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LA PREHISTOIRE ET LA PROTOHISTOIRE
Pour la période du Néolithique ancien rubané* (vers 5000 av. J.-C.), une fouille préventive,
réalisée par la société Antéa en préalable à la construction d’un lotissement à Bischoffsheim (AFUA
du Stade, Bas-Rhin), a permis la découverte de quarante et une maisons rubanées identifiables,
réparties sur environ 3 hectares. Six stades stylistiques recouvrant les étapes ancienne, moyenne et
récente du Néolithique rubané ont été distinguées. Sur l’ensemble des bâtiments, orientés selon un axe
ouest-nord-ouest/est-sud-est, trente-six présentent des plans lisibles permettant de les rattacher aux
principaux types connus : vingt-deux appartiennent à la catégorie des grandes maisons tripartites,
douze peuvent être assimilés à des maisons bipartites et deux seulement à des petites maisons. En
l’état des recherches, Bischoffsheim semble pouvoir être identifié comme un site satellite dépendant
de Rosheim, localisé deux kilomètres plus au nord.
Lors d’une fouille préventive réalisée par la société Antéa sur la rocade ouest de Mulhouse
(Haut-Rhin), une série de fosses à profil en cuvette du Néolithique récent a été découverte : quatre
d’entre elles recelaient les sépultures de plusieurs défunts, notamment des enfants. Outre ces
découvertes spectaculaires, il faut noter la présence de mobiliers exceptionnels comme un gobelet en
bois de cerf appartenant à la culture Cortaillod*, cas unique dans la région Alsace.
Faisant suite à un diagnostic archéologique effectué sur la commune de Geispolsheim (Bas-
Rhin), au lieudit Forlen, motivé par un projet d’extension d’une zone d’activités économiques d’une
superficie de 9,8 hectares, une fouille préventive a permis de mettre en évidence une zone de stockage
attribuée au Néolithique récent, implantée sur le bord d’une terrasse de lœss. Le mobilier céramique
recueilli permet de la rattacher à la culture de Munzingen*.
A Rosheim (Bas-Rhin), la fouille préventive conduite avant la construction d’un lotissement
couvrant 1,7 hectares, au lieudit Leimen, a livré une grande aire de stockage du Néolithique où étaient
enterrés sept individus. Le site a également été occupé au Hallstatt* : le plan d’une maison (cas
rarissime en Alsace) semble avoir été perçu à côté d’une zone de stockage importante ; certains silos
recelaient des dépôts animaux (porc, lièvre…).
A l’occasion d’une fouille d’archéologie préventive sur une nécropole mérovingienne à
Hégenheim (Haut-Rhin), une inhumation en décubitus dorsal* du Campaniforme*, accompagnée, de
mobilier a été mise au jour. Il s’agit de la troisième ou de la quatrième sépulture de cette période mise
au jour en Alsace.
Dans le cadre de l’aménagement du lotissement communal d’une surface de 2,7 hectares, au
lieudit La chênaie, à Schaeffersheim (Bas-Rhin), une fouille préventive a permis de découvrir, en
bordure de la terrasse lœssique, une partie de nécropole protohistorique (inhumations et dépôts de
crémations) et, sur le même terrain, la partie orientale d'une ferme indigène de la Tène D1*.
La fouille préventive réalisée par l’INRAP à Ungersheim (Haut-Rhin), préalablement à la
construction du Bioscope, a porté sur 4,5 des 30 hectares concernés par le projet. Trois zones ont été
ouvertes : elles ont révélé les restes de trois établissements successifs, s'échelonnant du Néolithique à
l'époque romaine. Outre un village du Néolithique ancien (vers 5000 av. J.-C.) avec une dizaine de
maisons identifiées, dispersées sur une surface de près de 15 hectares, et une voie romaine (Ier-
IIe siècle apr. J.-C.) bordée d'arbres, le site a livré une vaste nécropole à dépôts de crémations de l'âge
du Bronze final et du début de l'âge du Fer (env. 1250-650 av. J.-C.) : une soixantaine de sépultures
était répartie sur plus de 4 hectares (mais sans doute plus nombreuses à l'origine). Elles présentaient
Archéologie préventive
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une grande variété dans l’agencement des offrandes (céramiques et objets en bronze) et des restes
brûlés provenant des bûchers funéraires.
A Sainte-Croix-en-Plaine (Haut-Rhin), une fouille préventive, réalisée sur environ 6 800 m²,
a permis de reconnaître, sur une petite partie d'une nécropole protohistorique qui s'étend sur plusieurs
kilomètres, trente et un fossés circulaires de 4 m à 32 m de diamètre, parfois doubles, correspondant à
des monuments funéraires à l'intérieur desquels se trouvaient des sépultures ; d'autres sépultures se
trouvaient à l'extérieur des cercles. Une quarantaine d'inhumations et une trentaine de dépôts de
crémations ont été découverts. Plusieurs cercles se recoupaient, montrant au moins trois phases de
construction dont l’occupation allait de la fin de l'âge du Bronze jusqu'au début du second âge du Fer.
A Illfurth (Haut-Rhin), le projet d'aménagement d'un lotissement au lieudit Naegelberg a
motivé une fouille d'archéologie préventive réalisée par la société Antéa en 2004 (avec une convention
particulière de partenariat scientifique à la demande de l’INRAP). De nombreuses fosses-silos ainsi
qu’une zone de fosses et d’habitat avec un fond de cabane datant probablement de la Tène moyenne*
ont été mises au jour. Cette découverte d’habitat, exceptionnelle en Alsace, ouvre de nouvelles
perspectives de recherches sur cette période dans le sud de la plaine du Rhin supérieur. Un autre
lotissement (lieudit Buergelen) a permis à la même société Antéa de fouiller un habitat situé en
contrebas d’une fortification hallstattienne, localisée sur l’éperon barré du Britzgyberg. Cet habitat,
installé sur une terrasse, est contemporain de l’occupation de l’éperon (Hallstatt D1 et D3).
A Souffelweyersheim (Bas-Rhin), la fouille préventive conduite par l’INRAP préalablement
à la réalisation d’un lotissement (« Les Sept Arpents ») sur 5 000 m², a permis de caractériser une
occupation (ferme ou hameau) de la Tène ancienne* (fond de cabane et silos).
L’ANTIQUITE ET LE MOYEN ÂGE
L’extension du complexe industriel de la firme japonaise THK (tranche 2), à Ensisheim
(Haut-Rhin), sur une surface d’environ 6,2 hectares, a motivé une fouille d’archéologie préventive.
Les structures mises au jour sont de formes et fonctions diverses (substructures quadrangulaires de
type « cave », trous de poteaux, fosses, canalisation munie d’une frette, puisard...). La forte proportion
de trous de poteaux permet d’envisager plusieurs plans de bâtiments en construction légère. D’après la
céramique recueillie, le site a pu être occupé depuis la fin de la Tène finale (40-30 av. J.-C.) jusque
vers la période tibérienne (15-20 apr. J.-C.). Un grand puits, probablement cuvelé de bois à l’origine,
est daté de la Tène finale*. Ce site présente incontestablement un intérêt majeur pour la recherche sur
les établissements ruraux, dans une région où, de surcroît, les indices d’occupation du début de la
période antique demeurent encore relativement rares.
A Bourgheim (Bas-Rhin), la construction de deux maisons particulières sur des parcelles
mitoyennes a permis de reconnaître l’extension d’aires artisanales (fours de céramique) déjà connues
depuis de nombreuses années, dont l’activité s’étend de la Tène finale à la fin du IIe siècle, tandis que
la construction d’équipements collectifs, plus au nord, a contribué à reconnaître une occupation
méconnue de datation similaire, mais de fonction différente (extraction ?). L’occupation du site au
cours du haut Moyen Âge a également été attestée.
La rénovation d’un collège à Saverne (l’antique Tres Tabernae, Haut-Rhin) a conduit à la
réalisation d’une fouille préventive sur 1 000 m², au cours de laquelle a été mis en évidence un
nouveau système défensif du Haut-Empire* sous la forme de levée de terre.
A Brumath (Bas-Rhin), chef-lieu de cité des Triboques, les fouilles préventives ont livré en
divers points de la ville des renseignements importants, qu’il s’agisse de la ville gallo-romaine (fouille
rue du Château à l’emplacement d’un équipement collectif qui a confirmé l’extension vers l’ouest du
bourg antique avec voirie, habitat avec du remploi dans la construction d’éléments funéraires de type
mausolée d’ampleur encore rare en Alsace), ou de la trace inédite d’une occupation mérovingienne
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observée lors de la construction d’un petit équipement collectif. La datation d’un pieu, recueilli
préalablement à la réalisation d’un petit bâtiment, a confirmé l’attribution au Bas-Empire d’un
aménagement défensif supposé.
Situé dans la partie ouest du faubourg de Strasbourg à Koenigshoffen, le site de la rue
Mentelin, d’une emprise de 3 000 m², a exclusivement livré des vestiges d’époque antique, allant de la
fin du Ier au IVe siècle. L’ensemble enrichit et précise notre connaissance du vicus, avec des
découvertes ayant trait à la voirie, à l’habitat et aux ensembles bâtis ainsi qu’aux sépultures.
L’artisanat est caractérisé par la mise au jour d’un ensemble inédit de fours de potiers qui s’inscrit
entre les années 130/140 et les premières décennies du IIIe siècle. L’atelier se distingue par la très
grande diversité de sa production qui concerne aussi bien la vaisselle que l'éclairage (lampes,
bougeoirs, braseros) et les objets à fonction peut-être cultuelle (urnes à visage). L'ensemble de l'atelier
a produit au minimum quatre-vingt six formes différentes ; l'absence de production en série importante
(sauf celle du gobelet à boire) semble être une des caractéristiques de cet atelier, dont la diversité
paraît néanmoins parfaitement adaptée à une clientèle urbaine proche. Une première approche de la
diffusion des productions de la rue Mentelin montre qu'elles s'écoulent en premier lieu vers les
nécropoles voisines et les habitats de Koenigshoffen.
La fouille préventive de 3 hectares réalisée par l’INRAP, liée à l’aménagement de la
première tranche d’une plate-forme départementale d’activités de 94 hectares à Dambach-la-Ville
(Bas-Rhin), a permis l’étude d’un centre rural de production de céramique (céramique commune et
matériaux de construction) d’époque romaine : quarante-deux fours, des centaines de trous de poteaux,
une soixantaine de fosses, deux puits, une cave et de nombreux fossés et drains ont été mis au jour. La
production a démarré à la transition entre la Tène finale et la période gallo-romaine précoce et s’est
poursuivie jusqu’au début du IIe siècle de notre ère.
L’extension d’usines dans la ZAC de Rosheim (Bas-Rhin) a permis de suivre l’évolution de
tout un îlot gallo-romain rural avec une occupation jusque dans le IVe siècle. L’étude du mobilier
céramique a livré des indications nouvelles sur l’aire de diffusion de la production potière du chef-lieu
de cité, Brumath, l’antique Brocomagus.
A Hirschland (Bas-Rhin), la construction d’une maison particulière a entraîné la découverte
de vestiges (murs) gallo-romains anciennement attestés ; elle a aussi offert la possibilité de préciser la
datation de tombes dites « franques » par la découverte de deux nouvelles sépultures en coffre dont les
parois étaient constituées de petits moellons de l’époque carolingienne*.
Un projet de construction de deux résidences, sur une emprise de 1 200 m², à Hégenheim
(Haut-Rhin), est à l’origine d’une fouille préventive où trente-sept inhumations des VIe et VIIe siècles
ont été dégagées par l’INRAP : cinq d’entre elles se situaient au centre de grands monuments
circulaires d’un diamètre de 8 à 9 m. Elles étaient, à l’origine, recouvertes d’une levée de terre
(tumulus*), marquant ainsi l’emplacement de chambres funéraires dans le paysage. Il s’agit
d’inhumations privilégiées autour desquelles d’autres sépultures ont été implantées selon une
organisation spatiale respectant vraisemblablement une hiérarchie sociale.
Suite au projet d’extension d’une maison de retraite à Marlenheim (Bas-Rhin) sur une
surface de 4 800 m², la fouille préventive a livré la trace de plusieurs occupations dont un double four
de potier avec sa production de la Tène finale*, mais surtout un bâtiment de plain-pied d’époque
mérovingienne au plan unique jusqu’à présent.
Un projet de lotissement au lieudit Buergelen, à Illfurth (Haut-Rhin), a été l’occasion pour la
Société Antéa de fouiller une nécropole des VIe-VIIIe siècles : vingt-deux cercles témoignent de la
présence de tumuli* aujourd’hui arasés et cent quatre-vingt-treize inhumations, dont près de la moitié
pillées anciennement, ont été inventoriées. Outre un abondant mobilier funéraire, parfois déposé en
offrande dans des chambres de type « Morgen », une monnaie en or placée dans la bouche d’une
défunte, marque, en plus des monuments et des offrandes, le caractère affirmé de traditions païennes
tandis que deux bagues, l’une en forme de croix, l’autre avec une étoile à six branches, témoignent de
traditions chrétiennes sur le site.
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