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Conseil National Professionnel de Gynécologie et Obstétrique
La population des femmes enceintes françaises doit être éduquée à se protéger du moustique tigre
pendant la grossesse par tous moyens (vêtements longs, répulsifs, moustiquaires) et éviter de voyager
en zones d’endémie.
Toute personne infectée par le virus ZIKA sur le territoire de France métropolitaine doit également se
protéger des piqûres pour limiter la propagation du virus.
La durée d’incubation varie de 3 à 12 jours. Les formes symptomatiques sont caractérisées par un
syndrome pseudo grippal et une éruption cutanée diffuse. Il n’y a pas de formes graves rapportées
chez l’adulte ni chez l’enfant. L’association de ce virus à une plus grande incidence de syndromes de
Guillain Barré a été rapportée depuis 2014 en Polynésie française puis fin 2015 au Brésil, en Colombie
et au Venezuela.
Le diagnostic de certitude repose sur un diagnostic direct par détection du génome viral par RT-PCR
(réalisable dans plusieurs laboratoires de biologie médicale) et un diagnostic indirect par détection des
anticorps et caractérisation de leur spécificité dont la réalisation ne peut être menée que dans des
laboratoires hautement spécialisés (Centre National de Référence des arbovirus – CNR arbovirus,
Institut de Recherche Biomédicale des Armées – IRBA ; CNR associé des arbovirus, Institut Pasteur de
Cayenne – CNR IPC)
Nous regroupons dans ce document les informations utiles pour les professionnels de la périnatalité.
En pratique :
1. Le virus ZIKA étant généralement asymptomatique, pour les femmes enceintes qui ont
récemment voyagé en zone d’endémie, notamment dans la zone s’étendant du Paraguay
jusqu’au Mexique y compris les Antilles et les Caraïbes, au Cap Vert, ou dans le Pacifique, à
une période où elles auraient pu être exposées au risque (voir le tableau p36), une surveillance
échographique mensuelle des biométries céphaliques fœtales est recommandée. La
décision de surveillance échographique peut s’appuyer sur une confirmation biologique.
2. En cas de biométries céphaliques inférieures au cinquième percentile, qu’il y ait ou non un
retard de croissance intra-utérin associé, un avis en Centre Pluridisciplinaire de Diagnostic
PréNatal (CPDPN) est recommandé pour étude du cerveau fœtal. En dessous du troisième
percentile, la réalisation d’une IRM systématique après 26 SA et d’une demande d’avis
spécialisé en CPDPN est préconisé.