13 RUE HENRI BARBUSSE
92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45
OCT 14
Mensuel
OJD : 238296
Surface approx. (cm²) : 4198
N° de page : 68-75
Page 1/8
4178e5865370f90062d74cb4960395c52af6603db19a4a1
TRAJECTOIRE
0792251400509/GDF/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur
EN COUVERTURE
Libido, tonus, moral, santé.
Comment nos
HORMONES
nous influencent
Dossier : Alexandra Boqaert, Marine Cygler
et Gaëlle Renouvel
L
e 24 août dernier, Leomd Stadnyk,
l'homme le plus grand du monde,
mourait à l'âge de 44 ans Cel Ukrai
men mesurait 2 57 rn Cette taille lm
avait valu d entrer au Guinness
Book En cause ses hormones ' Son hypo-
physe, l'une des principales glandes endo-
crines, produisait trop d'hormones de crois-
sance Car les hormones ont des
super-pouvoirs, et pas seulement celui de
nous faire grandir Elles régulent aussi notre
appétit, nos humeurs, assuient notie ferti-
lité Bref, elles sont indispensables à la vie
Et pourtant, trop souvent associées a des
dysfonctionnements, on s'en méfie En réalité,
c'est le trop ou le pas assez d'hormones qui
créent les troubles Car le maître mot du
système endocrinien est l'équilibre Heureu-
sement, la nature étant bien faite, le corps se
charge en permanence de réguler les sécré-
tions. Ce phénomème est appelé rétrocon-
trôle, ou jeedback. Les hormones intera-
gissent pour que le taux dans le sang de
chacune reste au bon niveau Maîs ce thei-
mostat naturel a besoin de notre aide pour
bien accomplir sa mission. Comment ? En
instaurant un cercle vertueux qui passe par
une vie réglée, une alimentation équilibrée,
la pratique d'activités sportives, un sommeil
régulier Les hormones sont dotées d'une
autre faculté celle de nous soigner Ce pou-
voir ne se limite pas à des traitements clas
siques comme celui du diabète avec I insuline
Des chercheurs étudient actuellement
d autres pistes, parfois étonnantes l'autisme
pourrait ainsi êlie soigné glace à une hor-
mone, Toc) tocme La dernière découverte est
elle aussi pleine de promesses Fm 2013, le
Français Bruno Rcvcrsadc ct son equipe dc
l'Institut de biologie medicale de Singapour
ont mis en évidence une nouvelle hormone
produite pendant la phase embryonnaire.
Baptisée Éldbeld, elle pourrait entrer dans la
composition de medicaments contre l'hyper-
tension et les maladies caidio-vasculaires
13 RUE HENRI BARBUSSE
92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45
OCT 14
Mensuel
OJD : 238296
Surface approx. (cm²) : 4198
N° de page : 68-75
Page 2/8
4178e5865370f90062d74cb4960395c52af6603db19a4a1
TRAJECTOIRE
0792251400509/GDF/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur
Les mots pour le dire
Les hormones (insuline, adrénaline...)
du grec hormaien, exciter, sont des
messagers chimiques sécrètes soit
par des glandes soit par des organes.
Elles régulent par leur action
de nombreuses fonctions comme
la glycémie, le métabolisme, la
reproduction...
Les glandes, dites endocrines (thyroide,
hypophyse, surrénales...), ont pour
fonction de produire les hormones,
qui passent dans la circulation sanguine
et vont agir spécifiquement sur des
cellules cibles situées à distance.
Les orqanes (foie, poumon..) sont un
ensemble de tissus qui assurent une
fonction physiologique. Certains organes
(coeur, rem...) sont capables, comme
les glandes endocrines, de produire
des hormones.
Le système endocrinien est formé par
l'ensemble des glandes et des organes
producteurs d'hormones.
L'endocrinologie en 7 dates clés
Les expériences fondatrices d'une science née au x/x6 siècle.
Adolph Berthold s'intéresse aux effets de la castration sur
les coqs. En transplantant les testicules du volatile sur son abdomen, le médecin
allemand constate que sa crête se développe normalement, que sa LIBIDO
et son agressivité restent intactes. La preuve que l'action des testicules passe
par le sanq était faite et l'endocrmoloqie naissait.
JK KM UAca
demie des sciences,
à Paris, est en émoi
un de ses membres,
Charles-Edouard
Brown-Sequard, s'est
injecte
un
ÉLIXIR
DE
VIE à base de sperme
de chien et d'extraits
de testicules canins.
Il jure avoir plus de
force, dc concentration
et d'énergie, et fait la
une des journaux, maîs
ne parviendra jamais
a démontrer ces effets
On lui doit malgre
tout l'idée que les
sécrétions de certains
organes peuvent être
thérapeutiques
1921
I L'œstrogène est isolé par Robert
Courrier à partir d'urine de jument, et la pro-
gestérone en 1934 par Corner et Willard Myron
Allen à partir d'ovaires de truie. Leur synthèse,
des 1938, permettra dix ans plus tard a Gregory
Pmcus, endocrinologue, de mettre au point la
PILULE CONTRACEPTIVE. Elle est testée a Por-
to Rico en 1956, ou la contraception est légale.
jokichj
Takamine, biochimiste
japonais, isole un
«messager chimique»
à partir de glandes
animales. Il le nomme
ADRÉNALINE («près
du rein») car il est
produit par les glandes
surrénales, situées au-
dessus de ces organes.
Cette découverte ouvre
l'ère de l'endocrinolo-
gie moderne.
1922
Leonard Thomson est le premier patient diabétique a
recevoir des injections D'INSULINE. A 14 ans, il est mourant a l'hôpital
de Toronto Frederick Bantmg et son eleve Charles Best effectuent des
prélèvements d'insuline sur des chiens qu'ils injectent au jeune garçon lui sauvant
la vie Ils mettent ainsi en évidence l'action de cette hormone sécrétée par le
pancreas dans le traitement du diabete L'année suivante, Bantmg reçoit
le prix Nobel de medecine, dont il partage l'argent avec Charles Best
1969
Le Français
Roger Giiillemin et l'Américain
Andrew Schally démontrent que
l'hypothalamus secrète des hormones
qui régulent l'activité de l'hypophyse.
Celle-ci agit à son tour sur la thyroïde,
qui produit des hormones. Cette
découverte marque les débuts de
L'ENDOCRINOLOGIE
du
cerveau.
I ar
0r™T
L'Américain
Jeffrey Friedman découvre que
le tissu adipeux produit une
hormone qu'il baptise leptme,
du grec leptos (mince) C'est
elle qui provoque la sensation
de SATIÉTÉ, diminuant ainsi
la prise alimentaire Elle ouvre
de nouvelles perspectives aux
recherches sur l'obésité.
13 RUE HENRI BARBUSSE
92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45
OCT 14
Mensuel
OJD : 238296
Surface approx. (cm²) : 4198
N° de page : 68-75
Page 3/8
4178e5865370f90062d74cb4960395c52af6603db19a4a1
TRAJECTOIRE
0792251400509/GDF/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur
24 h avec nos glandes
Notre corps est une usine
à hormones qui ne connaît
pas le repos. De nuit comme
de jour, il produit ces molé-
cules qui rythment notre vie.
L
a faim, le sommeil, la libido Ils sont
tous liés à notre système endocrinien.
Celui-ci libère des substances spea
fiqucs à chaque moment dc la journee.
Tour du cadran
>7H: LE RÉVEIL SONNE
Pour alimenter la machine, il faut piocher
dans les stocks d'énergie emmagasinés la
veille. C'est le rôle du cortisol, «l'hormone
de mobilisation des réserves de l'organisme»,
explique le docteur Jean-Loup Dervaux
Synthétisé par les glandes surrénales, son pic
de sécrétion se situe entre 6 et 8 heures du
matin. «Il augmente le taux de sucre du sang,
carburant de l'organisme, et puise dans les
i r
graisses afin qu'elles alimentent les muscles »,
expose Olivier Bosler, neuro-endocrinolo-
giste et chionobiologiste au CNRS Le corps
se met en route. Maîs ne pouvant vivre uni-
quement sur ses réserves, il doit trouver de
nouvelles sources d'énergie. La ghrélme, qui
augmente la sensation dc faim, cst libérée par
l'estomac l'heure de petit déjeuner est proche
>
7H45
: LA
COLLATION
MATINALE
Les glucides ingérés, et transformés en
glucose, font grimper le taux de sucre du sang
(la glycémie) Or l'organisme a besoin dc
stabilité pour bien fonctionner L'insuline est
donc sécrétée pai le panciéas afin que la
glycémie reste à un taux constant Cette
hormone permet au glucose de pénétrer dans
les cellules des muscles, des tissus adipeux et
du foie, où il est emmagasine sous forme de
glycogène Si les capacités de stockage du
foie sont saturées, l'insuline lui ordonne de
convertir le surplus de glucose en graisse
\ 9H : DÉBUT DE JOURNÉE
AU TRAVAIL
La thyroide libère alors le plus d'hormones
T3 (triiodolhyromne) elT4 (thyroxme) Elles
aussi préparent l'organisme à l'activité phy-
sique et intellectuelle Elles modèrent la
consommation énergetique du corps quand
celui-ci est au repos et s'assurent de la bonne
utilisation des sucies, graisses et protéines
«Elles ont également un rôle important sur
la croissance des enfants, et régulent la tem-
pérature du corps », explique William Ros-
tcnc,ncuro-cndocnnologistc ct directeur dc
recherche à l'Insérai
> 12 H 30 : LE VENTRE GARGOUILLE
La ghrélme fait à nouveau effet. Lors du
repas, il est préférable de manger lentement,
afin dc laisser le temps au centre dc satiété
rC'EST LA FAUTE AUX HORMONES
Le cortisol, responsable de la crise financière
N
on, les traders ne sont pas accros au
risque, surtout lors d'une crise finan-
cière ' C'est la conclusion des travaux
d'universitaires de Cambridge, qui montrent
qu'une augmentation de cortisol, l'hormone
du stress, les rend réfractaires aux décisions
périlleuses. Les traders sont soumis à une
pression intense lorsqu'ils voient les cours
chuter. Résultat : leur taux de cortisol at-
teint des sommets, comme l'ont montré des
prélèvements sanguins effectués à la City
de Londres. «Ce stress aurait réduit la prise
de risque au moment ou l'économie avait le
plus besoin d'audace», déplore John M.
Coates, docteur en neurosciences, coauteur
de l'étude... et ancien trader de Wall Street.
situé dans l'hypothalamus de stimuler la
sécrétion de leptme, l'hormone coupe-faim,
par les tissus adipeux
> 16H ÉVITER LE COUP DE POMPE
L insuline n'est pas libérée uniquement
après une prise alimentaire Elle l'est aussi à
petites doses dans le sang tout au long de la
journée. Elle assure une régulation constante
de la glycémie pour éviter les coups de
pompe. Sa courbe de production est ponctuée
dc petits pics toutes les dix minutes, avec un
maximum à lôheures Le taux de glycémie
étant après au plus bas, on ressent parfois le
besoin de manger du sucré.
> 16H30 : PIC D'ADRÉNALINE
Un geste maladroit le café dc la pause
échappe des mains II faut le rattraper avant
qu'il ne se renverse sul le clavier ' Aussitôt,
le cerveau alerte les glandes surrénales, qui
sécrètent de l'adrénaline. Celle-ci accélère le
rythme cardiaque et mobilise de l'énergie
afin de permettre une reaction rapide Une
fois la suée passée, le cortisol l'autre hor-
mone du stress prend le relais. « II prévient
l'hypothalamus et l'hypophyse que l'orga-
nisme a besoin de reconstituer ses stocks de
sucre », décrit William Rostene. Ce nest pas
une excuse pour avaler un bonbon à la
moindre émotion le foie a normalement
emmagasiné assez de glucose pour en libé-
rer dans le sang en fonction des besoins
H8 H : ON MET SES BASKETS
Les muscles ont besoin d'être
nom ris pendant lespert Leglu-
cagon est secréte par le pan-
créas pour libérer le sucre
stocké dans le foie et augmen-
ter la glycémie. Durant l'effort,
la testosterone est produite en
glande quantité pour consolider
les muscles. Après une demi-heure
d'activité, l'hypothalamus libère beaucoup
d'endorphine. « Cette hormone a des effets
euphorisants, antalgiques ct anxiolytiques »,
précise Olivier Bosler
t 20 H : LE JOUR DÉCLINE
L'hypothalamus envoie les premiers si-
gnaux dè fatigue. La glande pineale du cer
veau commence a fabriquer la mclatomnc,
une hormone qui favorise l'endormissement
>22 H: LHEURE INTIME
Le désir monte, les partenaires sécrètent
de la testostérone, moteur de la libido chez
les deux sexes. Pendant l'amour, les cndor-
phmes maîs aussi l'ocytocine sont libérées,
augmentant la sensation de plaisn et de
bien-être et favorisant l'endormissement.
13 RUE HENRI BARBUSSE
92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45
OCT 14
Mensuel
OJD : 238296
Surface approx. (cm²) : 4198
N° de page : 68-75
Page 4/8
4178e5865370f90062d74cb4960395c52af6603db19a4a1
TRAJECTOIRE
0792251400509/GDF/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur
COMMENT ÇA MARCHE,
LE SYSTÈME ENDOCRINIEN ?
Une hormone est une substance chimique sécrétée par
une glande ou par un organe. Elle circule dans le sang jusqu'à
se fixer sur des récepteurs de cellules-cibles. Une fois
emboîtée aux récepteurs, l'hormone transmet son message,
entraînant la production par la cellule-cible d'une réponse.
On a identifié environ 80 hormones, bien d'autres resteraient
à découvrir. Voici les principaux centres endocriniens,
les substances qu'ils sécrètent et les actions de celles-ci.
GLANDE PINÉALE
Mélatonine : regulation du rythme circadien.
HYPOTHALAMUS
Vasopressine : antidiurétique.
HYPOPHYSE
Somatotropine, ou hormone de croissance :
stimulation du métabolisme.
THYROÏDE
T3 et T4 : regulation du métabolisme.
GLANDES PARATHYROÏDES
Parathormone : régulation du calcium
et du phosphate dans les os et les rems.
Q CŒUR
Peptide natriurétique auriculaire :
gestion de la pression artérielle.
GLANDES SURRÉNALES
Adrénaline et noradrénaline : effets sur
le rythme cardiaque, la pression artérielle
et les bronches.
Cortisol : libération d'énergie en cas de stress
DHEA : élasticité de la peau et densité
osseuse. Son taux décroît avec l'âge
Q TISSU ADIPEUX
Leptine : contrôle de la sensation de satiété.
Adinopectine : régulation des lipides et
du glucose
Q TUBE DIGESTIF
Ghréline : stimulation de l'appétit.
PANCRÉAS
Insuline : diminution de la quantité de glucose
dans le sang.
Glucagon : augmentation de la quantité
de glucose dans le sang.
ED REINS
Rénine : contrôle de la pression artérielle.
CHEZ LA FEMME : OVAIRES
Œstrogènes : développement des caractères
sexuels secondaires, cycle menstruel.
Progestérone : cycle menstruel, grossesse.
CHEZ LHOMME : TESTICULES
Androgènes (dont la testostérone) : rôle
clé dans le fonctionnement sexuel et le dévelop-
pement des caractères sexuels secondaires.
L'ocytocine,
la nouvelle star
> 23 H : EXTINCTION DES FEUX
La nuit, la melatonme, sécrétée en l'ab-
sence de lumière, synchronise notre horloge
interne avec l'extérieur Elle stabilise les
sécrétions hormonales de l'hypothalamus
pour le lendemain Lors des trois premieres
heures de sommeil, l'hormone de croissance
est libérée par l'hypophyse A l'âge adulte,
elle joue de nombreux i oies i épai ation des
tissus, regulation du taux de sucre dans le
sang, stimulation du systeme immunitaire .
> 2 H : DORMIR N'EST PAS DE TOUT
REPOS
Nos tissus adipeux sécrètent l'hormone
de satiété, la leptine, pour évitei les fi ingales
nocturnes. L'hypothalamus libère en masse
de la vasopressme, une hormone antidmre-
tique, qui évite de se lever pour aller aux
toilettes Elle permet aussi de réguler la
quantité d'eau de notie corps Ce ne sel a
pas le cas apres un repas trop arrosé, l'alcool
est en effet un inhibiteur de la vasopressme.
M
ême l'endocri-
nologie
n'échappe pas à la
mode: sa dernière
coqueluche s'ap-
pelle l'ocytocine.
On la qualifie d'hor-
mone de l'amour,
de la confiance,
de l'attachement,
de la fidelité, etc.
Il y a une trentaine
d'années, des cher-
cheurs ont démon-
tré que chez les
animaux l'ocytocine
développe le lien
maternel et la
monogamie.
Elle agit comme un
neurotransmetteur
stimulant les zones
de recompense du
cerveau. Sans elle,
les campagnols,
d'habitude fidèles,
papillonnent, et les
brebis délaissent
leurs petits Elle
joue donc un rôle
social majeur chez
ces espèces. Et
chez l'homme ?
Son action dans
l'accouchement
- elle favorise les
contractions- est
connue... depuis
1906! L'hypothala-
mus en synthétise
chez les deux
sexes lors d'un
rapport sexuel.
Mais ce n'est pas
tout. En 2005,
des chercheurs
de l'université de
Zurich montrent
qu'après avoir
inhale de l'ocyto-
cine des joueurs
prêtent davantage
d'argent, même
sans garantie de
remboursement.
La revue scienti-
fique Nature a
alors ce titre
choc: «L'ocytocine
augmente la
confiance chez
les humains.»
Elle rendrait
plus optimiste,
plus genéreux,
plus empathique.
En 2010, une equipe
du CNRS fait
inhaler de l'ocyto-
cine à des autistes
puis observe leur
comportement
pendant des jeux
collectifs de ballon.
« Ils ont su s'adap-
ter au contexte
social et agir en
conséquence en
montrant plus de
confiance envers
les individus les
plus coopérants»,
concluent les
chercheurs.
Alors l'ocytocine
est-elle l'hormone
miracle de la
sociabilité? Si
ces résultats sont
encourageants,
ils sont a nuancer.
Simone Shamay-
Tsoory, de l'univer-
sité de Haïfa (Israël),
a montré que lors
d'un jeu vidéo une
prise d'ocytocine
augmente la jalou-
sie à l'égard de
celui qui a gagné.
Une étude de
l'université d'An-
vers affirme quant
à elle que l'action
empathique
de l'ocytocine ne
fonctionne que
lors d'interactions
avec des personnes
que l'on connaît.
13 RUE HENRI BARBUSSE
92624 GENEVILLIERS - 01 73 05 45 45
OCT 14
Mensuel
OJD : 238296
Surface approx. (cm²) : 4198
N° de page : 68-75
Page 5/8
4178e5865370f90062d74cb4960395c52af6603db19a4a1
TRAJECTOIRE
0792251400509/GDF/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur
10 idées reçues
revues et corrigées
Ces molécules font l'objet de
bien des croyances. Qu'en
est-il réellement ? La science
démêle le vrai du faux.
I. LES FEMMES SONT IRRITABLES
PENDANT LEURS RÈGLES
Plutôt avant Aux Etats-Unis, Ic syndrome
prémenstruel est entré dans le livre de réfé-
rence des maladies psychiatriques, le DSM
(Manuel diagnostique et statistique des
troubles mentaux), en 2013 el lall l'objet de
prescription d'antidépresseurs. En France,
on ne va pas jusque-là. Maîs il est vrai que la
chute du taux de progestérone, une hormone
relaxante, et d'œstrogènes peut provoquer
nervosité et tristesse avant les règles. « Un
tiers des femmes sont concernées ». précise
le gynécologue Sylvain Mimoun.
Z. LA MÉNOPAUSE ENTRAÎNE PRISE
DE POIDS, DÉPRIME, OSTÉOPOROSE
L'arrêt de production des hormones
sexuelles cause une baisse du métabolisme,
et donc une prise de poids, et peut être res-
ponsable d'une déprime, les œstrogènes
jouant un rôle d'antidépiesseuis et de stimu-
lateurs des performances cérébrales. Enfin,
la privation en œstrogènes fragilise les os.
3. TROP DE TESTOSTÉRONE
REND AGRESSIF
Si le lien entre cette hormone et la violence
a été démontré chez les rongeurs, aucune
étude ne Fa établi chez l'homme Des cher-
cheurs de l'université de Zurich avancent des
résultats plus nuancés cc serait plutôt la
molécule dè la domination sociale et dè l'esprit
dentreprise, fis ont administré de la testosté-
rone sous forme de comprimés à un gioupe
de femmes et rien à un autre Lors d'un jeu
de rôle, les premières se sont davantage fait
respecter. De là à dire que les hommes, qui
sécrètent plus de testostérone, font naturelle-
ment dc meilleurs leaders
4. LE DÉSIR EST RÉGI PAR
LES HORMONES SEXUELLES
En 2016, Lybndo, le Viagra iéminin, devrait
être mis sur le marché. Son principal compo-
sant : la testostérone. Celle-ci, sécrétée en
faible quantité par les ovaires, est-elle l'hor-
mone universelle du désir ? « Celui-ci n'est
pas si simple, si mécanique, chez les femmes,
tempère Sylvain Mimoun. Et chez elles,
comme chez les hommes, il nécessite certes
un bon fonctionnement hormonal mais aussi
une absence de soucis et une bonne relation
avec le partenaire.» Et la pilule contraceptive,
peut-elle diminuer la libido f En 2013, des
médecins tchèques ont compilé 36 études,
incluant 13 000 femmes sous pilule et ont
conclu à une absence de lien entre cette
contraception et le désir
5. PRISE DE POIDS ET FATIGUE
BRUTALES = THYROÏDE DÉRÉGLÉE
L'hypothyroidie entraîne fatigue et prise
de poids «Maîs ces symptômes ne devraient
pas orienter systématiquement vers un dia-
gnostic de problème thyroïdien ». affirme
Valérie Foussiei, endocrinologue, auteur de
C'EST LA FAUTE AUX HORMONES
Trop de testostérone nuirait à la civilisation
ment l'Homo sapiens est-il passé
de la brute épaisse à l'homme civilisé ?
Des chercheurs de l'université de l'Utah ont
comparé 13 crânes datant de plus SO DOO
ans à 41 autres de 10 000 à 38 000 ans et
à 1367 crânes du xxe siècle, et ont constaté
un affinement des arcades sourcilières et
un arrondissement des visages. Un chanqe-
ment de physionomie lié à une baisse de
testostérone. Cette diminution hormonale
correspond à des périodes de progrès (fa-
brication d'outils, naissance de l'art et une
plus grande coopération entre individus).
Question : est-ce la baisse de testostrérone
qui a entraîné ces modifications de com-
portement ou est-ce le processus inverse ?
I lattaque
des kilos en trop I
A la ménopause, qui
survient en moyenne à
52 ans, les hormones
sexuelles cessent d'être
produites. Conséquence
le métabolisme ralentit,
ce qui entraîne une
prise de poids.
-
multï-factoriel
Une libido au top passe
par un bon équilibre
hormonal mais aussi par
un bien-être psycholo-
gique. Le chômage
ou des problèmes dans le
couple sont souvent la
cause d'un désir en berne.
La thyroide nous en fait voir de tomes les
couleurs (Josette Lyon, 2013). Pour elle, ils
caractérisent souvent un état dépressif.
6. LES FEMMES ET LES HOMMES
PENSENT DIFFÉREMMENT
Rien n'est prouvé. «Dès le quatrième mois
de gestation, les cerveaux des filles et des
garçons reçoivent des imprégnations hormo-
nales différentes. Maîs les spécificités naissent
surtout pendant la petite enfance, quand la
culture nous modèle», explique Yves Com-
barnous, chercheur à l'Inra, auteur de les
Hormones (Que sais-je ?). Des études font
pouitant état de performances sexuées, attri-
buées aux hormones. Les femmes auraient
une moindre capacité de représentation
spatiale maîs réussiraient mieux les tests de
langage Mais pour la ncurobiologistc Cathe-
rine Vidal, auteur de Hommes, femmes,
avons-nous le même cerveau, ces travaux
manquent de rigueur scientifique.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !