Franck BOUCHETAL PELLEGRI – Professeur de Sport – page 36
Recherche Formation Sport et Santé – Paris Nord – Bobigny – 2000 - 2001
C- STRUCTURE DU RACHIS ET RACHIALGIES EN SPORT -
DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES SUR LA LOMBALGIE DU RAMEUR
Le chapitre précédent avait pour objectif d'étudier la biomécanique du geste d'aviron et
de mettre en évidence les contraintes et les risques liés à ce geste.
Dans le présent chapitre l'étude des données bibliographiques traitant de la lombalgie du
rameur doit permettre de faire ressortir l'état des connaissances sur cette pathologie et de poser
les bases de l'analyse des problèmes lombaires dans la pratique de l'aviron.
Dans un premier temps, les structures rachidiennes seront brièvement décrites.
Ensuite les données étiologiques sur les rachialgies en sport seront rappelées.
Dans un troisième temps, les données bibliographiques sur la lombalgie du rameur seront
analysées.
Enfin, les différentes hypothèses étiologiques de cette traumatologie de l'aviron seront
présentées.
I- RAPPELS SUR LA STRUCTURE ANATOMO-BIOMECANIQUE DU RACHIS :
Les références bibliographiques ayant permis la rédaction de ce chapitre de rappel sur la
structure anatomo-biomécanique du rachis sont : Anatomie pour le mouvement (A) - Anatomie et
physiologie humaine (B) - Initiation à l'anatomie du mouvement (C) :
Le rachis fait le lien entre la tête, les membres supérieurs, les membres inférieurs et le torse en
permettant le transfert des forces à travers le corps. Il peut être défini comme un empilement de
structures osseuses (les vertèbres) reliées par des tissus de liaison (disques, ligaments) et
haubanées par des tissus musculo-tendineux profonds et superficiels. L'ensemble intègre et
protège des structures nerveuses et doit être à la fois rigide pour soutenir les contraintes et
mobile pour pouvoir se déformer et permettre les mouvements.
1- Structures osseuses :
L'ensemble du rachis comprend 24 vertèbres mobiles, mais la zone étudiée se situant entre le
sacrum et la dernière cervicale (C7) en comprend 17 (figure 8).
Les vertèbres sont des os complexes comprenant deux ensembles (figure 9) :
- à l'avant, un tronc cylindrique "corps vertébral" présentant deux plateaux cartilagineux,
supporte le poids du corps
- à l'arrière, un ensemble d'apophyses constituant "l'arc postérieur", assure l'articulé
intervertébral et la jonction avec les autres éléments du squelette (crâne, côtes, bassin).
Les structures osseuses assurent l'insertion des différents ligaments et tendons… et la protection
des tissus nerveux (moelle épinière, nerf).
Le rachis présente 4 courbures naturelles permettant une meilleure résistance aux contraintes et
une plus grande souplesse (figure 8) : une lordose cervicale, une cyphose dorsale, une lordose
lombaire, une cyphose sacro-coccygienne.
Les 3 zones de courbure maximale sont considérées comme des zones de tension importantes, de
même les 3 points d'inversion des courbures (charnières) sont des zones de contraintes
maximales : la charnière cervico-dorsale (C7-D1), la charnière dorso-lombaire (D12-L1) et la
charnière lombo-sacrée (L5-S1).