20 JEUDI 8 SEPTEMBRE 2011 LE NOUVELLISTE L’EXPERT DU JOUR Valérie Morard Ducrey LE MAG SANTÉ Antenne sida du Valais romand ag - bm VIH/SIDA Les trithérapies en ont presque fait une maladie chronique. Un virus qui reste un assassin Un séropositif peut travailler normalement. Un malade n’est pas du tout obligé de se déclarer lors de l’entretien d’embauche. Cependant il y a des licenciements que l’on suppose liés au VIH/sida mais ils sont très difficiles à prouver. ANTOINE GESSLER Les recherches médicales n’ont pas réussi, pour le moment, à trouver la parade absolue contre le virus du sida. Pas de vaccin en vue, pas de certitude d’arriver à guérir radicalement la maladie à court terme. Pourtant des progrès notables ont été accomplis avec les trithérapies. Des progrès tels que ceux enregistrés dans les pays riches, ont presque fait de l’épidémie une maladie chronique. Ailleurs dans le monde où l’accès aux traitements est difficile voire impossible, les malades meurent tous les jours par centaines. «Cela reste une maladie qui implique tous les jours la prise de médicaments. Il y a moins d’effets secondaires, moins de cachets à prendre. Et si le virus s’adapte aux médicaments, des traitements à la carte agissent à différents niveaux» explique Valérie Morard Ducrey de l’Antenne sida du Valais romand. «Trente pour cent des malades réagissent bien au traitement. Quelle classe d’âge est la plus à risque? Ce n’est pas une classe d’âge qui est en cause. Il s’agit plutôt d’un comportement à risque à éviter. Il faut toujours utiliser un préservatif lorsque l’on ne connaît pas le statut sérologique de son partenaire. Et les autres? Certaines personnes souffrent également d’autres infections en plus, comme l’hépatite. Par ailleurs d’autres personnes résistent aux médicaments. Le VIH/sida est de l’ordre de la maladie chronique mais on en meurt encore. Mais il y a tout de même des progrès… Si le traitement fonctionne, et si la prise de médicaments est respectée, l’espérance de vie est normalisée. En cas de réduction du taux de virémie, lorsque le virus est indétectable depuis 6 mois, et si aucune autre infection sexuellement transmisible n’est présente, le risque de transmission peut-être considéré comme nul dans le cadre d’une relation stable. Un autre progrès important est la possibilité de faire un bébé sans assistance médicale et sans transmettre le virus à l’enfant et à son partenaire. Bien sûr cela ne peut se faire que sur prescription médicale, le praticien donnant le feu vert. ZOOM SUR... « Il doit toujours y avoir protection, pour l’homme comme pour la femme.» VALÉRIE MORARD DUCREY La séropositivité n’annonce plus la mort. On vieillit avec le VIH/sida, ce qui pose d’autres problèmes. Car il y a eu dans certains cas des séropositifs qui ont été refusés en EMS en raison de leur infection. Dans le grand public le VIH/sida reste un tabou… Les gens savent que les trithérapies ont fait de grands progrès. Mais cela reste une maladie honteuse car elle est liée à la sexualité et à l’homosexualité. Il demeure difficile de faire son «coming out». Il y a une «sérophobie» même dans les milieux gays. Le but c’est d’empêcher la maladie mais aussi la discrimination. Et en Valais? C’est un petit canton où presque tout le monde se connaît. C’est toujours plus difficile car moins anonyme. On ne choisit pas toujours à qui on le dit. EN CHIFFRES millions de victimes dans le monde. 28 millions de contaminations par an. 3 Il y a eu une large information… En Suisse une majorité de la population a eu une information. Il y a eu une «génération bénie» où la contraception était disponible et le VIH/sida n’était pas encore là. Mais c’est fini… Des solutions existent pour tout le monde mais on se dit toujours qu’on aurait pu ne pas l’attraper. On ne guérit jamais, c’est pour toujours. millions de séropositifs en 2007. 33,4 Quelles sont les statistiques? Jusqu’en 2002 les nouvelles infections ont été en baisse car la prévention a été très bien faite. Puis la vigilance a baissé et entre 2002 et 2008-2009, les chiffres se sont stabilisés dans une fourchette plus haute qu’en 2002. Comment améliorer la perception des malades? Il faudrait que les séropositifs aient un visage mais avec le danger de n’être plus que cela. PARKINSON PUNAISES DE LIT ALZHEIMER Une mutation génétique à l’origine d’une forme héréditaire de la maladie La prudence reste de mise Une relation encore obscure Une équipe internationale avec participation suisse a identifié une mutation génétique à l’origine d’une forme héréditaire de la maladie de Parkinson. Les scientifiques ont fait cette découverte en examinant une famille suisse où onze cas s’étaient déclarés en trois générations. A l’âge de 50 ans en moyenne, les patients étaient frappés d’un Parkinson caractérisé par de forts tremblements, écrivent les scienti- L’infestation des punaises de lit continue d’augmenter en Suisse. La prudence est particulièrement de mise, car ces parasites sont souvent présents dans les hôtels et s’invitent dans les bagages. Le nombre de cas a fortement augmenté ces dernières années et il n’y a pas de signe de diminution, a indiqué le vice-président de la Fédération suisse des désinfestateurs. Les lésions cérébrales traumatiques augmenteraient le risque de troubles cognitifs et de démence. C’est la conclusion de deux études présentées à Paris à l’occasion de la Conférence internationale de l’Association Alzheimer. La relation entre un traumatisme crânien et le risque de démence reste obscure, certaines études suggérant que le risque est accru, d’autres ne trouvant aucune relation. ATS fiques dans «The American Journal of Human Genetics». Avec des confrères canadiens et d’autres pays, l’équipe de Christian Wider, du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), a identifié une mutation du gène VPS35 commune à tous les malades de la famille. Ils ont également trouvé la même mutation dans trois autres familles touchées par la même pathologie. ATS ATS Quel est le type de population la plus fragile? Les personnes ayant une mauvaise estime d’eux-mêmes prennent plus facilement des risques. Les homosexuels sont parfois persuadés qu’un jour ils seront séropositifs et donc ils ne prennent pas de précaution. La protection pour certains migrants est difficile. Car la sexualité est un sujet tabou. Dans le monde de la prostitution ce ne sont pas les femmes qui se reconnaissent comme des professionnelles du sexe qui prennent des risques. Elles ont une éthique de la protection. Mais il y a la toxicomane qui se prostitue parce qu’elle a besoin d’argent et qui accepte des rapports non protégés si le client paie plus. Il y a aussi danger pour les mères de famille qui ne se considèrent par comme des prostituées mais qui y voient un revenu accessoire pour acheter un ordinateur à leur enfant ou payer des vacances à la famille. Il y a encore l’étudiante qui finance ses études. Un vaccin pour quand? On ne sait pas. Si on veut vraiment faire reculer le VIH/sida, il faut se faire dépister en cas de doute et dans tous les cas il doit y avoir protection, que ce soit pour l’homme ou pour la femme.» + INFOS Un complément d’information? Des questions sur la santé? Un contact direct? www.vs.ch/sante www.promotionsantevalais.ch www.lvt.ch PARTENARIAT DFIS Service cantonal de la santé publique Promotion Santé Valais Ligue valaisanne contre les toxicomanies