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Certes, les animaux ont une certaine conscience de la mort et observent des
comportements particuliers en présence du cadavre d’un congénère. Mais,
jusqu’à preuve scientifique du contraire, l’espèce humaine reste la seule pour
qui la mort est présente au cours de la vie, la seule qui accompagne
l’événement d’un rituel funéraire et la seule qui croit en la survie et en la
renaissance des morts. Homo n’est donc pas seulement un genre parmi
d’autres, un singe mal rasé ou un pauvre singe condamné à faire l’humain.
Homo se veut surtout un animal religieux qui ensevelit et inhume ses morts.
Sans compter, que sa simple passion de détruire peut l’amener à tuer et à
exterminer les membres de sa propre espèce.
Ce séminaire convoquera les quatre sous-disciplines de l’anthropologie
(ethnologie, ethnolinguistique, archéologie et anthropobiologie) pour faire le
point sur un phénomène constituant à la fois la face cachée de la vie (un fait
biologique) et le dernier rite de passage (un fait social). Nous partirons du point
de vue selon lequel, depuis au moins 100 000 ans, le cerveau d’Homo sapiens
est une formidable machine, apte à forger des idées, à imaginer des mondes
possibles, et à concevoir des mondes nouveaux.
Sans perdre de vue que la science explique le phénomène comme étant la fin
définitive, nous cernerons les conceptions de la mort dans les sociétés
humaines passées et actuelles, dresserons un inventaire des rites funéraires
élaborés, identifierons les rituels de deuil entretenus et présenterons les
représentations de l’au-delà inventées au fil du temps. Nous jetterons aussi un
œil sur le suicide, l’euthanasie et les pratiques humaines d’extermination que
sont la guerre, le massacre et le génocide.
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La présence assidue et la participation active au séminaire sont de rigueur
car garantes en substance de son dynamisme. Si, pour différentes raisons,
vous pensez assister sporadiquement aux séances hebdomadaires, prière
de ne pas vous inscrire.