ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LA MEDITERANEE ET L

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SOMMAIRE
INTRODUCTION………………………………………………………………….…..p. 3-4
PREMIERE PARTIE : LES CONDITIONS DU DEVELOPPEMENT DU
COMMERCE EUROPEEN DANS LE LEVANT :
XVIème - XVIIIème SIECLES……………………………….p. 4-12
CHAPITRE PREMIER : LES FONDEMENTS GEOGRAPHIQUES
DU COMMERCE MEDITERRANEEN…………………p. 4-10
I. LA MEDITERRANEE , UNE ENTITE
GEOGRAPHIQUE COMPLEXE…………………………………………………...p. 4-5
II. L’IMPORTANCE DES CENTRES COMMERCIAUX
DANS LA MEDITERRANEE…………………………………………………….p. 5-10
CHAPITRE DEUXIEME : LES PRODUITS COMMERCIAUX DU
CIRCUIT MEDITERRANEEN……………………… p.11-12
I- LES PRODUITS QUI INTERESSENT LES EUROPEENS
DANS LE LEVANT ET LA BARBARIE…………………………………..…………p.11
II- LES PRODUITS EN PROVENANCE DE
L’EUROPE MEDITERRANEENNE………………………………………….…… p. 12
CONCLUSION PARTIELLE……………………………………………………..….p. 12
DEUXIEME PARTIE : L’ACTIVITE COMMERCIALE DANS LE LEVANT
ET LA BARBARIE : SON ORGANISATION
ET SON FONCTIONNEMENT
( XVIème SIECLE –XVIIIème SIECLE )…………………p. 12-18
CHAPITRE TROISIEME : ACTEURS COMMERCIAUX ET CONDITION
AVANT ORGANISATION PRATIQUE DU
COMMERCE DANS LE LEVANT
ET LA BARBARIE……………………………...……p. 12-15
I- LES AGENTS COMMERCIAUX, QUI SONT-ILS ?……………………...……p.12-14
II- LES CONDITIONS D’ORGANISATION DU COMMERCE
DANS LE LEVANT ET LA BARBARIE…………………………………..……p.14-15
CHAPITRE QUATREME : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
DU COMMERCE DANS LE BASSIN
MEDITERRANEEN……………………………………p.15-18
I- LES TYPES OU CIRCUITS COMMERCIAUX………………………………....p.15-16
2
II- L’ORGANISATION PRATIQUE DU COMMERCE :
MISE EN PLACE DES SYSTEMES…………………………………….……p.17
III- LES STRUCTURES COMMERCIALES……………………………….……p.17
CONCLUSION PARTIELLE………………………………………………..….p.18
TROISIEME PARTIE : LES ECHANGES COMMERCIAUX, DE LA
MEDITERRANEE A L’ATLANTIQUE :
XVIIème – XVIII ème SIECLES…………………………p.18-25
CHAPITRE CINQUIEME : LES RAISONS DU COMMERCE
ATLANTIQUE………………………………………p.18-21
I- LA SITUATION GEOGRAPHIQUE DE L’ATLANTIQUE………………..p.19-20
II- LES TYPES DE COMMERCE DES EUROPEENS
DANS L’ATLANTIQUE……………………………………………………..p. 20-21
CHAPITRE SIXIEME : ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET
CONSEQUENCES DU COMMERCE
ATLANTIQUE……………………………………….….p. 21-23
I. STRUCTURES DU COMMERCE ET SON ORGANISATION…………..…p. 21-23
II- LES CONSEQUENCES DU COMMERCE ATLANTIQUE……………....p. 23-25
CONCLUSION GENERALE………………………………………………..……p. 25
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………..…..p. 25
TABLE DE MATIERES………………………………………………………..…p. 26-29
3
INTRODUCTION
Les relations commerciales entre les pays de l’Europe méditerranéenne et, ceux du
Levant et de la Barbarie, remontent avant le XVIème siècle. En effet, au début du VIIème siècle
de notre ère, le monde s’organisait déjà, autour des axes fondamentaux de l’histoire de
l’antiquité : les relations entre les civilisations sont toujours établies, d’Ouest en Est, à travers
l’axe méditerranéen, de l’Occident chrétien à l’extrême Orient bouddhiste ou confucianiste1,
par l’intermédiaire du Moyen Orient. La méditerranée et la mer rouge demeurent les plaques
tournantes des contacts entre les civilisations.
Par la méditerranée, le christianisme s’est répandu rapidement dans toutes les
directions. Or, au VIIème siècle, une religion nouvelle, l’Islam, va remettre en question cette
vieille organisation du monde antique. A partir de cet instant, les arabes, à travers la
méditerranée et la mer rouge établissent, sous le prétexte de l’expansion de l’Islam, des
relations commerciales solides et intéressées avec l’Afrique septentrionale, l’Afrique noire à
travers le Sahara et avec les pays de l’Europe méditerranéenne et atlantique jusqu’au XVIème
siècle.
Par ailleurs, avec la découverte de grands moyens de transport et de navigation (la
caravelle, le gouvernail, l’astrolabe et la boussole etc.), le commerce du Levant s’émoussera
peu à peu, jusqu’au XVIème siècle, où, il fit relativement place au commerce atlantique
jusqu’au XVIIIème siècle. Les ressources naturelles et les richesses du sous-sol des colonies
expliquant leur prospérité, attirent comme le miel attire les abeilles, les puissances
impérialistes d’Europe.
A partir de cet instant, les principales voies de communication économique de la
méditerranée se déplaceront vers les côtes atlantiques. Désormais, l’on parlera du commerce
atlantique. Toutefois, il convient de souligner que, malgré cet état de choses, le commerce du
Levant intéresse toujours les Européens.
En définitive, ce sujet tel que posé ‘‘ Les échanges commerciaux entre la
Méditerranée et l’Atlantique : XVIèmesiècle – XVIIIème siècle’’, demande que l’on analyse
d’abord les fondements et les caractéristiques du commerce pratiqué dans la
méditerranée, avant de réfléchir sur ceux du commerce atlantique. Cette démarche est de
bon aloi; elle permettra de faire ressortir, l’intérêt et la portée historique desdits échanges du
XVIème siècle au XVIIIème siècle.
A propos de ce cadre chronologique, que peuvent signifier le XVIème siècle et XVIIIème
siècle ? Ces repères sont-ils définissables du point de vue historique ? La période du XVIème
au XVIIIème siècles, correspond à l’époque moderne. L’année 1535, date des premières
capitulations qui ouvrent les portes du commerce du Levant aux Français, peut exprimer le
XVIème siècle, borne de départ de l’étude. De 1789 à 1802, à la suite de la guerre qui rend les
Anglais, les maîtres de la mer et, marque l’éloignement des Turcs, le commerce de l’Orient
est en ruine. La date 1789 peut ici, correspondre à la date finale (XVIIIème siècle) de l’étude.
Pour apporter notre contribution à la connaissance du monde méditerranée et
atlantique où se sont établis d’intenses échanges commerciaux entre divers peuples, nous
avons organisé la réflexion autour de trois (3) grands axes fondamentaux :
1
M’Bow (A.M.), Ki Zerbo (J.), du VIIéme au XVIème siècle, Paris, Mesnil-Ivry, 1972, 266p. p.4.
Un confucianiste est un adepte du confucianisme, doctrine de Confucius, nom latinisé par les missionnaires du XVIIIème siècle,
d’après le Chinois K’ong-fou-tseu. Vénéré maître K’ong ou Kongzi, Confucius fut philosophe chinois du Viè – Vè siècle. Il a
restauré une morale sociale axée sur la vertu d’humanité (jen), l’équité (Yi) et le respect des rites culturels (li). Bref, le
confucianisme est la doctrine morale, qui incarne la vision du monde de Confucius.
Au moyen orient, c’était par l’intermédiaire des pays du Levant que se faisait le commerce avec la Perse, l’Inde et même avec la
Chine, avec le monde de l’Océan Indien, du Golfe Persique et de la mer rouge.
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* Les conditions de développement du commerce européen dans le Levant à travers la
méditerranée.
* L’organisation et le fonctionnement de l’activité commerciale dans la méditerranée
avant et après le XVIème siècle.
* Les échanges commerciaux, de la Méditerranée à l’Atlantique du XVIème au
XVIIIème siècles.
PREMIERE PARTIE : LES CONDITIONS DU DEVELOPPEMENT DU
COMMERCE EUROPEEN DANS LE LEVANT :
XVIème - XVIIIème SIECLES
Les fondements géographiques, les échelles ou centres commerciaux urbains et les
produits commerciaux du circuit méditerranéen, constituent les axes fondamentaux de cette
première partie de l’étude.
CHAPITRE PREMIER : LES FONDEMENTS GEOGRAPHIQUES
DU COMMERCE MEDITERRANEEN
La méditerranée et les produits commerciaux recherchés par les Européens, constituent
les raisons du développement du commerce dans la méditerranée.
I- LA MEDITERRANEE , UNE ENTITE GEOGRAPHIQUE COMPLEXE
La méditerranée est ici, perçue d’abord, comme une mer et ensuite, comme une
région habitée. Cette double étiquette explique sa complexité.
1. La mer méditerranée, une voie
primordiale du commerce
La méditerranée est la plus vaste des mers intérieures , séparant l’Europe méridionale
de l’Afrique du Nord, elle communique avec l’Atlantique par le détroit de Gibraltar et avec la
mer noire par les détroits des Dardanelles et du Bosphore ; le canal de Suez la relie à la mer
rouge. La mer méditerranéenne couvre 2 966 000 km2, avec ses annexes : mer Tyrrhénienne,
Adriatique, Ionienne, Egée et s’étire sur 3800 km.
Le détroit de Sicile divise la mer méditerranéenne en deux bassins principaux :
méditerranée occidentale et méditerranée orientale plus ramifiée. Cette méditerranée est
formée de bassins d’effondrement profonds, séparés par des seuils élevés, et atteint sa
profondeur( 5121 m) au large du cap Matapan , au Sud du Péloponnèse1. Sa salinité est très
élevée (37%) en raison d’une intense évaporation, le Pô, le Rhône, l’Ebre, etc. Les marées y
sont de faibles altitudes (50 cm à Marseille).
Avec ses côtes découpées, la méditerranée est propice à l’installation de ports et ses
nombreuses îles, favorables aux escales. Ce qui fait de ladite mer, le foyer d’une intense
navigation. Avec l’expansion ottomane (Turque ) au XVIème siècle, la méditerranée se
retrouvera sous deux zones d’influence à savoir, l’influence Espagnole en méditerranée
occidentale et celle des Ottomans en méditerranée orientale.
2. La méditerranée continentale
La méditerranée est aussi une région habitée. Cette région se compose de l’Europe
méditerranéenne (Sud de la France, de l’Italie, de l’Est de l’Espagnole et du Portugal) ; au
Nord, on a les parties septentrionales du Maroc, de la Tunisie, de l’Algérie et de la Libye (au
1
.Péloponnèse (« île de Pélops » ) , presqu’île constituant le Sud de la Grèce reliée au Nord par l’isthme de Corinthe, percé du canal de
Corinthe ; région de la Grèce et région de l’U.E.
5
moyen âge, cette région Nord Africaine, s’appelait la Barbarie). Zone aussi dénommée par les
Européens des siècles classiques et comprenant le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, la régence de
Tripoli (capitale de Libye). Selon l’étymologie, la Barbarie est le pays des Berbères, aux non
romanisés. La région Berbère, selon les historiens et géographes arabes du moyen âge, est
celle-là qui est restée hors de l’influence de la civilisation romaine.
Le Proche Orient ou le Levant, constitue l’ensemble des pays asiatiques riverains de
la méditerranée orientale. On peut citer la Turquie, la Syrie, le Liban, l’Israël, l’Egypte…La
méditerranée continentale a joué un rôle, très important dans le développement du commerce
méditerranéen. Des ports, des entrepôts et des comptoirs étaient construits sur les côtes, dans
les cités marchandes riveraines de la mer où, se tenaient d’intenses transactions commerciales,
entre peuples européens et populations du Levant et de la Barbarie .
II. L’IMPORTANCE DES CENTRES COMMERCIAUX
DANS LA MEDITERRANEE
Des cités Etats où se tenaient d’intenses transactions commerciales, ont existé dans le
Levant, dans la Barbarie et dans l’Europe méditerranéenne. Ces villes ou cités sont connues
sous l’appellation de ‘’Echelles’’, dans le Levant et l’Afrique septentrionale.
1. Les cites marchandes du levant
Plusieurs villes commerçantes ont été de véritables centres d’intérêt économique pour
les Etats de l’Europe méditerranéenne.
a) Les villes commerciales d’Egypte
* Le Caire : C’est le centre de la colonie marchande chrétienne depuis 1625. Avant,
c’était Alexandrie. C’est la ville la plus peuplée de l’empire ottoman. C’est aussi le grand
marché des marchandises des Indes, des cafés, des parfums de la ‘’Côte des Aromates’’ (côte
orientale de l’Afrique ), des caravanes d’Ethiopie. Le Caire a trois ports avec lesquels il
communique par le Nil. Ce sont : Alexandrie, Rosette et Damiette.
* Alexandrie : Des Marseillais s’y établissent en grand nombre. Au début, ce sont des
commissionnaires des marchands du Caire, chargés de surveiller les chargements et les
débarquements des marchandises et d’accomplir les formalités de la douane. Mais la ville finit
par devenir un centre d’achats et de ventes aussi important que celui du Caire. De véritable
maisons de commerce s’y installent . Mais les Français, de plus en plus nombreux, ne forment
pas un corps ‘’nation’’ ; leur vice-consul dépend de celui du Caire et les marchands sont
soumis aux décisions des assemblées de la ‘’nation’’ établies au Caire.
* Rosette : est au XVIIème siècle la ville la plus grande et la mieux bâtie d’Egypte
après le Caire .Malheureusement, elle n’est pas accessible aux gros navires à cause de la barre
du Nil qui ne laisse passer que de petits bâtiments : les ‘’Saïques’’ des Grecs ou les
‘’Caramonçaux’’ des Turcs (Ottomans). Rosette est un port d’entrepôt et un marché des
produits du delta. Le consul français d’Egypte y entretient dès le début du XVIIème siècle, un
vice-consul. Mais le développement d’Alexandrie provoque son abandon par les Français : en
1702, Rosette ne compte plus que deux marchands français.
*Danuette : on y accède par la boucle du Nil ; elle est par conséquent moins
accessible encore que Rosette. Sa population plus hostile aux Européens qu’ailleurs, rend
cette place difficile et inintéressante. Les français abandonnent complètement ce port.
En définitive, les deux échelles importantes d’Egypte sont le Caire et Alexandrie. On y
rencontre des Vénitiens, des Français, des Anglais, et des Hollandais. Mais la nation française
est la plus importante : 50 marchands français au Caire en 1702.
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b) Les centres commerciaux de la Syrie et du Liban
Alep, Tripoli, Barut (Beyrouth), Seïde (Saïda, l’antique Sidon) et Acre constituent les
principaux centres commerciaux de la Syrie et du Liban.
* Alep :
Cette ville est au début du XVIIème siècle, la plus grande place de commerce de
Levant, elle est plus renommée que le Caire. Elle reçoit par la voie du Golfe persique, les
marchandises de l’Inde qui échappent aux Portugais et aux Hollandais, les riches caravanes de
Bagdad, de la perse et de l’Asie centrale. Mais, la tyrannie des pachas et les guerres contre la
Perse au temps de Schah Abbas (1589-1628) ruinent peu à peu son commerce. Bagdad
subit le même sort. Les Marseillais découragés aussi par les grosses avanies qu’ils supportent
vers 1620, se détournent d’Alep tandis que les Anglais s’y établissent solidement. Elle passe
donc au cinquième rang des échelles français par son commerce et le nombre de résidents
décroît sans cesse : ils sont de 30 en 1630. Ils ne sont plus que 16 en 1693 donc 5 sont le
point de partir .
* Tripoli : ( au Liban, ville portuaire du Liban)
Ce port est le débouché des plaines internes du Nord de la Syrie. Après 1612,
l’attitude insupportable des turcs provoque le départ des Français. Ce départ porte un coup dur
à la prospérité de l’échelle avant de redevenir port marchand et attirer à nouveau les
Marseillais. Vers 1680, ils forment une communauté importante avec à sa tête un viceconsul : ils sont 43 résidents de 1685 à 1719.
* Seïde (Saïda, Sidon) :
Sa situation au milieu de la côte et ses communications faciles avec l’intérieur du pays
notamment, avec Damas (Seïde est le port de Damas) et le grand marché de Syrie, la rendent
fort attrayante : Seïde est en tout cas l’échelle préférée des Marseillais à partir du milieu du
XVIIème siècle. Elle tient la troisième place par son commerce après Smyrne et le Caire. Seïde
doit sa prospérité à l’émir Druse Fakhraddin. L’ayant conquise, il en fait sa capitale jusqu’en
1633 et y attire le commerce par tous les moyens. Ayant séjourné en Europe pendant cinq ans,
il se montre très tolèrent envers les Chrétiens, favorise les Français.
Au temps de Fakhraddin II1, Seïde supplante Barut (Beyrouth). Mais après la mort
de Fakhraddin, les Turcs commencent à exercer des représailles. Seïde a beaucoup souffert des
avanies au point qu’à deux reprises, en 1655 et 1667, les Français abandonnent l’échelle pour
Acre et Tripoli.
Pendant les deux tiers du XVIIème siècle, les Français sont seuls ; plus tard, les Anglais
et les Hollandais y ouvrent leurs consulats tandis que les autres étrangers : Vénitiens, Génois
et les autres restent sous la protection des Français.
* Barut (Beyrouth) :
Cette ville est mieux placée que Seïde pour servir de débouchés à Damas et à la Syrie
orientale ; elle est deux fois plus grande que sa rivale et beaucoup mieux bâtie. Mais,
Fakhraddin craignant une attaque par mer des Turcs ferme son port. Barut présente beaucoup
d’atouts : le territoire environnant produit beaucoup de soie ; la plupart de ses habitants sont
des Chrétiens et des Maronites ( se sont les catholiques orientaux de rite Syrien) et ont la
réputation d’être doux et polis. Les marchands étrangers commercent avec les maronites du
1
Fakhraddin II (1572-1635), émir de Liban (1583-1633). Il soumit le Liban et annexa la Palestine et la Syrie. Il
fut capturé et exécuté par le Sultan Murat IV au cours d’une expédition.
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Liban. L’échelle de Barut est une dépendance de Tripoli1 ; elle possède une nation française
presque aussi importante que celle de Tripoli.
* Acre :
Ce port est situé plus au Sud. Au XVIème siècle, Vénitiens, Génois, Pisans (originaire
de Pise), Marseillais et Catalans (de la Catalogne)2 sont d’ardents rivaux. Au XVIIème siècle et
ce jusqu’en 1700, les Marseillais sont seuls avec leur vice-consul. C’est par eux que les
négociants anglais et hollandais d’Alep font quelques trafics. En 1714, la nation française
d’Acre est composée de 17 ou 18 marchands, autant qu’à Seïde. Les Marseillais sont assez
nombreux également à Damas.
c) Cités marchandes de la Palestine
Elles sont au nombre de deux : Jaffa et Rame. Mais Jaffa est un port misérable de la
côte. La nation françaises réside plutôt à Rame située à 4 lieues à l’intérieur des terres. En
1670, on y rencontre 8 marchands français. Les marchands vivent dans l’insécurité à cause de
la tyrannie des gouverneurs et des incursions des Bédouins pillards. Aussi, les Provençaux
abandonnent-ils plusieurs fois l’échelle. Au XVIIIème siècle, Rame et Jaffa dépendent du
consul de Jérusalem.
d) Constantinople, un centre important
Fondé par Constantin 1er le Grand en 324, Constantinople était la capitale de l’empire
romain d’orient, ou empire byzantin, de 330 à 1453. De 1204 à 1261, Constantinople fut la
capitale de l’empire latin de Constantinople, occupée par les Turcs (depuis 1453).
Aujourd’hui, le nom Istanbul désigne Constantinople. C’est le centre politique et économique
de l’empire Ottoman ; le lieu de résidence des Sultans (Souverains de l’empire Ottoman, titre
de certains princes musulmans). Les hommes d’affaires d’Asie, d’Afrique septentrionale et
d’Europe se rencontrent à Constantinople. On y trouve des Juifs, des Grecs, des Arméniens et
des Turcs. Tous ces pays y ont une représentation consulaire (Ambassades) qui gère les
intérêts de leurs ressortissants.
e) Le Yémen
Le Yémen, Etat du Sud-Ouest de la péninsule Arabique créé en 1990 et réunissant la
République Arabe du Yémen, au Nord, et la République Démocratique et Populaire du
Yémen, au Sud. Au Sud-Ouest de cette péninsule, le Yémen contrôle la rive orientale du
détroit de Bad el-Mandeb, qui sépare l’Asie de l’Afrique et fait communiquer le golfe d’Aden
et la mer rouge. Cette région vit naître des royaumes prospères dès le IIème millénaire avant
J.C. Celui de Saba domina l’ensemble de la région et fonda des colonies de l’autre côté de la
mer rouge. La cité Etat de Moka jouera au Yémen un rôle capital dans les échanges
commerciaux qui se tiennent dans la méditerranée. A Moka se trouve un important port
d’exportation de café et est accessible aux occidentaux après 1640.
2- Les échelles de la Barbarie
En Algérie, Alger demeure le principal centre où Européens, Asiatiques et Africains
du Nord se rencontraient pour diverses transactions commerciales. Mais, à côté d’Alger, les
Français de Marseille, à travers le port de Zeffoun (ville algérienne) commerçaient
1
2
Tripoli : Ici, il ne s’agit pas de la capitale de la Libye. Mais plutôt, de la ville portuaire du Liban septentrional.
Catalogne : Communauté autonome du Nord-Est de l’Espagne.
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directement avec ‘’les pays’’ de la Kabylie.1Par ailleurs, à Kouko, ancienne capitale de
Djurdjura se trouvent quelques marchands arabes et européens. D’autres résident au
XVIIIème siècle à Oran qui deviendra espagnole en 1732. A Calles, Bône, Arzew, Bejaia et
Skikala se trouvent des ports relativement fréquentés.
Tunis en Tunisie reste le plus important port du commerce méditerranéen. On a aussi
des ports moyens de Sfax et de Skhira.
Au Maroc, Rabat était la principale ville marchande, de même que Casablanca. Il
s’agit des villes marchandes et politiques coloniales.
A Tripoli (capitale libyenne, en arabe, Tarablus al-Gharb) se trouve un important port
commercial. Mais, à cause de l’hostilité de la Tripolitaine (région autour de la Tripoli), le port
était moins fréquenté. Des marchands européens et arabes isolés s’y trouvaient de même qu’à
Derma et à Bengazi.
Tous ces centres de l’Afrique septentrionale étaient en relation avec les cités
marchandes de l’Europe méditerranéenne.
3. Les pôles commerciaux de l’Europe
Méditerranéenne.
Avant et après le XVIeme siècle, ont existé de grands centres commerciaux en Europe
méridionale.
a) Les cités commerciales grecques
La vie commerciale est très active en Grèce, notamment dans les îles de la mer Egée. Il
s’agit des cités états comme Sparte, Atenne et celles de l’île de Crète. La Mer Egée et la
Méditerranée étaient les principales voies de communication qui reliaient ces cités à la
Turquie et aux Etats du Levant. Par ailleurs, on peut citer les Echelles : Nicosie et Lanaca à
Chypre, Satabe sur la côte sud de l’Anatolie en face de Chypre, Smyrne sur la côte
occidentale de l’Anatolie2, Chio, etc. Mais, il convient de souligner que Smyrne est le seul
centre qui attire au XVIIème siècle, des Etablissements étrangers. Le centre de Morée est
négligé, les Marseillais y font quelques changements clandestins de blé à la Salomique (ville
Thessalomique, en Grèce).
b) Les villes italiennes
De grandes cités Portuaires et marchandes ont existé en Italie antique et médiévale.
D’abord, au niveau des îles de Sicile, de Sardaigne et de Corse (aujourd’hui française).
Palerme, Messine, Catane, Marsala, Licata, Gela ,Modica et Pachino( Cap Passero ) etc.
sont de principales villes portuaires et commerçantes de la Sicile. Cagliari, Nuoro, le Cap
Teulada, Bosa, Porto Torres et Maddalena en Sardaigne. En suite, en Italie continentale, ou
les cités méridionales : Réggiodi Calabria ,Bovalino, Locri, Catanzaro, Tarente, Naples ,Bari,
Rome et Foggia. Les cités septentrionales sont : Gènes, Spéeia, Livourne, Florence, SaintMarin, Bologne, Venise et Trieste. Toutes ces villes marchandes resteront avant et après le
XVIème siècle, L’épine dorsale du commerce égéen et méditerranéen.
1
La Kabylie, nom de plusieurs chaînes du Tell algérien. L’ensemble de la chaîne côtière et du massif du
Djurdjura donnent la grande Kabylie et la petite Kabylie est composée de la chaîne de Babors et des Bibans
orientaux qui sont des chaînes dans l’Atlas Tellien (Algérie).
2
Anatolie, du Grec anatolè, signifie le lever du soleil. C’est le nom donné à l’Asie Mineure (la Turquie d’Asie )
parles Byzantins
9
c) Les centres français : le cas de Marseille
Le port de Marseille détient le monopôle du commerce méditerranéen. Les Marseillais
sont très actifs et représentent les intérêts français.
d) Les villes commerciales portugaises et espagnoles
Au Portugal, la capitale Lisbonne est le centre d’intérêt du commerce méditerranéen.
A côté, on a Porto, Villa Nova de Gaia, Vigo au Nord… En Espagne, on a au Sud, les villes
comme Malaga, Almeria, Gibraltar, Cadix, Huelva, Carthagène, sur la côte de la mer Baléares
ou du golfe de Valence, on a les cités comme : Valence, Alicante, Barcelone… Comme ville
de l’intérieure, on a Madrid (capitale du pays) toutes ces cités ont été importantes dans le
commerce du Levant. Elles avaient une réelle valeur et étaient d’intérêt économique.
4. L’importance des villes-carrefours et
des routes commerciales
Les villes marchandes suscitées sont encore aux XVIIème siècles, des relais entre ‘’les
continents profonds’’. Elles sont de véritables carrefours sur les routes continentales et
maritimes.
En Egypte, le Caire, plus que Smyrne et Alep, fait la jonction entre plusieurs secteurs
géoéconomiques : la méditerranée, l’Ouest et d’Afrique.
Le commerce oriental du Caire suit trois routes : la route de mer Suez à Djedda. C’est
la route principale. Au début du XVIIIème siècle, elle est fréquentée par 30 à 40 navires, 50 à
60 à la fin du siècle. Au Sud de la mer rouge, les Egyptiens n’interviennent plus. Là,
commence la navigation des marchands du Yémen, d’Arabie et de l’Océan indien. Les navires
du Yémen et d’Oman s’arrêtant à Djedda (ville de l’Arabie Saoudite, située sur la mer rouge,
port de la Mecque), lieu de passage des pèlerins vers la Mecque.
Les deux autres routes sont celles qui longent le Nil et celles qui suivent la route du
pèlerinage. Ces deux dernières routes sont moins pratiquées par les marchands.
Le Caire participe au commerce caravanier africain : commerce avec le sultanat de
Darfour1. Ce commerce a lieu deux fois l’an et utilise 4 à 5000 chameaux. La route va de
Kubayh au Darfour à Asyut sur le Nil en Egypte ; commerce avec le Sennar deux à trois
fois par l’an et utilisent 4 à 500 chameaux. Les caravanes partant du Sennar à Assouan ;
commerce avec le Fezzan. Ce dernier commerce est médiocre et irrégulier.
Le Caire participe enfin au commerce méditerranéen par la mer. Dans ce cas, les
marchands transitent par Alexandrie, Damiette et Rosette. Alexandrie est reliée à la fois à la
Turquie, à l’Afrique du Nord et à l’Europe : Venise, Livourne et Marseille. Damiette et
Rosette assurent le trafic avec la Syrie et la Turquie.
En Syrie, Alep est située au carrefour de route conduisant à Constantinople (ou
Istanbul) au Nord-Ouest, à Damas et à Seïde (Sidon ) au Sud. Mais surtout, de longues routes
caravanières la rattachent à Bagdad, à la Perse, au golfe Persique et à l’Arabie d’où viennent
les drogues et autres marchandises de l’Inde et les marchandises d’Asie centrale (par Bagdad
entrepôt général de ces marchandises). Alep est également reliée par son avant-port
Alexandrette, à l’Angleterre, la France et à l’Italie.
Smyrne est au croisement des routes maritimes. Elle relie ainsi, entre elles, les
provinces septentrionales et méridionales de l’empire ottoman. Les marchandises de la
1
Darfour : Provence occidentale montagneuse de la République du Soudan. Voie de passage entre le lac Tchad
et le Nil. Le Darfour connut des influences multiples (royaume de Koush, christianisme, Islam, Kanem, royaume
de Mousabat, Egypte…)
10
Roumanie (Etat du Sud-Est de l’Europe, riverain de la mer noire) et la Macédoine y sont
apportées par les barques Grecques.
La Crète est au carrefour de deux routes importantes : l’une Est-Ouest, conduit d’Asie
mineur et de Syrie vers la France, Italie et la Barbarie. L’autre, Nord-Sud, conduit d’Asie vers
l’Egypte. Cette position privilégiée fait de la Crète (Candie) une escale importante pour la
navigation française.
En Barbarie, Tripoli et Tunis sont des points de convergence et de redistribution de
produits venus d’Europe, du Levant et d’Afrique noire. Ces villes de Barbarie sont en contact
par voie caravanière avec celles du Sud (du Sahel) : Kano, Tombouctou, le Bornou, le
Darfour et Sennar.
CHAPITRE DEUXIEME : LES PRODUITS COMMERCIAUX DU
CIRCUIT MEDITERRANEEN
Le café, le blé, l’huile d’olive, le coton, la soie et la laine, le miel etc. étaient les
produits essentiels qui attirent les Européens dans le Levant et la Barbarie. En retour, les
produits des fabriques de l’Europe méditerranéenne parvenaient.
I- LES PRODUITS QUI INTERESSENT LES EUROPEENS
DANS LE LEVANT ET LA BARBARIE
Le Yémen est historiquement, le foyer originel du développement du café et de sa
culture. Ce produit est très prisé par les Européens qui n’hésitent pas à parcourir de longues
distances pour l’acquérir. Des lieux de production (la campagne), le café est acheminé à dos
de l’âne, de chameau et de mulet vers le principal port de Moka. A Moka, a lieu d’intenses
transactions entre producteurs et hommes d’affaires européens. De ce port, les Européens
avaient le choix d’emprunter l’ancienne route qui conduit à Suez ou la plus récente qui
conduit à l’Europe par le Cap de bonne Espérance. La vielle route de Suez est en réalité
contrôlée par les navigateurs Maures et Arabes. Cette route traditionnelle de Moka, conduit à
Alexandrie (en Egypte) où se faisait l’embarquement définitif du café à destination de
l’Europe. L’embarquement se faisait rarement dans les ports de Rosette ou de Damiette. En
effet, Alexandrie disposait le monopole dans le Levant et était un poste stratégique du
développement du commerce de café à Moka ( au Yémen ). Au Yémen la production du café
gagne en importance au XVIIème siècle et son commerce y est dense, de même qu’Alexandrie.
Du coup, la route des épices qui conduit aux Indes, intéresse désormais peu les marchands
européens. Toutefois, l’encre, les gommes, la cannelle, la niyrrhe, l’indigo des indes et des
tissus continus d’être importés par le Caire ( capitale d’ Egypte ). A ces produits, s’ajoutent
les produits de la région barbarienne et d’Egypte : le riz d’Egypte, la laine, du coton filé, des
toiles de lin et de coton .
Par ailleurs, certains pays du Moyen Orient offrent de la soie et le coton. Il s’agit des
produits de l’arrière pays aux régions d’Acre, Seïde et de Tripoli de Syrie. Le coton de la
Judée partait par le port de Rame.
Bref, tous ces produits du Moyen Orient et de l’Afrique septentrionale rentraient dans
le circuit méditerranéen.
Mais à eux s’ajoutaient, les produits du monde Egée. A ce niveau, sur l’île de Crète en
Grèce, deux produits locaux intéressent les Européens, notamment les Français : le blé et
l’huile d’olive. La cité de Candie assure l’expédition de ces deux produits. En Crète, la ville
de Canée produit en grande quantité l’huile d’olive, Rittimo et Mirabeau à l’Est, aussi en sont
producteurs. Le blé, qui est cultivé à Canée et à Candie est consommé dans les régions
méridionales de la France, les Marseillais en détiennent le monopole commercial. En dehors
11
du blé et de l’huile d’olive, la cire (matière jaune et fusible avec laquelle les abeilles
construisent les alvéoles de leurs ruches. Substance analogue produit par certains végétaux)
fabriquée à Candie, Girapetra, Sytra et Mirabeau (tous des villes de Crète), le fromage et la
soie sont également produits.
En définitive, tous ces produits entraient dans le circuit du commerce méditerranéen.
Qu’apportaient les Européens en retour aux populations de la méditerranée orientale ?
II- LES PRODUITS EN PROVENANCE DE L’EUROPE MEDITERRANEENNE
Les produits manufacturés des fabriques de Marseille, de Gènes, de Venise et
des grandes cités portuaires d’ Espagne et du Portugal, sont acheminés dans le Levant.
On peut citer : les tissus, les savons, les pacotilles…
CONCLUSION PARTIELLE
Cette première partie de l’étude nous a dressé le tableau synoptique des raisons du
développement du commerce dans la méditerranée : la mer méditerranéenne, les centres
commerciaux et les produits du circuit commercial. Cette démarche nous permet d’envisager
l’organisation et le fonctionnement du commerce.
DEUXIEME PARTIE : L’ACTIVITE COMMERCIALE DANS LE LEVANT
ET LA BARBARIE : SON ORGANISATION
ET SON FONCTIONNEMENT
( XVIème SIECLE –XVIIIème SIECLE )
Qui sont les acteurs commerciaux ? D’ou viennent-ils ? Quelles sont les conditions,
avant de pratiquer le commerce dans le Levant ? Quelles sont les différentes structures
commerciales mises en place ?
CHAPITRE TROISIEME: ACTEURS COMMERCIAUX ET CONDITIONS
AVANT L’ORGANISATION PRATIQUE DU
COMMERCE DANS LE LEVANT
ET LA BARBARIE.
Les Européens (Génois, Vénitiens d’Italie, les Marseillais de France, les Portugais ,
les Espagnols, les Grecs, etc.) sont les maîtres du commerce méditerranéen avant et après le
XVIème siècle.
I- LES AGENTS COMMERCIAUX, QUI SONT-ILS ?
Ce point présentera la situation des économiques avant et après le XVIème siècle,
jusqu’au XVIIIème siècle.
1. Les Européens présents dans le Levant
avant le XVIème siècle.
Avant le XVIème siècle, les marchands de Venise, Livourne, de Trieste, d’Autriche et
de Russie se rencontraient au Levant. Surtout les Vénitiens étaient les principaux acteurs
commerciaux de la méditerranée orientale à la fin du moyen âge. Mais, depuis le XVIème
siècle, Venise perd sa position d’intermédiaire entre l’Europe et le Levant. Néanmoins, elle
continue de se maintenir dans le Levant grâce à ses produits de luxe très appréciés par les
12
Ottomans : fleurs artificielles, miroirs, verres d’églises, papiers, draps dorés, tissus à
fleur de soie et d’argent. Ce commerce de luxe n’est important qu’en Constantinople.
Quant à Livourne, c’est un entrepôt et une escale pour les Anglais, Hollandais qui y
forment des convois afin de se protéger des corsaires barbaresques au passage de Gibraltar.
Pour ce qui est de son commerce au Levant, il est orienté vers le Caire et Salonique
(Thessalonique est un port de Grèce située en macédoine), le port de Livourne ( en région
de Toscane « un port italien »)
Des marchands de Trissete , d’Autriche et de Russie se rencontraient également dans le
Levant . A partir du XIIIème siècle des Catalans étaient présents en Grèce dans les villes de
Syrie, de la Palestine et de l’Egypte, donc en méditerranée. Mais à partir du XVIème siècle on
ne les retrouve plus au Levant faute de moyens financiers nécessaires à l’entretien d’un port.
C’est ainsi que le port de Barcelone décline .
2. A partir du XVIème siècle
Les puissances maritimes ou l’atlantique dominent le commerce mondial :
l’Angleterre, la France, la Hollande, l’Espagne et le Portugal. Parmi celles, l’Angleterre, la
France et la Hollande sont présentes dans le Levant. Quant à l’Espagne et le Portugal, elles
sont plus attirée par les Siciliens du nouveau monde. D’où le délaissement par elles de la
méditerranée au profil de l’Atlantique qui mène au nouveau monde et aux côtes occidentales
d’Afrique .
3. Les trois puissances européennes présentes dans
le Levant au XVIIème siècle –XVIIIème siècle
Les Anglais, les Hollandais et les Français sont les principales puissances qui animent
le commerce du Levant.
a) Les Anglais et les Hollandais
Les marchands anglais et hollandais transitaient par les ports de la Turquie, de
l’Afrique du Nord et de l’Italie avant de se rendre dans les pays du Levant. Au retour, ils
constituaient des convois pour affronter les Corsaires1.
b) Les français : le monde marseillais
Les français qui ont le monopole du commerce au Levant sont les Marseillais. Tous
les négociants français qui veulent s’établir dans une ville du Levant sont obligés de faire des
achats dans le port de Marseille. Marseille est le trait d’union, c’est-à-dire la première étape
des négociants européens vers le Levant. Ce qui va favoriser le développement de Marseille.
Plusieurs facteurs sont à la base de cette situation .
• L’Edit2 de mars 1669 : selon cet Edit, une taxe de 20% ad Valorem (selon la valeur de
la marchandise) frappe les marchandises du Levant et surtout, les commerçants
étrangers. Cette loi décourage les commerçants étrangers et anéantit
la
concurrence de tous les Français et pour profiter uniquement à Marseille qui ne paie
pas cette taxe.
• Appréciation des draps marseillais par les Levantais et les habitants de Barbarie.
• Grâce à Marseille, le commerce français connaît un essor dans la méditerranée.
Les causes de cet essor ?
1
Navire rapide et armé par un équipage habilité par son gouvernement à poursuivre et à prendre des bâtiments de
commerce ennemis.
2
L’Edit, sous l’ancien régime, est une loi promulguée par un roi ou un gouverneur. L’Edit de Nantes.
13
-
La production de produits variés par les artisans .
La forte demande et la volonté des marchands français de satisfaire les clients
et leurs goûts .
Les dons de draps de coton faits par les Français aux dignitaires de la cour de Constantinople
dans le but de susciter les besoins.
II- LES CONDITIONS D’ORGANISATION DU COMMERCE
DANS LE LEVANT ET LA BARBARIE
1. La signature et le respect des capitulations
Les capitulations sont en effet des conventions pour la reddition d’une place, d’une
troupe. Il s’agit aussi des accords qui permettent de composer avec un adversaire, en lui
accordant des privilèges. L’Angleterre obtient sa première capitulation en 1529 avec l’empire
Ottoman, la France (Marseille) en 1535 et, les Vénitiens (Italiens) en 1580. Ces capitulations
accordèrent aux nations marchandes et à leurs ressortissants dans le Levant et la Barbarie, des
avantages :
- la sécurité des personnes et des biens.
- la libre circulation dans les eaux turques, de la mer Egée, les côtes orientales de la
méditerranée et barbarie.
- des avantages aux juridictions consulaires, c’est-à-dire des avantages honorifiques
accordés aux Ambassadeurs et aux Consuls européens.
- des droits des Drogmans, c’est-à-dire, les droits des interprètes officiels à
Constantinople et dans tout le Levant. Désormais, ces interprètes officiels (des journalistes)
qui sont pour la plupart des hommes de culture et de lettres mandatées, par leur nation dans le
Levant et la Barbarie devraient librement accomplir leurs tâches, sans risque
d’emprisonnement. Les Consuls ou Ambassadeurs devraient assister leurs ressortissants en
danger et superviser toutes perquisitions judiciaires ordonnées contre un membre de leur
communauté.
- Les capitulations accordaient des avantages financiers aux marchands européens
victimes des taxes arbitraires ou d’avanies (affront publique, traitement humiliant).
Pour le bon fonctionnement du commerce et le respect de ces capitulations, d’autres
mesures pratiques avaient été également envisagées : le modus vivendi et les arrangements.
2. L’application du modus vivendi
Le modus vivendi, ici, peut se concevoir comme des transactions de nature politique,
diplomatique et économique qui mettent d’accord deux parties ou nations en litige, sans
résoudre, dans le fond le problème. Il s’agit donc d’un accord de partenariat stratégique
d’intérêt politico-économique, cachant les réelles divergences.
En raison du morcellement de l’autorité politique et administrative dans le Levant et la
Barbarie, la nation marchande européenne négocie avec les responsables ou autorités de
chaque cité Etat par la signature d’un modus vivendi. A cet effet, les Pachas, les Sultans ou
princes musulmans recevaient de la part des commerçants européens des cadeaux. Cette
démarche de bon aloi, facilitait leur présence et le commerce par des arrangements.
3. L’adhésion à la politique des arrangements
entre nations concurrentes
Il s’agit des combinaisons politico-économiques qui tentent de rapprocher les nations
concurrentes dans le Levant et la Barbarie. Cette politique avait pour objectif d’amener les
commerçants de plusieurs nations à s’entendre pour mettre fin à leurs concurrences et litiges
14
dans les centres commerciaux, en fixant en commun, pour une marchandise, les conditions de
vente et d’achat convenables à tous. Ces arrangements ont permis de réglementer le
commerce européen, notamment français dans le Bassin méditerranéen, de lutter contre la
concurrence qui dérègle les prix et préjudiciable aux commerçants. Ils (les arrangements)
permettent également d’atténuer les risques commerciaux, de mobiliser les capitaux et
d’exploiter toutes les possibilités de profits. Bef, toutes ces mesures (la capitulation, le modus
vivendi et les arrangements) prises ont permis une meilleure organisation et un bon
fonctionnement.
CHAPITRE QUATRIEME : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
DU COMMERCE DANS LE BASSIN
MEDITERRANEEN
Les circuits commerciaux, des structures commerciales et plusieurs systèmes
d’échange ont permis le bon fonctionnement du commerce dans le Levant et la Barbarie.
I- LES TYPES OU LES CIRCUITS COMMERCIAUX
Ce point met en relief, les deux types de commerce qui ont longtemps caractérisé le
commerce méditerranéen.
1. Le circuit caravanier
Le circuit caravanier désigne le commerce en droiture avec les Echelles ou les centres
commerciaux. En droiture, parce que reliant directement l’Europe méditerranéenne au Levant
et à la Barbarie à travers la méditerranée et la mer Egée. Il s’agit d’un commerce assuré par
des caravanes1. Ce sont des bâtiments (bateaux, équipages) qui naviguèrent d’un port à l’autre
de l’empire Ottoman ou du Bassin méditerranée grâce aux Nolisataires2 indigènes. Chez les
Turcs, il était rare de voir un navire faire plus d’un aller et retour par an à cause de l’insécurité
causée par les Corsaires3 maltais4. Ainsi, en 1725, sur 24 navires en partance pour
Constantinople, un seul a survécu. Devant cet état d’insécurité et manque criard des bateaux
turcs qui ne pouvaient assurer le trafic intérieur et extérieur, l’on va assister à l’essor de la
caravane étrangère à travers les Nolisataires indigènes. L’utilisation des Nolisataires était
d’intérêt stratégique pour les puissances marchandes d’Europe. Les Nolisataires étant du
Levant ou de la Barbarie ou encore du monde Egée, ils pouvaient assurer sans crainte de
Corsaires l’import-export au compte des puissances marchandes d’Europe. A côté de ce
commerce en droiture, a existé le commerce circuiteux.
2. Le commerce à la ronde ou circuiteux
C’est le commerce qui fait le tour de plusieurs centres commerciaux d’Asie Mineure,
de l’Afrique septentrionale et de l’Europe. En effet, de l’Europe méridionale ou
1
D’abord, il s’agit d’une roulotte de tourisme remorquée par une voiture. Ensuite, la caravane désigne un groupe
de personnes (commerçants, pèlerins, nomades, etc.) voyageant ensemble pour un intérêt commun.
2
Noliser, c’est louer un bateau, un navire ou un avion. Les Nolisateurs indigènes sont les non européens
puissants du Levant et de la Barbarie qui s’offrent le luxe de louer les bateaux pour commercer dans le Bassin
méditerranée.
3
Le Corsaire est un navire armé par des particulier avec l’autorisation du gouvernement. Cette autorisation peut
être une lettre officielle de marque, pour faire la chasse au navire marchand d’un pays ennemi. Le Corsaire
désigne aussi un navire des pirates.
4
Malte, Etat insulaire de la méditerranée, membre du Commonwealth, situé entre la Sicile et la Tunisie. Cette île
a une superficie de 316 km2, avec 345 000 habitants. Capitale et principal port la Valette. Etat parlementaire avec
comme langue officielle le Maltais et l’Anglais, la monnaie : la Livre maltaise, religion catholique.
15
méditerranéenne, les marchands se rendent dans les Echelles du Levant où ils vendent leurs
produits et s’y ravitaillent en produits locaux. Les Marseillais vendaient dans des Echelles des
produits de leurs fabriques : les fibres textiles, les produits alimentaires et les tissus de toutes
natures. Des Echelles du Levant, les marchands européens se rendent dans les Echelles de
Barbarie avant de regagner l’Europe. Aussi, pouvaient-ils partir de l’Europe à la recherche
des produits de Barbarie (Afrique du Nord) pour se rendre ensuite dans les pays du Levant,
c’est-à-dire au Moyen Orient d’où ils regagneront l’Europe.
En définitive, deux ensembles géographiques économiques se trouvent ici face-à-face.
Le Levant et la Barbarie face au continent européen. Ces deux ensembles sont caractérisés par
un déséquilibre spatial et, par des spécificités en ressources économiques. D’un côté le Levant
et la Barbarie exportent en Europe des matières premières, des produits finis ou semi-finis. De
l’autre, l’Angleterre, la Hollande, la France, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Grèce exportent
au Levant et en Barbarie des produits alimentaires (le sucre, le café moulu et le thé) et du coton
vers le Maroc, de la laine vers la Tunisie. Ces types de commerce permettront une meilleure
organisation du commerce.
II- L’ORGANISATION PRATIQUE DU COMMERCE :
MISE EN PLACE DES SYSTEMES
1. Le système des commissions
L’exemple des négociants marseillais est illustratif à plus d’un titre. Il utilise le
système des commissions pour mener à bien l’organisation des activités commerciales. En
quoi consiste le système commissionnaire ? C’est une pratique commerciale qui consiste à
mettre sur scène des individus susceptibles de conduire une activité commerciale pour autrui,
pour des puissances de monopole. Celui qui se livre à de telle pratique commerciale est le
commissionnaire. Sa tâche n’est pas aisée à cause de l’insécurité (les Corsaires et les pirates),
des risques qu’ils courent. A cette époque, l’activité commerciale est une affaire de stratégies
et de méthodes qui appellent même à l’intelligence des marchands et des gouvernements à
travers aussi un contact direct.
2. Le système direct
Les commerçants européens notamment des Marseillais pouvaient aussi se départir du
commissionnaire pour un contact direct avec les marchands indigènes. En effet, ils
échangeaient des correspondances commerciales, tenaient le registre de leurs comptes avec
leurs associés et leurs agents indigènes du Levant et de Barbarie. Les Européens utilisaient la
lettre d’échange dans le Bassin méditerranée avec les peuples d’Orient pour permettre le
transport d’espèces. Ils excluaient en revanche, toute assurance maritime pour privilégier et
donner du crédit au statut du régisseur et des établissements commerciaux.
III- LES STRUCTURES COMMERCIALES
Des maisons familiales, le régisseur, des entrepôts et des comptoirs constituaient les
différentes structures commerciales existantes qui ont favorisé le bon fonctionnement du
commerce méditerranéen.
1. Les maisons familiales et le régisseur
dans le commerce
A cette époque, l’activité commerciale était une affaire individuelle ou de familles. De
grands ensembles familiaux constituaient dans cette perspective, les premières structures de
développement du commerce. A cet effet, l’envoi dans le Levant ou dans la Barbarie des fils,
16
des neveux ou des frères était gage de confiance et d’une activité mieux contrôlée. Ce
personnel n’est pas choisi au hasard ; il est qualifié. Un écrivain, un contrôleur, un percepteur
ou comptable, le composaient. Le responsable de la maison ou de la résidence (auberges et
entrepôts de marchandises) était appelé régisseur. A Marseille, on l’appelle le majeur.
Dans les Echelles, le régisseur travaille soit seul, soit avec le concours d’un associé ou
d’un commis, parfois même avec les deux. Dans le Levant, toutes les affaires passent par
l’intermédiaire d’un Censal, personnage avisé en matière des techniques commerciales et
comptables qui traite en son nom propre. Il est chargé d’encaisser les créances et d’effectuer
les paiements du personnel. En Crète, cette fonction est monopolisée par les Juifs qui gèrent
les comptoirs.
2. Les comptoirs et les entrepôts
Les comptoirs et entrepôts sont les pièces maîtresses dans le conditionnement des
marchandises. Le cas du comptoir marseillais dans le Levant peut être cité à titre d’exemple.
Il dispose de deux pièces. Le mobilier composé de tables pour l’écriture des différentes lettres
d’échange, de pupitres pour la comptabilité, des coffres forts pour y garder de l’argent ou des
archives (ordonnances royales, lettres officielles). Le bureau du comptoir du Levant était une
succursale de celui de Marseille.
CONCLUSION PARTIELLE
Au terme de cette deuxième partie de l’étude, nous sommes à mesure d’affirmer que
les acteurs commerciaux dans la méditerranée, provenaient en grande partie de l’Europe
méridionale ou méditerranéenne. Il s’agit des Vénitiens, des Génois, Siciliens, des Romains,
tous Italiens ; des Marseillais (Français), des Portugais, des Espagnols, des Grecs et, vers la
fin du XVIIème siècle, participeront les Hollandais et Anglais au commerce méditerranéen.
La signature des capitulations et l’adhésion à la politique des charges du commerce
permettront le bon fonctionnement du commerce dans le Levant et la Barbarie. Le commerce
caravanier relie directement les pays de l’Europe méridionale à ceux du Levant et de Barbarie,
par la voie méditerranéenne. Le commerce circuiteux, de l’Europe à la Barbarie en passant
par le Levant. Ou, de l’Europe au Levant par la Barbarie. Ces circuits commerciaux vers la fin
du XVIIème siècle, vont se déplacer vers l’Atlantique avec les mêmes animateurs.
TROISIEME PARTIE : LES ECHANGES COMMERCIAUX, DE LA
MEDITERRANEE A L’ATLANTIQUE:
XVIIème – XVIII ème siècles
Le commerce méditerranée va se déplacer dans l’Atlantique au début du XVIème siècle
et s’amplifier au XVIIème et XVIIIème siècles. Quelles sont les raisons ? Qui sont les
animateurs commerciaux ? Comment est-il organisé ? Bref, quelles sont ses principales
caractéristiques ?
CHAPITRE CINQUIEME : LES RAISONS DU COMMERCE
ATLANTIQUE
La méditerranée est l’une des voies principales qui motive l’activité commerciale. A
cela s’ajoutent les produits de l’Afrique profonde et surtout, la marchandise humaine.
I- LA SITUATION GEOGRAPHIQUE DE L’ATLANTIQUE
L’Atlantique comme le méditerrané est une entité géographique complexe. Elle
désigne à la fois l’Océan et la région continentale environnante.
17
1. L’Océan Atlantique, une importante
voie maritime
Un Océan est une grande étendue d’eau salée baignant une grande partie de la terre
(Océan Atlantique, Océan Pacifique, Océan Indien, etc.). L’expression Océan et Mer pose un
problème de terminologie. Si l’Océan peut se ramener à la Mer ou, vis versa, la Mer est aussi
une étendue d’eau salée, mais, moins vaste et engloutie à l’intérieur des continents (la mer
méditerranée, la mer noire, la mer baltique, la mer morte et la mer Caspienne, etc.).
L’Océan atlantique est le deuxième Océan du monde de par sa superficie (106 000 000
de km2) après l’Océan Pacifique (165 000 000 de km2). Il s’étend à l’Ouest du continent
africain (au-dessus du Maroc, au niveau du détroit de Gibraltar au Cap de bonne Espérance,
en passant par le golfe de Guinée) et européen (au Portugal, au niveau du détroit de Gibraltar
aux côtes ouest norvégiennes en passant par les côtes ouest espagnoles, françaises, irlandaises
et de l’Angleterre). Aussi, l’Océan Atlantique s’étend t-elle à l’Est du continent américain,
jusqu’au Danemark (Groenland). Au Nord, elle est limitée par l’Océan glaciale arctique1 et au
Sud, par l’Océan Antarctique2. De part et d’autre de l’équateur, on a l’Atlantique nord et
l’Atlantique sud. A 68° de l’altitude nord se trouve la limite de l’Océan Atlantique nord avec
l’Océan Arctique. L’Atlantique sud et l’Océan Antarctique se croisent à 55° de l’altitude sud.
Tout ce grand bassin océanique que nous venons de présenter a longtemps constitué la
principale voie du commerce colonial et du commerce triangulaire. La région continentale
atlantique a constitué également un atout de développement du commerce atlantique.
2. La découverte de la région atlantique
C’est la partie habitée, c’est-à-dire, la partie continentale de l’océan. Cette région
comprend :
* toute la partie côtière de l’Europe occidentale.
* toute la partie côtière et occidentale de l’Afrique du Nord, l’Afrique occidentale, de
l’Afrique centrale et l’Afrique australe.
* Les régions orientales de l’Amérique Latine et de l’Amérique du Nord, les îles
Caraïbes, c’est-à-dire, l’ensemble des Antilles.
Toutes ces régions sont en contact les unes avec les autres à partir du XVème siècle,
surtout, après les grandes découvertes ibériques et italiennes. En effet, de 1434 à 1444, les
Portugais découvrent les régions du Bojador, région du Sénégal. De 1444 à 1475, ils
découvrent toute la région sénégambienne, c’est-à-dire, la côte du Sierra Léone, les îles du
Cap- Vert et tout le golfe de Guinée. De 1482 à 1488, ils découvrent l’embouchure du fleuve
Zaïre et la côte du Cap de Bonne Espérance.
En 1492, l’Italien Christophe Colomb découvre l’Amérique, le nouveau monde. En
1498, les Portugais et les Espagnols découvrent la route du Cap de Bonne Espérance qui
conduit vers les Indes.
Bref, à partir de ces découvertes, l’Atlantique ravit à la méditerranée son rôle de
carrefour de civilisations et d’échanges commerciaux entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe.
L’axe économique de l’ancien monde (Méditerranée) se déplace brusquement, vers le
nouveau monde (l’Atlantique) et, les pays maritimes de l’Est et de l’Ouest connaissent un
1
Océan glaciale Arctique est l’ensemble des mers situées dans la partie boréale du globe limitée par les côtes
septentrionales de l’Asie, de l’Amérique, de l’Europe et par le cercle polaire arctique.
2
Antarctique, nom donné à la partie des Océans atlantique, pacifique et indien comprise entre le cercle polaire
antarctique et le continent polaire.
18
essor remarquable dès le XVIème siècle. Désormais, l’économie atlantique demeure un
stimulant pour la croissance des métropoles européennes et de l’Océan Atlantique; impliquant
ainsi, toutes les puissances de l’Europe élargies : Portugais, Espagnols, Grecs Français,
Anglais, Irlandais et Hollandais du XVIIème aux XVIIIème siècles. Ainsi, l’Océan Atlantique
demeurera de 1690 à 1790 une zone de profonds échanges commerciaux qui s’organiseront
autour des produits coloniaux (ressources naturelles et du sous sol de l’Afrique et des Indes)
et de la traite des Noirs.
II- LES TYPES DE COMMERCE DES EUROPEENS DANS L’ATLANTIQUE
Le commerce colonial et la traite négrière constituent les deux formes de commerce
dans l’Atlantique.
1. Le commerce colonial
C’est le commerce traditionnel pratiqué dans le Levant et la Barbarie par les Européens.
Il reposait sur les ressources naturelles agricoles et du sous sol. Les Européens déplacent ce
commerce dans leurs colonies d’Amérique et Afrique à travers l’Atlantique. Le sucre brut, le
café, l’or, les épices, les peaux d’animaux, les plumes de certains oiseaux et certaines cultures
vivrières remplissent les bateaux européens qui, de l’Afrique ou de l’Amérique, se dirigent vers
l’Europe. A propos de l’Amérique, ce continent, nous le disions déjà, a été découvert en 1492
par Christophe Colomb. A partir de cet instant, se développent dans le nouveau monde, une
économie de plantation –canne à sucre, tabac, café…– et de ressources du sous sol –mine d’or,
d’argent– et donc, pour les besoins en main d’œuvre, les Européens auront recours à aux
Africains.
2. Le commerce des Noirs
La traite négrière atlantique ou le commerce des Africains a été pratiqué par les
Européens du XVIème siècle au XVIIIéme siècle. Les comptoirs d’embarquement des Noirs vers
le nouveau monde se trouvaient sur les côtes occidentales de l’Afrique, la côte d’or et des
esclaves étaient de grands foyers pourvoyeurs d’esclaves. Le commerce des Noirs s’inscrit dans
le cadre du commerce triangulaire: Europe
Afrique
Amérique.
En effet, de l’Europe, les Européens négriers se rendent en Afrique munis de pacotilles –
miroir, rhum, whisky, tissus, fusils…– En Afrique ces pacotilles sont échangés contre les
captifs noirs. Ces derniers et d’autres produits sont acheminés vers l’Amérique où, la
marchandise humaine sera exposé et vendu au marché. L’argent de la vente des Noirs servait à
payer des produits coloniaux pour les populations européennes. Une explication approfondie de
l’organisation de la traite des Noirs, permettra de comprendre les conséquences globales du
commerce atlantique.
CHAPITRE SIXIEME : ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET
CONSEQUENCES DU COMMERCE
ATLANTIQUE
Les différentes structures mises en place au niveau de l’Amérique et de l’Afrique
aideront à comprendre le fonctionnement du commerce atlantique et ses répercutions diverses.
I. STRUCTURES DU COMMERCE ET SON ORGANISATION
De grands ensembles territoriaux d’intérêts économiques ont été mis en place par les
Européens, afin d’éviter les conflits d’occupation des terres. L’économie en Amérique était
organisée à partir de ces ensembles qui étaient en relation avec les grands centres
commerciaux d’Europe et des côtes africaines.
19
1. L’occupation et l’exploitation de l’Amérique
par les puissances européennes
Par la Bulle pontificale1, le Pape Alexandre VI Borgia partagea en 1493, le monde en
deux zones d’influence ibérique. Cette Bulle, en 1494 sera confirmée par le traité de
Tordesillas qui fixait la ligne de démarcation entre les deux empires ibériques à 370 lieux à
l’ouest du 47 ème méridiens : c’est le territoire espagnol. A l’Est du 47è méridiens : c’est le
territoire portugais –l’Afrique, l’Asie et le Brésil–. Dans ce cadre, en Amérique comme en
Afrique, les Européens évoluent dans des zones bien précises.
Les Portugais sont sur les côtes ouest africaines dès 1450. Ils y exploitent l’or, les
produits de chasse, des épices, la gomme… A partir de 1650, ils se rendent au Brésil, en
Amérique, munis d’esclaves comme les premiers produits. Les Espagnols sont présents dans la
nouvelle Espagne (le Mexique, colonie espagnole) et dans les terres fermes de l’Amérique du
Sud. La nouvelle Espagne est pourvoyeuse d’or et d’argent pour l’ancienne Espagne ( Etat
Espagnol). Les Hollandais sont dans les Antilles hollandaises (Suriman). Les Français eux
sont dans les Antilles françaises : Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe et dépendance. Les
Anglais sont dans les Antilles anglaises : Jamaïque, Barbade, Saint-Kitts et dans les treize (13)
colonies de l’Amérique du Nord. Dans ces territoires occupés, les Européens y achètent les
produits coloniaux pour leurs populations d’origine. Dans les Antilles, proviennent du sucre, du
café, du cacao, du coton de l’indigo etc. Dans le Nord américain, arrivent le tabac de Virginie
et Maryland, le riz et l’indigo de Caroline, des peaux de Castor de la Georgie et du Canada.
Ces grands ensembles d’occupation européenne suggèrent une meilleure organisation du
commerce à partir des villes européennes.
2. L’organisation du commerce atlantique :
le cas du commerce au port de Marseille
Marseille a occupé une place importante dans le commerce atlantique comme dans le
commerce méditerranéen. Ce fut un véritable port de produits coloniaux , un grand marché de
trafic des Noirs.
a) Marseille dans le commerce international
Les Marseillais bien que très actifs dans la méditerranée ne se contentent plus du seul
commerce méditerranéen, mais, élargissent leur champ d’action dans le monde. Ainsi, après,
1676, sous l’impulsion de Jean-Baptiste Colbert2, le commerce marseillais a lieu aux Antilles. Il
s’accroît d’ailleurs, à la fin du XVIIIème siècle en Amérique du Sud et aux Antilles. En passant
par l’Atlantique, les commerçants marseillais se retrouvent à partir de 1789, au-delà du Cap de
Bonne Espérance, dans l’Océan Indien, en Chine.
1
La Bulle pontificale est un acte, une décision ou une loi émanant de l’autorité papale
Pour la première fois dans l’histoire de la France, Louis XIV, le ‘‘ Roi Soleil ’’ décida de collaborer et de
travailler avec les bourgeois et les nobles. C’est ainsi qu’il nomma Jean-Baptiste Colbert ( 1619-1683).
Homme politique et d’Etat français, cet auteur du fameux « code Noir » fut nommé par le Roi Louis XIV
comme Surintendant des bâtiments du Roi, contrôleur général des finances, secrétaire d’Etat à la maison
du Roi et à la marine pour assainir les finances, développer la marine marchande et de guerre pour
étendre l’hégémonie de la France en Europe, en Afrique et dans le nouveau monde. Le Roi du Soleil
nomma aussi Louvois, ministre de la guerre, c’est lui que certains critiques du XVIIèmesiècle appelleront le
«dangereux ministre de la défense » qui mena la guerre à ses voisins, notamment aux Hollandais et aux soldats
protestants. Louvois réorganisera l’arméen imposant pour la première fois, le port de la tenue militaire aux
soldats français.
2
20
Après la proclamation des indépendances des Etats-Unis, le 04 juillet 1776, et après la
reconnaissance de l’indépendance de la république fédérale des Etats-Unis le 03 septembre
1783 par la Paix de Paris, les Français (Marseillais) se substitueront aux Anglais dans les
relations avec les Etats-Unis. Grâce au relais de Cadix, les Marseillais sont en relation avec
l’Amérique espagnole. Par ailleurs, les Marseillais entretiennent de bonnes relations
commerciales avec les îles du nouveau monde. En effet, Dans les îles les Français achètent des
produits coloniaux –café, sucre, indigo, etc.– pour la population française. Ces mêmes produits
achetés sont réexportés par les Marseillais vers le Levant, la Barbarie et dans d’autres pays
européens. Le café colonial (celui produit dans le nouveau monde) par exemple concurrençait
désormais celui du Yémen.
b) Marseille et les ports de l’Ouest de la France
et du Nord de l’Europe
Il existe d’étroits rapports entre le port de Marseille et ceux de l’Ouest français, mais
aussi, Marseille entretenait d’excellentes relations avec tous les centres commerciaux des
pays de l’Europe du Nord. Toutefois, il convient de signaler que ces relations avec Marseille
sont dans un état de passivité ; les navires provençaux qui franchissent le détroit de Gibraltar
sont en général très peu nombreux. Ce sont plutôt les nordistes qui apportent régulièrement
leurs cargaisons et qui chargent ce dont Marseille dispose (soie, tissu, drogue, café…)
Marseille constitue dans cette optique un trait d’union entre l’Europe, l’Asie, l’Afrique et
l’Amérique ou, entre la Méditerranée et l’Atlantique. Il y a quand même lieu de relever qu’à
cette époque, les échanges de la Méditerranée étaient plus importants que ceux de l’Atlantique
dans le commerce marseillais. Ce qui est marquant dans le commerce atlantique, c’est le rôle
remarquable joué par le port de Marseille dans l’organisation et l’évolution de la traite
négrière. Marseille participe de manière très active à la traite négrière à partir du XVIIIème
siècle.
c) Le port de Marseille et la traite négrière
Jusqu’en 1783, Marseille n’est pas véritablement, un port négrier; sur les 101
expéditions marseillaises vers les îles du nouveau monde de 1700 à 1715, seulement, six (6)
participent à la traite négrière et, de 1764 à 1765, sept (7) navires français participent à la
traite des Noirs. Qu’est ce qui explique cette situation ? Le commerce négrier n’est pas non
seulement organisé, mais aussi, les Négriers préfèrent les voyages aux Antilles qui sont du
reste plus rapide et à profit.
Mais, après 1783, à Marseille se développe le commerce négrier. Les raisons de ce
regain sont multiples. D’abord, les dispositions prises par le gouvernement Français après la
paix de Versailles1 en 1783, date marquant la fin de la guerre d’indépendance américaine.
L’accord de paix de Versailles devrait apporter un climat de paix dans le nouveau monde afin
de favoriser le développement de la main-d’œuvre aux Antilles. Ensuite, l’arrêté du
gouvernement français du 26 octobre 1784 qui accorde une prime de 60 livres pour chaque
nègre débarqué en Guadeloupe et en Martinique et 100 livres, en Saint-Domingue, en
Cayenne, en Saint-Luci et en Tabago. Cette dernière prime a été portée à 160 livres le 1er août
1789 et à 200 livres pour Saint-Domingue.
1
ville française, chef lieu du département des Yvelines. Versailles n’était encore qu’un village quand le Roi
français Louis XIII s’y fit construire un pavillon de chasse (1624-1632). De 1661 à 1686, le Roi Soleil ( Louis
XIV) l’agrandit. On entre dans la cour des Ministres, la cour Royale puis la cour de marbre (ornée de 84 bustes
de marbre). C’est à Versailles que fut signé le traité mettant fin à la guerre d’indépendance américaine le 03
septembre 1783, que commença la révolution avec la réunion des Etats généraux le 15 mai 1789.
21
Enfin, l’importation des Noirs par les navires étrangers est autorisée contre paiement
d’un droit de 100 livres par tête de nègre.
Toutes ces mesures prises inciteront les Négriers européens à se livrer plus à la traite
négrière dont les conséquences néfastes sur le continent africain sont multiples.
II- LES CONSEQUENCES DU COMMERCE ATLANTIQUE
Les conséquences de la traite atlantique sont nombreuses et, elles méritent d’être
connues.
1. Les conséquences particulières
a) Le déplacement des routes méditerranéennes
vers les côtes atlantiques
En Afrique par exemple, les routes transsahariennes dirigées sur les côtes
méditerranéennes se réorientent plus sur les comptoirs de la côte atlantique. Ces
renversements des circuits d’échange fait perdre au pays du Levant leur fonction de transit.
b) La réduction des marchands anglais
dans au Levant
Au XVIIème siècle, Alep est fournisseur de soie de l’Angleterre et principal port du
commerce anglais dans l’Empire Turc : plus de 30 firmes anglaises sont présentes à Alep où
sont entreposés les produits suivants : la soie, le coton, le café, les épices, les produits de
teinture, les étoffes de soie et de coton.
Dès le XVIIème siècle, les soies d’Italie, de Chine et du Bengale sont plus sollicitées
par les Anglais parce que moins chères que la soie de Perse et de Syrie. Le coton américain
remplace celui d’Alep. Le café colonial remplace celui du Yémen.
Ainsi, à la fin du XVIIIème siècle, les Anglais abandonnent Alep comme ils avaient
abandonné Smyrne dont les produits (fruits, coton) ne s’avéraient plus nécessaire.
* Vers la fin du XVIIème siècle : 400 marchands anglais au Levant.
* Au milieu du XVIIème siècle (1731) : 80 à 90 marchands anglais au Levant.
* Vers la fin du XIIème siècle (1752) : Moins de 40 marchands anglais au Levant
.C’est le déclin progressif du commerce anglais au Levant au profit des régions atlantiques.
c) Les Marseillais : fournisseurs de produits
tropicaux aux Levantais
Si par le passé (XVIème et XVIIème siècles), les Marseillais étaient tributaires du Levant
pour les produits tropicaux (sucre de l’Empire Ottoman et le café de Moka), au XVIIIème
siècle, ils fournissent aux Levantais ces mêmes produits. Ainsi, la déclaration royale du 27
septembre 1732 autorise les Marseillais à réexporter le café des Iles dans le Levant.
d) Les Marseillais : clients de la soie
d’origine européen
Si par le passé, les Marseillais importaient la soie du Levant, au XVIIIème siècle, ils
satisfont leurs besoins avec la soie d’origine européen (en Provence, en Languedoc, en
Dauphiné, en Italie). Cette soie européenne de bonne qualité et à bon prix fait chuter les
importations Levantaises.
22
2. Les conséquences générales
*Grâce au commerce atlantique, l’Europe se passe des pays musulmans. De
fournisseurs et de transitaires, les pays musulmans sont désormais tributaires des pays
chrétiens de l’Europe.
*Yémen perd son monopole de café au profit du café des Iles ; Alexandrie et le Caire
ne sont plus des centres commerciaux incontournables entre la Barbarie, l’Europe
méditerranéenne et le Levant.
CONCLUSION GENERALE
Les échanges commerciaux entre la méditerranée et l’Atlantique de XVIème et
XVIIIème siècles sont des échanges commerciaux entre les régions méditerranéennes et les
régions atlantiques. Dans ces échanges, l’Europe a joué un rôle de premier plan : ce sont des
pays européens qui commerçaient avec les pays du Levant. Ce sont encore les pays européens
qui animaient le commerce atlantique. Mais contrairement aux Européens , les Levantais sont
absents dans le commerce atlantique. D’où le rôle d’intermédiaire joué par les Européens
entre l’Amérique et le Levant, entre les côtes occidentales d’Afrique et le Levant.
Ces échanges mettaient face à face deux ensembles économiques aux potentialités
variées : l’Europe vend au pays du Levant et de la Barbarie des produits manufacturés ; le
Levant et la Barbarie proposent des matières premières à l’Europe. Avec la découverte de
l’Amérique, les transactions commerciales entre l’Europe et le Levant fléchissent.
Les Européens vont s’intéresser plus aux colonies qui leur fournissent, à moindre coût,
les produits jusqu’à là, recherchés au Levant et la rupture avec les Turcs (de 1789 à 1802).
BIBLIOGRAPHIE
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Peyrouton (M.), Histoire générale du maghreb, Paris, Albin Michel, 1966
Vercoutter ( J.), L’Egypte ancienne, paris, PUF, 1963
23
TABLE DE MATIERES
SOMMAIRE……………………………………………………………………………………..p.1-2
INTRODUCTION…………………………………………………………………………..……p. 3-4
PREMIERE PARTIE : LES CONDITIONS DU DEVELOPPEMENT DU COMMERCE
EUROPEEN DANS LE LEVANT : XVIème - XVIIIème SIECLES………….....p.4 -12
CHAPITRE PREMIER : LES FONDEMENTS GEOGRAPHIQUES DU COMMERCE
MEDITERRANEEN………………………………………..………….…p.4-10
I-
LA MEDITERRANEE , UNE ENTITE
GEOGRAPHIQUE COMPLEXE……………………………………………….p.4-5
1. La mer méditerranée, une voie primordiale du commerce…………….……….…p.4-5
2. La méditerranée continentale………………………………………………………..p.5
II-
L’IMPORTANCE DES CENTRES COMMERCIAUX DANS LA
MEDITERRANEE……………………………………………………………...p.5-10
1. Les cités marchandes du Levant………………………………………………….…p.5-8
a) Les villes commerciales d’Egypte……………………………..……………p.5-6
b) Les centres commerciaux de la Syrie……………………………..………..… p. 6-7
c) Cités marchandes de la Palestine……………………………………........... p. 7
d) Constantinople, un centre important……………………………..…….… p. 7-8
e) Le Yémen…………………………………………………………………... p. 8
2. Les Echelles de la Barbarie……………………………………………….……..….p.8
3. Les pôles commerciaux de l’Europe méditerranéenne……………………………..p.8-9
a) Les cités commerciales grecques…………………………………………..…..p.9
b) Les villes italiennes………………………………………………………..…...p.9
c) Les centres français : le cas de Marseille…………………………….……...…p.9
d) Les villes commerciales portugaises et espagnoles………………………..…..p.9
4. L’importance des villes-carrefours et des routes commerciales…………..........p.9-10
CHAPITRE DEUXIEME : LES PRODUITS COMMERCIAUX
DU CIRCUIT MEDITERRANEEN……………………………………..p.11-12
I-
LES PRODUITS QUI INTERESSENT
LES EUROPEENS…………………………………………………………...…...p.11
II- LES PRODUITS EN PROVENANCE DE L’EUROPE
24
MEDITERRANEENNE ………………………………………………………..………P.12
CONCLUSION PARTIELLE…………………………………………..............……….P.12
DEUXIEME PARTIE : L’ACTIVITE COMMERCIALE DANS LE LEVANT ET LA BARBARIE:
SON ORGANISATION ET SON FONCTIONNEMENT
( XVIème SIECLE –XVIIIème SIECLE )…………………..…...P.12-18
CHAPITRE TROISIEME : ACTEURS COMMERCIAUX ET CONDITIONS AVANT
ORGANISATION PRATIQUE DU COMMERCE DANS LE
LEVANT ET LA BARBARIE……………………………………..P.12-15
I-
LES AGENTS COMMERCIAUX, QUI SONT-ILS ?………………………..P.12-14
2. A partir du XVIème siècle……………………………………………………………..P.13
3. Les trois puissances européennes présentes dans le
Levant au XVIIème siècle –XVIIIème siècle………………………………………….p.13-14
a) Les Anglais et les Hollandais…………………………………….....………P.13
b) Les Français : le monde marseillais…………………………………………P.13-14
II- LES CONDITIONS D’ORGANISATION DU COMMERCE
DANS LE LEVANT ET LA BARBARIE………………………………………….P.14-15
1. La signature et le respect des capitulations………………………………….P.14
2. L’application du modus vivendi …………………………………………….P.14-15
3. L’adhésion à la politique des arrangements
entre nations concurrentes………………………………………………….…P.15
CHAPITRE QUATREME : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU COMMERCE
DANS LE BASSIN MEDITERRANEEN………………………P.15-18
I- LES TYPES OU CIRCUITS COMMERCIAUX……………………………………..P.15-16
1. Le circuit caravanier……………………………………………………………...…P.15-16
2. Le commerce à la ronde ou circuiteux……………………………………………....P.16
II- L’ORGANISATION PRATIQUE DU COMMERCE :
MISE EN PLACE DES SYSTEMES………………………………………..………P.17
1. Le système des commissions………………………………………………………..P.17
2. Le système direct…………………………………………………………………..P.17
III- LES STRUCTURES COMMERCIALES…………………………………………...P.17
1. Les maisons familiales et le régisseur dans le commerce……… …………………P.17-18
2. Les comptoirs et les entrepôts ………………………..……………………………...P.18
CONCLUSION PARTIELLE…………………………………………………………………..P.18
TROISIEME PARTIE : LES ECHANGES COMMERCIAUX, DE LA MEDITERRANEE
A L’ATLANTIQUE: XVIIème – XVIII ème SIECLES……………..…P.18-25
CHAPITRE CINQUIEME : LES RAISONS DU COMMERCE ATLANTIQUE…………….P.18-21
25
I-
LA SITUATION GEOGRAPHIQUE DE
L’ATLANTIQUE…………………………………………………………….…P.19-20
1. L’Océan Atlantique, une importante voie maritime…………………………………..P.19
2. La découverte de la région atlantique…………………………………………....P.19-20
II-
LES TYPES DE COMMERCE DES EUROPEENS
DANS L’ATLANTIQUE…………………………………………………...P. 20-21
1. Le commerce colonial……………………………………………………………….P. 20
2. Le commerce des Noirs………………………………………………………..…..P.20-21
CHAPITRE SIXIEME : ORGANISATION, FONCTIONNEMENT ET CONSEQUENCES
DU COMMERCE ATLANTIQUE……………………………P.21-23
I- STRUCTURES DU COMMERCE ET SON ORGANISATION…………………….P.21-23
1. L’occupation et l’exploitation de l’Amérique
par les puissances européennes……………………………………….………….…P.21
2. L’organisation du commerce atlantique :
Le cas du commerce au port de Marseille……………………………………….…P.22
a) Marseille dans le commerce international…………………….………P. 22
b) Marseille et les ports de l’Ouest de la France
et du Nord de l’Europe……………………………..……………………P. 22-23
c) Le port de Marseille et la traite négrière…………………...P.23
II- LES CONSEQUENCES DU COMMERCE ATLANTIQUE…………………………P.23
1. Les conséquences particulières………………………………………………………P.23-24
a) Le déplacement des routes méditerranéennes
vers les côtes atlantiques…………………………………………………...P.23
b) La réduction des marchands anglais dans au Levant………………………P.24
c) Les Marseillais : fournisseurs de produits
tropicaux aux Levantais…………………………………..…………………….P.24
d) Les Marseillais : clients de la soie d’origine européen…………………………...P.24
2. Les conséquences générales……………………………………………………….…P.24-25
CONCLUSION GENERALE……………………………………………..………...P.25
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………..P.25
TABLE DE MATIERES…………………………………………………….………P.26-29
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