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REXISTENCE
Bibliographie réalisée par
La Médiathèque Louis Aragon
et la librairie L’Alinéa
mars 2009
Médiathèque Louis Aragon Librairie L’Alinéa
Quai des Anglais rue Jean Roque
13500 Martigues 13500 Martigues
Tél. : 04.42.80.27.97 Tél. : 04.42.42.19.03
www.mediatheque-martigues.fr www.librairielaniea.fr
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Bibliographie établie pour enrichir et poursuivre le débat autour des
ouvrages :
Biaggi, Vladimir . – Eloge de la rexistence . – Aléas. – 20009
On peut considérer cet ouvrage comme un manuel de “savoir vivre”. En effet, après avoir lu, transcrit et
annoté les carnets intimes de son père, Émile Biaggi, Vladimir a compris qu’il découvrait dans ces
lignes rédigées en captivité (à partir de 1940) dans un camp de travail, près de Munich et de Dachau,
une étonnante leçon de vie et de survie au quotidien.
La question se pose ainsi : comment demeurer humain dans un univers déshumanisé ? Exister, c’est
d’abord résister. Telle est la réponse, examinée dans un bref essai préliminaire dont Vladimir Biaggi
révèle le sens dans le mot-valise du titre : “éloge de la réxistence”.
Rajchman, Chil. – Je suis le dernier juif : Tréblinka (1942-1943). – Les Arènes. – 2009.
Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka en octobre 1942. Séparé de ses compagnons à
la descente du train, il échappe aux chambres à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements,
coiffeur, porteur de cadavres ou « dentiste ». Le 2 août 1943, il participe au soulèvement du camp et
s'évade.Après plusieurs semaines d'errance, Chil Rajchman se cache chez un ami près de Varsovie. La
guerre n'est pas finie. Dans un carnet, il raconte ses dix mois en enfer.
À la Libération, il est l'un des 57 survivants parmi les 750 000 Juifs envoyés à Treblinka pour y être
gazés. Aucun camp n'avait été aussi loin dans la rationalisation de l'extermination de masse.
Ce texte, publié pour la première fois, est unique. Écrit dans l'urgence, avant même la victoire sur les
nazis, il s'inscrit parmi les plus grands.
SOURCES
OUVRAGES CITES DANS PREFACE DE Vladimir BIAGGI
Kertesz, Imre. - Etre sans destin. - Actes Sud. – 1998.
Né dans une famille juive de Budapest en 1929, Imre Kertész a été déporté en 1944, à l'âge de quinze ans,
à Auscbwitz puis à Buchenwald. Il est libéré en 1945. Depuis 1953, il se consacre à l'écriture et à la
traduction.
Et malgré la réflexion, la raison, le discemement, le bon sens, je ne pouvais pas méconnaître la voix d'une
espèce de désir sourd, qui s'était faufilée en moi, comme honteuse d'être si insensée, et pourtant de plus en
plus obstinée : je voudrais vivre encore un peu dans ce beau camp de concentration."
De son arrestation, à Budapest, à la libération du camp, un adolescent a vécu le cauchemar d'un temps
arrêté et répétitif, victime tant de l'horreur concentrationnaire que de l'instinct de survie qui lui fit
composer avec l'inacceptable. Parole inaudible avant que ce livre ne la vienne proférer dans toute sa force et ne pose la
question de savoir ce qu'il advient, quand il est privé de tout destin, de l'humanité de l'homme.
Imre Kertész ne veut ni témoigner ni "penser" son expérience mais recréer le monde des camps, au fil d'une impitoyable
reconstitution immédiate dont la fiction pouvait seule supporter le poids de douleur.
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La Boétie, Etienne De. - Le discours de la servitude volontaire. - Payot. – Petite bibliothèque. - .
2002
Comment se fait-il que les hommes combattent pour leur servitude comme s'il s'agissait de leur salut
? Cette question, qui sera reprise par Spinoza et réactualisée par la domination totalitaire, est au cœur
du Discours de la servitude volontaire de La Boétie.
Loin d'être un pamphlet d'inspiration libérale et démocratique, comme l'a cru à tort la postérité, ce
livre reste à découvrir ; Pierre Clastres et Claude Lefort s'efforcent ici d'arracher La Boétie à la
méconnaissance. N'est-il pas le grand antagoniste à la hauteur de Machiavel ? Comme si leurs deux
noms symbolisaient le paradoxe du politique : Machiavel pensait le pouvoir avec la liberté ; La
Boétie pensait le pouvoir contre la liberté.
Levi, Primo. - Si c’est un homme. - Pocket. – 1988.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Primo Levi, vingt-quatre ans, juif, lutte aux côtés des maquisards
antifascistes du Piémont. Capturé en 1943, il se retrouve peu après à Auschwitz, où il demeurera plus d'un
an avant d'être libéré par l'armée russe en janvier 1945.
Au camp, il observe tout. Il se souviendra de tout, racontera tout : la promiscuité des blocks-dortoirs, les
camarades qu'on y découvre à l'aube, morts de froid et de faim ; les humiliations et le travail quotidiens,
sous les coups de trique des kapos ; les «sélections» périodiques où l'on sépare les malades des bien-
portants pour les envoyer à la mort ; les pendaisons pour l'exemple ; les trains, bourrés de juifs et de
tziganes, qu'on dirige dès leur arrivée vers les crématoires...
Et pourtant, dans ce récit, la dignité la plus impressionnante ; aucune haine, aucun excès, aucune exploitation des
souffrances personnelles, mais une réflexion morale sur la douleur, sublimée en une vision de la vie..
Platon . – Gorgias . – Flammarion . – 2005 . – GF
Sartre, Jean-Paul. - Situations III : lendemains de guerre. - Gallimard. – Blanche. - .
SOURCES : RECITS ET TEMOIGNAGES
- Des voix sous la cendre : manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz-Birkenau
publié par Mémorial de la Shoah. - Calmann-Lévy. – Mémorial de la Shoah. - 2005.
Entre 1942 et novembre 1944, l'Allemagne nazie assassine dans les chambres à gaz d'Auschwitz-
Birkenau plus d'un million de personnes, des juifs européens dans leur immense majorité. Un
Sonderkommando (unité spéciale), constitué de détenus juifs qui se relaient jour et nuit, est contraint
d'extraire les cadavres des chambres à gaz, de les brûler dans les crématoires et de disperser les cendres.
Quelques hommes ont transcrit ces ténèbres et ont enfoui leurs manuscrits dans le sol de Birkenau.
Cinq de ces textes ont été retrouvés après la guerre. Aucun de leurs auteurs n'a survécu, les équipes
étant liquidées et remplacées à intervalles réguliers. Ce sont trois de ces manuscrits, dans une nouvelle
traduction du yiddish pour partie inédite en français, qui sont présentés ici. La terreur, qui est la règle à
Birkenau, est la toile de fond de cette histoire. C'est d'elle dont parlent tous les manuscrits retrouvés. Du silence, de
l'absence d'évasion, de ce monde à l'envers où le meurtre est devenu la norme et l'impératif moral d'un peuple saisi
d'une angoisse obsidionale.
S'y ajoutent les dépositions, lors du procès de Cracovie en 1946, de trois rescapés des Sonderkommandos, témoignages
qui confirment, entre autres, l'intensité du massacre des Juifs de Hongrie au printemps 1944, les documents d'histoire,
les photos de déportations, les archives allemandes. Témoignages qui racontent la panique de la chambre à gaz, des
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victimes mortes asphyxiées, piétinées avant même que n'opère le gaz, dans des scènes à proprement parler
inimaginables. Mais qui évoquent aussi la jouissance prise à humilier et à martyriser autrui, le sadisme sans limites,
puisque tout était permis contre un peuple placé hors humanité.
Amery, Jean. - Par-delà le crime et le châtiment : essai pour surmonter l’insurmontable. – Actes
sud. – Babel. - 2005.
Hans Maier (1912-1978) prit le nom de Jean Améry en 1955. Rescapé des camps, il se consacra à son
oeuvre critique et littéraire. Comment "penser" Auschwitz quand on en réchappa ? Comment l'intellectuel
réagissait-il devant la mort et la souffrance alors que toute représentation esthétique s'était effondrée ? Que
faire du ressentiment ? L'esprit peut-il sortir indemne de la confrontation avec l'univers concentrationnaire
? La foi est-elle indispensable à l'âme révoltée ?
En 1943, Jean Améry fut torturé par la Gestapo pour son activité dans la Résistance belge, puis déporté à
Auschwitz parce que juif. Au long des pages de cet Essai pour surmonter l'insurmontable, l'écrivain
autrichien explore avec lucidité ce que l'univers concentrationnaire lui a enseigné sur la condition de tout
homme meurtri par une réalité monstrueuse. Ce livre "sur les frontières de l'esprit" est la manifestation éclatante d'un
esprit sans frontières, d'un humaniste rayonnant.
Antelme, Robert. - L'espèce humaine. - Gallimard. – Tel. - 1979.
« Il y a deux ans, durant les premiers jours qui ont suivi notre retour, nous avons été, tous je pense,
en proie à un véritable délire. Nous voulions parler, être entendus enfin. On nous dit que notre
apparence physique était assez éloquente à elle seule. Mais nous revenions juste, nous ramenions
avec nous notre mémoire, notre expérience toute vivante et nous éprouvions un désir frénétique de la
dire telle quelle. Et dès les premiers jours cependant, il nous paraissait impossible de combler la
distance que nous découvrions entre le langage dont nous disposions et cette expérience que, pour la
plupart, nous étions encore en train de poursuivre dans notre corps. Comment nous résigner à ne pas
tenter d'expliquer comment nous en étions venus là ? Nous y étions encore. Et cependant c'était
impossible. À peine commencions-nous à raconter, que nous suffoquions. À nous-mêmes, ce que nous avions à dire
commençait alors à nous paraître inimaginable… »
Bettelheim, Bruno. - Survivre. - Laffont. - 1979.
A la fois somme et testament Survivre fait le point de trente ans de réflexion sur l'homme d'aujourd'hui, à
partir de grands thèmes que Bettelheim nous a rendus familiers : la menace que représente une "
civilisation de masse " écrasante et destructrice : les problèmes posés par l'éducation ; la sexualité, la
violence, la " volonté d'échec " ; le témoignage porté par le survivant du camp de concentration, la
culpabilité qu'il ressent d'avoir survécu.
Autant de réflexions et de témoignages qui bousculent les diagnostics péremptoires stéréotypés et
confortables dont nous nous contentons trop souvent
.
Buber-Neumann, Margarete . - Déportée en Sibérie . - Seuil. - 1986.
Déportée en Sibérie. En 1926, à vingt-cinq ans, Margarete Buber-Neumann, qui était née à Potsdam,
entre au parti communiste allemand. Après un premier mariage, elle devient la compagne de Heinz
Neumann, l'un des leaders du Parti, auquel il avait adhéré dès l'âge de dix-sept ans. Heinz était député
au Reichstag et membre du bureau politique et, comme tel, il jouera un rôle très important dans la vie
politique allemande au cours des années décisives qui précédèrent l'arrivée au pouvoir de Hitler. Ayant
fui le nazisme en Suisse - qui refusera l'extradition réclamée par Hitler -, le couple se retrouvera à
Moscou. Mais, en 1937. Heinz est arrêté et disparaît. Plus tard, Margarete, jugée à son tour
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"déviationniste", est arrêtée et condamnée à cinq ans de travail forcé dans un "camp d'amélioration", à Karaganda, dans
les steppes du Kazakhstan sibérien. Un "geste d'amitié" de Staline à Hitler, en 1940, lui vaut d'être livrée à la Gestapo,
avec d'autres prisonniers allemands et autrichiens, à Brest-Litowsk. Margarete sera internée au camp de concentration
pour femmes de Ravensbrück, d'août 1940 jusqu'en avril 1945. C'est dans ce camp qu'elle rencontrera Milena Jesenská,
célèbre journaliste tchèque à qui, au début des années vingt, Kafka avait adressé les magnifiques Lettres à Milena. En
1963, Margarete consacrera à son amie un bouleversant témoignage d'amour, Milena, tenant ainsi la promesse qu'elle
avait faite à Milena, alors que celle-ci, en mai 1944, agonisait à l'infirmerie du camp. Après la guerre, le témoignage de
Margarete Buber-Neumann au procès Kravchenko devait faire sensation. C'était la première fois qu'un témoin digne de
foi venait attester l'existence des camps de déportés politiques en Sibérie.
Le présent livre est une réédition de l'ouvrage publié en 1949 par les Cahiers du Rhône (La Baconnière et Editions du
Seuil), avec une postface d'Albert Béguin. En 1948, l'Allemagne et la Suède avaient déjà publié ce document dans un
gros livre qui regroupait à la fois ce récit et celui concernant la déportation à Ravensbrück, sous le titre unique :
Déportée sous Staline et Hitler
Buber-Neumann, Margarete . - Déportée à Ravensbrück . - Seuil. – 1988.
Margarete Buber-Neumann, née en 1901 à Potsdam, elle fut la compagne de Heinz Neumann, l'un des
leaders du Parti communiste allemand dans les années 20. A Moscou, où ils se sont réfugiés pour fuir le
nazisme, Heinz est arrêté et porté disparu. Margarete est envoyée en Sibérie puis, en 1940, livrée à la
Gestapo par Staline. Libérée en 1945, Margarete Buber-Neumann vivra à Francfort où elle décédera le 6
novembre 1989.
En 1940, Margarete Buber-Neumann est internée au camp de Ravensbrück où elle survivra jusqu'en
avril 1945. C'est dans ce camp qu'elle rencontre Milena Jesenskà, dont elle veillera l'agonie sur une
paillasse de l'infirmerie en mai 1944, et à qui elle consacrera une admirable biographie, Milena. A la
sortie du camp, épuisée, enfin libre, elle entreprend un extraordinaire périple à travers l'Allemagne exsangue. La
précision du témoignage sur Ravensbrück a fait de ce livre un document capital sur la déportation, second volet de son
ouvrage Prisonnière de Staline et de Hitler.
Delbo, Charlotte . - Le convoi du 24 janvier. - Minuit. – Grands documents. - 1998.
Venues de toutes les régions de France et de tous les horizons politiques, issues de toutes les couches
sociales, représentant toutes les professions, d'âges mêlés mais où dominait la jeunesse, deux cent trente
femmes quittaient Compiègne pour Auschwitz, à trois jours et trois nuits de train dans les wagons à
bestiaux verrouillés, le 24 janvier 1943.
Sur deux cent trente, quarante-neuf reviendraient, et plus mortes que vives.
La majorité d'entre elles étaient des combattantes de la Résistance, auxquelles était mêlée la proportion
habituelle de “ droit commun ” et d'erreurs judiciaires.
Nous disons “ proportion habituelle ” parce qu'il est apparu que deux cent trente individus constituaient
un échantillon sociologique, de sorte que ce livre donne une image de tous les convois de déportés, montre tous les
aspects de la lutte clandestine et de l'occupation, toutes les souffrances de la déportation.
Charlotte Delbo, comme Picasso (Guernica), comme Alain Resnais (Nuit et brouillard), comme Claude Lanzmann
(Shoah), a choisi de rendre compte des camps nazis par la distance particulière de l’art – cette fois l’écriture.
Charlotte Delbo fut l’une des quarante-neuf rescapées du camp d’Auschwitz sur les deux cent trente femmes déportées
“ politiques ” que comptait le convoi du 24 janvier 1943.
Elle est décédée le 1er mars 1985.
Edelman, Marek. - Mémoires du ghetto de Varsovie : un dirigeant de l'insurrection raconte. -
Liana Levi. – Piccolo. - 2002.
Marek Edelman, né en 1921, militant au Bund, membre de l'état-major de l'insurrection du ghetto,
prend part à l'insurrection de la ville de Varsovie en 1944. Après la guerre, il fera des études de
médecine, et dirigera un service de cardiologie à l'hôpital de Lodz. Membre de Solidarnosc dans les
années 80, il est aujourd'hui une figure incontournable de la vie publique polonaise.
Varsovie, 19 avril 1943 : la Wehrmacht attaque le ghetto pour liquider ses derniers occupants. Ceux-ci
ripostent par les armes. Marek Edelman, vingt ans, fait partie de l'état-major de cette insurrection qui
tiendra vingt jours. Le 10 mai, alors que le ghetto est en flammes, il parvient à s'échapper par les
égouts. En 1945, il fera le récit sobre de ce combat désespéré et de cette "vie à la frontière de la mort".
C'est ce témoignage d'exception qui est présenté ici.
"Il ne s'agissait pas pour eux de vaincre l'adversaire, le nazi, mais de l'emporter sur le silence, l'indifférence, l'oubli."
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