Rapport au Parlement
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observée lors de la construction d’un petit équipement collectif. La datation d’un pieu, recueilli
préalablement à la réalisation d’un petit bâtiment, a confirmé l’attribution au Bas-Empire d’un
aménagement défensif supposé.
Situé dans la partie ouest du faubourg de Strasbourg à Koenigshoffen, le site de la rue
Mentelin, d’une emprise de 3 000 m², a exclusivement livré des vestiges d’époque antique, allant de la
fin du Ier au IVe siècle. L’ensemble enrichit et précise notre connaissance du vicus, avec des
découvertes ayant trait à la voirie, à l’habitat et aux ensembles bâtis ainsi qu’aux sépultures.
L’artisanat est caractérisé par la mise au jour d’un ensemble inédit de fours de potiers qui s’inscrit
entre les années 130/140 et les premières décennies du IIIe siècle. L’atelier se distingue par la très
grande diversité de sa production qui concerne aussi bien la vaisselle que l'éclairage (lampes,
bougeoirs, braseros) et les objets à fonction peut-être cultuelle (urnes à visage). L'ensemble de l'atelier
a produit au minimum quatre-vingt six formes différentes ; l'absence de production en série importante
(sauf celle du gobelet à boire) semble être une des caractéristiques de cet atelier, dont la diversité
paraît néanmoins parfaitement adaptée à une clientèle urbaine proche. Une première approche de la
diffusion des productions de la rue Mentelin montre qu'elles s'écoulent en premier lieu vers les
nécropoles voisines et les habitats de Koenigshoffen.
La fouille préventive de 3 hectares réalisée par l’INRAP, liée à l’aménagement de la
première tranche d’une plate-forme départementale d’activités de 94 hectares à Dambach-la-Ville
(Bas-Rhin), a permis l’étude d’un centre rural de production de céramique (céramique commune et
matériaux de construction) d’époque romaine : quarante-deux fours, des centaines de trous de poteaux,
une soixantaine de fosses, deux puits, une cave et de nombreux fossés et drains ont été mis au jour. La
production a démarré à la transition entre la Tène finale et la période gallo-romaine précoce et s’est
poursuivie jusqu’au début du IIe siècle de notre ère.
L’extension d’usines dans la ZAC de Rosheim (Bas-Rhin) a permis de suivre l’évolution de
tout un îlot gallo-romain rural avec une occupation jusque dans le IVe siècle. L’étude du mobilier
céramique a livré des indications nouvelles sur l’aire de diffusion de la production potière du chef-lieu
de cité, Brumath, l’antique Brocomagus.
A Hirschland (Bas-Rhin), la construction d’une maison particulière a entraîné la découverte
de vestiges (murs) gallo-romains anciennement attestés ; elle a aussi offert la possibilité de préciser la
datation de tombes dites « franques » par la découverte de deux nouvelles sépultures en coffre dont les
parois étaient constituées de petits moellons de l’époque carolingienne*.
Un projet de construction de deux résidences, sur une emprise de 1 200 m², à Hégenheim
(Haut-Rhin), est à l’origine d’une fouille préventive où trente-sept inhumations des VIe et VIIe siècles
ont été dégagées par l’INRAP : cinq d’entre elles se situaient au centre de grands monuments
circulaires d’un diamètre de 8 à 9 m. Elles étaient, à l’origine, recouvertes d’une levée de terre
(tumulus*), marquant ainsi l’emplacement de chambres funéraires dans le paysage. Il s’agit
d’inhumations privilégiées autour desquelles d’autres sépultures ont été implantées selon une
organisation spatiale respectant vraisemblablement une hiérarchie sociale.
Suite au projet d’extension d’une maison de retraite à Marlenheim (Bas-Rhin) sur une
surface de 4 800 m², la fouille préventive a livré la trace de plusieurs occupations dont un double four
de potier avec sa production de la Tène finale*, mais surtout un bâtiment de plain-pied d’époque
mérovingienne au plan unique jusqu’à présent.
Un projet de lotissement au lieudit Buergelen, à Illfurth (Haut-Rhin), a été l’occasion pour la
Société Antéa de fouiller une nécropole des VIe-VIIIe siècles : vingt-deux cercles témoignent de la
présence de tumuli* aujourd’hui arasés et cent quatre-vingt-treize inhumations, dont près de la moitié
pillées anciennement, ont été inventoriées. Outre un abondant mobilier funéraire, parfois déposé en
offrande dans des chambres de type « Morgen », une monnaie en or placée dans la bouche d’une
défunte, marque, en plus des monuments et des offrandes, le caractère affirmé de traditions païennes
tandis que deux bagues, l’une en forme de croix, l’autre avec une étoile à six branches, témoignent de
traditions chrétiennes sur le site.