqués.
Les symptômes commencent généralement
pendant le traitement mais, chez environ le tiers
des usagers, ils apparaissent de un à dix jours
après la fin du traitement.
Lorsque c’est possible, il faut cesser le traitement
antibiotique en cours. Le traitement initial de choix
de la colite à Clostridium difficile est le
métronidazole. La vancomycine est réservée pour
les cas les plus graves. Dans 20 % des cas, il y a
récidive après un traitement adéquat et, parmi ces
derniers, plus de 40 % présentent plusieurs
épisodes sans que cela soit attribuable à une
résistance au traitement mais plutôt à une
déficience de la réponse de l’hôte.
Les spores de cette bactérie bien nommée
résistent à tous les agents reconnus pour l’hygiène
des mains (alcools, savons et agents
antiseptiques).
La prévention et le contrôle de cette infection en
milieu de soins comprennent :
• l’utilisation rationnelle des antibiotiques;
• la durée de traitement antibiotique la plus
courte possible;
• les précautions contre la transmission par
contact, c’est-à-dire blouse, gants et lavage de
mains (préparation à base d’alcool ou eau et
savon) après avoir retiré les gants;
• l’entretien rigoureux de l’environnement de
l’usager avec un désinfectant reconnu;
• en présence d’une éclosion de Clostridium
difficile dans un milieu de soins, il faut
temporairement demander au personnel
soignant de se laver les mains à l’eau et au
savon après avoir pris soin d’un usager infecté :
c’est l’action mécanique de l’eau et du savon
qui réduit le nombre de spores sur la peau.