Michel Fioc Électromagnétisme et électrocinétique (2P021) UPMC, 2016/2017
donc v∥=cte. Comme v2=v2
∥+v2
⊥, où v⊥Bk~
v⊥k, et que v=cte, on a aussi v⊥=cte. Or
mv2
Rc~
uN=q~
v⊥×~
B.(VII.8)
En prenant la norme, on obtient que
m v2
Rc
=|q|v⊥B,(VII.9)
puisque ~
v⊥⊥~
B. Le rayon de courbure vaut donc
Rc=m v2
|q|v⊥B(VII.10)
et est constant. On obtient une trajectoire de rayon de courbure constant dont le centre de courbure Cse déplace
à la vitesse constante v∥selon la direction de ~
B. Le champ magnétique étant orthogonal à ~
uN, la trajectoire
est une hélice d’axe dirigé selon ~
B, c.-à-d. une trajectoire qui s’enroule autour d’un cylindre comme le sillon
d’une vis. Dans le cas où v∥=0, le cylindre se réduit à un cercle de rayon Rcdans un plan perpendiculaire
à~
B, mais Rcn’est pas le rayon du cylindre dans le cas général.
4. Transformation des champs dans un changement de référentiels galiléens
Soient Ret R0deux référentiels galiléens, ~
vR0/Rla vitesse de R0par rapport à R(c.-à-d. celle de O0par
rapport à R, car Ret R0ne tournent pas l’un par rapport à l’autre puisqu’ils sont tous deux galiléens : la
vitesse angulaire ~
ωR0/Rde rotation de R0par rapport à Rest nulle), et ~
vq/Ret ~
vq/R0les vitesses d’une charge
ponctuelle qpar rapport à Ret R0. En mécanique classique non relativiste, la force subie par un point matériel
est la même dans deux référentiels galiléens. La charge, quant à elle, ne dépend pas du référentiel. On a
donc
q(~
E+~
vq/R×~
B)=q(~
E0+~
vq/R0×~
B0),(VII.11)
où ~
Eet ~
B(resp. ~
E0et ~
B0) sont les champs électrique et magnétique dans R(resp. R0). Comme ~
vq/R=~
vq/R0+~
vR0/R
(car ~
ωR0/R=~
0),
q(~
E+~
vR0/R×~
B)+q~
vq/R0×~
B=q~
E0+q~
vq/R0×~
B0.(VII.12)
Ceci étant vrai pour toute vitesse ~
vq/R0, on doit avoir
~
E0=~
E+~
vR0/R×~
B,(VII.13)
~
B0=~
B.(VII.14)
L’équation (VII.13) montre que le caractère électrique ou magnétique d’un terme n’a rien d’absolu mais
dépend du référentiel ; les champs électrique et magnétique ne sont pas indépendants, mais forment un tout :
le champ électromagnétique.
D’après l’équation (VII.14), ~
B0semble ne pas dépendre de ~
E, mais ces calculs ont été effectués dans le
cadre de la relativité galiléenne. Dans le cadre de la relativité restreinte, plus exact et plus approprié, même
à faible vitesse, à l’électromagnétisme, l’expression de ~
B0dépend aussi de ~
Eet est symétrique de celle de ~
E0.
À faible vitesse, l’équation (VII.14) devient
~
B0≈~
B−~
vR0/R×~
E
c2.(VII.15)
Même si k~
vR0/Rk c, le terme en ~
En’est pas négligeable devant celui en ~
Bsi k~
Ek ck~
Bk.
VII.b. Force de Laplace
1. Expression
Considérons une portion de conducteur neutre se déplaçant à la vitesse d’entraînement ~
wpar rapport à
un référentiel Rgaliléen et parcourue par des courants. Différents types de porteurs de charge, référencés
par un indice k, se meuvent dans ce conducteur. Notons qkla charge d’un porteur, νkle nombre de porteurs
de type kpar unité de volume, ~
vkleur vitesse par rapport au conducteur (donc ~
vk+~
wpar rapport à R), et
ρkla densité volumique de charge. La force magnétique exercée sur un porteur est qk(~
vk+~
w)×~
B. La force
magnétique exercée sur tous les porteurs contenus dans un volume ¯
dτest
¯
d~
FLapl =X
k
νk¯
dτqk(~
vk+~
w)×~
B=X
k
ρk~
vk×~
B¯
dτ+X
k
ρk~
w×~
B¯
dτ, (VII.16)
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