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européens ; l’imagerie est la grande absente des schémas organisationnels de prise en charge des urgences ou des
patients en cancérologie dans la plupart des SROS (Schémas Régionaux d’Organisation des Soins).
Alors que le nombre de postes vacants de praticiens hospitaliers en radiologie est de plus de 40 %, le plus élevé de
toutes les disciplines médicales et chirurgicales depuis 10 ans, et que la démographie radiologique en libéral diminue
régulièrement, la spécialité s’est mobilisée pour la mise en place de plateaux d’imagerie mutualisés, basés sur un
projet médical, tels qu’autorisés par l’article 33 de la loi du 10 août 2011. Ce projet, consensuel au sein de la
discipline, fédérant tous les radiologues et prenant en compte les préoccupations des jeunes radiologues internes et
assistants, ne reçoit actuellement pas de réponse alors que la volonté affichée par le gouvernement et les
associations de malades est une meilleure coordination ville-hôpital ; rappelons que plus de 90 % des radiologues,
hospitaliers comme libéraux exercent en secteur 1.
Dans les régions en difficulté, la profession s’est mobilisée pour que la téléradiologie puisse se développer, à
condition qu’elle soit basée sur un projet médical cohérent qui préserve la qualité de prise en charge du patient et le
lien entre les médecins radiologues, les cliniciens et le patient. Une charte et des recommandations ont été publiées
dans ce sens, soutenues par tous les acteurs du secteur, y compris la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) ;
elles ont été largement diffusées pour éviter que ce mode d’exercice ne soit galvaudé et ne fasse le bonheur de
sociétés purement commerciales, au mépris de l’éthique médicale et du décret Télémédecine. Nous n’avons eu
aucun soutien de nos tutelles pour mettre un terme à ces dérives et nombre de pratiques de téléradiologie n’ont pas
voulu tenir compte de ces recommandations.
Nous ne pouvons plus accepter que la radiologie ne soit assimilée qu’à une source de déficits publics et que la
profession soit stigmatisée par des raccourcis simplistes. Certes l’imagerie coûte cher, mais pourquoi ne parle-t-on
pas de l’amélioration du service médical rendu par l’imagerie ni des économies qu’elle génère depuis tant
d’années en termes de diagnostics plus précoces et plus précis, de meilleur suivi post-thérapeutique, de
développement de thérapies mini-invasives, et en conséquence de diminution de la morbidité, des maladies
évoluées et du handicap. Pourquoi les autorités n’ont-elles jamais soutenu les propositions d’études médico-
économiques démontrant l’impact de l’imagerie dans les diagnostics précoces, dans la diminution des DMS (Durée
Moyenne de Séjour), dans la rapidité des diagnostics en urgence et dans la diminution des prises en charge
anciennes et non adaptées.
L’imagerie médicale est sans aucun doute l’une des disciplines qui a le plus fait évoluer les pratiques et la qualité du
service médical rendu ces 20 dernières années. Bien sûr, nous avons conscience que ceci a un coût qu’il nous faut
maîtriser ; les conditions de cette maîtrise ne peuvent pas être basées sur une régulation tarif-nombre d’actes
poussant à une productivité forcenée d’examens avec, à la clef, une médiocrité du service médical rendu. Pour cela,
la profession a toujours fait preuve d’un volontarisme sans faille et a su mobiliser et se rassembler avec
enthousiasme pour améliorer ses pratiques, rationnaliser ses structures, sans oublier l’optimisation de la formation
initiale des internes et de la formation continue des radiologues ; elle a su également développer la recherche que
les évaluations indépendantes, dans le cadre du Grand Emprunt, ont su reconnaître.
Oui, pour toutes ces raisons, la radiologie est en colère. Le G4 reste à l’écoute et disponible pour développer un
dialogue constructif avec les autorités de santé, prenant en compte tous les aspects soulevés ici, car les uns et les
autres sont étroitement liés. Le G4 alerte le gouvernement du risque de voir se démotiver les acteurs de cette
évolution et ne laissera pas se désagréger une profession organisée et toujours mobilisée pour préserver avant tout
l’intérêt des patients.
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