[8-12]. Il s’agit d’additionner le nombre de facteurs de
risque présents chez un patient sans les pondérer. A partir
de cette sommation, une évaluation semi-quantitative du
risque est délivrée.
La précision de la prédiction est obérée par l’absence
de pondération. Cependant, cette approche a le mérite de
la simplicité. Elle n’impose ni interface informatique, ni
calibrage selon la population concernée. Elle promeut
l’évaluation des principaux facteurs de risque modifiables.
C’est, de fait, un outil pour populariser une prise en charge
globale des facteurs de risque cardiovasculaire dans de
larges populations.
Evaluer le risque global :
pour quoi faire ?
Le premier intérêt de l’évaluation du risque global est
donc de favoriser la prise en charge chez nos patients de
tous les facteurs de risque cardiovasculaire, et donc d’opti-
miser l’impact des traitements de prévention.
Ensuite, une fois le risque évalué, faut-il traiter en
fonction de celui-ci ou du chiffre définissant le niveau de
tel ou tel facteur de risque ? Traiter en fonction d’un risque
à 10 ans, c’est éviter dans une certaine mesure les effets
« cliquets ». Par exemple, il paraît dommage de ne pas
traiter un patient de 60 ans dyslipidémique et tabagique
parce que sa pression artérielle n’est que de
138/88 mmHg. Cependant, fonder une stratégie de pré-
vention sur le calcul du risque à 10 ans, c’est aussi accep-
ter de ne pas traiter pendant des années des patients à
faible risque global malgré la présence par exemple d’un
LDL-cholestérol « élevé ». Face à cette problématique,
chacune des recommandations traitant d’un facteur de
risque a défini une attitude spécifique.
Les recommandations dans l’HTA restent avant tout
fondées sur le chiffre : on traitera au-dessus du seuil de
140/90 mmHg pour ramener la pression artérielle en deçà
de 140/90 mmHg. Il n’y a que deux exceptions parmi les
patients à haut risque : les diabétiques et les insuffisants
rénaux où le seuil d’intervention et l’objectif thérapeuti-
que sont de 130/80 mmHg.
Les recommandations « lipides » sont fondées sur le
risque global évalué par la méthode de l’addition. Plus le
nombre de facteurs de risque est élevé, plus le seuil
d’intervention et l’objectif à atteindre seront bas.
Les recommandations « diabète » ont une philosophie
assez différente : plus le diabète est récent, plus il est facile
à équilibrer, et moins il est compliqué, plus grande sera
l’exigence en termes d’HBA1c.
Ces différences d’appréciation renvoient aux niveaux
de preuve sur lesquels la prise en charge de principaux
facteurs de risque cardiovasculaire est fondée. De fait, il
est peu probable et peu souhaitable qu’une stratégie l’em-
porte sur les autres dans la perspective d’une harmonisa-
tion qui serait assez artificielle.
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Risque cardiovasculaire
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