ACCÈS ADAPTÉ
TELLEMENT PLUS DE PLAISIR À PRATIQUER
L’Accès adapté est un concept souple qui peut prendre plusieurs formes.
Voici trois omnipraticiens pratiquant respectivement à Montréal, à Sherbrooke
et à Sainte-Julie qui l’on adapté à leur pratique.
Claudine Hébert
L’Accès adapté suscite encore appréhension et interro-
gations chez de nombreux médecins. Pourtant, ceux qui
décident d’en adopter les concepts essentiels sont caté-
goriques : ils ne veulent plus jamais retourner en arrière.
Dès que l’on aborde le sujet avec la Dre Nathalie Côté, de la
clinique médicale Angus, à Montréal, instantanément son
enthousiasme grimpe en flèche. Sa recette
du bonheur ? Un mélange de deux ingré-
dients : Internet et l’Accès adapté.
L’omnipraticienne, dont la moitié de la pra-
tique est consacrée à la périnatalité, se sert
du Web pour afficher son agenda qui fonc-
tionne selon les règles de l’Accès adapté.
Chaque quinzième jour du mois, la Dre Côté
présente son horaire des trente prochains
jours. Ce dernier est divisé en rendez-vous
pour les adultes ainsi qu’en rendez-vous et en consultations
urgentes pour les enfants. Son outil informatique a été pro-
grammé pour offrir trois types de plages horaires : 30 % des
rendez-vous peuvent être réservés un mois à l’avance, 20 %
dans la semaine et 50 % dans les 24 heures.
« Je vis un véritable success-story. J’ai retrouvé la passion de
pratiquer la médecine », indique la clinicienne, qui applique
cette formule depuis novembre 2011. Dans sa clinique de
vingt-neuf médecins, elle est cependant encore la seule à
recourir à l’Accès adapté.
La Dre Côté a eu besoin d’un an pour instaurer son système.
Avec le temps, elle a d’ailleurs perfectionné sa méthode.
« Au début, j’avais divisé mon agenda en trois parties égales,
consacrant 33 % des plages de l’horaire aux rendez-vous
urgents. Après deux ans, j’ai réalisé que je me suis adaptée
au besoin de ma clientèle en attribuant 50 % des rendez-
vous du jour la veille et la journée même. »
UNE AUGMENTATION DU NOMBRE DE PATIENTS
Grâce à l’Accès adapté, la Dre Côté peut voir six patients
de plus par jour, soit un total de 30 visites additionnelles
par semaine. Ce qui se traduit par une augmentation consi-
dérable de sa clientèle. « De 1500 patients il y a quatre ans,
j’en compte aujourd’hui 2300. Et ma liste continue d’aug-
menter », indique-t-elle, précisant qu’elle n’est pas plus
débordée qu’avant.
Tous les rendez-vous se prennent par In-
ternet. Même les personnes très âgées
ap pré cient le système. Seuls 3 % de la
clien tèle de la Dre Côté se sert du sys-
tème téléphonique automa tisé de prise de
rendez-vous dont le numéro apparaît sur
le site Web. Du coup, son adjointe adminis-
trative, Mme Amel Bendouah, ne perd plus
de temps au téléphone et gagne ainsi trois
heures par jour. Outre sa secrétaire, la Dre Côté a également
une infirmière qui améliore la cueillette d’informations
nécessaires pour traiter le patient (mise à jour de la liste
des médicaments, résultats de tests, liens avec les consul-
tants, etc.).
Dre Nathalie Côté
Photo : Sébastien Fortin
La recette
du bonheur de la
Dre Nathalie Côté ?
Un mélange de
deux ingrédients :
Internet et
l’Accès adapté.
6
Le Médecin du Québec, volume 50, numéro 9, septembre 2015