tacite pourra-t-il être admis lorsqu’il est guidé par des considérations propres à l’organisation
de l’équipe ayant la charge du télédiagnostic ?
La télé-médecine peut être, par ailleurs confrontée à des problèmes tels la
responsabilité médicale et les limites qui freinent son application.
Dans les cas où le médecin praticien est confronté à des dilemmes concernant un
diagnostic et désirant avoir une télé-expertise, il transfère des données à un système expert
aux fins de l’aider dans l’élaboration de son diagnostic. Lorsque le diagnostic final se trouve
erroné. Qui est responsable ? La situation peut être comparable à la consultation utilisant des
relations qui n’ont aucun rapport avec la télématique. C’est le médecin qui a en charge le
patient qui est responsable et qui va signer le compte rendu. Cependant, la responsabilité du
médecin interrogé dont les connaissances spéciales sont reconnues et qui auraient pu le garder
d’une erreur, doit être abordée, car il demeure responsable du diagnostic qu’il donne.
L’éventuelle faute de ce dernier, serait de nature à dégager totalement ou partiellement le
médecin utilisateur, en engageant une action contre le médecin expert dans le cadre d’une
responsabilité contractuelle. Le médecin receveur devrait donc conserver du point de vue
médico-légal non seulement les arguments basés sur le choix, mais également les données des
images apportant la preuve de son raisonnement. Dans l’hypothèse d’une télé-assistance,
demandée par un patient, la recherche de la responsabilité se fera selon les critères dégagés de
la responsabilité médicale en général, cependant si le dommage résulte d’un
dysfonctionnement du réseau de communication ou de données insuffisantes fournies par le
patient, le médecin interrogé se trouvera-t-il dégagé de toute responsabilité ? De tels
dilemmes vont se poser à ceux qui auront à apprécier les responsabilités à l’occasion de
l’exercice de la télé-médecine, à apprécier les comportements, les juger, tout en sachant que
dans le domaine médical, il n’y a pas de risque zéro et que s’y mêlent des considérations de
conscience, de sensibilité personnelle et valeurs éthiques, morales et que la jurisprudence par
son réalisme sera appelée à s’adapter au progrès de la télé-médecine et à tester au fur et à
mesure des facteurs médico-légaux nouveaux.
La télé-médecine est un merveilleux outil, en faveur de la santé du patient par sa
qualité, sa rapidité, ses techniques d’information et de communications de plus en plus
performants et que s’il existe encore des problèmes de confidentialité, de choix et médico-
légaux, ceux-ci trouveront une adaptabilité au progrès et des réponses, si possible, exactes au
questionnement, du médecin interrogateur à qui il importe de considérer que la combinaison
machines et individus est un facteur d’accroissement du service rendu au malade en raison des
prestations des soins de qualité, il faudrait alors utiliser la télé-médecine comme partenaire et
non comme un concurrent critique.
Nous ne pouvons terminer cet exposé, sans soulever l’aspect éthique des
dépenses de santé et de coût-efficacité. La santé publique en Tunisie envisage d’entrer dans
des investissements médicaux où l’explosion technologique va se multiplier pour des raisons
de sécurité et éthiques non seulement au niveau des structures universitaires mais surtout au
niveau des services insuffisamment pourvus de spécialistes. Les dépenses de santé seront
alors augmentées d’où la nécessité de l’impératif de l’évaluation. Le Comité National
d’Ethique Médicale, dans le contexte de maîtrise des dépenses de santé a recommandé de se
doter des moyens d’évaluation lors de sa 3ème conférence annuelle.
Il est certain que l’évaluation des prestations de santé est celle qui pourrait
conduire à changer les attitudes, les investissements, les décisions sur le plan institutionnel.