T.P. d'Electronique 3ème année AMPLIFICATEUR DIFFERENTIEL A TRANSISTORS 1. - RAPPELS THEORIQUES Un amplificateur différentiel doit amplifier la différence entre deux signaux. Pour un amplificateur différentiel de type tension, les signaux d'entrée sont deux tensions V1 et V2 et le signal de sortie une tension Vs telle que: v s A (v d 1 v2) Cette relation est caractéristique d'un amplificateur différentiel idéal: tout signal commun aux deux entrées n'a aucun effet sur le signal de sortie. Cependant, dans un amplificateur réel la sortie dépend non seulement du signal différence: Vd V1 V2 mais aussi du niveau moyen des entrées, appelé signal mode commun: vc v1 v 2 2 La tension de sortie Vs peut s'écrire en fonction des gains A 1 et A2 de l'amplificateur différentiel, définis respectivement pour (V1, V2 = 0) et (V1 = 0, V2): v s A1v1 A 2 v2 Pour un amplificateur idéal on doit avoir naturellement A1 = -A2 • En utilisant les relations ci-dessus montrer que: v A v Av s d d c c où Ad est le gain différentiel défini par: Ad A1 A 2 2 vs v1 v2 avec V1 + V 2 = 0 et Ac est le gain en mode commun défini par: A c A 1 A 2 2 vs v1 v2 avec V1 - V2 = 0 Le rapport de réjection en mode commun RRMC (ou CMRR en notation anglo-saxonne), illustre le mérite d'un amplificateur différentiel. Il décrit le pouvoir de séparation entre la différence de deux signaux et leur valeur commune. Il est défini par : RRMC Le signal de sortie peut alors s'écrire : Ad Ac 1 v s A d v d (1 1 vc vd vc ) vd représente le terme d'erreur par rapport à un amplificateur différentiel idéal. Plus est grand plus ce terme est petit. L'amplificateur idéal a un RRMC infini. Nous allons calculer dans le cas d'un amplificateur différentiel simplifié (Figure 1). +Vcc Rc Rc Vs T1 + - T2 + Re V1 V2 -V cc Figure 1: Exemple d'amplificateur différentiel simplifié Nous sommes en présence d'un montage parfaitement symétrique qui fonctionne aussi bien en continu qu'en alternatif. L'amplificateur est polarisé entre +Vcc et -Vcc, la masse étant le point milieu de l'alimentation. 1.1 - GAIN EN MODE COMMUN Appliquons à l'entrée de l'amplificateur v1 v 2 v Dans le cas où les transistors sont identiques la résistance Re sera parcourue par un courant ie1 ie2 2 ie1 2 i ie2 Pour l'étude en mode commun le montage peut donc être simplifié comme indiqué Figure 2. Vs +Vcc Rc 2 Re + -V cc V Figure 2 : Schéma simplifié en mode commun • Justifier les simplifications adoptées. • En utilisant les paramètres hybrides du transistor en montage émetteur commun, dans le cas où on néglige les paramètres h12 et h22, montrer qu'en régime dynamique le gain en mode commun s'écrit Ac 2vs vs h21Rc v1 v2 v h11 2Re (1h21) 1.2 - GAIN DIFFERENTIEL Si on applique à l'amplificateur deux tensions V1 et V2 telles que : v v1 v 2 2 Nous avons alors dans le cas de transistors identiques ie1 = - ie2. La résistance Re n'étant plus traversée par aucun courant, la chute de tension à ses bornes est nulle. Indiquer quel est alors le schéma simplifié du montage et en déduire le gain différentiel : Ad v s v s h21R c v1 v2 v 2h11 1.3 - RAPPORT DE REJECTION EN MODE COMMUN RRMC Ad Ac 1 1h21 1 h21 Re Re 2 h11 h11 On voit que plus Re est grand plus le caractère différentiel de l'amplificateur sera affirmé. Toutefois, la valeur de Re est limitée par la chute de potentiel en continu à ses bornes, d'où l'intérêt de placer un générateur de courant dans le circuit émetteur. Un schéma possible pour l'amplificateur différentiel est celui de la Figure 3. +Vcc Rc Rc Vs T1 T2 + + V1 - T - V2 3 R1 R2 R3 -V cc Figure 3: Schéma classique Par R1 et R2 on ajuste le courant dans T 3 à la valeur qu'il avait dans la résistance Re. D'autre part on peut montrer que l'impédance constituée par T 3 est assez élevée (de l'ordre de quelques centaines de k), on est donc bien en présence d'une source de courant (impédance élevée et courant constant). •Montrer sans calcul comment R1, R2 et R3 peuvent maintenir un courant collecteur constant dans T3. 1.4 - AMPLIFICATEUR DIFFERENTIEL ETUDIE Le schéma de l'amplificateur étudié est le suivant: +Vcc = 15V 15 k 56 k 1,5 k 1,5 k V1 - + 27 k VS2 VS1 T1 T2 50 k V2 T3 27 k 10 k 1,8 k 180 Figure 4 • Indiquer brièvement quel est le rôle des capacités figurant dans ce montage ainsi que celui du potentiomètre P. Nous disposons sur ce montage de deux sorties Vs1 et Vs2 par rapport à la masse. La sortie différentielle sera prise entre les deux collecteurs et sera notée: v12 vs1 vs2 Chacune des tensions de sorties Vs1 et Vs2 peut s'écrire en fonction des tensions d'entrées sur les transistors V1 et V2 ainsi qu'en fonction de leurs différences sous la forme: v s1 S11v1 S12 ( v1 v2) v s2 S22 v2 S21( v 2 v1) • Montrer que: v12 vs vs1 vs2 vc (S11 S22) vd (S12 S 21 S11 S22 ) 2 A c v c A d v d A S 11 S 22 c A d S 12 S 21 S 11 S 22 2 ===> A A d c S 12 S 21 S 11 S 11 S 22 S 22 2 L'intérêt des notations adoptées est que chacun des paramètres Sij est aisément accessible à la mesure. La manière de procéder pour obtenir les différents paramètres est décrite au paragraphe 2.1.2. 2. - MANIPULATION On cherche à déterminer | Ad |, | Ac | et | | en fonction de la polarisation de T 1 et T2. 2.1 - Mesure à l'équilibre 2.1.1 – Equilibrage Polariser le montage en continu. L’équilibrage se fait en l'absence de courant alternatif. Cependant, si les deux entrées sont laissées ‘’en l’air’’, le gain de l’amplificateur est tel que les parasites captés en entrée suffisent à envoyer les sorties en saturation. Pour éviter cela, placer les 2 entrées à la masse. Equilibrer ensuite les tensions continues des collecteurs de T 1 et T2 par action sur le potentiomètre P. On doit obtenir Vs1 = Vs2 ==> V12 = Vs1 - Vs2 =0 Volts Une fois le réglage effectué, donnez les valeurs de Vs1 et Vs2. Effectuez cet équilibrage par les 3 méthodes décrites ci-dessous. Vous préciserez les différents avantages et inconvénients pour ces trois méthodes : 1 - en mesurant Vs1 et Vs2 successivement avec le même voltmètre 2 - en mesurant Vs1 et Vs2 simultanément avec deux voltmètres ou l’oscillo. 3 - en mesurant directement la tension inter-collecteurs V12 à l'aide d'un voltmètre non référencé à la masse (Travaillez en Vpp). 2.1.2 – Mesures Mesurer les différents paramètres Sij par la méthode indiquée ci-dessous. - Mesure de S11 et S22: On fait E1 = E2 = V, on aura: Vs1 = S11 V Vs2 = S22 V Connaissant V et mesurant Vs1 et Vs2 on en déduit S11 et S22 On injectera pour cela en E1 et E2 des signaux sinusoïdaux de fréquence 1000 Hz et dont l'amplitude sera convenablement choisie (2Vpp délivré par exemple, faire attention si affiché ou mesuré). Il faut se rappeler que l’on mesure un amplificateur différentiel. Quand deux tensions identiques sont présentes sur E1 et E2, leur amplitude doit être relativement élevée (mais pas trop) pour mettre en évidence l’effet de mode commun (faible amplification). On pourra essayer d’augmenter cette amplitude jusqu’à ce que l’on puisse observer un effet de saturation. - Mesure de S12: On fait E1 = 0 (court circuiter effectivement l'entrée 1) et E2 minimum (avec l’atténuateur). On aura : Vs1 = - S12 E2 On injectera pour cela des signaux sinusoïdaux de fréquence 1000 Hz et dont l'amplitude sera convenablement choisie : quand deux tensions différentes sont présentes sur E1 et E2, leur amplitude doit être faible pour éviter la saturation par l’effet du mode différentiel. Compte tenu de l’amplitude minimale délivrée par le HP33120, il faudra donc utiliser un atténuateur de tension par 10. - Mesure de S21: On fait E2 = 0 (court circuiter effectivement l'entrée 2) et E1 minimum (avec l’atténuateur). On aura : Vs2 = - S21 E1 Même chose que précédemment pour le signal injecté. • Faire figurer sur le compte rendu les valeurs adoptées pour E1 et E2 (préciser si valeurs pp ou rms) • Calculer à partir des coefficients S11, S12, S21 et S22 les valeurs de | Ad |, | Ac | et | |. • Par un raisonnement simple s'appuyant sur les propriétés connues des montages émetteurcommun et base-commune déterminer le signe de S11, S12, S21 et S22. Vérifier à l'oscilloscope en regardant les signaux en opposition de phase (Attention à S11). 2.2 - Influence du déséquilibre Par action sur le potentiomètre P on va créer, en continu, une tension de déséquilibre v12 entre les collecteurs de T 1 et T2. L'expérience consiste à trouver qu'elle est la tension de déséquilibre v12 qui va donner le meilleur RRMC possible. Pour cela, on mesurera les coefficients S11, S12, S21 et S22 pour des valeurs de V12 variant par pas de 1 V entre -4 et +4 et on tracera sur un même graphe les courbes donnant | Ad |, | Ac | et | | en fonction de V12. Une fois localisée la zone de v12 pour laquelle || passe par un extremum, on recommencera quelques mesures dans cette zone. Conclusion générale.