INTRODUCTION
Les relations commerciales entre les pays de l’Europe méditerranéenne et, ceux du
Levant et de la Barbarie, remontent avant le XVIème siècle. En effet, au début du VIIème siècle
de notre ère, le monde s’organisait déjà, autour des axes fondamentaux de l’histoire de
l’antiquité : les relations entre les civilisations sont toujours établies, d’Ouest en Est, à travers
l’axe méditerranéen, de l’Occident chrétien à l’extrême Orient bouddhiste ou confucianiste
,
par l’intermédiaire du Moyen Orient. La méditerranée et la mer rouge demeurent les plaques
tournantes des contacts entre les civilisations.
Par la méditerranée, le christianisme s’est répandu rapidement dans toutes les
directions. Or, au VIIème siècle, une religion nouvelle, l’Islam, va remettre en question cette
vieille organisation du monde antique. A partir de cet instant, les arabes, à travers la
méditerranée et la mer rouge établissent, sous le prétexte de l’expansion de l’Islam, des
relations commerciales solides et intéressées avec l’Afrique septentrionale, l’Afrique noire à
travers le Sahara et avec les pays de l’Europe méditerranéenne et atlantique jusqu’au XVIème
siècle. Par ailleurs, avec la découverte de grands moyens de transport et de navigation (la
caravelle, le gouvernail, l’astrolabe et la boussole etc.), le commerce du Levant s’émoussera
peu à peu, jusqu’au XVIème siècle, où, il fit relativement place au commerce atlantique
jusqu’au XVIIIème siècle. Les ressources naturelles et les richesses du sous-sol des colonies
expliquant leur prospérité, attirent comme le miel attire les abeilles, les puissances
impérialistes d’Europe.
A partir de cet instant, les principales voies de communication économique de la
méditerranée se déplaceront vers les côtes atlantiques. Désormais, l’on parlera du commerce
atlantique. Toutefois, il convient de souligner que, malgré cet état de choses, le commerce du
Levant intéresse toujours les Européens.
En définitive, ce sujet tel que posé ‘‘ Les échanges commerciaux entre la
Méditerranée et l’Atlantique : XVIèmesiècle – XVIIIème siècle’’, demande que l’on analyse
d’abord les fondements et les caractéristiques du commerce pratiqué dans la
méditerranée, avant de réfléchir sur ceux du commerce atlantique. Cette démarche est de
bon aloi; elle permettra de faire ressortir, l’intérêt et la portée historique desdits échanges du
XVIème siècle au XVIIIème siècle.
A propos de ce cadre chronologique, que peuvent signifier le XVIème siècle et XVIIIème
siècle ? Ces repères sont-ils définissables du point de vue historique ? La période du XVIème
au XVIIIème siècles, correspond à l’époque moderne. L’année 1535, date des premières
capitulations qui ouvrent les portes du commerce du Levant aux Français, peut exprimer le
XVIème siècle, borne de départ de l’étude. De 1789 à 1802, à la suite de la guerre qui rend les
Anglais, les maîtres de la mer et, marque l’éloignement des Turcs, le commerce de l’Orient
est en ruine. La date 1789 peut ici, correspondre à la date finale (XVIIIème siècle) de l’étude.
Pour apporter notre contribution à la connaissance du monde méditerranée et
atlantique où se sont établis d’intenses échanges commerciaux entre divers peuples, nous
avons organisé la réflexion autour de trois (3) grands axes fondamentaux :
M’Bow (A.M.), Ki Zerbo (J.), du VIIéme au XVIème siècle, Paris, Mesnil-Ivry, 1972, 266p. p.4.
- Un confucianiste est un adepte du confucianisme, doctrine de Confucius, nom latinisé par les missionnaires du XVIIIème siècle,
d’après le Chinois K’ong-fou-tseu. Vénéré maître K’ong ou Kongzi, Confucius fut philosophe chinois du Viè – Vè siècle. Il a
restauré une morale sociale axée sur la vertu d’humanité (jen), l’équité (Yi) et le respect des rites culturels (li). Bref, le
confucianisme est la doctrine morale, qui incarne la vision du monde de Confucius.
- Au moyen orient, c’était par l’intermédiaire des pays du Levant que se faisait le commerce avec la Perse, l’Inde et même avec la
Chine, avec le monde de l’Océan Indien, du Golfe Persique et de la mer rouge.